Un jardin plein de vie.
Quel vilain temps! on passe du soleil à la pluie et on ne sait à quel saint se vouer pour s'habiller. Néanmoins certaines choses restent immuables dans le jardin. Les oiseaux sont fidèles au poste.
Les étourneaux sont toujours là, un peu moins nombreux, mais toujours autant tentés par les baies de la vigne-vierge qui serpente sur le mur de la maison.
Avec l'hiver, les feuilles tombent et laissent les se découvrir les trésors des arbres, comme à gauche avec ce geai des chênes au sommet du vieux châtaignier ou à droite avec ce nid de pie dans le merisier.
C'est vrai, le temps est fluctuant, mais cela permet au ciel de revêtir ces plus beaux apparats de bleus et de blancs.
L'herbe est verdoyante, même le vieux pommier couvert de gui reprend des couleurs.
Le lamier tacheté, qui, à force que je le croise n'est plus présenté ici, perdure encore et toujours. Pour les amateurs de médecine sauvage, c'est un bon médicament toujours disponible quelque soit le temps.
Autre source de bien-être pour les amateurs de soins naturels, la mousse, qui selon l'espèce peut apporter une aide complémentaire en vitamines ou dans le traitement des problèmes de peau.
Pour les hortensias figés par le froid, il y a peu de chances de voir les graines donner à leur tour des fleurs, celles-ci ayant été gelées avant d'avoir pu finir de se développer ou de germer. Restes les têtes fanées qui donne au jardin un petit côté rétro.
Bref, il ne faut pas désespérer de trouver des couleurs dans la végétation alentour, il suffit de se pencher pour admirer les colories des feuilles et autres tiges des plantes herbacées persistantes.
Soudain, une ombre fluette apparaît dans le ciel. Après quelques piqués, elle se stabilise et vole en surplace, en agitant les ailes frénétiquement. Ce vol est appelé "vol du Saint-Esprit". Voici le faucon crécerelle, un petit rapace de nos campagnes.
Appelé Émouchet ou Criblette, on le trouve toute l'année en Europe du Sud et au Nord du Maghreb et du Moyen-Orient. C'est un prédateur au régime alimentaire très varié: oiseaux, insectes, grenouilles, rongeurs ou lézards, rien ne lui échappe.
Autre sa technique du "vol du Saint-Esprit" pour repérer ses proies, il lui arrive de se poser au sommet d'un arbre ou d'un poteau électrique comme ici pour faire le guet. Quand il chante, on dit qu'il réclame. Ici il s'agit d'un mâle car sa tête et sa queue sont gris-bleutés.
C'est aussi dans le jardin qu'a eu lieu un terrible combat entre un corbeau et une buse variable. Il est courant de voir des corbeaux attaquer ainsi des buses pour leur voler leurs proies. Mais ici seul il ne semble pas faire le poids face au rapace.
Un autre habitué de ses lieux, le pic épeiche. Ici il est affairé à discuter avec sa douce perchée sur le noyer d'à côté en tapant du bec le bois dur pour communiquer ou en picassant avec de petits cris brefs.
La mésange charbonnière n'est pas en reste, attirée par les graines accrochées aux arbres, elle prend bien garde aux chats qui guettent en bas et qui aimeraient ajouter un peu de viande à leur menu.
Cousine de la mésange charbonnière, la mésange bleue, qui elle n'a pas pas la tête noire mais bleue, d'où son nom. C'est une sédentaire qui aime garder son territoire.
Voilà un bien drôle de champignon de bois, semblable aux tramètes, il est épais et tout poilu! Si on l'admire par en dessous, on croirait presque voir des oreilles de judas.
D'autres champignons aux couleurs et aux formes variées sont apparus sur les troncs abattus, mais pas de pleurotes en forme d'huïtre cette fois-ci.
Pas de changement du ôté des tramètes versicoles depuis la dernière visite qui leur a été faite.
Sur les vieilles souches, de drôles de formes orangées, presque semblables à de la moisissures ont pris place.
La schizophyllume commune est un petit champignon qui devient de moins en moins communs dans nos contrées. Il semblerait avoir plus ou moins été consommé dans certains coins de France, mais sans grand intérêt gastronomique. On le trouve partout sauf en Antarctique.
Les grands corbeaux continuent de temps à autre de prospecter en grand nombre les feuilles au pied des noyers. Quand un heureux chanceux trouve une noix, il fait de nombreux envieux, aussi bien congénères que voisin comme ici ce petit pinson des arbres qui ne s'aproche pas trop mais guette la moindre miette tombée.
En général, quand un trophé est trouvé, il vaut mieux s'éclipser discrétement pour ne pas attirer les jalousies et casser la croûte tranquille.
Mais dès que l'alerte est donnée, c'est le branle bas de combat pour chiper ou garder un bon repas. Chez le grand corbeau, il faut savoir ruser pour manger en paix.
L'hiver, c'est aussi la période où les oiseaux font le ménage. Ici les restes d'un nid un peu abîmés ont été bazardés au sol pour être remplacés.
Et si on écarte un peu les branches des pommiers japonnais et les tiges piquantes des ronces, on découvre la demeure en ménage.
Dans la vieille souche qui sert de mangeoire à la buse variable, quelques restes et ossements on été mis de nouveaux à jours, tout comme la chrysalides d'un insecte nécrophage à gauche.
Le rouge-gorge commun a trouvé les boules de graisses disposées un peu partout autour de la terrasse, et règne sans partage, chassant moineaux, pinsons et mésanges qui s'en aventure tout près, avant que le merle vient remettre un peu d'ordre chez le petit despote.
En parlant du pinsons des arbres, envoici un jeune mâle, reconnaissable à son plumage gris sur la tête et le ventre rosé. Il se différencie du mâle qui à la caboche bleutée et le poitrail bien plus rosé. Il raffole des invertébrés et des graines.
Voilà un petit passereau que je n'ai pas identifier et qui aime venir embêter les moineaux.
Et puis voilà le roi du jardin, le merle. D'ordinaire plutôt solitaire, c'est en groupe d'une dizaine d'invidus qu'ils prennent plaisirs à retourner les feuilles des noisetiers et des noyers pour trouver pitance. A la moindre alerte, ils s'envolent.
Mais on ne peut pas dire que la menace soit des plus dangereuses, surtout quand on voit qu'oiseaux et chats sembleraient partager le même régime alimentaire à base de boules de graisse et de graines.
Des fois nos charmantes boules de poils sont... désespérantes.