Sortie en montagne 28 : retour en Chartreuse.
Nous voilà partis à l'ascension du Charmant Som, une fois de plus. Arrivés un peu avant 7 heures du matin, nous espérons pouvoir observer la grande faune qui peuple ce sommet facile d'accès et très fréquenté. Chamois, mouflons, marmottes ... nous croisons quelques unes des figures animales qui peuplent les montagnes de Chartreuse, certaines depuis plus longtemps que d'autres. C'est aussi l'occasion de tester pour nous notre nouveau matériel qui nous permet d'observer les animaux sans les déranger, chose qui n'est pas toujours aisée, même pour les plus grands passionnés. Nous cheminerons jusqu'aux douze coups de midi, au moment où l'averse viendra nous ramener à notre auto et à la chaleur du salon familial, non sans être passés prendre une bonne tasse de chocolat chaud à la célèbre ferme de l'alpage.
Pas moins de 17 chamois (Rupicapra rupicapra) nous attendaient sachegement sur les falaises abruptes. Tranquilles, nous approchons au rythme des animaux qui pâturent pour certains sur le chemin, afin de leur laisser le temps de s'éloigner sur les éboulis sans rien craindre. La plupart des femelles sont accompagnées de leurs cabris, ce qui donne des instants de vie sublimes à observer comme la course-poursuite de cette petite troupe.
L'été est la période où les chamois accumulent le plus de réserves, à l'entrée de l'automne et les plus gros mâles peuvent atteindre 40 kilos. Autre signe de dimorphisme sexuel, les cornes chez ces derniers peuvent atteindre 27 centimètres. Celles des femelles, comme sur cette photo, sont toujours plus petites. C'est un vrai plaisir de voir cet animal en montagne qui à l'automne se fait discret, celui-ci étant chassé sur le domaine montagnard.
La récompense de cette grimpette est toujours aussi belle. Devant nos yeux, le Vercors se dessine à perte de vue. La plaine de Grenoble, les aux massifs savoyards, Belledone ... ce sont là quelques unes des merveilles que nous observons et que nous explorerons, je l'espère pour l'année 2020, avec pour objectif de découvrir les rapaces des Alpes et de mettre dans le viseur de notre longue vue le gypaète barbu (Gypaetus barbatus).
J'aime toujours la vulnéraire (Hypericum nummularium) ce millepertuis endémique des Pyrénées mais aussi des Alpes françaises, appelé aussi millepertuis à sous en raison de la forme de ses feuilles, et dont on tire une liqueur propre au massif de Chartreuse. Elle aime les sols calcaires et pousse le plus souvent à même la roche, dans les infractiosités de la roche, les failles et le plus souvent, sur les falaises ce qui le rend parfois difficile d'accès. Protégé, ce millepertuis ne se récolte que sous certaines conditions bien précises. En Isère par exemple, on ne peut cueillir que 100 brins de vulnéraire, toujours à l'aide d'un sécateur poour ne pas endommager de trop la plante. Dans la confection d'alcools locaux, on emploi le plus souvent les brins fleuris. On peut également l'utiliser en infusion, cependant on prendra garde de le faire sans connaître la posologie ni sans en avertir son médecin si on est sous traitement médicamenteux, la consommation du millepertuis étant incompatible avec l'utilisation de la pilule, de traitements soignants les états dépressifs, le VIH, la bipolarité etc.
Autre plante emblématique de nos moyennes montanges, le sureau rouge (Sambucus racemosa), un arbuste de petite taille produisant des grappes de fruits rouges attrayantes pour les osieaux qui s'en nourrissent à l'arrive de la saison froide. Riches en pectines, les fruits mélangés à d'autres sont utilisées pour la confection de gelées et de confitures. On prendra cependant garde à retirer les baies non mures ainsi que les graines contenant des hétérosides cyanogènes pouvant avoir des effets néfastes sur l'organisme.
Vaillante, une marmotte des Alpes (Marmota marmota) fait le guet sur un gros rocher. Selon le type de sifflements, elle indique à ses congénères s'il s'agit d'une menace qui vient du ciel ou qui se trouve sur le plancher des vaches. Dodus, les plus gros spécimens peuvent atteindre facilement 5 kilos et pour cause, l'espèce étant hivernante, il lui faut de bonnes provisions de graisse pour passer l'hiver sans à avoir sortir de son terrier.
Le chamois n'est pas seul ici, le mouflon méditerranéen (Ovis Orientalis) peuple aussi les coteaux. Ce jour là, nous en verrons plus d'une cinquantaine. Peu farouches, ils ne sont pas originaire de Chartreuse mais y ont été introduis pour le plaisir de la chasse, ce que je dois l'avouer, me fait énormément tiquer. Outre le fait de l'impact non mesuré de l'espèce sur les milieux, ces animaux ne sont pas adaptés au paysage et il faut régulièrement importer de nouveaux individus, une perte d'argent qui met de plus à mal la question du bien-être animal.
Je me doute bien en quoi l'animal fait figure de trophée, avec ses cornes impressionnantes. Cependant cela ne serait justifier sa présence dans nos montagne ni sa chasse. Hormis de grandes hardes de mâles, nous avons croisés de petits groupes de femelles accompagnées d'un ou plusieurs agneaux de l'année broutant tranquillement dans les alpages. Cette espèce, habituée aux steppes et milieux plutôt plats, à une préférence pour les herbes des milieux semi-désertiques. Actuellement nous sommes en plein dans le rut, les petits naissant aux alentours du printemps. Lors de notre randonnée estivale, nous avons pu entendre raisonner et observer de près les premiers combats chez trois mâles peu importunés par notre présence.
Fait amusant, il semblerait que certains de ces mouflons soient en réalité des moutons domestiques (Ovis aries aries) retournés à l'état sauvage il y a 8000 ans de cela. L'étude des chromosomes et de l'ADN tend à valider de plus en plus sérieusement cette hypothèse, faisant apparaître que la domestication du mouton aurait connue deux foyers distincts en Eurasie. En reste un animal sublime qui serait bien mieux dans son milieu d'origine.
En direction du sommet, en bord de falaise, nous prenons le temps d'admirer le monastère de la Grande Chartreuse. Construit dans le désert vert en raison de son sol qui ne retient pas l'eau malgré les nombreux jours de pluies, son fondateur Saint Bruno mené par l'évêque Hugues de Grenoble y fût attiré par le silence ambiant. 1000 ans plus tard, la règle y reste inchangée. Les moines font voeux de silence, n'échangeants entre eux qu'à des moments précis de la journée ou de la semaine, et une zone de silence entoure le monastère pour permettre le recueillement des membres de l'ordre mais aussi des auteurs célébres qui y passèrent comme Chateaubriand, Stendhal, Honoré de Balzac, Léon Bloy ou encore Alexandre Dumas.
Au sommet, un drôle d'oiseau se présente à nous. L'accenteur mouchet (Prunella modularis) est un petit passereau brun à la tête joliment colorée de gris aux moeurs coquines. Quand plusieurs mâles se dispute une femelle et un territoire, c'est souvent au plus fort que revient le droit de copuler. Le ou les subalternes ont alors pour mission de nourrir la portée. On peut également le confondre avec l'accenteur alpin (Prunella colaris) au ventre orangé et qui à cette période de l'année, vit à des altitudes bien plus hautes.
Autre oiseau incontournable, le chocard à bec jaune (Pyrrhocorax graculus). Appelé à tort choucas, il aime les alpages de montagne et de haute montagne où il se nourrit principalement d'insectes mais aussi de graines, de fruits et parfois, des restes de repas des promeneurs peu délicats, à l'aide de son bec jaune petit et légèrement incurvé. Peu farouche, il s'approche l'hiver des habitations pour trouver de quoi se nourrir.
Grégaires, les oiseaux se regroupent en dortoirs pour passer la nuit. Ils peuvent également chercher leur nourriture ensemble ou se montrer plus solitaire. Côté reproduction, les couples sont le plus souvent observer seuls pendant la nidification, même si parfois ils peuvent être proches des uns des autres sans que l'on puisse véritablement parler de colonie comme on peut l'observer chez certains corbeaux ou chez les hérons.
Si leur vol en grands groupes est toujours impressionnant, c'est surtout par leurs cris mélodieux qu'ils se font remarquer aux premiers abords, en particulier quand ils traversent la brume qui, au petit matin couvre les sommets. Présent sur tout le continent eurasien, il se trouve en Europe de l'ouest souvent entre 1200 et 300 mètres d'altitude. Côté Himalaya, il sera plutôt à des altitudes de 3000 à 5000 mètres.
Pour rester dans la famille des corvidés, voici l'un des plus beaux et des plus grands que l'on peut rencontrer en France. Le grand corbeau (Corvus corax), est un oiseau atteignant un mètre d'envergue au plumage noir brillant. Ces cris rauques se font parfois entendre dans les boisement et les prairies alpines qu'il aime survoler, allant jusqu'à s'installer sur les bords de mer. Charognard, il peut également se nourrir d'insectes et de petits animaux, voire parfois de végétaux quand l'occasion se présente. Fidèle, le couple défend avec énergie son territoire.
Sur le chemin du retour, nous sommes accompagnés par un visiteur surprise. Un jeune border collie abandonne le troupeau de chèvre de mène sa mère pour nuit suivre jusqu'à la ferme en contrebas. Joueur, il incarne sans mal le caractère si particulier de cette espèce utilisée non pas comme chien de garde mais comme chien de berger pour aider le berger à mener les bêtes.
C'est une race documentée depuis le 17e siècle et qui prend naissance entre l'Ecosse et l'Angleterre, dans les grandes étendues herbeuses connues pour leurs troupeaux de moutons et pour les légendes. Il faudra cependant attendre 1982 pour qu'elle soit officiellement reconnue. Pour se faire des critères physiques et esthétiques sont reconnus mais aussi, liés au travail mené sur la conduite de troupeaux, seule race de chien à en bénéficier. Très affectueux, il est dépendant de son mettre et de son environnement, ne supportant la solitude. De ce fait on ne peut en faire un chien de compagnie à moins de le mener avec soi partout.
