Plantes et oiseaux du bord de mer #2.
Retour sur les traces des oiseaux et des plantes que l'on peut observer aux abords de Marseille, que ça soit dans les parcs ou les Calanques. Cette fois ci nous sommes partis longer l'Huveaune, rivière prenant sa source dans la Sainte Baume. Très polluée par les déchets ménagers (même si les eaux sont traitées), elle attire un grand nombre d'animaux et il n'y est pas rare de croiser des ragondins, des goélands et des poissons de belle taille.
Le chardon Marie (Silybum marianum).
On raconte que les jolies tâches blanches de ce chardon seraient dues à une goutte de lait tombée du sein de la Vierge Marie. C'est aussi de là, selon la légende, que la plante tirerait ses nombreuses vertus. On l'employait et on l'emploie encore pour soigner les troubles hépatiques et biliaires ainsi que les troubles digestifs dûs à un dysfonctionnement du foie. On peut la consommer comme légume une fois les nombreuses épines retirées.
L'ail de Naples (Allium neapolitanum).
On le trouve partout en ce moment et pour cause, c'est à l'origine une plante méditerranéenne qui fleurit jusqu'à juin. Ses feuilles plates et ses fleurs blanches en grappes ne dégagent qu'une faible odeur d'ail. Il est employé comme plante d'ornement car il ne nécessite peu voir pas d'entretien et se maintient bien d'une année à l'autre. On peut cuisiner ses feuilles mais il vaut mieux lui préférer des espèces plus consistantes et parfumées.
Le pouillot véloce (Phylloscopus collybita).
C'est un petit oiseau chanteur peu farouche qui aime passer l'hiver au chaud sur le pourtour du bassin méditerranéen (il est présent en Afrique et en Eurasie). Bien qu'il se nourrisse occasionnellement de fruits, il est avant tout amateur d'insectes qu'il trouve en sautant de branche en branche. Parmi les pousses de fusain d'Europe (Euonymus europaeus) et les tiges de maceron (Smyrnium olusatrum) il trouve sans mal ses proies.
Les érables (Acer).
Il existe un grand nombre d'espèces d'érables (plus d'une centaine). Certains sont connus pour leur fleuraison atypique parfumée, d'autres pour leur sève qui après traitement se transforme en sirop d'érable. On le rencontre en Europe, en Amérique du Nord et dans l'Est de l'Asie ainsi que dans les abords de l'Himalaya.
Le maceron (Smyrnium olusatrum).
C'est un légume oublié très parfumé. il aime bien les bords de mer et les zones au climat océanique. Il a été peu à peu remplacé par le céleri qui est plus simple à cultivé et qui possède un goût très similaire. Il était très rependu au Moyen Âge. Ses graines pouvaient entre dans la confection de liqueurs ou de pâtisseries.
L'araujia porte-soie (Araujia sericifera).
Cette plante invasive porte aussi le nom de plante cruelle. La belle venue d'orient à tendance à être la dernière demeure pour de nombreux papillons indigènes. Ceux-ci se coincent souvent la trompe dans les fleurs en voulant butiner et y restent prisonniers. Ils sont alors soit dévorés par des prédateurs, soit ils y meurent de faim.
La perruche à collier (Psittacula krameri).
Cette perruche originaire d'Asie et d'Afrique c'est échappée des animaleries dans la nature. On en trouve désormais dans certaines grandes villes du Sud de la France mais aussi à Londres et bien ailleurs (Allemange, Espagne, Amérique du Nord etc.). Elle s'est bien acclimaté à ce nouveau territoire et chasse peu à peu les espèces d'oiseaux indigènes en leur faisant concurrence pour le nourriture et les lieux de nidification.
Depuis ce fil électrique, cette perruche peut dîner en surveillant ses congénères envieux.
Les graines des cônes d'un cyprès (Cupressus) sont un excellent repas pour ces oiseaux.
Les fumeterres (Fumaria).
Pour ce genre il y a là aussi beaucoup d'espèces. Ce sont d'étroits cousins des coquelicots et des pavots. Certains d'entre eux étaient utilisés en médecine populaire bien que toxiques. Leur identification est peu aisée (voire pas du tout) et souvent, seul l'examen des graines permet de savoir à quelle espèce on a à faire.
