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La Renarde des Alpes
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La Renarde des Alpes
  • Grande amoureuse de la nature, j’ai pu me rendre compte du besoin urgent de nature dans notre société. Fort de ce constat, je me consacre à mon échelle à faire découvrir les beautés de notre monde.
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27 juillet 2018

Sortie en montagne 20.

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CHARMANT SOM

 

C'est un mont bien connu de la Chartreuse de par son accès facile en voiture qui mène à son alpage du quel il faut moins d'une heure pour atteindre le sommet. Circuit familiale particulièrement bien adapté aux familles, on en oublierait presque que c'est également un lieu de nature sauvage du quel on peut très facilement observer la grande faune mais également faire de belle découvertes botaniques.

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À la croix, qui culmine à 1867 mètres d'altittude, il est possible d'observer les autres grandes montagnes emblématiques du massif comme Chamechaude, la Grande Sûre et la Dent de Crolles mais aussi, le monastère des pères Chartreux et les Entremonts qui portent bien leur nom. Toujours dans la même démarche que celle du précédant article traitant de la montagne, le Charmant Som vous est présenté à l'ermérgeance des premières fleurs quand le printemps se fait plus chaud mais que la neige tarde à partir puis, à l'arrivée de l'été en juin.

 

Au printemps

Il pleut à grosses trombe, ce qui nous assure d'être presque seuls dans notre escapade. Nous empruntons le sentier qui longe l'alpage ouest, à fleur des parois rocheuses au pied des quelles l'on peut parfois croiser des lagopédes alpins (Lagopus muta) en début septembre quand le temps se fait plus frais.

 

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Les combes sont encore enneigées et sur le premier kilomètre nous avons du nous avancer sur des névés où, fort heureusement, le chemin été déjà tracé par les pas de randonneurs équipés de crampons. L'herbe est alors encore jaunie, le manteau neigeux ne s'étant retiré que quelques jours avant notre arrivée.

 

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Voilà que se présente le merle à plastron (Turdus torquatus). C'est un gros passereau noir dont on peut aisément identifier l'espèce par la bavette blanche qu'il présente sur la gorge et une partie du torse. Typique des montagnes, selon la latitude et l'altitude mais aussi le caractère de l'individu,  il est sédentaire ou migrateur. Par chez nous c'est surtout l'étage alpin qu'il fréquente, en particulier la zone de transition entre la forêt et l'alpage.

 

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Nous n'en avions vu qu'un ou deux pied lors de notre première sortie à Chamechaude, nous sommes heureux de la croiser à nouveau. La soldanelle des Alpes (Soldanella alpina) est une plante qui aime les étages de haute altitude et peut se rencontrer jusqu'à 3000 mètres, pour un peu que l'on est bon marcheur. Apparaissant aux premières fontes des neiges, elle disparaît presque aussitôt. Très fragile, il est déconseillée de la manipuler.

 

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Se partageant les mêmes étages que la soldanelle (800 à 300 mètres), les marmottes des Alpes (Marmota marmota) font leur toutes premières sorties de l'année ! Ce gros rongeur de 40 à 60 centimètres peut aisément atteindre 8 kilos, donnant une silouette fort corpulente qui peut être allourdie par le pelage dense de l'animal. Typique des Alpes comme son nom l'indique, elle a été lâchée dans d'autres massifs comme celui des Pyrénnées.

 

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Malgré son nom de bois gentil ou de bois joli, on ne serait oubilier que le daphné morillon (Daphne mezereum) est un arbuste fortement toxique, que cela soit son bois, ses feuilles ou ses baies dont la dose létale chez l'enfant s'évalue à 4-5 fruits, 10-20 chez l'aldutle. On les utilisait de ce fait pour empoissonner les animaux vus comme nuisibles mais s'est un arbre qui fût fort précieux dans les temps anciens, en particulier pour teinter le linge en jaune. Ses fleurs roses et son parfum suave ont permis sa diffusion dans les jardins de plus basse altitude. 

 

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Populaires chez les amoureux des belles randonnées, les rhodendrons ferrugineux (Rhododendron ferrugineum) sont encore en bouton. Eux aussi ont quitté les montagnes pour se diffuser dans les jardins des particuliers. Appelé parfois laurier rose des Alpes à tord, il est typiques des landes alpines à éricacées qui se situent entre 1400 et 2200 mètres, bien que son étage de prédilection se situe entre 1600 et 2400 mètres.

 

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L'orchis sureau (Dactylorhiza sambucus) est uen orchidée des alpages qui a la particularité se présenter une forme jaune vanille et une forme fushia. Son nom vient du parfum qu'elle dégage, en particulier en fin de floraison et qui se rapproche du sureau noir (Sambucus nigra) dont les ombelles sont prisées par les amateurs de cueillettes sauvages pour réaliser des sirops, des vins et des limonades parfumées.

