Dans les coulisses du Forum Mycorium.
Début octobre a été une période d'une rare intensité pour moi. Mes restrictions médicales de sortie ont été levées. L'occasion de filler 4 jours pour m'établir avec quelques copains entre l'Ardèche et la Haute Loire. Ma venue n'est pas touristique. Elle est surtout motivée par la toute première édition du Forum Mycorium à laquelle je prends part, et qui est tenue par le Collectif Mycorhizes, association nouvellement crée et dont je suis membre. Covid-19 oblige, cette année nous n'avons pas pu inviter de public à participer aux sorties, ni mettre en place notre exposition mycologique ou d'atelier. Qu'à cela ne tienne, nous avons numérisé notre événement à 100% pour partager notre programmation au plus grand monde.
Un pari réussi et soutenu par notre partenaire Ver de Terre Production, grace à qui vous pouvez retrouver les conférences et reportages du forum ICI. À l'heure actuelle, la diffusion de l'événement cumule 46 000 visionnages et je tends à penser que cela ne fait que commencer avec la série de vidéos à venir !
Jeudi après-midi j'arrive à Saint Bonnet le Froid, dans la Haute Loire. Une très belle colonie d'hirondelles des rochers (Ptyonoprogne rupestris) est posée sur le clocher. J'en suis surprise, l'espèce se rencontre le plus souvent à proximité de grandes étendues d'eau ou de falaises. J'avoue être restée une petite demi-heure à les observer. Sur la première photo, on distingue bien la différence entre l'adulte dont le ventre est blanc, le dos gris et la gorge lègérement colorée; et le juvénile entièrement teinté de gris et dont des touffes de duvet restent visibles.
Chaussures de rando aux pieds, panier à la main et couteau en poche, je pars voir ce qu'il y a dans le coin. Deçéption, les sous-bois comme les champs sont en grande partie vides. Les promeneurs sont nombreux mais les bons coins aussi. Il faut plutôt se tourner vers les conditions météos. Du vent, peu de pluie, des températuresélevées ... rien de typique pour un début octobre ni de propices à la pousse des champignons. Penaude je regagne le village en me disant que camarades, plus expérimentés, seront moins bredouilles.
16 heures, c'est le moment de l'installation. L'équipe Marcon nous met à disposition dans un des hôtel une des salles de réunion. C'est ici que nous établissons notre QG pour les 3 jours à venir. Mon poste se situe essentiellement à être derrière un écran d'ordinaeur, à monter et à transfèrer les vidéos pour les jours suivant afin d'alimenter la diffusion en directe du forum. Nous avons connu quelques déboires avec le réseau internet (insérer blague sur la campagne de votre choix ici) mais dans l'ensemble et pour une première, nous avons de quoi être contents et fiers. La plupart de nos intervenants mènent leurs conférences depuis chez eux, néanmoins certains viendront prendre par aux échanges depuis cette salle. Pour autant pas de grandes déco pour cette année même si nous adorons ça, c'est la technique qui nous prendra tout notre temps et notre attention. Formés directement sur le terrain, une chose est sûre, nous sommes plus que parrée pour proposer le même service l'an prochain.
Installation terminée. Nous voilà repartis, cette fois à deux, pour aller explorer le secteur. Nous arrivons devant un grand près couvert de fenouil des montagnes (Meum athamanticum). Cetet herbe est un trésor local. Récoltée puis conditionnée, elle est revendue pour la consommation humaine, le plus souvent aurpès des restaurateurs et autres tables étoilées. Son goût anisé ne laisse personne indiférent. C'est dans ce tapis parfumé qu'une famille d'amanites tue-mouche (Amanita muscaria), complétent parfaitement ce tableau d'automne.
Nous finissons bien par rammasser quelques champignons et à nous en faire un petit panier pour les présentations des jours à venir, ouf ! J'ai même pu trouver mes tous premiers bolets à pied rouges (Neoboletus luridiformis) non sans émotions. Le jour commence à tomber, il fait sombre et nous mettrons un petit moment pour retourner à notre véhicule. L'occasion de poursuivre le chemin avec plaisir en ramassant quelques girolles (Cantharellus cibarius) et russules diverses malgré la nuit tombée. Soirée terminée, il est temsp de rentrer.
Vendredi matin, nous nous levons tôt et quittons le gîte avec les premières brumes. La journée s'annonce chargée. Nous avons jsute le temsp de passer par le QG pour y déposer le matériel. Depuis la fenêtre, les moineaux domestiques (Passer domesticus) prennent le soleil sur le toit de l'église. Plus surprenant, quelques bergeronettes grises (Motacilla alba) en font de même. Je suis plus habituée à les voir dans les prés humides.
