Le temps d'une accalmie, direction la forêt et sa magie. On a beau être en hiver, la nature est verdoyante. Petit must de la journée, le vol d'un couple de faisans au dessus de ma tête.
Mais avant passage obligé par le champs où quelques brins d'ail sauvage percent le sol travaillé, au milieu des racines de maïs toutes retournées.
L'humidité et le bois mort sont idéals pour le lichen qui fait festin sur cette vieille souche de châtaignier.
Pour me faufiler dans les bois j'utilise les mêmes passages que les animaux, notamment en passant sous les vieux fils barbelés. C'est là que les animaux laissent leurs poils. Parmi ceux trouvés, quelques soies (poils) de sanglier.
La grande perveche à gauche est une plante à fleur bleue utilisé en médecine pour lutter contre les problèmes de circulation sanguine pour ce qui est du cerveau et de l'oreille interne. Autrefois les feuilles et tiges étaient utilisées pour les hématomes, l'eczéma et faire des gargarismes et pour régler les troubles de mémoire défaillante. A droite la violette des chien donne une fleur violette parfois claire. Elle entre dans la composition des bonbons à la violette de Toulouse. On surnomait Napoléon le père violettes car il devait revenir de son exil à la période de floraison de celles-ci.
Quand on gratte sous les feuilles, une multitude de créatures apparaissent. On comprend mieux l'entrain des merles à gratter sous les feuilles. Ici à gauche un petit criquet aux couleurs ternes et à droite, une larve bien dodue de coléoptère.
Les grands vents de ces derniers jours ont fait chuter les cimes des arbres morts et délavés. Ici un bout de tronc d'un essence inconnue, au quel s'enroule les restes d'une énorme tige de lierre.
Les champignons n'en sont pas en reste, dans l'herbe verte quelques petits chapeaux apparaissent.
De même pour le lamier qui semble apprécier l'hiver. Cette espèce-ci, échappée d'un jardin, aborde sur ces feuilles de jolies marques argentées.Ici il s'agît d'un lamier type Maculatum.
Mais très vite il faut quitter le champs, la forêt s'approche et le prés s'engage dans le bois.
Un dernier regard sur les étourneaux dans les arbres et sur les stérées subtomenteuses aux pieds des piquets des clôtures...
...deux trois caresses aux ânes, une feuille parfumée glissée entre les doigts et je m'engage dans la forêt.
Nos bois n'ont rien à envier aux forêts tropicales, la végétation y est toute aussi luxuriante et le terrien tout aussi accidenté. Ici pour traverser le ruisseau, un arbre tombé couvert de mousse fait office de pont.
De la mousse dans ce coin, il y en a. Que ça soit sur les bords pentus ou les arrêtes qui longes le cour d'eau, elle recoure entièrement le sol de la forêt.
Qui dit forêt dit fougère. Voici la scolopendre appelée aussi langue de cerf ou herbe hépatique ou encore herbe à rate. Comme toutes ses consoeurs elle ne fleurit pas mais libère des spores à travers les petites lignes que l'on voit sur la photo de droite, ce sont les indusies. Quand la plante les libère on appel l'act reproducteur sporulation. Les spores sont dissiminés par le vent.
La scolopendre de son vrai nom Phyllitis scolopendrium est une plante médicinale qui est expectorante, astringente et émolliente grâce au tanin qu'elle contient. Dans l'antiquité on pensait qu'elle soignait les maux de la rate d'où son surnom d'herbe de la rate. On l'utilise en sirop.
Le polysticum setiferum appelé le polystic à soies est une fougère qui apprécie l'humidité, les bords de ruisseaux et les bois à l'ombre et pentus.
Comme toutes les fougères, elle aussi se reproduit par les spores qu'elle garde à l'abri dans de petits sacs sous ses feuilles.
C'est une plante plutôt rare selon les régions, protégée en PACA, rare dans les Alpes et les pré-Alpes. Comme quoi.
En période de disette, les pousses de fougères ont été consommées pour palier au manque de nourriture. A la vapeur ou blanchies dans de l'eau, elles se consomment comme un légume mais sont indigestes et n'ont pas vraiment bon goût.