 

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En cours de route nous tombons sur nos premiers mouflons corses (Ovis aries musimon) de l'année. Introduits pour la chasse sportive, ils forment l'une des deux populations de mouflons présents sur la France continentale, cette espèce étant endémique à l'origine de l'Île de beauté. Introduits  à la fin des années 1990, les 15 individus relâchés ont donné vie à une troupe de pas moins 90 têtes. Des lâchés ont été depuis reprogrammés pour maintenir la population stable, éviter la consanguinité et la pérenniser sur le territoire bien que le milieu ne soit pas vraiment adapté à ce type d'animaux préférant les pentes rocheuses et moins vertes typiques de la Corse.

 

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Le brouillard se lève quand nous atteignons le sommet, une constante dans nos explorations. Nous restons bien sagement sur le sentier, un décrochage étant vite arrivé. Les pierriers sont entourés d'herbe verte et de narcisses jaunes (Narcissus pseudonarcissus), appelé bien souvent jonquilles bien qu'ils n'en soient pas.

 

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Au loin, la Grande Sûre sort de son écrin de nuages. C'est notre prochain objectif, déjà nous avons pu en parcourir les pentes boisées au moment de la rédaction de cette article, pour récolter entre autre les jeunes pousses de sapin et d'épicéa pour la confections de délicieux sirop. La suite dans un prochain article.

 

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Lui aussi est un incontournable des montagnes de Chartreuse. Le chocard à bec jaune (Pyrrhocorax graculus) n'est pas un banal corvidé au plumage noir. Leur chant très mélodieux se compose de sifflements longs et de cris roulants. Il est un habitué des pâtures et alpages de montagnes où il se nourrit d'insectes, de mollusques, de baies et parfois de petites charognes. Chapardeur, il aime tourner autour des restaurants d'altitude.

 

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Sur la fin de parcours nous voyons enfin les chamois (Rupicapra rupicapra). Tous le long de notre marche, nous les avons croisés, parfois à quelques mètres nous, sans pouvoir figer l'instant magique que nous vivions. La route menant au sentier étant encore peu fréquentée à cette période de l'année, ils ont pris loisir à pâturer en bordure de celle-ci. D'effectif très réduit dans les années 1960, il est aujourd'hui bien implanté dans les massifs français.

 

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Le long du sentier nous tombons sur deux orchidées au nom évocateur. À gauche figure l'orchis moucheron (Gymnadenia conopsea) appelée aussi orchis moustique, peut être en raison du long éperon de ses fleurs et qui dégage une délicieux odeur. À droite l'orchis grenouille (Dactylorhiza viridis) qui présente des fleurs surprenant et que l'on retrouve dans tous l'alpage faisant dos à la fromagerie située en contre-bas.

 

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Le sommet ? Non, un contre-point rocheux qui mène à celui-ci. À la belle saison il se peuple d'aconites-tue loup (Aconitum lycoctonum subsp. vulparia) qui, avec l'aconite napel nommée casque de Jupitère (Aconitum napellus subsp. napellus), est l'un des deux plantes les plus toxiques d'Europe continentale.

 

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Voilà enfin le sommet, depuis lequel on voit le monastère des Pères Chartreux. Cependant, ce n'est pas là que le précieux élixir, la Chartreuse, est distillé. D'atteinte facile, la croix symbolise les 1867 mètres d'altitude du Charmant Som et se trouve sur les lapiaz, des rainures et creux formés par la pluie sur la roche tendre faite de calcaire. Familiale, cette randonnée est un incontournable pour les habitants du bassin grenoblois et du massif.

 

Les prémices de l'été

Voilà la sortie du soleil, enfin ! La floraison bat son plein, il est temps de reprendre les chaussures et le sac de randonnée pour observer tout ça en directe. Nous ne sommes pas les seuls à en avoir l'idée et bientôt le parking de l'auberge du Charmant Som se couvre d'une soixantaine de voiture. Pas farouches, nous entreprenons de botaniser au milieu des enfants, des coureurs et des amoureux de la montagne.

 

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Le sorbier petit néflier (Sorbus chamaemespilus) est une découverte pour moi. Appartenant à la grande famille des alisiers, cet arbrisseau ne dépassant pas un mètre présente une corolle de fleurs rosées. Rare dans le Massif Central, c'est surtout dans les Pyrénées, les Alpes et le Jura qu'on peut l'observer dès 1200 mètres d'altitude.

 

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L'alpage est devenu verdoyant et accueille les vaches, de belles tarines, le temps de l'estive. Matin et  soir, elles rejoignent l'étable de traite. Le lait est directement traité sur place pour devenir des fromages qui sont affinés pendant un an et plus avant d'être mis en vente. L'un des plus célèbres est le coeur de Chartreuse.

 

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Enfin, les rhodendrons ferrugineux (Rhododendron ferrugineum) sont en fleurs. Ils colorent de rose les abords du sommet, ne laissent personne insensible à ce spectacle. Très nectarifère, il est apprécié des abeilles domestiques dont le miel blanc ivoire est commercialisé dans les Pyrénées sous le nom de miel de rhododendron. Son nom scientifique vient du grec et signifie littéralement arbre (Dendron) rose (Rhodo) rouille (Ferrugo).