C'est donc sous bonne escorte que nous arrivons à notre point de départ. Le temps de prendre de la crème, de la tomme et du sérac, de prendre un bon chocolat chaud à l'abris de la pluie et de sécher nos pieds, et nous revoilà repartis. Cependant, nous serons bientôt de retour pour chercher cette fois-ci les fleurs de montagne.
Sortie en montagne 22.
LA GRANDE SÛRE
S'élevant à 1920 mètres d'alitude, ce sommet de moyenne montagne se trouve en Chartreuse et domine la ville de Voiron. Son alpage se dessine en un cirque enclavé observable qu'à l'arrivée des trois grands cols qui le desservent. Leurs noms évocateurs de col de la Grande Vache, de la Petite Vache, ou encore de la Combe des Veaux attestent de l'ancienneté des pratiques pastorales qui s'y déroulent encore. Dans les années 1900, plusieurs chalets familiaux occupés l'été s'y trouvaient.
Disparus depuis, leurs fondations peuvent être observés, en particulier en cheminant par le col de la Placette. C'est un espace classé ZNIEFF, c'est à dire "Zone Naturel d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique" en raison des espèces et des milieux qui s'y trouvent et qui sont typiques des estives pré-alpiennes. Pour cet été 2018, la série des "Sortie en montagne" ne déroge pas à la règle puisque la montagne vous est présentée en deux temps pour marquer les deux saisons à la quelle nous l'avons découverte.
Au printemps :
Tout est vert. Nous commençons notre excursion bien tard et nous arrêtons à mi-chemin. Les plantes sont au paroxysme de leur floraison, aussi bien dans le sous-bois que le long du chemin qui mène au bout du sommet en trois heures de marche, quatre si on se trouve en famille. Plantes médicinales, magiques et comestibles sont disséminées ça et là le sentier et ponctues le paysage tout au long de notre randonnée.
Lichens et mousses pendent des branches. Contrairement à ce que peut renvoyer l'imagerie populaire, leur présence sur une face d'un tronc ou d'un rocher n'indique pas nécessairement le nord. Le vent, le pluie, l'humidité ambiante, la luminosité et l'essence de l'arbre sont tout autant d'éléments qui peuvent faire mentir ce lieu commun.
Les lichens et les mousses sont également des micro-habitats. Peuplés d'insectes, de petits gastéropodes (escargots, limaces), de bactéries, de champignons et même d'algues, ils sont essentiels au bon fonctionnement des écosystèmes en abritant les ravageurs des arbres mais aussi leurs prédateurs, permettant la régulation des populations végétales et l'autorégulation de la forêt. Les lichens sont très prisés. Certains sont médicinaux comme le lichen barbu (Usnea barbata) et sont utilisés dans la pharmacopée. Les autres sont essentiellement récoltés pour être utilisés dans l'agro-alimentaire comme gélifiant. Dans les pays nordiques comme la Suède, ils servent de fourrage aux immenses troupeaux de rennes élevés en semi-liberté dans les terres inhabitées.
Les champignons font leur apparition. Ceux-ci sont vieux. Il s'agit de polypores marginés (Fomitopsis pinicola) dont le carpophore, c'est à dire la partie visible et souvent associée au chapeau et au pied, est en train de dépérir. Ce phénomène est le plus souvent le signe que la reproduction s'est bien effectuée et a été menée à son terme. Cependant, cela peut aussi dire que le champignon est entrain de subir une attaque par un autre organisme.
Portraits d'orchidées. De gauche à droite, la discrète listère à feuilles ovales (Neottia ovata), la platanthère à deux feuilles (Platanthera bifolia), la non chlorophyllienne néottie à nid d'oiseaux (Neottia nidus-avis) et l'imposante orchis maculée (Dactylorhiza maculata) qui se détermine à son profond labelle.
La raiponce en épi (Phyteuma spicata) semble être un terrain de chasse pour cette araignée crabe (Thomisidae sp.). Ses épis sont blancs mais peuvent parfois être bleus, ce qui est souvent le cas en Chartreuse, ce qui peut entraîner une confusion avec sa sous-espèce, la raiponce occidentale (Phyteuma spicatum subsp. occidentale). Plante forestière et des lisières, elle aime les sols humides, riches en matière organique et exposés au mi-ombre. Comestible, les usages que l'on en tire sont multiples. Avant la floraison ou en tout début de celle-ci, les épis peuvent être cuisinés crus en salade ou mangés tels quels. On peut également les cuire en omelettes, à la vapeur, sautés à la poêle comme des asperges avec leur tige ou caramélisés. Les feuilles caractérisées par la tâche noire qui marque leur centre, connaissent le même sort. Récoltées jeunes et avant la montée en graines, on les incorpore aux salades ou on les mange en soupe ou comme des épinards. La racine peut être râpée ou bouillie. Elle se fait douce quand elle est épluchée, piquante quand elle ne l'est pas. Véritable légume des bois, les innombrables fleurs qui composent l'épi font le délice des abeilles forestières et de nombreux autres pollinisateurs qui se font souvent piéger par les araignées aux aguets. Robuste et ne craignant pas les basses températures, la raiponce en épi pousse jusqu'en haute altitude, parfois à plus de 2000 mètres d'altitude. De ce fait on la trouve sur tout le territoire français, ce qui explique son usage récurrent au cours des siècles pour ses propriétés apéritives et digestives mais aussi ses fleurs utilisées pour soigner les problèmes oculaires et buccaux en raison de leurs supposées vertus astringentes et anti-inflammatoires.
Récolte sauvage. Les jeunes pousses de sapin blanc (Abies alba) et d'épicéa d'Europe (Picea abies) tombent dans nos paniers sous les pincements de nos ongles. Elles termineront en délicieux sirops fait maison qui non contents d'êtres bons, sont également expectorants et mucolutiques, c'est à dire qu'ils fluidifient les mucus. Ces arbres ont également des propriétés anti-inflammatoires, décontractantes et antiseptiques.
À leurs pieds pousse le bolet à pied rouge (Neoboletus luridiformis), à proximité de myrtillers sauvages (Vaccinium myrtillus), choses courantes en particulier en montagne. Pouvant atteindre une belle taille (20 centimètres pour le chapeau), sa chair jaune une fois coupée passe du bleu au rouge poupre rapidement.
La capillaire des murailles (Asplenium trichomanes) se nomme également fausse capillaire ou doradille chevelue. Son système racinaire est puissant, ce qui permet à cette fougère de se loger dans les interstices des falaises et des murs, dans des milieux où elle ne subit que peu la concurrence des autres végétaux, à condition que son substrat soit de nature calcaire ou du moins basique.
Présente sur tout le territoire, elle est facile de culture pour peu qu'on ne lui apporte pas trop de substrat et qu'on lui procure assez d'ombre et d'humidité. Dans la grande théorie des signatures, qui associe une plante à l'organe humaine auquel elle ressemble ou à un mal ayant des attraits similaires à elle (conditions d'apparition, milieu de vie etc.), les asplenium ont réputation de soigner la rate, en raison de leur réseau de sporanges qui évoquent les réseaux sanguins alimentant cette dernière. De là vient leur nom, inspiré du terme grec "Splenon" qui signifie "rate". Le terme capillaire fait allusion à cette même ressemblance avec les fines veinures du corps humain, les capillaires, mais aussi à l'usage de la plante au moyen âge qui voulait que, mélangée à des déjections de chats, elle permette la repousse des cheveux.
Les bords de talus moussus et ouverts à la mi-ombre offrent une grande variété de plantes tel des monotropes suce-pin, des belladones, des saxifrages en tout genre et des scolopendres qui profitent du ruissellement de l'eau et de la couche de bryophytes qui agit comme une véritable éponge, protégeant les végétaux de la sécheresse.
Drôles d'organismes n'est-ce pas ? Il s'agît de myxomycètes, un règne à part qui comporte des milliers d'espèces. Entre le champignon et l'animal, ils sont capables de se déplacer, certe lentement, d'un point à un autre. Ils sont présents dans la litière forestières, les mousses, le bois mort et la matière organique en décompositions.
La plupart d'entre eux se nourrissent de champignons, que ça soit la partie immergée, le carpophore ou souterraine, le mycélium. Certains se spécialisent dans les réseaux mycéliens morts, d'autres sur la fonge vivante. À leur tour ils servent de nourriture, en particulier aux moisissures mais aussi aux insectes et même à de petits gastéropodes. Présents presque partout dans le monde, on en dénombre plus de mille espèces. Leur étude qui fait appelle à la microscopie, donne à avoir des fromes et des couleurs extraordinaires, en particulier sur les parties reproductives.
Nous voilà arrivés au belvédère de None, à 1200 mètres d'altituide. Encore deux heures nous séparent du sommet, compter en trois si vous êtes partis avec votre smala. À nos pieds s'étends la ville de Saint Laurent du Pont dont vous pouvez retrouver l'histoire dans le précédant billet de sortie en forêt (ICI). Et dire qu'il y a un peu plus de 1000 ans de cela, c'est un lac qui s'étendait à perte de vue et non pas un fond de vallée humide et fertile.
Cependant, nous ne continuons pas plus loin. La nuit se fait présente, nous rentrons retrouver nos pénates, non pas sans avoir fait une halte auprès d'un orme des montagne (Ulmus glabra), espèce peu courante en raison de la graphiose mais relativement présente ici et reconnaissable aux dimensions de ses feuilles et de son tronc.
Au coeur de l'été :
Changement de saison et de températures. Cette fois-ci nous sommes partis pour atteindre le sommet. Il fait chaud, une grande partie de la végétation en basse altitude est brûlée par les rayons du soleil. Bien que l'année 2018 ne soit pas comparable à 2003, on a le sentiment de s'en approcher et cela n'est pas prêt de s'arrêter, les pronostics annonçant la répétition de ces épisodes de canicules pour les 5 prochaines années au moins.