Quand on déplie une petite pousse de fougère, on peut voir que toutes les ramifications sont déjà formées mais se présentent sous forme de "soie".
Bref, voilà un petit topo amazonien du lieu. Pour en savoir plus sur les fougères: http://www.dsne.org/IMG/pdf/livret_fougeres_79_final.pdf
Les fleurs mâles des noisetiers commences à fleurir. Bientôt, elles laisseront des nuées de pollen jaune et épais se disséminer au vent pour féconder les fleurs femelles, toutes petites et rouges et qui fleurissent à l'intersection des branches les plus petites.
Qui aurai pensé que les abords du ruisseau regorgerait d'autant de champignons?
Et voici le sommet de la virtigineuse cascade aux fées, que l'on peut voir ici vu de dessous au début du printemps: l'histoire de la cascade aux fées.
Au bord de l'eau, des pleurotes! Chapeau plus ou moins beige et lamelles blanche (même si cela n'apparaît pas sur les photos), pied faible voir absent, pas de doute voici le pleurote tardif, un excélent champignon.
J'ai un peu de mal à les identifier, j'ai préféré les laisser sagement sur leur tronc.
C'est une toute jeune colonie qui je l'espère, ferra le plaisir d'un connaisseur si un courageux s'aventure jusqu'à elles.
D'autres champignons colonisent les arbres, du plus petit au plus grand comme avec ces moisissures à gauche ou cette vesse à droite.
Bien des espèces mycologiques, dont beaucoup qui me sont inconnues comme celles-ci, se sont installés au bords de l'eau pour fructifier. Surprenant quand on sait le froid et les gelées que nous avons eux en plaines. L'encaissement du bois a peut être permis aux zones humides de ne pas geler.
En tout cas, pour tout ce qui concernent les champignons, il semblerait que c'est au près de l'eau qu'ils s'épanouissent le mieux.
Un peu comme ces étranges champignons, qui telle un mains sortent de la verdure. Le premier à gauche est un xylaria hypoxylon (drôle de nom). Il est friand de bois mort et on peut le trouver toute l'année, en particulier dans les zones moussues, néanmoins il n'offre aucun intérêt culinaire. A droite il s'agît d'un clavaire, apparemment clavaire droit mais sans grand conviction. Les clavaires font partis de la famille des gomphaceae, qui regroupes des espèces comestibles ou laxatives.
Le lierre grimpant ou herbe de la Saint Jean, est une liane persistante qui peut être cultivée comme plante ornementale. Il peut atteindre 30 cm et fait parti des rares lianes que l'on trouve en Europe, avec le chèvre feuille, le houblon ou la clématite. Il est à tord considéré comme un vampire des arbres, en réalité il ne se nourrie que par son système racinaire souterrain et se hisse au sommet des arbres avec ses barbilles que l'on voit ici pour s'exposer au soleil et accomplir sa photosynthèse.
Contrairement au lierre que l'on trouve dans le jardin, celui de la forêt n'a pas ses baies encore matures. Toxiques pour l'homme, elles sont essentielles pour les oiseaux, surtout en hiver où elles sont une ressource en nourriture importante. 100gr de lierre bouillit dans 2L d'eau pendant quelques minutes vous donnera un très bon liquide vaisselle. Autrefois utilisé comme purgatif, il entre aujourd'hui dans la composition de sirops antitussifs. La médecine populaire l'utilise pour soigner les rhumatismes et les problèmes cutanés.
La forêt est aussi l'un des meilleurs endroits pour observer le passage des animaux. Une trace en forme de deux "doigts" dans la boue ou un petit tas de crottes rondes, pas de doute, le chevreuil est passé par là. Ce petit cervidé d'Europe, pas plus de 60 à 75 cm au garrot est courant dans la Valdaine.
Triste fin pour ce pic épeiche dont il ne reste que quelques grandes plumes noires et blanches. Ici il s'agit des plumes du régime primaire et secondaire, ce sont celles qui sur les ailes de l'oiseau lui permettent de planer.