Je n'ai pas le temps d'en prendre plus pour regarder les oiseaux, il est l'heure de passer aux choses sérieuses. Nous voilà au restaurant de Régis Marcon. Entre temps les copains sont arrivés dans la nuit de Gironde avec une belle cargaison de champignons dont ils ont pu lui faire don. Je salive devant les paniers et les cagettes pleines. Les préparatifs s'entâment. Il faut trouver le bois où filmer, faire chauffer les caméras et se mettre en route.
J'ai totu juste le temps de lever les yeux au ciel pour voir passer au-dessus de nos tête un milan royale (Milvus milvus). Si la majorité d'entre-eux migre, une petite population reste active l'hiver, en particulier dans le massif centrale. C'est la deuxième plus grande connue d'Europe après celle des hivernants allemands. Queue en V, tête gris argentée, dessins blancs et noirs sous les ailes, plumage brun-roux ... l'identification en est vite aisé quand il passe si prêt. Essentiellement nécropage, il a pour habitutde de se nourrir des restent de poissons. Ici il se contente essentiellement des petits mammifères succombant au froid et des rares caracasses de gros animaux.
Nous voilà d'attaque. Il est 9 heures et nous sommes 6 à parcourir les bois, dont deux à filmer et trois à discutailler. Pour ma part je me tiens derrière l'appareil photo. Ce matin, l'aggronome Jean Rondet, le chef trois étoiles Régis Marcon et le cueilleur professionnel Jérôme Legros sont réunis. L'objectif ? Discuter des questions de gestion forestière, de respect des ressources et du statut de ceuilleur pro. Il fait un peu froid mais l'ambiance est délicieuse. Dans les arbres les orites à longue queue, les mésanges noires et huppées ainsi que les becs croisés des sapins s'en donnent à coeur joie. Il m'est alors très difficile de ne pas lever les yeux pour les observer.
Mise en situation, cueillette filmée, présentation des espèces et de leurs goûts ... nous ne voyons pas le temps passer et nous arrivons très vite à réunir nos 40 minutes de film et de mise en situation. C'est le moment de faire une pause et de débriefer autour d'un peu de bidoche. Ces quelques photos ne seraient retracer le récit, l'ambiance et surtout le contenu au combien passionnant des échanges de cette matinée. De ce fait, vous pouvez le retrouver à travers 8 courtes vidéos qui détaillent cette rencontre et dont j'ai pris grand plaisir à faire le montage.
Pour faire les choses bien, le Collectif Mycorhizes c'est doté d'une chaîne Youtube afin de diffuser en partie les vidéos de ses actions, conférences, sortie et de son forum. C'est l'occasion pour moi de faire un peu de montage même si cela reste très amateur. Ça me fait le plus grand bien car je me plonge dans un autre domaine, même si celui-ci reste plus ou moins lié à ma passion pour l'environnement et pour la vulgarisation.
Changement de décor. Nous quittons la forêt pour entrer par la petite porte du restaurant étoilé. J'ai les yeux qui brillent, l'expérience est unique. Nous voilà plongés dans un univers que j'ai pu connaître il y a 10 ans, mais cette fois-ci à un niveau d'excellence dont je ne pouvais être spectatrice jsuqu'à lors que depuis mon écran d'ordinateur. Les gestes, les odeurs, les couleurs, les bruits ... tous mes sens sont en ébullition.
J'ai même pu découvrir 4 grands plats. Nous venions alors juste de sortie du self du restaurant où nous avons pu manger avec les équipes. Cependant mon estomac semblait aussi léger qu'un plume au moment d'acceuillir ce filet d'anguille, le dôme de champignons, la poire au caramel de morille ou la poëlée de lactaires et pieds de moutons. Cependant la plume s'est envolée à mon retour devant l'ordinateur pour travailler toute ces images. Quel ravissement pour les papilles, je me sens chanceuse d'avoir pu vivre cette expérience.
Le ballet des petties mains s'anime. Les plats sont fumés au génvirer puis mis sous cloche. Dans les casseroles les sauces crépites et les colverts dorent sur le coffre. Une flamme monte ça et là pour lécher une poële fumante. Sous le passe, c'est un travail d'orfèvre qui s'oppère. hauqe élément doit être à sa place. Les tuilles de légume subliment les pièces roties et les navets confis prennent place comme supports aux tranches de cèpes.
Que de travail entre ces deux résultats. Les champignons arrivent dans l'arrière cuisine. Triés et nettoyés par les mêmes mains depuis des années, ils arrivent alors en cuisine. Chaque plat est accomodé selon l'arrivage car la ressource est parfois rare, d'autres absente car soumise aux caprices du temps et de l'environnement. Reste à accomoder les textures, les parfums et les couleurs. Le pied de mouton sera apprécié pour sa texture, la chanterelle pour son gout de sous-bois, la girolle pour son parfum d'abricot, le cèpe de châtaignier pour ses effluves de noisette et certains clitocybes pour leurs notes anisées ou de farine.