 

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Voilà belle lurette que l'orchis mâle (Orchis mascula) ne fleurit plus à l'étage colinéaire et en plaine. En montagne, l'altitude aidant, on peut encore le voir fleurir. Cette orchidée terrestre se distingue des autres taxons rencontrés sur le Charmant Som par l'odeur dégagée par ses fleurs violines, proche de celle de l'urine de chat.

 

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Le trolle d'Europe (Trollius europaeus) n'est pas une créature du folklore local mais une plante de la famille des renoncules aux imposantes fleurs jaunes dont seuls certains bourdons parviennent à forcer les pétales pour les féconder. L'impression que donnent les inflorescences d'être perpétuellement en bouton ou non éclosent leur a valu leur surnom de boule d'Or. À savoir, le terme trolle venant de l'Allemand "Trol" et voulant dire "globe".

 

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Un pigamon à feuilles d'ancolie (Thalictrum aquilegiifoliumus) est sur le point de donner ses premières fleurs. Cette espèce se rencontre d'ordinaire dans les bois et les ravines de montagne mais aussi les marais d'altitudes et les prairies riches en matière organique et en apports azotés. Sa floraison débute en juin et se poursuit juillet.

  

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Nouveau focus sur la gentiane acaule (Gentiana acaulis). C'est une espèce calcicole, c'est à dire qui apprécie le calcaire. La roche mère étant de cette nature et affleurant bien souvent la litière, pour même parfois la remplacer, cette plante à fleur se trouve bien aisée de s'y développer au point d'en trouver un pied sur chaque rocher composant la délimitation du sentier. Avis aux amateurs, on la trouve entre 1400 et 3000 mètres d'altitude.

 

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Botaniser, c'est aussi tomber sur des colles. Voilà quatre belles,  certaines dont il est aisé de donner le genre ou la famille comme pour les cirses et le renoncule de cette série de photos. Pour l'espèce sa coince. La patience devient alors la meilleure des armes, pour peu que l'on ait pensé à photographier les feuilles ... 

 

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Nouvel arrêt, cette fois au sommet. Les nuages sont beaucoup plus dissipés, nous pouvons cette fois-ci profiter du spectacle. En face de nous au loin, le Pinet, à gauche Chamechaude, à droite la Dent de Crolles et derrière, la Grande Sûre. Des sommets emblématiques que nous rêvons d'explorer à nouveau. Dans les lapiaz, l'ail du cerf (Allium victoralis) et la gesse jaune (Lathyrus ochraceus) ne vont pas tarder à faire leur apparition.

 

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C'est aussi du sommet que nous avons l'une de nos plus belles surprises de la journée. Ce n'est pas un mais quanrante mouflons corses (Ovis aries musimon que nous voyons remonter l'alpage auquel nous faisons face.

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Une partie des mâles mène la marche, suivie des femelles et des nombreux petits. Ils se dispersent le temps de brouter le coteau pentu avant de dispraître derrière la crête rocheuse. C'est sur le coup des 17 heures que le troupeau se rassemble et quitte le fond du plateau pour remonter vers son air dortoire. Le bêlement de ces animaux ne va pas sans surprendre le promeneur et pour cause, les mouflons sont les ancêtres directes des moutons (Ovis aries). Cependant le mouflon Corse ne serait être à l'origine de ces derniers, c'est dans les espèces situées à l'est et au Sud de l'Eurasie qu'il faut regarder de plus près, en particulier chez le mouflon oritental (Ovis orientalis).

 

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La pensée à deux fleurs (Viola biflora) ne supporte pas le gel. Elle survit en altitude grâce aux névés, les fontes de neige tardives. Protégée part le manteau neigeux, la plante ne laisse pas de prise au froid. Dés la fonte, elle sort de sa torpeur et fleurie. De ce fait on la trouve souvent dans les zones abritées comme les crevasses et les failles rocheuses mais aussi les marais des hauteurs, cette espèce ayant d'importants besoins en eau.

 

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Assis sur les hauteurs, nous nous armons de patience pour voir à l'aide de nos jumelles et notre objectif le va-et-vient des marmottes. Nous suivons aussi du coin de l'oeil le vol infatigable des martinets à ventre blanc (Tachymarptis melba) dont les passages en rase motte au dessus de nos tête font siffler l'air.

 

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L'orpin rose (Rhodiola rosea) n'est pas un orpin et n'appartient même pas au genre des sedums. Nommé également racine d'or, c'est une plante typique des étages de haute altitude mais aussi des pays proche du cercle arctique. Rare, c'est une plante médicinale précieuse pour sa capacité à traiter les états dépressifs. En Sibérie, la racine d'or est couramment utilisée pour lutter contre le manque de soleil qui conduit à des états suicidaire de mélancolique profonde. Son nom d'orpin rose vient de la forme de ses feuilles semblabes à celle des plantes dites grasses et du parfum puissant de rose que dégage sa racine quand elle est tranchée.