Le soleil n'est resté que peu de temps, déjà d'épais nuages font leur apparition et la forêt se fait sombre et froide. Néanmoins la vue du ciel, surplombé par les arbres reste superbe.
Les pézizes écarlates sont un signe annonciateur d'un regain d'activité fongique, chouette! C'est un champignon qui apprécie le bois pourrissant ou les débris de celui-ci. Il mesure 1 à 5 cm et est caractérisé par sa couleur surprenante qui tranche dans les bois.
C'est un champignon peu courant sans pour autant être rare. C'est lui qui aurait donné la passion de la mycologie à Christiaan (avec deux a) Persoon, un célèbre mycologue hollandais au quel on doit une des première classification des champignons.
C'est un champignon comestible mais qui n'a aucune valeur gustative, il est bien plus agréable de le regarder en forêt, quoi qu'il peut faire son effet dans une assiette de part sa couleur.
Le laurier des bois est un arbrissau que l'on peut trouver partout en France jusqu'à 1600 mètres d'altitude sur les sols calcaires. Il donne de jolies grappes de fleurs vertes de février à avril. Ses baies sont noirs. Cette plante est toxique. On l'appel lauréole ou daphné à feuilles de laurier. Mâcher une seule baie ou fleur de la plante peut provoquer des brûlures de la bouche et de la gorge.
L'oxalis petite oseille ou "pain de coucou" a un goût acidulé, on consomme ses feuilles dans des salades composées mais il ne faut pas en abuser. On l'a trouve de partout, dans les forêts, les talus et les zones riches en humus, jusqu'à 2100 mètres. C'est une plante médicinale qui donne d'avril à juin de jolies fleurs à 4 pétales blanches veinées pourpre. Les folioles de la plante la nuit et par de fortes chaleurs prennent une position de repos verticale pour se protéger. On l'utilisie en homéopathie et en phytothérapie. En médecine populaire on considérait les feuilles comme un remède contre les problèmes de peau, contre le scorbut et contre les intoxications à l'arsenic au le mercure ( cf: p101 "350 plantes médicinales".)
Bref, le bois est resté sauvage, les arbres sont tombés d'eux mêmes et les ronces et lianes s'étendent du mieux qu'ils peuvent. S'engager dans ses méandres est un vrai parcour de santé.
Pour revenir au pic épeiche, voici son nid démasqué. Face à la cascade et entouré d'arbres morts qui offrent le couvert, c'est un logît de premier choix.
Des fougères sur un tronc d'arbre, accrochées à des racines ou dans les airs, la forêt prend des semblants de jungle tropicale et sauvage.
Ce n'est peut âtre pas la cascade aux fées, mais cette petite chute d'eau, entravée par un tronc qui a chuté et couvert de lierre grimpant reste malgré tout impressionnante. Années après années elle a charrié le calcaire du sol pour créer à ses pieds des aspérités en tuf.
Une vie incroyable se trouve dans la gorge de la cascade: mousses, fougères, bois calcifié mais aussi champignons et insectes s'y épanouissent.
A gauche, une famille de polypores de couleur variables (c'est leur p'tit nom) qui ont prit l'idée de pousser au ras de l'eau. A droite un morceau de tuf. Ce type de roche très friable est du aux ions carbonates contenus dans l'eau des ruisseaux et rivières continentales. On peut trouver à l'intérieur des reliquats de végétaux ou de coquilles.
Il commence à se faire tard, deux trois gouttes de pluie glacées commencent à tomber. Il est bientôt temps de rentrer.
Mais avant, un dernier regard sur la grande variété mycologie de la forêt. Ici de jolis champignons inconnus, variants du gris au jaune pétant.
D'autres inconnus encore. L'hiver n'est pas la période où l'on s'attend à trouver une grande variété de champignons, ce qui corse l'identification.
Lavée et délavée par l'eau et les intempéries, cette vieille racine s'est mue en yin et yang, le symbole de l'équilibre présent dans chaque éléments du monde dans la philosophie chinoise.
