Sortie en montagne 31 : Explorer le Pilat.
Cette fois-ci je ne suis pas de la partie. En arrêt pour pas mal de temps, c'est mon bien-aimé qui a prit la route pour se dégourdir les jambes et prendre un grand bol d'air frais. Le voilà donc sur la route, direction la Loire et plus particulièrement le sommet du Pilat.
Camus écrivait "L'automne est un deuxième printemps où chaque feuille est une fleur". On ne peut que lui donner raison quand on regarde le paysage. Les poacées, appelées anciennement graminées, longe les routes et les chemins, bruyssant au passage des randonneurs. En fermant les yeux je m'imagine passer les doigts dans les herbes folles jaunies de fin de saison.
Parmi les plantes à fleurs que l'on retrouve sur le massif du pilat, on peut nommer la callune (Calluna vulgaris) qui, bien souvent, est confondue avec la bruyère. Pour la distinguer on regardera attentivement ses fleurs pour remarquer que les pétales ne sont pas soudés, et ses feuilles sont divisées, chose absente chez les bruyères. La callune est une espèce hôte de nobreux papillons et une ressource alimentaire pour les animaux sauvages l'hiver.
Typique des sols acides, de nature ensolleilée et bien draînée, elle est souvent consommée par les moutons dans les pâturages. Sur le Pilat, les troupeaux ll'incorpore à leur alimentation automnale avec la fougère aigle (par parsimonie pour cette dernière). Au printemps ce sont els jeunes pousses d'herbes fraîches qui sont particulièrement appréciées par les brebis, pendant l'été les feuillages et l'hiver, c'est le foin qui domine.
C'est dans les parterres de bruyères que les orthoptères s'adonnent à leurs chants et leurs amours. Cela ne va pas sans faire écho à notre sortie détermination publiée il y a quelques temsp sur le blog. Ici nous avons un criquet, facilement identifiable à ses antennes courte et à son abdomen fin. Cependant il sera peu aisé de l'identifier, une manipulation en main et/ou des photos précises étant essentielles pour bien le nommer.
Les sauterelles de leur côté sont le plus souvent massives (mais pas toujours) avec des antennes bien plus longues que le corps ou de taille équivalante. Ici il pourrait, peut être, s'agire de la dectique verrucivore (Decticus verrucivorus). Son nom de verucivore vient de l'utilisation passée et supposée de l'insecte pour détruire les verrues en utilisant ss mandibules. Les mâles aiment se mettre au soleil pour chanter, ce que l'on observe ici.
Le sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) se plaît tout particulièrement sur le Pilat, dont les sols acides sont tout à fait adaptés à l'espèce. Ses baies orangées sont très appétantes pour les oiseaux, tant est si bien qu'elles ont en mené bon nombre à leur perte. Les oiseleurs, chasseurs de petits oiseaux pour la compagnie, les utilisaient pour attirer les chardonnerets et autres grives dans leurs filets pour les consommer ou les revendre.
Le sommet approche. Les promeneurs y sont nombreux, au point de contraindre certains à faire un détour, mesures Covid obligent. L'air est doux, le soleil haut et les nuages abondants. Cependant il n'est pas trop compliqué de distinguer les sommets des Alpes ainsi que la plaine de Saint Etienne et Lyon au loin. Sur cette dernière question il n'y a pas de mystères, nous préférons mille fois mieux la vue des cimes que celle de la métropole. Depuis notre déménagement et hormis pour le travail, nous n'avons mis les pieds en ville qu'à de rares occasions, nous confortant dans notre choix de nous éloigner peu à peu du tissu urbain. Si les usines et les grands axes routiers s'offrent à nos yeux depuis nos fenêtre, nous pouvons profiter désormais quand le temps le permet, d'une jolie vue sur le Mont Blanc, nous apportant un peu de poésie. Pour autant, nous ne pouvons rivaliser avec le panorama de somemt du Pilat.
Pointe de la Crête de la Pérdrix, villages, sommet du Mont Blanc, nuages s'étirants à perte de vue ... ce sont là quelques unes des images qu'il est possible de garder en mémoire. Comble su spectacle, il est courant d'observer des faucons crécerelles (Falco tinnunculus) et leur progéniture chasser au-dessus des pâtures où il est tout aussi facile de voir les brebis accompagnées de patous brouter les herbes tendres.
Dans les pierres et les éboulis, un oiseau est roi. C'est le rouge-queue noir (Phoenicurus ochruros),agile petit passereau présent aussi bien en montagne qu'en ville. La femelle est plutôt grise là où le mâle présente un plumage noir marqué, mais tout deux partagent une queue et un croupion roux qui vaut à l'espèce son nom. Insectivore, il chasse ses proies le plus souvent au sol, parmi les pierres ou sur les murs des bâtiments où il niche.
Il est là ... et il n'est plus là. C'est un oiseau migrateur qui de plus en plus, prend l'habitude de rester ici l'hiver. S'il est vrai que les températures sont douces, ce n'est pas pour autant que les insectes sont abondants, loin et là. Les individus faisant ce choix se retrouvent à l'arrivé du printemps bien faibles si ce n'est morts, et sont incapables pour les survivants de faire face à ceux revenant d'Afrique qui sont bien plus fringuants malgré les kilomètres.
Les chirats sont une autre des spécificités du Pilat. Il s'agit du nom local donné aux éboulis et aux coulées de rochers. Ces pierriers abirtent une faune et une flore remarquables bien que peu d'espèces soient présentes, en particulier quand il s'agit des lichens. Cette formation géologique qui ne se retrouve que que sur les pends ouest du massif central et de l'autre côté de l'Atlantique, dans les Appalaches.
Relatives jeunes aux vues des temps géologiques, les chirats sont le fruit des dernières glaciations ayant eu lieu il y a 100 000 à 10 000 ans de cela. Ils se sont formés sous l'action du froid, faisant literrelament éclater la roche enblocs de plus petite taille nommés des gneiss.
Le Pilat recèle d'une grande variabilités d'autres habitats. Parmi ceux-ci on peut compter sur les forêts de hêtres, les landes à callunes, de landes à joncs nains, les lisisères à fougères aigles ou encore de prairies rases qui sont des milieux rares/patrimoniaux pour la plupart. Cette diversité est précieuse car elle permet d'observer des espèces en régression telles que les serpents ou certains rapaces qui tirent profits de ces milieux pout chasser..
Voilà un bien drôle de taxi. Il s'agit d'un des 3 bousiers européens, appelé scarabé demi-ponctué (Scarabaeus semipunctatus) aux reflets bleutés. Sous son ventre, une multitude d'acariens sont logés. Peut être trouvent-t-ils là de quoi se nourrir et/ou de quoi se déplacer, à la manière des remoras qui se collent aux requins et aux grands cétacés pour parcourir de grandes distances et parfois, profiter du reste de leur repas.
Et voilo, le soleil se couche déjà - nous ne nous doutions pas à l'époque qu'il ne serait bientôt plus possible de faire des sorties pour un mois, peut être plus. L'épisode Covid-2 s'annonce, nous nous parrons en explorons notre kilomètre réglementaire et en laissant la longue vue à la fenêtre. De là, et sans pour autant voir le Rhône, nous avons la chance d'apperçevoir les oiseaux des milieux auquatiques passer au-dessus de la raffinerie.