 

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La dryade à huit pétales (Dryas octopetala) est une fleur qui tire son nom des dryades mythologiques, des nymphes des arbres affiliées aux chênes. Ce sont de belles jeunes filles timides et souvent bienveillantes dont il faut s'assurer les grâces pour abattre les arbres et les forêts qui sont sous leur protection.

 

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Encore une plante qui doit son nom au massif alpin. Le carmérisier des Alpes (Lonicera alpigena) est un chèvrefeuille qui peut destabiliser au premier abords par sa petite taille et ses grandes feuilles galbres.

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Présent entre 500 et 2200 mètres, il a une préférence marquée pour les bois de hêtres. Sa floraison s'étale de mai à juin. Elle est caractérisée par l'apparition des fleurs liées deux par deux par un ovaire double, ce qui donne des fruits en forme de coeur allongé ou de petites cerises à la fin de l'été. On ne serait les croquer, les baies étant toxiques pour nous autres humains masi faisant le délice des passereaux.

 

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Redescente sur l'aplage puis le parking, avec toujours en vue les verts pâturages, les affleurements rocheux où les grandes gentianes jaunes s'établissent et se confondent parfois avec les vératres blancs, entourées de gaillet. Il nous faudra revenir percer les secrets des fossiles emprisonnés des roches qui scellent l'entrée du sentier, des oiseaux trop rapides pour être saisis et identifiés, des milliers de baies en formation et des lys martagons qui se font désirer en ce début d'été. Septembre semble être le meilleur mois pour revenir profiter de ce petit coin de paradis.       

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22 juillet 2018

Épilogue de fin.

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Tout est dans le titre, je viens d'obtenir le précieux Graal, mon diplôme et qui plus est avec la mention très bien, une chose que je n'aurai jamais crue possible en débutant cette aventure. Il m'est un peu dur de savoir comment terminer cette rubrique, faut-il revenir sur les 2 ans de classe ? Sur la formidable équipe pédagogique qui m'a accompagnée tout du long de mon parcours ? Sur le fait que cette formation demande avant tout de l'investissement en dehors de cours,

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sur le terrain et que c'est cela qui ferra la différence une fois le diplôme en poche ? Ou tout simplement dire que l'aventure continue là, sur le blog, avec l'esprit GPN qui désormais m'accompagnera dans chacune de mes sorties ? 

Les projets sont nombreux, entre la recherche de travail, ma mission actuelle, mes envies, les grandes questions sur lesquelles je travaille en ce moment et mon besoin de nature. D'ici quelques mois il pourrait y avoir de grands chamboulements dans mon quotidien et de ce fait sur le blog, mais pour l'heure, l'été avance à grands pas et je pense ne pas voir défiler la saison que déjà l'automne frappera à ma porte.

12 juillet 2018

Sortie en forêt 76.

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Descente en forêt, plus précisément dans les gorges un torrent de la Valdaine pour se rafraîchir des premières grandes chaleurs qui le soir laissent places aux orages d'été qui font du bien à la terre et dont nos peaux se délectent des gouttes qui s'écrassent sur elle. Le terrain est accidenté, les inondations de 2002 ayant durablement marqué le territoire.

Les champs commencent à jaunir sous l'effet du soleil harassant, l'observation animale est plus difficile et c'est à la tombée de la nuit que nous nous tapissons d'ordinaire pour observer les chevreuils en toute discrétion.

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Les baignades sauvages vont être nombreuses cet été, pour peu que les week-ends ne se fassent pas trop pluvieux. Exit les révisions et les études, le diplôme en poche et un super job pour la belle saison, c'est tout ce qu'il me faut pour profiter du reste. Lecture, dessin, randonné, botanique, blog et mycologie, la nature reprend sa place dans ma vie.

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L'orchis pyramidale (Anacamptis pyramidalis) est une orchidées qui apprécie les talus. Parfois une mutation génétique la rend blanche, on parle alors d'albinisme. Si la coloration est plus terne qu'elle ne devrait l'être on emploiera le terme d'hypochromie et si à l'inverse, elle est bien plus colorée qu'elle ne devrait l'être, on dira hyperchromie. Ces mutations sont recherchés par les amateurs d'rochidées : les orchidophiles.

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Voilà l'Aigueblanc, cours d'eau provenant des limites de la Chartreuse et se jetant dans l'Ainan qui lui même rejoins le Guier. Dans ma famille nous avons toujours nommé le lieu le Gas BlancLe terme "gas" en ancien français désigne un bois ou une forêt, soit la forêt blanche ou le bois blanc. Le terme blanc pourrait faire écho à la couleur des eaux écumeuses qui le traversent mais aussi, à la blancheur du tuf qui s'y forme, créant ainsi de congrégations géologiques de calcaires atypiques le long des falaises argileuses et des parois des cascades qui le composent , mais peut être y a-t-il un sens plus ancien et caché qui justifie ce nom.