Quand on parle du loup ! Il n'est pas toujours simple de le distinguer de la douzaine d'espèces que l'on trouve sur le sol français. Il est très sensible aux sols pollués, aux pesticides et au travail mécanique de la terre. Le rencontrer au coeur de Marseille, sur le chemin de promenade fraîchement aménagé, fait vraiment plaisir à voir.
Certains apprécient les infusions rouge à base de pétales de coquelicot (avec d'autres fleurs).
Les clématites (Clematis).
On en trouve plusieurs espèces en France mais ici il s'agit d'une espèce échappée d'un jardin qui se plaît sur une barrière qui surplombe l'Huveaune. Les clématites sont des renoculacées comme les anémones et le boutons d'or. Elles peuvent au contact de la peau entraîner des dermites et des irritations des muqueuses.
L'orge des rats (Hordeum murinum).
C'est un orge sauvage très ancien qui semble-t-il ,a été consommé par les hommes au néolithique. Ses grains sont petits mais peuvent tout de même se moudre. La farine, que l'on en tire après de nombreux efforts, est de très bonne qualité. Comme la plupart des céréales, c'est une poacée, c'est à dire anciennement une graminée.
La luzerne arborescente (Medicago arborea).
J'ai déjà pu vous la présenter dans l'article précédant. Cette invasive (encore !) aime bien les sols légèrement calcaires ce qui pose soucis aux espèces locales des Calanques. Ses fleurs tirent sur le jaune orangé. Il existe également une sous-espèce sauvage aux fleurs jaune citron (Medicago arborea subsp. citrina).
Mais à qui est ce nid ?
C'est celui des chenilles processionnaires (Thaumetopoea pityocampa). Elles se nourrissent sur les pins (parfois les sapins et les cèdres) de leurs aiguilles ce qui les affaiblis. Quand leur nid de soie se fait vieux ou qu'il ne leur reste que peu de nourriture, elles quittent leur arbre hôte pour en trouver un nouveau en formant un long serpentin de chenilles se suivant les unes derrière les autres. C'est à ce moment là qu'elles sont le plus vulnérable.
Le laurier sauce (Laurus nobilis).
Le mien est tout petit, est pour cause, il ne se fait pas vraiment aux bases températures (parfois - 15°C). De ce fait je ne l'ai jamais vu fleurir. Dans le Sud c'est une toute autre histoire. Là bas les lauriers sauces peuvent atteindre 15 mètres de hauts. Ils offrent une belle floraison parfumée qui attire de nombreuses abeilles.
Le Rougequeue noir (Phoenicurus ochuros).
Ce joli mâle a revêtit son plumage nuptial. Ses plumes sont d'un couleur intense pour mieux plaire aux femelles. Il apprécie les zones d'éboulis et les rochers pour nicher mais aussi les bâtiments modernes et les vieilles bâtisses. Nous avons la chance d'en avoir plusieurs couples dans les vieux murs de notre grange.
La pie bavarde (Pica pica).
Elle tient son nom de son cri bruyant et répété. Peu farouche il n'est pas difficile de la voir dans les zones peu boisées : campagnes, abords des villes et leurs parcs, lisières des bois. Les pies forment des couples unis pour la vie qui à la période des amours se font la coure. La parade est rythmée par les offrandes du mâle et les battements d'ailes des deux tourtereaux. Un couple reste toute l'année sur son territoire et le défend avec fougue.
L'amandier (Prunus dulcis).
Il appartient à la famille des pruniers et des cerisiers (Rosacées). Il est dans de nombreuses cultures symbole de la virginité. De ce fait on le trouvait souvent dans les communions, les professions de foie et les mariages. L'amande qu'il produit peut être amère ou douce. Elle est utilisée en médecine, en cosmétique et en cuisine.
Le choucas des Tours (Coloeus monedula).
C'est un oiseau vif et intelligent qui vit en groupes importants. Les couples sont fidèles et niches dans les cavités des falaises et des arbres. Parfois ils s'installent dans les clochers et les vieux greniers. C'est un animal omnivore qui mange beaucoup de végétaux mais aussi de temps à autres des insectes et des oisillons.
La tourterelle turque (Streptopelia decaocto).