La belladone (Atropa belladonna) est une plante agitant l'imaginaire collectif. Rattachée à la magie noire pendant l'antiquité et le moyen âge, elle était prisée dans les cours seigneuriales de la renaissance. Les femmes de haut rang s'en appliquaient l'extrait contenant un puissant alcaloïde, l'atropine, sur les yeux pour dilater leurs pupilles et se rendre ainsi plus attirantes d'où son nom tiré de l'italien "Bella donna", belle dame. C'est à la même époque qu'apparaissent des dictons autour de la plante. Ainsi, faire consommer une graine de belladone à une femme la rendrait folle d'amour et très active sexuellement, mais lui en faire consommer deux la rendrait folle et trois, la conduirait à la mort. Toxique et mortelle, elle appartient à la grande famille des solanacées, connue pour les espèces qui la composent et qui sont employées comme poisons et psychotropes. De ce fait, la belladone entre dans la composition du baume de sorcière, une préparation ancestrale qui appliquée sur les muqueuses permettaient aux magiciennes des campagnes de partir en transe.
Dans notre ascension forestière, nous tombons sur un très belle exemplaire de lichen pulmonaire (Lobaria pulmonaria). En période humide, il prend une jolie couleur verte et à la fructification, présenter des organes reproducteurs roses semblables à de petits fruits sans pour autant en être.
Il tient sa couleur à l'un des trois organismes qui le composent, l'algue Dictyochloropsis reticulata. Avec une cyanobactérie et un champignon, elle forme cette organisme hybride. Il est appelé pulmonaire en raison de l'usage ancien qui en était fait pour soigner les problèmes respiratoire en raison de sa ressemblance avec les lobes des poumons. Il est actuellement employé pour ses vertus anti-inflammatoires sur les muqueuses. Néanmoins, on n'aurait idée de le récolter, celui-ci se faisant extrêmement rare en raison de la sur-récolte qui a bien faillit le mener à sa disparition, phénomène renforcé par la pollution à la quelle il est très sensible et les grandes campagnes d'abbatages qui ont durablement modifiées son habitat. En rencontrer indique que l'on est dans une zone à l'air sain mais aussi, préservée en partie de l'action humaine.
L'aconit tue-loup (Aconitum lycoctonum subsp. vulparia) est l'une des plantes, pour ne pas dire la plante, la plus toxique d'Europe. Son nom de tue-loup lui vient de l'usage que l'on en faisait pour lutter contre les espèces que l'on jugeait indésirables, ce qui donne une idée de sa dangerosité. En Inde, on l'emploie encore aujourd'hui pour confectionner un poison virulent que l'on applique sur les têtes de flèches utilisées pour la chasse et la guerre.
Arrivée sur La Terrasse, à 1340 mètres d'altitude. La montée est aisée et la forêt se peuple peu à peu de grands conifères, les arbres aux feuillages caduques se retirant à mesure que nous grimpons, les conditions devenant peu favorables à eux, en particulier les températures qui se font fraîches très tôt dans l'année.
Les fougères sont à la fête. L'humidité ambiante et l'abondance d'ombre sont favorables à leur développement, leur reproduction impliquant la présence d'eau grâce à la quelle leurs spores peuvent se disséminer et se rencontrer.
La fougère mâle (Dryopteris filix-mas). Ses frondes se développent en formant un entonoire prenant pied sur une souche épaisse, écailleuse et profondément encrée dans le sol. Traditionnellement elle était employée comme vermifuges en l'incorporant dans l'alimentation animale et à la litières des bêtes de somme pour les débarrasser d'une partie de leurs parasites. Consommée au Japon et au Canada quand elle est sous forme de fronde, elle occasionne régulièrement des mises en hospitalisation, en raison des triterpènes et de la filicine qu'elle contient. Au pays du soleil levant, sa consommation serait la première cause de cancers de l'appareil digestif. Dans notre folklore européen, on racontait aux veillées du soir que les aventureux qui se trouvaient à minuit un soir de pleine Lune en forêt pouvait avoir la chance d'en trouver la fleur. S'il la cueillait et la gardait avec lui, il pouvait se rendre invisible volonté et avoir de grandes richesses le temps d'une année. Passé ce délai, la fleur ne faisait plus effet.
Enfin, le sommet de la Grande Sûre se dévoile à nous, à l'arrivée du pierrier qui nous fait pour un temps quitter la forêt. Au loin, un vautour fauve (Gyps fulvus) s'élève dans les airs, nous gratifie d'un regard puis passe derrière la crête rocheuse. Depuis le début de l'année nous en voyons à presque chacune de nos sorties.
Le chemin est étroit mais bien tracé, il faut cependant se montrer prudent dans le pierrier même si le cheminement se fait sans difficulté. Cette ouverture dans le flanc de la montagne est un véritable décroché où des plantes d'étages et milieux différents se côtoient, pour le plus grand bonheur des naturalistes et des botanistes. Petit rappel, la récolte de plantes et de fleurs dans le secteur selon les espèces est interdite ou réglementée.
Nous arrivons petit à petit à l'apage, qui se caractérise par des pelouses d'herbes rases et une abondance de plantes montagnardes. C'est de ce fait que nous avont la chance de tomber sur nos premiers plans de thè des Alpes (Sideritis hyssopifolia), appelé aussi crapaudine. Malgré son air simple, c'est une plante prisée pour ses propriétés.
C'est une plante digestive et expectorante, dont la délicieuse eau de vie est connue pour être vivifiante. De ce fait, elle entrerait dans la composition de la liqueur des pères chartreuse. En infusion, elle est excellente et parfume très bien les gâteau et les crèmes. Séchée, elle donne une odeur délicate au tiroir dans lequel elle se trouve. Emblématique du Dauphiné, elle est bien connue en Chartreuse où elle pousse sur l'étage alpin dès 1500 mètres d'altitude. Très appréciée des chamois, on peut souvent les observer en brouter les touffes sur les pends enherbés du Charmant Som, de la Pinéa, du Pinet, du Col de l'Alpette et de Chamechaude.
Enfin, nous voilà à l'alpage. En cuvette, il n'est que peu visible du pied de la montagne et s'ouvre à nous comme le cratère d'un volcan. Superbe, il est pâturé l'été par des vaches qui empruntent parfois d'étroits sentiers forestiers à fleur de falaise pour atteindre les pousses les plus tendre. La sécheresse y a fait son oeuvre et nous ne comptons plus les conifères morts et brunis par ce temps qui donne à l'herbage une couleur cramoisie bien triste.
Autre plante propre au folklore local, la vulnéraire des chartreux (Hypericum nummulariifolium). Ce millepertuis rentre également dans l'elexir de Chartreuse. On l'utilisait en médecine populaire comme l'arnica pour parer les coups mais aussi comme cicatrisant. En infusion, on l'employait comme tonique. En comme toujours en montagne pour les plantes médicinales, la vulnéraire est couramment préparée en liqueur. Appelée aussi millepertuis à sous, elle est protégée, particulièrement en Isère où sa récolte doit faire l'objet du suivis de règles particulières pour préserver cette espèce devenue rare en raison de la sur-cueillette mais aussi du dérèglement climatique et du renfermement des alpages suite à la déprise agricole de certains espaces de montagne. Elle se développe sur la roche, de préférence calcaire, dans les crevasses et les fentes de celle-ci. De ce fait elle est courante dans les lapiaz, des formations rocheuses typiques des sommets de Chartreuse.
Les éricacées sont à la fête, en montagne, elles sont bien plus nombreuses que l'on pourrait le croire. On peut par exemple rencontrer le raison d'ours (Arctostaphylos uva-ursi) présenté ici à gauche, un petit sous-arbrisseau aux baies rouges comestibles et aux feuilles médicinales mais tout aussi riches en contre-indications qu'en propriétés. Au centre se trouve les myrtillier sauvages (Vaccinium myrtillus), aux fruits délicieux que l'on ne présente plus. À droite, il s'agit d'un rhododendron ferrugineux (Rhododendron ferrugineum) à la floraison printanière rose et qui semble atteint par une énorme galle, sans doute provoquée par une colonie d'acariens ou par des champingons.
Autre grande figure de cette famille, la callune commune (Calluna vulgaris) qui souvent est prise à tort pour de la bruyère. Pour les distinguer, il faut savoir que les pétales de la callune sont en grande partie séparés, alors que ceux de la bruyères sont soudés et forment une clochette. Le département de Biologie ENS Lyon a, à ce sujet, créer un document simple pour apprendre à faire la distinction.
Elle est peu présente sur le plateau, du fait qu'elle ait une préférence marquée pour les sols de nature acide, d'où sa présence couramment remarquée dans les peuplements de conifères et sur les sols tourbeux. C'est aussi une plante médicinale utilisée en usage externe comme antiseptique pour soigner les engelures mais aussi les rhumatismes, en interne comme dépuratif et diurétique entre autre. La callune commune fait aussi partie des plantes qui sont prédisposées à l'absobtion des éléments radioactifs et toxiques présents dans le sol, ce qui demande en cas d'utilisation après récolte, une bonne connaissance de la nature du sol et de son histoire (nuage radioactive, enfuissages industriels, rejets d'industries etc.).
La gentiane champêtre (Gentianella campestris) est une petite fleur de moyenne montagne qui se plaît généralement à partir de 1000 mètres d'altitude. On la différencie de la gentiane d'Allemange (Gentianella germanica) qui lui est presque identique grâce au nombre de pétales : 4 chez la champêtre, 5 chez la germanique.
L'euphraise casse-lunette (Euphrasia rostkoviana) est une plante de plaine lumière qui pousse de faible altitude jusqu'à 3000 mètres, de préférence dans les zones à tendances humides, les pelouses, les lisières et les bords de talus.
Elle tient son surnom à la théorie des signatures. les veinures colorées qui traversent ses pétales évoquant les vaisseaux sanguins d'un oeil. De ce fait et par association d'images, la petite fleur fût utilisée pour soigner les problèmes oculaires comme les conjonctivites ou la myopie. Aujourd'hui encore elle est employée à ces fins en homéopathie et dans les médecines dites "douces". Il était également d'usage de penser qu'elle pouvait apporter la claire-voyance à celui qui s'apposait sur les yeux un linge imbibé de l'infusion de cette euphraise. On pensait également que la mise en place de cette technique sur les oreilles permettait de faire preuve de claire-audience, ce qui explique pourquoi dans certaines régions, on en plaçait des bouquets séchés dans les oreillers pour leurs vertus supposées.
