Magie de la truffe isèroise.
En Isère, nous aussi nous possédons le rare diamant noir qu'est la truffe.
Les photos qui illustrent l'article sont celle de la récolte 2012.
Cinq espèces sont référencées, à savoir la tuber melanosporum, la brumale, la mésentérique, la truffe de Bourgogne et la tuber aestivum, celle que nous ramassons de par chez nous.
La tuber aestivum , truffe blanche d'étéou truffe de Saint-Jean est une variété sauvage de truffe non cultivée qui a un léger goût de noisette et de champignon forestier. C'est elle qui est utilisée dans l'agro-alimentaire généralisé car elle est peut onéreuse (jusqu'à 70 euros les 100 grammes ce qui reste honorable).
La truffe aestivum comme toutes les espèces de truffes, pousse sous terre. Il est néanmoins fréquent dans croiser à la surface car ce drôle de champignon vit en symbiose avec les noisetiers, les frênes ou les chênesdans les sols calcaires. A l'aide de ses filaments, le mycélium qui compose le corps sous terrain du champignon (et qui peut être immense) échange avec les racines le l'arbres des nutriments, de l'H20, de l'azote et du carbone. C'est un procédé de bon voisinage.
Parfois, c'est en s'attardant sur un tout petit détail qu'elles peuvent nous apparaître, comme ici où une truffe tente de se faire discrète en arrière plan.
Attention à ne pas confondre tuber aestivum avec tuber uncinatum, la truffe de bourgogne, car bien semblables d'apparence avec leur peau couverte de petites verrues noires géométriques, la deuxième à un parfum plus prononcé et une chair plus foncée contrairement à l'aestivum qui elle est blanche striées de marron à l'intérieur puis devient brune une fois coupée et exposée à l'air libre.
Malheur à la truffe oubliée par le ramasseur et repérée par la mouche à truffe, qui volant en zigzag et attirée par la délicieuse odeur du champignon pourrissant et se pose sur celle-ci pour y pondre ses oeufs. Les larves, dodues et blanches, vont s'y développer bien au chaud, entourées de leur garde-manger. Puis à leur tour, quand le bon temps viendra, elles s'envoleront à leur tour pour perpétuer l'espèce. Pour le chasseur de truffe n'ayant ni chien, ni cochon truffier, c'est un bon indicateur de la présence de truffe ou non.
La récolte se fait de début mai quand la pluie a été abondante ou en juin, jusqu'à la mi-septembre si l'humidité et le soleil se sont alternés. Les spécimens apparents sont souvent plus petits et plus coriaces car le soleil les assèche vite. Cette espèce de truffe est généralement petite mais certains spécimens peuvent faire les 3/4 d'un point humain.
Pendant la récolte, il faut bien prendre garde à ne pas piocher partout au risque de blesser le délicat mycélium de la truffe ni les racines de l'arbre ôte dans les quelles elles aiment se faufiler, car elles restent des champignons rares, parfois en fois voie de disparition dans les régions où elles sont très recherchées. La Suisse a à ce titre classée la truffe comme espèce menacée et a interdit la récolte sur tout son territoire. Les amateurs de champignons et les promeneurs du dimanches s'exposent à une très lourde amande s'ils sont prit la main dans le sac.
Bref, la neige prépare l'humus et les racines à la prochaine fructification de nos tendres truffes mais aussi morilles qui bien souvent, partage le même biotope. Espérons que la récolte soit bonne pour l'année à venir. fo