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Surprise dans le bois. Quelques girolles pâles (Cantharellus pallens) poussent sur un monticule moussu où des hêtres ont pris place. C'est la première fois que j'en croise ici et c'est une véritable aubaine pour la confection de notre repas du soir. La saison des champignons débute pour ma plus grande joie.

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Nos pas font lever deux chevreuils  (Capreolus capreolus), une chevrette et son faon dissimulés dans les herbes hautes qui encadrent le chemin forestier. Ils sont bien rapide et le temps de sortir l'appareil photo, ils ne sont plus qu'à quelques bonds de la lisière de la forêt dans la quelle ils s'engouffrent avant de nous jeter un dernier regard.

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Ces drôles de choses ne sont ni des crottes, ni des pierres. À gauche il s'agit d'un myxomycète et plus précisément d'une espèce nommée lycogale rose ou lycogale du bois (Lucogala epidendrum) mais aussi lait de loup, nom que je ne lui connais que depuis peu. Il émerge des morceaux de bois mort humides dont il se nourrit. À droite il s'agit de la russule verdoyante (Russula virescens), à la chair ferme et parfumée qui, d'un avis général, est considérée comme la meilleure des russules.

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Voilà un autre myxomycète, peut être le myxomycète blanc (Fuligo septica var. candida) mais rien n'est moins sur avec cet ordre qui compte des dizaines d'autres, beaucoup plus de familles et des milliers d'espèces. Leur détermination est passionnante car sous les loupes binoculaires, ils abordent une architectures et des couleurs que l'on croise rarement dans le vivant, ce qui me fait me prendre de passion pour l'infiniment petit.

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Sucepin, tipules, prêles ... pour un naturaliste le Gas blanc est un endroit à explorer avec attention. Composé de forêts aux profils multiples comme avec la châtaignieraie, la ripisylve, les prairies de fauche, les canaux marécageux, la chênaie et les taillis à petits fruits, il a l'avantage de n'être que peu fréquenté hormis des locaux, le chemin de randonnée et la passerelle ayant été emportés par le déluge de 2002.

Sur le retour, un lièvre prend la fuite. D'abords tapi dans l'herbe à quelques centimètres de la route, il prend la fuite en me voyant sortir l'objectif de l'appareil, peut être un mauvais souvenir d'une rencontre avec un fusil. Deux heures, c'est tout ce qu'il faut pour prendre le temps de profiter de la vie et de ce qui nous entourent, de l'aborder sous un nouveau regard et d'en savourer chaque surprise. Cette journée fût formidable.

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7 juillet 2018

Sortie en montagne 19.

Chamechaude


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Une montagne, deux saisons, c'est le concept des articles à venir sur le blog. Ces dernières semaines, nous avons eu l'occasion de beaucoup randonner et de faire plusieurs sommets, certains à leur sortie des neiges, d'autres pendant la période de pleine floraison et parfois, les deux. Pour ce premier tour d'horizon des montagnes de Chartreuse, nous nous attarderons sur Chamechaude, toit de l'Isère et du massif culminant à plus de 2082 mètres d'altitudes et véritable terrain de jeu des Grenoblois en mal d'assenssion.

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Forêts mixtes et de conifères, verts alpages, pierriers ... les milieux sont diversifiés, la faune et la flore aussi.

 

Au printemps

Tout est émergeant à cette période mais les éléments restent féroces. Les névés et les dernières neiges sont encore bien présentes et nous barrent l'accés au sommet. Les sentiers subissent la fonte et nombreux sont ceux qui se retrouvent les pieds mouillés à les escalader. Les nuages montant de la vallée limitent notre visibilité. Prudence est le maître mot pour cette première grande randonnée de l'année.

 

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Le sureau rouge (Sambucus racemosa) est un arbuste typique des étages montagnards. Ces baies peuvent se consommer en gelée ou en confiture à condition de les mélanges pour moitié avec d'autres fruits rouges, au risque de voir le mélange devenir quelques peu indigeste. Il se différencie des autres sureaux de par ses fruits de couleur rouge et ses fleurs qui tirent vers le crème et qui ne forment pas d'ombelles bien régulières.

 

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Boueux les sentiers ? Ce n'est pas un hasard. Argileux, le sol reste accroché à nos semelles. Cela tient aux feuillets d'argile qui le composent et qui ont la faculté de se gorger d'eau. Quand ceux-ci arrivent au maximum de leur capacité, ils forment alors une couche compacte qui empêche l'eau de s'infiltrer, formant les ruisseaux printaniers que l'on peut couramment observer dans les alpages et qui arrivent avec force dans la vallée sous forme de torrents tumultueux qui provoquent parfois en période de forte pluies de grands dégâts.