La parnaisie des marais (Parnassia palustris) est une plante représentative des zones humides de montagne et qui se reconnaît à sa fleur blanche aux cinq pétales veinés de vert. Elle est aussi bien présente en Europe, de préférence occidentale et du nord, qu'en Asie et s'étend de la Chine au Japon. Cependant, elle reste peu commune dans de nombreux départements du pays d'où sa protection dans certains secteurs comme en Picardie, dans les Pays de la Loire ou dans le Centre. On parle alors de répartition euro-sibérienne pour cette espèce. On retrouve dans certaines traditions les traces de son usage populaire et qui est aujourd'hui abandonné, en raison de la rareté de la parnaisie mais aussi, de l'existance d'une pharmacopée plus appropriée, en particulier dans l'emploie qui en était fait pour ses tanins, des molécules plus présentes et facilement extrayables dans le chêne ou le thé entre autre.
Les mouflons corses (Ovis aries musimon) sont présents. Aux jumelles nous en dénombrons environs 35 en deux petits groupes distincts. La grande harde que composent ces animaux en Chartreuse partage son temps entre les alpages de la Grande Sûre et ceux du Charmant Som, peu sensibles aux passages des randonneurs.
Au sommet :
Le panorama change, l'herbe déjà rase laisse place aux pierres. Quelques plantes parviennent à s'adapter et prennent des formes tortueuses. Les vents forts qui s'expriment au sommet forcent les herbacées à prendre des forment rampantes ou en coussins pour résister aux faibles températures et à la morsure du gel.
Le genévrier commun (Juniperus communis) adopte cette stratégie pour se maintenir aux fortes altitudes. Ces fruits ressemblent à des baies bleues mais sont en réalité des cônes, en adéquation avec le fait que le genévrier appartient aux conifères et à la famille des Cupressacées.
C'est une espèce de plein soleil, qui aime les sols de nature calcaire, à l'image du massif. Les fruits, les genièvres, sont utilisées dans la confection d'eau-de-vie mais aussi de nombreux alcools locaux en Europe de l'Est et du Nord, comme dans le gin. Outre cet aspect, on les emploie parfois infusés pour les maux de l'appareil digestif. Utilisés pour lutter contre les lourdeurs intestinales, on les retrouve souvent dans les plats traditionnels riches, en particulier là où il est abondant. Leur présence dans la choucroute l'illustre particulièrement bien. Cependant une consommation abusive n'est pas sans danger pour les reins.
Enfin, nous voilà au sommet. La vue est incroyable. En face de nous, la Pinéa, Chamechaude et le Charmant Som se dressent. Nous dominons de tout son long l'alpage que nous venons de gravir et où nous avons la chance de croiser quelques chamois (Rupicapra rupicapra). Trois adultes accompagnés de deux petits prennent l'ombre non loin du sentier, une chance pour nous de les observer sans trop les perturber dans leurs habitudes.
De l'autre côté, l'Isère et sa vallée s'étendent. Le ciel est dégagé, des jumelles nous arrivons même à apercevoir Lyon et les monts du lyonnais. À nos pieds, Voiron se dresse fièrement. Du sommet nous pouvons retracer les éternelles marches menées dans la ville mais aussi, admirer les espaces naturelles que nous aimons arpenter comme les Gorges de Crossey, la Vouise, un bout des marais de Chirens et au loin, l'Herretang vers St Lau'.
Enfin, dernier tour sur le paysage nous offre un point de regard démentiel sur le Mont Blanc. Écrasant les autres sommets, on ne voit que lui. Sa cime couverte de neige éternelle nous rappel qu'il culmine à 4810 mètres d'altitude.
Plus près de nous et dans la même ligne de vue, le Pinet, le Granier mais aussi le lac d'Aiguebelette qui se love dans les plis du relief. L'action de l'Homme est visible, entre les alpages apparus avec la conquête du désert vert et l'arrivée du pastoralisme sur lequel la forêt reprend désormais ses droits, les grands axes de communication qui creusent la roche, les milliers de points lumineux qui enchaînent les allers-retours dans le ciel et les sentiers tracés au fil des années par les marcheurs, il y a de nombreux éléments à disposition pour s'essayer à la lecture de paysage. Constructions culturelles plus qu'on ne le pense, nos paysages sont des livres ouverts pour découvrir les activités liées à un territoire. C'est aussi un outil pour comprendre les enjeux économiques et environnementaux actuels.
Sur le retour nous avons une belle surprise, nous faisons un bout de chemin sur l'étroit sentier accompagnés d'une partie du troupeau des vaches en estive et qui semblent trouver leur bonheur dans le sous-bois. Au pied léger, elles s'engoufrent rapidement dans la forêt nous laissant seuls au retour vers le monastère de Currière.
Un dernier passage par le belvédère de la none, comme il y a quelques semaines de cela lors de notre première ascension. Saint Laurent du Pont n'a pas bougé, la ville a juste perdu quelques couleurs pour tendre vers le grillé et le jaunie.
Sur le retour, nous tombons nez à nez avec un magnifique de verveine officinale (Verbena officinalis), ponctuant la randonnée sur une touche colorée. Loin de la verveine asiatique que l'on retrouve dans les potagers ou dans les sachets d'infusion, notre verveine indigène donne une très bonne infusion détergente en extérieur et se montre diurétique et astringente en consommation, d'autant plus quand elle est mélangée à d'autres espèces comme la menthe ou la mauve. C'est sur cette récolte que se termine cette randonnée, teintée de botanique et de contemplation de paysages montagnards. Les mollets sont désormais au repos jusqu'à nos prochaines aventures.
Destination Bretagne : Les marais Poitevin.
Après 8 à 9 heures de routes, nous voilà dans les marais Poitevins avec nos amis Fiona et Hugo avec qui nous partageons le voyage. Il fait beau, il fait chaud ... c'est idéal pour faire un tour en barque. Nous nous sommes régalés, nous avons vu peu de plantes mais une multitude d'oiseaux sauvage pour notre plus grand plaisir.
Le vulcain (Vanessa atalanta).
Ce vulcain est entrain de se nourrir du nectar d'une cardère sauvage (Dipsacus fullonum). C'est un papillon migrateur qui prend pour hôte (oeufs et chenilles) l'ortie dioïque (Urtica dioica) et qui se nourrit de fleurs riches en nectar même s'il n'est pas rare de le voir se poser sur les fruits pourris pour en aspirer le jus sucré.
Sous les arbres.
De nombreux arbres ont leurs feuilles et leurs branches qui effleurent l'eau. Garde aux navigateurs et navigatrices du dimanche qui à la barre de leur navire ne parviennent pas toujours à garder le cap (ça fait mal !). C'est dans ces branches losrqu'elles sont grosses et qu'elles trempent littéralement dans l'eau que l'on peut observer des nids de poule d'eau (Gallinula chloropus) ou de foulque macroule (Fulica atra).
Les oiseaux aquatiques.
Les marais regorgent de poissons, d'insectes et de batraciens. Ils font le festin des échassiers qui sont nombreux dans le marais. On rencontre ainsi des hérons cendrés (Ardea cinerea), des aigrettes garzettes (Egretta garzetta) et des hérons gardes-boeufs (Bubulcus ibis) qui sont attirés par les mouches et taons qui accompagnent les vaches des marais que je vous présenterai un peu plus bas. Ces trois espèces vivent côtes à côtes.
Les marais Poitevin.
Les marais Poitevin sont composés de plusieurs types de milieux. Nous nous trouvons dans la Venise verte qui se compose de fossés et de canaux semblables à un labyrinthe. À l'opposé on trouve les marais mouillés qui se composent de pâturages riches et inondés de manière périodique et les marais desséchés, protégés par les digues et qui sont peu alimentés en eaux vives. Ils sont utilisés comme terres d'élevage et céréalières.
Le canard colvert (Anas platyrhynchos).
On le trouve un peu partout en France et presque dans tous les pays du monde, aussi bien en Argentine, en Australie, en Afrique du Sud qu'en Chine, en Côte d'Ivoire ou en Alaska. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il possède un bon vol et beaucoup de puissance ce qui lui permet de s'envoler rapidement et avec force.
Les libellules (Odonates).
Pas moins de 73 espèces de libellules peuvent être observées dans les marais Poitevin. Cela va des frêles demoiselles comme ces caloptéryx éclatants (Calopteryx splendens) aux grosses Gomphidae colorées comme cette onychogomphe à crochets (Onychogomphus uncatu) profitant de notre barque pour un peu de repos.
Des vaches naufragées.
Le réseau de canaux forment des îles vertes sur les quelles Ô surprise ! on trouve des troupeaux de bovidés. Nous avons pu observer au moins 4 races distinctes : les vaches Highlandes, les charolaises, les salers et les vaches maraîchines, une espèce endémique des marais qui se reconnaît à sa robe et ses grandes cornes. Tout ce petit monde transite d'île en île par .. barque ! Même si pour les grands troupeaux cela se fait par bateau.
L'embarcadère de Magné.
Magné est une commune des Deux-Sèvre qui se trouve entre les marais mouillés et la fameuse Venise verte. C'est d'elle et de ses quais que la plupart des touristes partent en barque visiter les canaux et cela depuis 1979. La ville ne manque pas de charme mais c'est pour son aspect naturel que les foules se déplacent.
La poule d'eau (Gallinula chloropus).
Son nom complet est "gallinule poule d'eau". Les poussins sont très semblables aux adultes (grande photo) mais les jeunes indépendants sont très ternes et plutôt discrets (photo ci-dessous). C'est un oiseau omnivore qui mange un peu près tout ce qu'il trouve : herbe, plantes aquatiques, oeufs, petits poissons, mollusques, vers ...
Le campement.
J'aurai du peut être commencer l'article par là. Voici notre campement de la nuit. Nous avons fait halte à la limite de la Corrèze, sur le plateau des mille vaches. La nuit a été parfaite, ponctuée par les hululements des chouettes et les aboiements des chevreuils. Au petit matin nous avons même vu un très beau brocard détaller.
La huppe fasciée (Upupa epops).