Cet oiseau a été introduit il y a une centaine d'année eu Europe et on le trouve désormais en Amérique du Nord. Ces tourterelles sont granivores ce qui explique qu'on la trouve en bon nombre autour des fermes et des silos à grains. Le mâle et la femelle forme un couple pour la vie et se donnent parfois des "baisers".
La mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus).
Chez cette espèce il n'y a pas de dimorphisme entre le mâle et la femelle. Certains individus ont la tête noire, cela indique qu'ils sont entrés dans la période de reproduction. Les plus jeunes ont la tête partiellement blanche. Là aussi on se trouve face à des oiseaux fidèles qui chaque année vont venir nidifier au même endroit.
Les mâles qui sont dans leur deuxième année ont la tête quelque peu "grisée".
Les individus ne pouvant pas se reproduire ou n'étant pas en âges n'ont qu'une légère tâche noire.
La bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea).
Cette jolie bergeronnette est une femelle présentant un plumage nuptial. On peut le voir à la tâche grise présente sur sa gorge. Un moyen sûr de reconnaître cette espèce est de regarder les pattes qui pour la bergeronnette des ruisseaux sont rosées. Elle mange des arthropodes aquatiques d'où sa dépendance aux cours d'eau.
Le héron cendré (Ardea cinerea).
Avec la grande aigrette et le flamand rose il figure parmi les plus grands oiseaux de France. Son vol est impressionnant du fait qu'il possède une envergure de presque 2 mètres. C'est un échassier friand de grenouilles et d'anguilles qui se nourrie aussi de petits rongeurs, de poissons, de crustacés et d'insectes. Il a été pendant de nombreuses années chassé et présenté à la table des rois mais est aujourd'hui complètement protégé.
Ici il s'agît d'un adulte, on peut en être sûr à la calotte blanche et non grise de sa tête.
Les hérons cendrés peuvent rester immobiles des heures en attendant de se mettre en chasse.
Le serin cini (Serinus serinus).
C'est une des espèces de canari sauvage proche de celle que l'on trouve dans nos animaleries. Il est petit mais donne de la voix. Il est très courant mais se font bien dans son environnement au point que l'on ne remarque pas son beau plumage jaune. Il vît à proximité des hommes dans les parcs et les jardins, souvent en ville.
Le concombre d'âne (Ecballium elaterium).
C'est une curcubitacées (comme la courge, la pastèque ou le melon) typique des régions méditerranéennes. À maturité les fruits explosent pour rependre leurs graines à plus de 36 km/h. C'est une plante toxique dont le suc est corrosif pour la peau et les muqueuse. La pulpe du fruit ainsi que les tissus sont de violents purgatifs.
Les petits passereaux (Passeriformes).
Plus des eux tiers des oiseaux dans le monde sont des passereaux. En France, c'est un tiers des espèces qui sont concernées comme cette mésange bleue (Cyanistes caeruleus). Les passereaux sont de petits oiseaux souvent chanteurs. Le plus gros de tous est le grand corbeau (Corvus corvax) qui peut mesure 69 cm de haut.
Le tabac glauque (nicotiana glauca).
Celle-ci aussi n'est pas de chez nous. Elle nous vient directement du Mexique. Dans sa région natale il peut atteindre aisément les 8 mètres de haut. D'ordinaire la floraison a lieu entre avril et novembre. Les fleurs sont butinées par les colibris et les papillons ayant une très longue trompe. C'est aussi une solanacée toxique.
L'Huveaune.
Pour finir, petite présentation de l'Huveaune, cette jolie rivière bien que polluée que nous avons suivit toute une matinée. Elle apportait autrefois le nom de Ubelka ce qui signifie "dévastatrice". Aujourd'hui elle a été canalisé par les hommes pour ne pas inonder la ville de Marseille qu'elle traverse. Longue d'une cinquantaine de kilomètres elle passe au coeur de plusieurs communes et de deux départements. Sa dernière crue date de 2008.
Le mot de la fin.
Il ne faut pas aller très loin parfois pour rencontrer un petit bout de nature. Dans la ville les occasions ne sont pas rares de rencontrer de jolies fleurs et des animaux, en particulier des oiseaux. Ceux-ci sont habitués à l'Homme et donc, peu farouches. Cela nous change des oiseaux de Chartreuse beaucoup plus craintifs et donc insaisissables. Le prochain épisode du bord de mer sera dédié aux orchidées de printemps. À très vite.