 

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Les premières fleurs de myritiller sauvage (Vaccinium myrtillus) sortent. Dans le Pilat, cela fait plusieurs semaines qu'elles s'épanouissent et nombreux sont ceux à préparer leurs râteaux pour récolter les baies à la fin de l'été. Caractéristique des substrats acides, cette espèce se rencontre souvent en lisière des forêts de conifères, et même en sous-bois quand la lumière arrive à filtrer à travers les branchages. Ses fruits entrent dans un dessert typique des Alpes : la tarte à la myrtille mais il semblerait que les hommes ne soient pas les seuls à convoiter ce petit fruit bleu à l'instar l'escargot de bourgogne (Helix pomatia).

 

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Les scilles printanières (Scilla bifolia) se plaisent sur les pelouses qui bordent les chemins menant au sommet, les talus herbeux où elles forment des tapis bleues composés de milliers d'individus, les sous-bois et même les éboulis. Leur nom scientifique "biofolia" désigne le fait qu'elles ne possèdent que deux feuilles.

 

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Les chocards à bec jaune (Pyrrhocorax graculus) sont des corvidés curieux et très intelligents qui s'approchent souvent des promeneurs pour leur quémander un bout de leur pique-nique. Bien mal leur en prend, la nourriture humaine bien qu'appétante et facile d'accés n'est pas du tout adapté à leur organisme. Même si cela est tentant, il ne faut jamais les nourrir au risque de réduire de façon drastique leur espèrance de vie.

 

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À l'étage collinéen, les fleurs de printemps ont de puis bien longtemps fini leur cycle de floraison, cependant dès que l'on prend un peu d'altitude, on a la chance de pouvoir les voir de nouveau et de prolonger la saison. De gauche à droite : la primevère élevée (Primula eliator), le pétasite blanc (Petasites albus), le crocus printanier (Crocus vernus) et ce qui semble être une valérinae des montagnes (Valeriana montana).

 

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J'adore la primevère oreille d'ours (Primula auricula). Rustique, elle affectionne les paroies rocheuses. Typique des Alpes, sa diffusion en Angleterre a lancé la grande et populaire mode outre-manche des primevères colorées et de haut port que l'on rencontre désormais en jardinerie et qui ont pour origine cette espèce.

 

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La hêtraie-sapinière est le peuplement typique des étages inférieurs aux alpages. Elle se caractérise par un sol à tendance acide en raison de la présence des conifères, bien que la roche mère soit de nature calcaire. De nombreuses espèces floristiques lui sont inféodées mais aussi, tout un cortège fongique. Il n'y est pas rare d'y découvrir des girolles (Cantharellus cibarius) parmi les feuilles et les aiguilles.

 

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La gentiane de printemps (Gentiana verna) est une des premières plantes à fleurs de montagne à apparaître après la fonte des neiges. Elle tolèrent les sols faiblement acides et reste plutôt abondante sur les sols calcaires. C'est par les fourmis que ses graines sont dispersées, en raison de l'enveloppe riche en protéine qui l'entourent et que ces insectes récoltent pour nourrir leur colonie.

 

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Voilà que la neige nous bloque le passage. Certains bloggueurs on pu atteindre le sommet quelques jours avant le début de notre randonnée et l'ont partagé sur leurs blog. Nous pensions pouvoir faire comme eux mais hélas cette fois-ci il faudra se raviser. Nous terminons au "Champignon", un dôme de roche aux allures oniriques. Un peu plus d'une heure de marche nous sépare alors de la cime.

 

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Sur le retour nous nous dirigeons vers le Granier, un de nos objectifs de l'été. En route nous croisons un très beau pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) qui le temps de l'été quitte l'Afrique pour s'installer sous nos l'atitudes. Il fait partie des oiseaux possédant des dents subterminales dans leur bec, pour cette espèce deux très exactement. Elles lui permettent de tuer sa proie rapidement et sans prendre le risque de recevoir un mauvais coup.

 

Aux prémices de l'été

Les sentiers sont beaucoup plus fréquentés. Les épisodes pluvieux nous ont empêché de mener l'assenssion comme nous l'espérions et à plusieurs reprises, il a fallut reporter cette sortie. Mais voilà que le soleil se présente, le temps est au beau fixe. Nous terminerons cependant notre épopée sous une pluie battante, chose à la quelle nous commençons à être habitués et qui a l'avantage de nous laisser souvent seuls sur les chemins, augmentant ainsi nos chance de voir la faune sauvage vaquer à ses occupations.

 

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Le départ du sentier a bien changé, les pétasties hybrides (Petasites hybridus) ont laissé place aux renoncules à feuilles de platane (Ranunculus platanifolius) qui se différencient des renoncules à feuilles d'aconites (Ranunculus aconitifolius) de par la limbe des feuilles qui est découpée jusqu'au rachis, c'est à dire la base des folioles qui forment la feuille. C'est une espèce typique des flancs des montagnes alpines.

 

DSC04870L'aspérule odorante (Galium odoratum) forme de jolis  bosquets à l'entrée de la forêt. Séchée, elle peut être utilisée pour fabriquer des tisanes au goût de foin et de vanille, si on prend soin de la conserver à l'abris de l'humidité. Elle entre aussi dans la confection du vin de mai si précieux aux alsaciens.