C'est un oiseau très élégant qui a cette période de l'année s'assemble avec d'autres congénères pour former de petits groupes afin d'entamer leur migration pour l'Afrique. C'est une alliée du jardinier car elle se nourrie de limaces mais aussi de larves d'insectes ravageurs comme celles de la courtilière et du hanneton.
Le mot de la fin.
Premier jour du périple, première découverte et beaucoup de plaisir à la clé. Nous nous sommes éclatés dans les marais, il y a beaucoup à voir et la ballade peu s'étaller sur toute la journée. Il y a beaucoup d'endroits où s'arrêter pour faire de l'affût ou être plutôt tranquille pour observer les oiseaux mais aussi les poissons. Pour le prochaine épisode nous partons en direction de Belle Île en Mer en vélo puis pour Carnac à la découverte des dolmens.
Sortie en campagne 7.
Parfois l'été le ciel se couvre et de gros orages de chaleurs peuvent éclater. J'adore ces moments juste avant la pluie où l'on sent l'atmosphère lourd voire pesant et où l'on peut entendre gronder au loin. C'est un signe annonciateur de pousser de champignons ce qui, vous vous en doutez, me mette carrément en joie.
Quelques orchidées.
Cette année j'ai trouvé la période de floraison des orchidées relativement longue ce qui n'est pas allé sans me déplaire bien au contraire (comme vous avez pu le voir sur le blog). Sur la photo de gauche on peut voir un orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis) et sur celle de droite un ophrys bourdon (Ophrys fuciflora) un peu fatigué.
Le faucon crécerelle (Falco tinnunculus).
Ce petit faucon est commun en France et s'observe sur les cimes des arbres et des pilonnes électriques. Ici il s'agît d'un mâle car il possède un plumage bleu-grisé sur la tête et la nuque. Nous avons la chance d'avoir actuellement un couple qui s'est installé à quelques mètres de la maison. Quand les petits seront autonomes, le couple se séparera. Les faucons crécerelles sont solitaires et défendent avec vigueur leur territoire.
L'orchis bouc (Himantoglossum hircinum).
Avec l'orchis géant (Himantoglossum robertianum) il fait parti des deux seules espèces d'himantoglossum présentes en France. C'est la toute première fois que je le vois pleinement fleurit et que je peux respirer sa bonne odeur de ... bouc. Loin de ce qu'on peut lire sur cette orchidée, je trouve son odeur plutôt agréable et sucrée quoi qu'écoeurante. Très grande (elle peut faire parfois un mètre), on la reconnaît facilement à son long labelle tortillé.
La coronille bigarrée (Coronilla varia).
Elle tient son nom des ses fleurs blanches et roses. On ne la trouve que dans les pelouses et les talus calcaires, souvent en lisière de bois ou de champ dans des sols secs ou légèrement humides. Résistante elle peut supporter des températures bases, jusqu'à - 15°C voire - 20°C si elle se trouve protégée par des arbres.
Le chataîgnier commun (Castanea sativa).
C'est dans les vieux châtaigniers comme celui-ci que l'on peut voir un grand nombre d'oiseaux et parfois même, quelques chauves-souris quand le tronc est creux. Le tout est de se mettre à l'affût. Les mésanges à longue queue (Aegithalos caudatus) et les mésanges charbonnières (Parus major) s'y observent aisément.
Les rosiers sauvages (Rosa sp.).
Il existe énormément d'espèces et de sous-espèces de rosiers sauvages et une bonne partie d'entre-elles ont servit à créer nos espèces actuelles de rosiers. Certains servent encore de support aux greffons d'espèces magnifiques mais fragiles. Le plus courant dans nos campagnes reste l'églantier (Rosa canina).
L'observation des chevreuils.
Nous avons la chance dans notre campagne de pouvoir croiser beaucoup de chevreuils (Capreolus capreolus). C'est l'occasion d'essayer notre nouvelle paire de jumelle. Pour la peine pas besoin d'être à l'affût, les animaux sont peu farouches et il n'est pas rare d'en croiser 5-6 dans le même secteur et en 15 minutes de marche. Ce soir là nous sommes tombés sur trois mâles dont un magnifique brocard et deux femelles plus timides.
À la tombée de la nuit.
À la tombée de la nuit certains animaux sortent et commencent à partir en quête de nourriture. D'autres s'habritent. C'est un moment que j'apprécie pour observer les papillons, ceux-ci sont souvent dans un état semi-léthargique et se laissent approcher sans mal. C'est le cas de ce joli papillon posé sur une fleur fanée de plantain.
Le mot de la fin.
Sortir le soir quand il fait chaud et que le crépuscule s'intalle est vraiment agréable. On peut se familiariser aisément avec ce que l'on nomme les bruits de la nuit. C'est une habitude familiale qui s'inscrit dans la "ballade digestive d'après repas" et j'avoue avoir désormais du mal à ne plus pouvoir la pratiquer du fait de notre installation en ville mais je profite de bien d'autres choses dont je vous parlerai prochainement.
Sortie en campagne 4.
Comme pour l'article précédent, voici un condensé des sorties de l'été en campagne avec en prime nos deux bouilles d'aventuriers, parce que de temps à autre ça fait du bien de ce montrer un peu. L'été a été chaud et propice à de jolies rencontre avec les animaux de la ferme mais aussi sauvages et les baies ont été sucrées et délicieuses. Peu de champignons dans nos près mais avec la pluie ils seront bientôt là.
Un petit bout de nous.
Voilà le bout de notre nez. Nous sommes passionnés de Nature et nous nous intéressons à tout ce qui touche à celle-ci. Depuis un petit peu plus d'un an mon bien-aimé m'accompagne dans mes sorties et une partie des photos que vous pouvez voir dans les articles sont de lui. Cela fais aujourd'hui pratiquement 3 ans et demi que je tiens ce blog et je ne me lasse pas de partager et d'échanger avec ceux qui sont de passage ici.
De plume et d'oeufs.
J'ai la chance d'être issue de familles composées en partie d'agriculteurs. Ma tante et marraine possède avec son compagnon une ferme en Isère, pas très loin de la Savoie. Poulets, poules pondeuses, lapins et pintades y sont élevés avec grand soin et pour certains, viendront s'inviter sur la table pour les fêtes.
Grand départ pour les hirondelles rustiques (Hirundo rustica).
Nommées aussi hirondelles des cheminées, elles s'apprêtent à partir pour l'Afrique et ne reviendront qu'au printemps. Les voilà prêtent à parcourir des milliers de kilomètres. On a ainsi vu des individus à Hawaii, en Afrique du Sud mais aussi en Groeland à la belle saison. Autrefois on croyait que ces oiseaux hivernaient dans la vase.
Le lapin domestique (Oryctolagus cuniculus).
Il a pour ancêtre le lapin de Garenne avec le quel il partage le même nom scientifique d'Oryctolagus cuniculus. Il en existe un très grand nombre de races, la plupart étant spécialisé. On trouve donc des lapins de compagnie, des lapins à viande, des lapins pour leur peau et d'autre pour leurs longs poils utilisé pour faire des vêtements.
Le grain, c'est la vie !
Pour nourrir tout ce petit monde il faut de quoi nourrir tout ce petit monde, et heureusement la ferme dispose de tout ce qu'il faut. Mon oncle travaille pour un céralier, il produit des semances diverses comme celles de seigles ou de maïs. Après avoir été récoltés les grains sont séchés au soleil. Séchés en four ils deviennent infertiles.
Grande valériane (Valeriana officinalis) pour petits chats.
L'effet e la grande valériane sur les chats est surprenant. Les principes actifs de la plante, en particulier ceux contenus en grande quantité dans la racine agissent comme une drogue euphorisante sur les félins. Dés qu'ils en reniflent la plupart d'entre-eux deviennent fous. Cela ne dure que quelques secondes et n'entraine pas séquelles pour eux. Néanmoins il faut surveillé qu'ils ne prennent pas l'initiative d'en grignoter au risque de les voir baver.
Chevreuil en vadrouille (Capreolus capreolus).
Les soirs d'été, quand la lumière baisse et que le crépuscule baisse, il est facile de voir mais aussi d'aprocher les chevreuils qui sont pourtant réputés pour être farouches. Cette femelle présente un pelage un peu particulier. En effet elle est en mue, elle perd son poil d'été à la couleur dorée pour une robe d'hiver grise.
Une araignée qui a du mordant, l'argiope frelon (Argiope bruennichi).
Cette araigné se rencontre dans bien des pays, mais principalement en Eurasie et dans le sud de l'Afrique ce qui en fait une véritable globe-trotteuse bien que les individus de cette espèce ne se déplacent que peu. Autrefois en Europe elle se trouvait uniquement dans le sud mais avec le réchauffement climatique elle monte au nord.
Ma plante fétiche, l'hélléboe fétide (Helleborus foetidus).
Nommée pied de Griffon ou rose de serpent, c'est une plante toxique à la forte odeur. Utilisée autrefois en magie ou dans les diverses préparations vétérianiares dites populaires, ont la rencontre aujourd'hui dans les près en bords de forêt et les bois frais. C'est dans de larges gousses que les graines se développent.
Quelques symboles de l'été.
L'été est une saison très attendue. Cela découle de nos pratiques modernes (vacances, sports aauatiques, fêtes) mais aussi plus anciennes. L'été est associé au soleil et à la lumière, ils sont essentiel pour les récoltes.On associera à la belle saison les couleurs chaudes, les fleurs des champs et les cérales.
Une orchidée chatoyante, l'orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis).
C'est une jolie orchidée qui se plaît sur les bords de route et qui, depuis que le fauchage raisonné est pratiqué chez nous, est de plus en plus présente. Elle mesure entre 10 et 30 centimètres mais peut dépasser les 60 centimètres. Cette orchidée n'est pas protégée mais il ne faut pas la ramasser pour autant.
La coronille bigarée (Securigera varia).
Cette jolie fabacée (anciennement légumineuse) se rencontre dans les champ de fauche et les prairies où elle forme d'épais buissons roses. Elle est très rustique et peu résister à des températures basses comme des -15°C. On la rencontre en Eurasie. Cultivée comme fourrage, les fleurs et graines sont toxiques.