Dans le creux d'un vieu frêne en partie mort, un rare ganoderme d'Europe à gauche à fait son nid. A propos de nid, en voici les reliquat à droite. Abandonné depuis quelques emps, il a pu appartenir a un rouge gorge aux vues des restes de mousses et de la hauteur à la quel se situe celui-ci (environ 1 m 20). Pour identifier quelques nids: http://nature-photo.e-monsite.com/album/les-nids-d-oiseaux/
Autre bizarrerie de la nature, le géoglosse glabre, proche du Xylaire polymorphe (appelé "doigt du Diable), ressemble à un gros têtard. Ce drôle de champignon non comestible est plutôt rare et passe souvent comme inaperçu sur les écorces où il pousse. Il porte le nom de langue-de-terre. Il en existe plusieurs espèces que l'on ne peut différencier que de manière microscopique.
Et tout ça sur le même arbre!
Arbre colonisé par de nombreuses autres espèces de champignons, de lichens, de fougères, de mousses ou mêmes d'algues.
La forêt est un frigo à ciel ouvert pour les oiseaux qui savent bien chercher et fouiller les feuilles. Noisettes, noix, cha^taignes, glands et autres graines leurs permettrons de tenir pendant pendant la période froide.
Voici l'ellébore fétide, c'est une très grande fleur à l'odeur désagréable qui d'ordinaire nfleurit entre février et mai. A maturité ses pétales sont verts clairs bordés de rouge.
Elle se naturalise bien dans les jardins et a été souvent cultivée pour des fins décoratives car c'est une plante vivace très résistante. Néanmoins c'est une espèce toxique qu'il ne faut pas porter à la bouche.
Elle est aussi appelée pied-de-griffon enraison de ses feuilles, mais elle porte également le nom de rose des serpents, patte d'ours, mords-cheval, herbe printanière ou favalau. Elle peut mesurer 45 cm à 70 cm.
Elle pousse jusqu'à 1800 mètres d'altitude et partout en France sauf en Bretagne et dans le Nord. La plante a des propriétés cario-toniques et narcotiques. On l'utilisait autrefois pour les troubles du cerveau mais la dangerosité de la plante à fait cesser tout emploie car le rhizome fait rougir la peau, les fleurs et feuilles contiennent un violent poison et son ingestion provoque des vertiges, des vomissement et même parfois la mort.
Ici je suis arrivée trop tard pour récolter quelques oreilles de judas qui sont devenues entièrement noires après avoir émient leurs spores. Ça sera pour la prochaine fois la bonne platrée d'oreilles.
Mais c'est sans compté sur la petite colonie qui c'est installée à mes pieds. La récolte est faible mais jointe à celle du jardin l'assiette devrait être honorable.
Voilà un autre inconnu solitaire du bois.
Les escargots, du moins ce qu'y en reste sont aussi à la fête. L'hiver l'escargot s'enfouit dans le sol pour se protéger du froid. C'est la seule espèce de mollusque à avoir conquit la terre ferme et la deuxième plus importante au monde après le genre des insectes. Les escargots sont consommés depuis10 000 ans et étaient autrefois étaient considérés comme une viande maigre au même titre que celle de grenouille ou de tortue!
Dans les hauteurs du bois, bien au sec, une nouvelle colonie de tramètes c'est installée sur de vieux branchages.
Jolie surprise pendant cette promenade improvisée, un arbre colonisé sur toute sa hauteur par une famille de tramète rougissante. Il est trop coriace pour être croqué.
C'est une espèce commune qui peut prendre une variété de forme large et multiple, pouvant passer du rose claire au rouge sang. Elle est cependant toujours striée sur le dessus du chapeau.
D'autres champignons étranges peuvent être rencontrés dans nos forêts en ce moment. A gauche quelques inconnus, gris et ronds, qui lorsqu'ils sont pressés ils relâchent des spores violets. A droite, une famille de calycelles citrines se sont installées sous les écorces d'une branche. Ce champignon est classé comme non comestible par son manque d'intêret culinaire.
Bref, un sympa petit tour par ce temps froid qui fait du bien aux jambes et à la tête.