 

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Le carmérisier des Alpes (Lonicera alpigena) est un chèvrefeuille aux fleurs généralement rosées aux étamines rouges et au stigmate long qui aime l'altitude. On le rencontre entre 500 et 2500 mètres en particulier en Europe de l'Est mais aussi en Chine et au Japon. En France on le trouve dans les massifs présents dans la moitié sud du pays. Comme chez presque la totalité des espèces de cette famille, ses baies colorées sont toxiques.

 

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La forêt se densifie à mesure que nous progresssons. Cultivée comme la hêtraie-jardineraie, la sapinière tend peu à peu à mesure de l'atitude et du degré d'inclinaison des pans de la montagne, à se mêler aux épicéas et aux hêtres. Le couvert végétal est composé de fougères, profitant de la litière acide pour se développer.

 

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Le sous-bois n'est pas le lieu le plus évident pour voir de la grande faune. L'obscurtié qui y règne, la densité de troncs, les couleurs et le tapis d'aiguilles qui couvrent les bruits de pas ne permettent pas toujours, même pour les plus aguerris, de sentir la présence des sangliers et autres goupils qui peuplent les lieux.

 

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Enfin, nous voilà proches de l'alpage ! Quelques merveilles se présentent à nous, comme avec cette chenille de petite tortue (Aglais urticae) amatrice des feuilles d'orties et qui a atterrie sur une pétasite hybride (Petasites hybridus), cette soldanelle des Alpes (Soldanella alpina), ce polygala (Polygala sp.) ou encore cette anémone des Alpes (Pulsatilla alpina) aux fleurs blanches et aux feuilles découpées.

 

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La gentiane à feuilles étroites (Gentiana angustifolia) est une gentiane à grosse fleur bleue qui arrive avec les prémices de l'été. Elle s'établie à partir de 500 mètres d'altitude dans les éboulis et les pelouses rases calcaires et parfois, dans l'intestices des falaises. Plus l'altitude se fait élevée, plus elle laisse place à ses cousines : la gentiane des Alpes (Gentiana alpina) et la gentiane acaule (Gentiana acaulis).

 

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Le bois-joli (Daphne mezereum) est un petit daphné arbustif aux fleurs roses et parfumées. L'entièreté de la plante est toxique et sa résine est un puissamment vésicante, ce qui insiste à ne pas ramasser les rameaux de cette plante qui est protégées dans de nombreux massifs en raison de sa raréfaction.

 

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Le raisin des ours (Arctostaphylos uva-ursi) est de la familles des myrtilles et des bruyères : les éricacées. Cet arbuste résiste au climat rude par sa forme de buisson et son port légèrement rampant. Les premières traces écrites de son usage médicinal remontent au 13e siècle. Ses feuilles sont utilisées traditionnellement dans presque tout l'hémisphère nord comme herbe à fumer. Les fruits entrent dans la composition de confitures.

 

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En montagne le temps change très rapidement. Les sentiers se plongent dans le brouillard ce qui invite à la prudence. Chaque année, elle se fait le tombeau d'intrépides qui, trop souvent, oublient que les étroits chemins ne sont pas des parcours de course. Dégât sur la flore, dérangement de la faune, blessures et drames, il est peut être temps de penser la montagne autrement et de ramener un peu de sacralité dans la manière de l'aborder.

 

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À une heure de marche du sommet, nous tombons sur une multitude de plantes à fleurs, certaines nous sont que peu connues. De gauche à droite : le rhododendron ferrugineux (Rhododendron ferrugineum) encore en boutons, une giroflée (Erysimum sp.), ce qui semble être un alysson et ma préférée de toutes, l'hellébore fétide (Helleborus foetidus), bien nommée rose de vipère, griffe de lion ou encore herbe aux fous.

 

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La mésange noire (Periparus ater) est la plus petite des mésanges du territoire français. Insectivore, elle se tourne vers les pignes des conifères à l'hiver venu pour se nourrir. Bien que de petit gabarit, elle pond 8 à 10 oeufs dans un nid composé de mousse et qui parfois a du mal à contenir tout les oisillons.

 

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Nous voilà à la Folatière, que l'on nomme également le Champignon. Cet élément géologique un brin particulier est un point de repère dans ce dédale végétal et peut s'observer depuis le sommet du Charmant Som qui lui fait face. C'est de là que partent les sentiers pour parcourir les flancs de Chamechaude. 

 

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L'orchis  sureau (Dactylorhiza  sambucina) est une orchidée qui peut présenter des fleurs jaune ou violette. Cette espèce est commune à l'étage sub-alpin et débute sa floraison dès le mois de mai, et peut l'étendre à la période de juin selon les altitudes. Si elle se caractérise par sa très forte présence dans le Massif Central, elle est aussi commune dans une moindre mesure dans les Alpes et les autres massifs français.