Délices sucrés, les framoises (Rubus idaeus).
Voilàunpetit fruit sucré que l'on trouve en forêt mais aussi dans les bois. Les framboises s'accomodent dans un grand nombre de desserts, de boissons et de sucreries. Il se raconte qu'elel fût créer par gourmandise par les dieux de l'Olympe mais il faudra attendre la Renaissance pour lavoir de manière fréquente dans les jardins.
Plantes médicinales, prudence.
Actuellement c'est la grande mode des plantes médicinales. Si certaines ont de véritables effets sur la santé, pour d'autres cela reste à prouver. Ce n'est pas pour autant que l'on peut les consommer n'importe comment et dans des doses ou des mélanges qui relèvent de la potion magique. Certaines plantes peuvent avoir des contres indications, d'autres êtres toxiques. Cet été a été marqué par de nombreux empoisonnements. Prudence.
Un vrai coeur d'artichaut (Cynara cardunculus f. scolymus).
En rentrant de notre balade nous passons par le potager de la maison. En plus d'y trouver quelques jolies fleurs, nous avons la chance de voir les artichauts dont quelques uns ont été gardés pour profiter de leur floraison. C'est la culture ornementale d'une chardon qui a donné cette forme à cette fleur légume.
Le mot de la fin.
Bref, voilà un article réalisé pour ceux qui aime le blé et les poulettes. Plus sérieusement, la campagne en été est charmante bien qu'il soit facile d'y prendre des coups de soleil. Les fleurs sont là mais moins présentes qu'au printemps et c'est bien logique, les fortes chaleurs et les faibles pluies ont parfois raisons d'elle. Néanmoins on trouve ça et la quelques merveilles. C'est aussi la période où les animaux de la ferme sont le plus actif et où de nombreuses portes ouvertes sont organisées pour s'initier au monde agricole. C'est un bonne manière de se forger un avis et peut être de casser les préjugés qui circulent sur la profession d'agriculteur, l'une des plus vieilles du monde et qui chaque jour nourris les 64 millions de français que nous sommes.
Mon salon de l'agriculture.
Du 21 février au 1er mars, à Paris, c'est déroulé le salon international de l'agriculture. Cette rencontre annuelle au coeur de la capitale réuni un grand nombre de visiteurs et est un rendez-vous incourtounable pour nos chers hommes politiques (et les quelques dindes miss en manque de popularité). Alors personnellement je ne suis jamais allée à cette foire (à lire dans les deux sens) mais l'envie ne m'en manque pas. Ici et là je lis des avis très négatifs sur celle-ci (ça pue, c'est cher, c'est une machine à fric, c'est pour les bobos) et d'autres très bons (c'est joli, on sait à quoi sa ressemble un pécore, on se croirait chez mamie Suzette) ... et la plupart du temps il faut le dire, ils sont très cons. Je dirais que d'un côté on ne peut que saluer le fait que cette manifestation permet aux citadins et en particulier aux enfants de voir de leurs yeux ce qui est un animal de ferme et l'agriculture, d'un autre on ne peut que déplorer la présence de grosses filiales comme Mac Do (WTF !?! même si je comprends leur présence). Bref, mon propos n'est pas là. De la médiatisation du salon (parce qu'à la TV et à la radio on n'y échappe pas), m'est venue l'idée de publier un article sur "Mon salon de l'agriculture" en présentant les diverses espèces animales de ferme que j'ai pu rencontrer et/ou qui font mon quotidien. Suivez le guide (bon contrairement au rassemblement parisien, je n'espère pas attirer 691 000 visiteurs).
Âne, mon ami :
Les ânes sont des animaux doux et intelligents, qui doivent leur réputation de bêtes têtues à leur détermination. Dés qu'ils perçoivent un danger, ceux-ci stop net jusqu'à être sûrs de ne plus rien risquer. Les ânes domestiques descendent tous des ânes sauvages originaires de la corne de l'Afrique. Leurs populations sont en baisse et la plupart d'entres eux sont proches de l'extinction.
Commun dans le Sud-Est, ce petit âne rustique peut parfois être confondu avec l'âne du Contentin (typique lui du Nord-Ouest) à cause de sa belle robe grise et la croix noire qui longe son dos. Depuis le XVe, il accompagne les moutons en transhumances dans le Dauphiné, la Basse-Provence et la Haute-Provence. Piètre monture, on charge sur son dos les agneaux trop petits ou trop faibles pour suivre le troupeau.
Calme et patient, aujourd'hui on le rencontre surtout chez les particuliers qui l'affectionne pour son bon caractère qui rend son dressage facile et, chez les professionnels de la randonnée.
Durée de vie :
35 à 45 ans, parfois plus.
(Ma grand-mère aurait connu un âne vieux de cent ans !).
Taille :
- pour les mâles : 120 à 135 cm.
- pour les femelles : 117 à 130 cm.
Originaire de du Sud-Ouest de la France, c'est un des ânes les plus menacés en France. Plus petit que le Catalan, il est typique de la Gascogne et desPyrénée. Ayant la chance d'en rencontrer à la ferme de Lessart du conservatoire d'Aquitaine, j'ai pu constater que cette animal était taillé pour l'effort.
On comptais en 2013 environs 87 naissances ou du moins, 87 naissances déclarées, ce qui est une bonne nouvelle quand on sait qu'il reste environs 700 de ces ânes à travers la France et pas bien plus de part le monde hormis du côté de l'Espagne mais cela reste à confirmer. Là encore l'action des particuliers et des passionnés a été salutaire.
Durée de vie :
Là aussi 35 à 45 ans.
Taille :
- petit gabarit : 120 à 135 cm
- grand gabarit : 135 cm et plus
Le mot de la chèvre :
La chèvre n'a pas toujours eu bonne presse. Ami des sorcières, son mâle le bouc incarne même l'ennemie suprême des inquisiteurs, le Diable. Les sorcières, paraît-il, en chevauchaient pour se rendre au Sabbat (instant occulimse hé hé). Mais je vous rassure, c'est une bien brave bête. Affectueuse et câline, la chèvre produit un lait digeste qui entre dans la composition de nombreux fromages.
Voilà une autre espèce rencontrée à la ferme de Leyssard. Ces superbes chèvres ont bien failli s'éteindre dans les années 80 (alors que l'espèce à plus de 5000 ans !). En 2010 on en dénombrait 3000. Depuis peu on les voit revenir dans le paysage local d'Aquitaine. Élevées dans des troupeaux en plein air, elles entretiennent le milieu en se déléctant de ronces et préservent ainsi de nombreuses espèces typique de la région.
Les mâles possèdent des cornes impressionnantes, pouvant avoir jusqu'à un mètre d'envergure ! Robustes, elles nécessitent peu d'attention hormis quelques carresses bien placées sur la croupe.
Durée de vie :
10 à 15 ans.
Taille :
environs 75 à 85cm au garot.
Les doux moutons :
Les moutons sont des animaux communs dans nos campagnes. Ils sont les descendants du mouflon (mais du quel ? il faudrait se pencher sur le côté des races de mouflons asiatiques). Longtemps l'élevage de ces bêtes fût réservé aux monastères, en particulier pour leur peau qui permet de réaliser les précieux parchemins.
Ce petit mouton breton n'est pas nain mais bien une espèce à part entière dont on ne connaît pas vraiment ses origines. On peut aisément l'identifier à ses cornes, sa petite taille, ses cornes et sa tête fine et saillante. Rare, lui aussi a bien failli disparaître. Rustique, ils sont doux et dociles, vivent en groupe sous l'autorité d'un mâle dominant et n'hésitent pas à fuir dès qu'ils sentent un danger.
Ce dernier est identifier aisément à l'aide de leur ouïe fine, leur odorat et leur bonne vue, héritage de leur ancêtre sauvage. Depuis 1976 une grande campagne est lancée pour sauver cette espèce. C'est chose faite depuis peu même si le nombre de têtes de bétail reste faible : tout au plus 5000.
Durée de vie :
14 ans
Taille :
- mâle : 49 cm.
- femelle : 46 cm.
En voilà une espèce qui mériterait d'être connue ! Cette espèce typique du pays Basque a une jolie teinte ocre. Les agneaux naissant sont entièrement roux et prennent peu à peu leur couleur définitive. En France en 2013 on comptait 2500 de ces animaux (dont 2000 à la ferme Leyssart). Là aussi on se trouve devant des animaux rustiques vivants en pleine montagnes d'où son nom qui en basque signifie "brebis des broussailles".
Leur laine tombante n'est pas des plus simple a travailler et c'est surtout pour leur lait, leurs agneaux et leur viande que les brebis sont élevées. On l'a surnomme également brebis rousse.
Durée de vie :
environs 15 ans.
Taille :
- mâle : 65 à 70 cm.
- femelle : 60 à 65 cm.
Cette race est l'une des plus communes en France parmi les 30 répertoriées sur le territoire. C'est une excellente race bouchère qui a une croissance rapide. Les brebis sont de très bonnes mères qui peuvent allaiter plusieurs petits à la fois. C'est aussi une espèce qui s'adapte facilement aux différents reliefs. On la retrouve ainsi dans les transhumances, dans les élevages intensifs et de plaine air, au sommet des montagnes ou dans les landes.
Son succès se conjugue à l'internationnal. Pour ne citer que quelques uns des pays à l'avoir adopter : l'Espagne, le Brésil, la Chine, la République Centre Africaine, l'Argentine ou encore l'Uruguay. Sa production est très encadrée.
Durée de vie :
17 ans.
Taille :
entre 59 et 61 cm.
Le mouton landais :
Le mouton landais est l'une des espèces les plus ancienne de France ... et l'une des plus caractérielle (c'est du vécu !). Elle fût essentielle à l'économie des landes par la vente de sa viande et par son fumier. On garde en mémoire l'image de leurs bergers, dressés fiers sur leurs hautes échasses traversants les landes.
Revenons à nos moutons. Rustiques, les brebis landaises on faillit s'éteindre en 1965 (il restait moins de 150 animaux). Aujourd'hui on compte 3000 têtes. Leur viande connaît un petit succès dans les filières courtes et on les emploie pour nettoyer les zones boisées ou laissés à l'abandon. es bons marcheurs ont les membres fins et élancés avec une toison très épaisse.
Durée de vie :
15 ans.
Taille :
environs 60 cm.
Tout est bon dans le cochon :
S'il n'est pas l'embême de notre pays, il n'en demeure pas qu'il est celui de nos campagnes. Le cochon nommé porc est issu du sanglier de nos belles forêts. Comme lui, il raffole des glands, des racines et des tubercules. Et qui l'aurait cru ? Ce ne sont pas les gaulois qui rôtissaient entier le belle animal bien qu'ils l'eurent beaucoup apprécié mais les romains !
Nommé porc noir ou noir de Bigorre, c'est un animal qui n'a pas beaucoup évolué. Son aspect est proche du sanglier, ne serait-ce que par son poil noir dru mais ces grandes oreilles lui couvrant les yeuxrévéle son côté domestique. On doit la sauvegarde de l'espèce à une dizaine de truies et deux verrats retrouvés dans une petite exploitation. De croissance lente, le porc Gascon est élevé en semi-liberté ou en liberté où il se nourrit de glands et de racines.
Sa chair persillée et sa rareté font monter les prix et un cuissot peut se vendre au prix fort. Vigoureux et sociable, il s'adapte à toutes les conditions, en particulier à la chaleur mais ne craint pas non plus le froid voire la neige.
Durée de vie :
20 ans.
Poids :
- mâle : 350 kg.
- femelle : 250 kg.
Le cheval, fascination de l'Homme :
On ne trouve plus de chevaux sauvages ou du moins, d'espèces de chevaux sauvages comme on en trouvait il y a 30 000 ans. Ceux qui ont eu la chance de retrouver les grands espaces loin des hommes sont les descendants d'animaux domestiques. Aujourd'hui l'origine de leur domestication reste encore inconnue.
Ce cheval de trait massif originaire de Franche-Comté trouve ses origines dans l'époque romaine. Contrairement aux clichés véhiculés par les films et les reconstitutions historique, c'est ce chevalet non de grands étalons élancés qui servaient de montures aux chevaliers qui s'affrontaient dans les joutes ... on peut dire qu'ils n'avaient pas froid aux yeux.
Arrive l'invention de la poudre et des armes à feu. Les chevaux quittent les ferment où ils sont utilisés pour le laboure et pour débarder les bois. Les voilà embauchés dans les guerres Napoléoniennes à tirer les canons. Celles-ci auront de peu leur peau. Ce n'est qu'au 20e siècle que l'espèce retrouve une effectif stable.
Durée de vie :
30 ans.
Taille :
entre 1,50 m et 1,65 m.
Le poney Pottok :
Ce petit poney Basque (dont il est l'emblême de la région) est une sacrée tête de mule. C'est la seule race équine à vivre encore en liberté en France métropolitaine, dans les ajoncs et les bois qui couvrent les Pyrénées. Autrefois on l'utilisait pour les petits travaux en moyenne montagne, là où il fallait emprunter d'étroits sentiers pour rejoindre les villages isolés.
On compte en France 6000 Pottoks, dont la plupart sont élevés en pleine air, ce qui les rends sauvages. Leur capture et leur marquage est l'occasion pour les éleveurs d'organiser de grandes manifestations, leur caractère et leur indépendance rendant leur approche complexe.
Durée de vie :
17 à 20ans.
Taille :
entre 1,20 et 1,30 m.
La vache, mère nourricière :
Depuis la nuit des temps l'Homme fréquente et représente les bovins. En Europe, c'est sur les parois des cavernes qu'ils apparaissent. Il s'agît de l'auroch, ancêtre de nos vaches et taureau. Animal robuste il a disparut aujourd'hui mais d'après les écrit, cet animal se rencontrait le plus souvent dans les marais et les épaisses forêts.
C'est sans conteste la reine des montagnes ! La tarine comme on aim l'appeler ici est une belle vache à la robe fauve et aux yeux noirs entourés de longs cils. Facile a élever et de bon caractère, elle est rustique mais productive. C'est une très vieille race qui fût même décrite par le romain Pline l'Ancien.
Innombrables en Savoie, ces petites vaches se démocratisent peu à peu dans toutes les Alpes puis dans les années 70 au Maghreb où leur robustesse en fond des animaux de choix. Encrée dans les montagnes, la race tarentaise entretiens les espaces alpins préservant ainsi de nombreuses espèces de plantes mais aussi d'animaux.
Durée de vie :
20 ans.
Taille :
- mâle : 140 - 145 cm.
- femelle : 130 - 135 cm.
En voilà une belle bête. Longtemps élevé pour les travaux de trait, la charolaise ne l'est plus que pour sa viande et son lait. Une vache peut atteindre 1200 kg, un boeuf parfois plus de 2000 kg ! Originaire du Nord de Lyon, on la trouve partout en France et même en Angleterre ou aux États Unis où elle rencontre un grand succès au près des éleveurs.
Blanche ou crème, sa résistance lui permet d'affronter tous les milieux même si elle se plaît moins bien dans les zones de fortes chaleurs. Belle laitière, c'est la meilleure race productrice du pays. Bémol, les veaux sont si gros que souvent ils naissent par césarienne. Les jumeaux ne sont pas rares non plus.
Durée de vie :
25 ans.
Taille :
145 cm au garrot,
jusqu'à 155 cm pour les plus gros taureaux.
C'est la championne des laitières ! Ses mamelles imposantes lui on value d'être la vache le plus courante dans les élevages industrielles car ses pies s'adaptent bien aux trayeuses mécaniques. Sa robe noire et blanche est désormais représentative de la vache en elle même et plus largement, du monde agricole et campagnard. De plus son lait est très riche en matières grasses ce qui permet la production de fromages et de beurres à grande échelle.
Apparut au début du XXe, elle tient son nom de ses ancêtres hollandaises venues... d'Amérique ! Mais ce n'est qu'en 1990 qu'elle prend son nom. On compte plus de 3.100.000 bêtes à travers l'Hexagone.
Durée de vie :
20 ans.
Taille :
- femelle : 145 cm.
- mâle : 165 cm.
La vache lourdaise :
Encore une qui est passée pas loin de disparaître pour de bon. En 2011 on comptait 220 de ses vaches, en 1990.... 27! Comme quoi il s'en est fallu de très peu, je dirais même mieux, d'un poil de boeuf ! Dans les année 80 il ne restait plus qu'un seul taureau reconnu pour faire de la monte .... bref une catastrophe mais aujourd'hui les choses vont un petit peu mieux.
Depuis peu, de grandes campagnes de pubs et de promotions sont montées pour faire connaître cette race typique de la région Midi-Pyrénée. La production s'oriente vers la production de veaux de lait en pleine air. Ceux-ci sont réputés pour leur grosseur, leur fine ossature et leur chair claire.
Durée de vie :
environs 20 ans.
Taille :
135 cm.
Les biens nommées gardiennes : les oies :
Les oies sont de oiseaux intelligents qu'il faut cependant surveiller quand elles sont laissées en pleine air au risque de les voir se perdre. Bonne à tout faire elle joue le rôle de chien de garde (on connaît tous l'histoire du Panthéon romain décrite par Pline), donne des oeufs et un très bon duvet et bien souvent, finie rôtie.
Espèce issue de l'oie cendrée, elle porte le nom de la ville allemande qui l'a vu naître. Très grande et gracile, de l'oie on peut parfois la confondre avec les cygnes quand elles se barbottent sur les plans d'eau d'où son surnom d'oie-cygne. On en compte de pure race environ 1000 dans le pays.
Cette espèce a été selectionnée selons trois critères, d'une part pour sa chair, d'une l'autre pour ses qualités de gardienne efficace et plutôt bruyante et enfin poir sa couleur blanche immaculée. Séléction après séléction elles ont perdu l'instant maternel et ce n'est que rarement qu'on peut les voir couver. Elles deviennent alors de très bonnes mères.
Durée de vie :
8 à 25 ans.
Poids :
4 à 8 kg.
Sources :
Web
http://www.salon-agriculture.com
http://www.chevredespyrenees.org
http://www.mouton-ouessant.com
http://fr.wikipedia.org/wiki/Xaxi_Ardia
http://www.mouton-ile-de-france.com
http://labbe.arue.over-blog.com
http://www.porc-noir-gascon.com
http://www.race-tarentaise.com
http://volaillepoultry.chez.com
Ouvrages
"Le Bestiaire Fermier", Jean-Baptiste de Panafieu, éditions Plume de Carotte, 2011.
Sortie dans les prés 12.
12
34
Sortie sous l'orage dans la campagne valdainoise. Quelques grands classiques sont au rendez-vous. Petit tour en image.
1 et 2: Le caille-lait blanc (Galium mollugo) était utilisé de la fin de la préhistoire au début du moyen-âge pour faire cailler le lait lors de la préparation des fromages. De sa racine, on peut extraire un colorant rouge.
3 et 4: Attention toute fois de ne pas le confondre avec la grande cigüe (Conium maculatum) qui est une plante dangereuse car très toxique.
Pour l'instant je n'ai pas de nom à donner à ce petit papillon, une chose est sûre, il s'agit d'un papillon de nuit. Antennes fines sans forme de massue, ailes duveteuses et ternes... je n'ai pas encore pu le rattacher à un genre bien définit.
La knautie des champs (Knautia arvensis) appartient à la famille des scabieuse à la quelle elle ressemble énormément. Les jeunes feuilles qui poussent en rosettes peuvent être consommées au printemps comme légumes après avoir été bouillies. Sur les différents plants de knauties ou du moins à leurs alentours, des diptères (les quels, allez savoir), batifolent et butinent gaiement.
L'aubépine (Crataegus) est encore en fleurs, miracle! Les jeunes feuilles se mangent crues en salade, en tisane tout comme les baies et les fleurs. Le sirop de fruits d'aupébine est un efficace médicament pour réguler la circulation du sang qui fait maison est réputé pour ses vertus relaxantes.