 

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Les chamois (Rupicapra rupicapra) sont de sortie et entament leur mue annuelle. Au début de l'été, il n'y a pas encore grande foule même si les marcheurs commencent à être nombreux et hélas, oublient trop à mon goût une des règles de base en montagne : discrétion et respect vis-à-vis de la faune. Pour le moment ces capridés sauvages partagent l'alpage avec les marmottes qui sont affairées à reconstituer la litières de leur terrier. 

 

Au sommet de l'Isère

Nous atteignons notre but. Gravir le sommet est beaucoup moins dur que je le pensais. Les pâturages cèdent la place un piérier calcaire blanc où des espèces à fleurs rares nous émerveillent. Le paysage est spectaculaire mais bien vite caché par les nuages, ce qui donne une atmosphère mystique au lieu. Une ascension à la fin de l'été est de ce fait programmée pour nous permettre de prendre le temps d'observer l'Isère depuis son sommet.

 

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Les fleurs du silène acaule (Silene acaulis) pointent le bout de leur nez. Constitués en coussins denses et ras, leur forme leur permet de limiter la déperdition de chaleur, d'être soumis aux vents forts, d'être trop broutés et de faire face aux basses températures. C'est un formidable exemple de l'incroyable ingionisité de la nature et de l'adaptabilité dont le vivant fait preuve pour résister aux éléments.

 

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Autre merveille, la dryade à huit pétales (Dryas octopetala). C'est une plante dite arctico-alpine, c'est à dire une espèce dont la science n'a pas encore réussie à déterminer si l'origine est alpienne ou arctique. L'importance de ce travail résulte entre autre, dans le fait qu'il permet de comprendre l'évolution du vivant et surtout, comment les espèces migrent en fonction des variations de climats, ce qui pourrait permettre de prévoir les réactions et comportements de notre biosphère face à la grande crise climatique qui anime notre planète.

 

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En voilà du paysage. Au loin Grenoble se dresse, à la confluence des massifs de Belledone, de la Chartreuse et du Vercors ce qui légitime son nom de ville porte des Alpes. Les monts de Chartreuses sont calcaires et présentent d'incroyables falaises qui donnent l'impression de sortir d'un coup d'un seul des entrailles de la Terre. 

 

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Enfin, le sommet. La croix culmine à 20082 mètres d'altitude, loin des 1326 mètres de col de porte d'où nous sommes partis. Au bord de l'arrête, plongée dans la brume sur la crête rocheuses, je ne suis pas des plus rassurée mais je ne suis pas seule. Le charme du lieu nous invite à l'exploration, avec prudence, de la flore des falaises qui détonne par rapport à tout ce que nous avions pu voir jusqu'à présent. Bien sûre, les dryades à huit pétales sont toujours bien présentes, au point de verdir de leurs feuilles les bords du sentier.

 

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Surprise, un vulcain (Vanessa atalanta) prend la pause au bord du vide. C'est une espèce migratrice hormis dans le sud de l'Europe où les populations passent l'année sur place. À l'instar de la chenille de petite tortue (Aglais urticae), ses larves se nourrissent comme chez de nombreux papillons des feuilles d'orties.

 

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Chasse aux fossiles ! Le gel, la pluie et le temps érodent la roche, fendent les blocs les plus massifs et font apparaître les vestiges de temps immémoriaux. Huîtres et coquilles en tout genre abondent dans les éboulis qui couvrent une bonne partie du sommet et il suffit de se baisser pour en ramasser. Récemment, un fossile d'une nouvelle espèce de reptile marin a été découvert, signe que la région n'a pas fini de livrer tous ses secrets.

 

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Voici quelques espèces typiques du sommet : l'accenteur alpin (Prunella collaris), un oiseau de petite taille qui a conquit tous les massifs de l'Eurasie, une renoncule m'étant inconnue (Ranunculus), la célèbre linaire des Alpes (Linaria alpina subsp. alpina) que je n'avais pas vu depuis très longtemps et la renoncule de Séguier (Ranunculus seguieri) qui ne pousse pas en dessous de 1800 mètres d'altitude.

 

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Ayant le vertige, la petite grimpette à l'aide du câble pour atteindre le sommet fût une épreuve pour moi, mais rien d'insurmontable ou même de dangereux pour ceux qui sont plus à l'aise. Peu à peu je ne crains plus d'emprunter ce type d'itinéraire et sans pour autant en être guérie, je m'aventure de plus en plus haut sur les sentiers de montagne, parfois à fleur de roche pour la plus grande joie de mon palpitant.

Chamechaude présente de merveilleux itinéraires pour les amoureux de faune, de flore et de beaux paysages. Très fréquentée l'éte, notre prochaine montée ne s'effectura pas avant la fin de l'été, quand les marmottes s'apprêtent à s'endormir profondément dans leur terrier et les chamois à redescendre sur des altitudes leur étant plus favorables pour trouver leur nourriture au coeur de l'hiver.

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