La grande berce (Heraclum sphondylium) est un bon comestible qui cependant ne plaît pas à tout les palais en raison des essences aromatiques qu'elle renferme. Elle est recherchée pour ses propriétés médicinales proches de celles du ginseng. En Russie, les tiges séchées sont mises à fermenter pour fabrique une bière nommée "Raka".
Prédateur courant dans nos campagnes, la buse variable (Bueto bueto) est un oiseaude proie que l'on retrouve partout en Eurasie mais aussi en Afrique à de rares exceptions (Côte d'Ivoire, Centre Afrique etc. par exemple). Elle chasse en particulier les micro mammifères mais se nourrit aussi d'oiseaux et de serpents.
On ne présente plus l'orchis guerrier appelé aussiorchis militaire (Orchis militaris). Haute de 20 à 50 cm, cette orchidée fleurit à foison en Chartreuse d'avril à juin. Plante de pleine lumière, on l'a rencontre jusqu'à 2000 mètres d'altitude. Cetet espèce estclassée LC: préocupation mineur.
L'orobanche à odeur de girofle (Orobanche caryophyllacea) elle n'ont plus se présente plus. Habituée du coin, elle séduit les insectes avec son parfum puissant qui se rapproche de l'oeillet ou du clou de girofle en fonction des nez qui viennent la sentir.
12
34
Voici quelques éternels classiques des champs et prairies.
1: Le gaillet croisette (Cruciata laevipes) peut se consommer en salade. Pour cela il suffit d'en récolter les sommités non fleuries.
2: Les larves des cercopes, petits insectes sauteurs, se protèges dans une mousse dense qu'ils produisent en rejetant l'excédents de sèves des plantes dont ils se nourrissent par leur anus.
3: Le plantain lancéolé (Plantago lanceolata L.) est une plante médicinale et comestible employée dans de nombreux usages. Les sommités fleuries servent aux enfants à passer le temps en les transformant en mini-catapultes.
4: De nombreuses plantes sont déjà en graines pour le plus grand bonheur des fourmis.
On sous-estime trop souvent l'agilité dont peuvent faire preuvent les vaches. Certaines vont jusqu'à concurencer la jente équine (si, si je vous jure, regarder plutôt PAR LÀ !!!)
12
34
1: Le laiteron des champs (Hypochoeris glabra) est souvent considéré comme une mauvaise herbe. Sa floraison débute à la fin du printemps et dure jusqu'au début de l'hiver.
2: Le lotier corniculé ou pied-de-poule (Lotus corniculatus) est encore couramment cultivé comme plante fourragère.Autrefois il était utilisé comme clamant ou somnifère.
3: L'euphorbe réveil matin est aussi nommée petite éclaire (Euphorbia helioscopia). Toxique, son mon vient de son ombrelle qui se déploit aux premières lueurs du soleil en sa direction.
4: Le lamier jaune (Lamium galeobdolon) est une formidable plante médicinale qui comporte de nombreuses sous-espèces parfois utilisées comme plantes ornementales.
La véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys L.) est fréquente dans les prés et les sous-bois clairs. Cicatrisante et astringente, son emploi n'est plus qu'occasionnel car provoque des diarrhées.
12
34
1: Le trèfles des prés (Trifolium pratense L) est à l'origine des variétés fourragères cultivées un peu partout en France. C'est un bon engrais vert employé pour l'amélioration des sols mais aussi comme plante médicinale en particulier pour la ménopause.
2: Le géranium à feuilles molles (Geranium molle) est courants dans les bords de chemins et les talus.
3: Le géranium petit Robert (Robert geranium) est une plante médicinale très aromatique employée dans les troubles du sang et pour le soin de nombreuses maladies comme le diabète.
4: Le saxifrage granulé (Saxifraga granulata) est l'une des rares plantes du genre que l'on peut rencontrer en plaine. Elle pousse jusqu'à 1000 mètres d'alltitude.
Voilà une petite sortie bcolique sous la pluie comme je les aime avec en prime, une jolie sue sur le village de Saint Geoire en Valdaine et de ses châteaux.
-0-
Retour au jardin.
Quelques brèves gammes de soleil sur le jardin accompagne mon retour. Me voilà en Isère, avec pleins de souvenirs la tête. Les photos du Beaujolais arriverons bientôt mais pour le moment, je redécouvre mon chez moi.
Quelques animaux sont encore de passage.
1 et 2: Les dernières chenilles sont de sortie, bientôt elles s'enrouleront dans leur cocon de soie à l'abri du froid de l'Hiver. Les papillons eux, mourront.
3 et 4: On ne voit plus beaucoup le couple de palombes, excepté de temps à autre quand il se fait coursé par le chat de la maison (quel téméraire). Indice de leur présence, ces plumes tombées au sol.
Le nid de guêpe est toujours là mais il semblerait que l'activité y soit réduite. Il est vrai que la pluie et le froid de ses 2 dernières semaines (et de la où j'étais je n'ai pas échappée non plus) ont ralenti le dynamisme de cette colonie. Bientôt le nid sera abandonné, la reine partira s'abriter pour l'hiver sous une écorce ou dans la manche d'un manteau conservé au grenier. Le reste de l'essain dépérira.
Deux voisines ont prit place pour quelque temps dans le champs faisant face à la maison. Adorable, elle profite de l'herbe bien grasse. L'an dernier les premières neiges sont tombées le 27 octobre, obligeants les bêtes à regagner l'étable plus tôt. Espérons que cette année elles auront un peu plus de temps pour gambader à l'extérieur.
Hormis cela pas de grands changements, l'herbe est verte et les champignons nombreux. Seule la boue et le froid viennent donner un nouvel angle à ce tableau.
De nombreuses feuilles tombent, se colorent de rouge, d'ocre et de jaune. La vigne vierge n'a pas encore prit son bel habit de pourpre mais cela viendra. Bref, ça sent bon l'automne.
Le terrible félin a encore frappé. Dissimulé dans l'herbe, il a pu sans mal croquer cette jeune souris grise (appelée aussi domestique). Qu'à cela ne tienne, ce petit animal à un cycle de reproduction très rapide, et la disparition de quelques individus n'est pas bien grave au contraire, elle participe à la bonne santé du potager et du massif de fleurs.
Mais pour la moment c'est l'heure de faire une pause au soleil bien mérité, dans la couronne de maïs qui semble avoir résistée face aux intempéries.
A cette période de l'année, il y a toujours beaucoup de champignons divers et variés qui poussent dans le jardin. Leurs formes, leurs couleurs et leur arômes ne permettent pas toujours de les identifier comme c'est le cas ici avec ces 4 inconnus pourtant bien jolis à voir.
Les noix commencent à tomber, c'est l'heure de les ramasser. Vendues ou gardées pour soi, d'ici peut elles seront mondées entre amis pour la joie des plus gourmands.
Comme tout les ans une imposante colonie de coprins chevelus pousse devant la maison. Comestibles jeunes, ces champignons ont une existence plusqu'éffémérent, de l'ordre de quelques jours. Pour en avoir un aperçut, cliquez ici pour voir l'expérience.
Le figuier est toujours colonisé par les cocons des petites chenilles qui y ont fait leur gîte mais depuis elles sont devenues papillons et ont quitté l'arbre hôte laissant les traces de leur passage sur les feuilles abîmées.
Il y a aussi de nombreux armillaires couleurs de miel. Comestibles jeunes, il faut s'en méfier car ils peuvent causer des troubles digestifs importants chez les personnes à l'estomac sensible. En fonction de leur âge et du type de bois mort sur les quels ils poussent, leur couleur peut connaître des variantes.
Dernière truffe de l'année qui, je dois l'avouer, a été récolté il y a deux semaines. Il faudra attendre l'an prochain pour déguster ce champignon au gout de noisette. En décembre, c'est la rare et très précieuse truffe noire ou truffe du périgord qui apparaît sur les étales et qui peut atteindre des prix pharaoniques.
Bref, la renarde est rentrée dans son terrier.
Dans les prés 1.
Aujourd'hui le temps était maussade et gris, ce qui n'a pas empêché
les petites bêtes de sortir comme ce joli azuré commun
(la femelle a des tâches oranges) ou cette abeille sur une circe.
Pas de chevreuils aux alentours de ce point d'eau (un peu puant il faut l'avouer)
qu'ils affectionnent et où parfois nous les croisons. Cela ne les a pas empêché de laisser leurs traces.
L'automne s'installe tout doucement, les fougères brunissent comme
à gauche et les colchiques d'automne font leur apparition comme à droite.
Ils sont là, par dizaines, les premiers rosés des prés, délicieux champignons.
C'est sous leur forme juvénile, en boule, qu'ils sont les meilleurs.
Quand ils commencent à noircir, dessus ou dessous le chapeau,
ils ne sont plus bons à la consommation car trop vieux.
Nous ne sommes pas seuls dans le champs et
devons le partager avec une charmante curieuse.
Il fait froid, il fait moche, mais il reste encore des fleurs dans les champs.
D'autres champignons se trouvent dans le champs. Parmi les trois specimens un seul est comestible, le mousseron en haut à droite. Il est facile de le confondre avec un bon nombre de petits champignons marrons qui eux aussi poussent dans l'herbe et sont parfois toxiques, mortels ou hallucinogènes (je déconseille fortement leur consommation, de plus celle-ci est interdit en Europe). Le mousseron est un excellent champignon dont on ne consomme que le chapeau. Pendant cette cueillette nous n'en avons trouvé qu'une seul.
L'embarras avec les rosés, c'est de bien les nettoyer car ils ont
tendance à facilement pousser sous l'herbe ou dans la terre.
Pour le moment, les rosés sont les maîtres des prés mais prudence, bientôt les dangereuses amanites vont faire leur apparition. Pout les différencier, il faut savoir que le rosé a des lamelles roses et leur "bulbe" n'est pas visible au contraire des amanites. À droite une plume de héron, un grand échassier que nous avons l'habitude de voir dans ce champs humide où rongeurs et batraciens se donnent rendez-vous.
Au sommet du champs se trouve ce qui semble être,
à la vue des feuilles, une belle hellébore fétide.
Voilà une bien jolie cueillette, environ 5 kilos,
qu'il ne reste plus qu'à préparer et déguster.