L'initiation aux champignons n'est pas que dans le goût et dans l'assiette. Cette éducation passe aussi par les yeux et les oreilles. Un plateau de découverte est présenté à chaque table du restaurant. Il change au grès des saisons. L'automne on y trouve les champignons, au printemps les herbes sauvages et à l'été, les légumes rares de saison. De quoi piquer au vif la curiosité des convives et donner l'envie d'explorer les sous-bois.
Avant de continuer, il me faut vous dire quelques mots sur les Maisons Marcon. Tout commence avec un projet un peu fou : renouveller le bistrot familliale en lui donnant une patte locale : celles des champignons. Le projet grandi, tient bon et voilà qu'aujourd'hui la commune peut s'enorgueillir de son restaurant 3 étoiles, le Clos des Cimes mais aussi de son bistrot gastro la Coulemelle, de sa boulangerie la Chanterelle ou encore de ses hôtels et de ses gîtes.
Les Maisons Marcon, c'est aussi une histoire entre un père, Régis, et un fils, Jacques. Ensemble ils mènent les cuisines et les projets. Entre France, Europe et Asie, ils recherchent et partagent ce savoir autour des champignons. C'est uen entreprise familliale qui a donné un souffle nouveau au plateau. C'est aussi un renoument avec une tradition très encrée. Le plateau du Vivarais a été plus ou moins toujours connu des lyonnais pour ses champignons et même dès le début du 20e siècle si ce n'est plus tôt. Le dimanche, il était de tradition pour la bourgeoisie de monter et de faire le repas dominicale autour d'un plat de champignons.
Changement d'ambiance et de décor, nous sommes à nouveau avec Jean Rondet et Régis Marcon, mais cette fois-ci dans l'école de cuisine Marcon. Au programme : découverte de la lactofermentation des champignons afin de garder au mieux une récolte, et cuisine de deux plats emblématiques : la poëlée et la coulemelle en cordon bleu. De quoi avoir de nouveau l'eau à la bouche. Cette journée fleurte avec l'overdose culinaire.
La cuisine en direct, c'est toujours surprenant et impresionnant. Les bocaux se remplissent et se vident à mesure des explications. C'est une expérimentation qui se déroule sous nos yeux, une première pour le chef guidé par les conseils de l'agronome. D'ordinaire ce sont ds vianaigres de girolles, des pickels de pied de moutons, des sels de champignons ou des huiles et des beurres de cèpes qui prennent place sur les fournneaux.
Le décor nous plonge dans les recettes qui se déroulent sous nos yeux. Les épices sur les étagères, les livres en présentoir, les sucreries dans de jolis pots de verre ... j'aurai pu rester des heures dans cette cuisine à observer les casseroles accrochées aux murs. Régulièrement elle accueille en stage les passionnés pour s'initier à la cuisine des champignons. Qui sait, peut être qu'un jour j'enfillerai un tablier pour me mettre à ce plan de travail !
Si je n'ai pas détaillé la partie cuisine, c'est parce que nos deux spécialistes le font bien mieux que moi. Vous pourrez retrouver toutes les astuces et tous les conseils de la lactofermentation et de la préparation de la coulemelle en croque monsieur avec ces 4 épisodes, disponibles sur la chaîne Youtube du Collectif Mycorhizes. Un moyen simple de comprendre toutes les grandes étapes de cette préparation pas à pas.
Le terrain, c'est fini. Mon samedi et mon dimanche seront consacrés à monter, corriger et transmettre les vidéos du forum. Je trouverai aussi entre deux visio un peu de temps pour regarder ce qui compose le forum ou prendre un petit peu l'air. Si je n'ai pas pu profiter du dehors, j'ai pu m'éclater en régis à jouer les supports techniques, chose que j'adore. J'ai pu aussi à loisir revoir l'intégralité de ces 3 jours autour des champignons une fois le forum terminé. C'est le cas pour cette passionnante sortie en forêt animée par le biologiste Marc André Selosse.
Différence en vraies et fausses girolles, lichens à parfums, polypores tueurs, couper ou arracher, champignons mangeurs de ... champignons, il y a de quoi être surpris. Un vrai régal pour ma part, qui me donne fortement envie d'être en 2021 pour prendre part aux festivités du prochain forum. Revenons dans la sapinière, contrairement à ce que je pouvais penser à mon arriver, la forêt recèle de champignons, parfois bien cachés, parfois très présents. Il suffit alros de lever les yeux vers les cimes pour s'en rendre compte.
Et comme toutes les sorties et ateliers présentés ici, vous pouvez retrouver l'intervention de Marc André Selosse à travers 1 heure de reportage sur Ver de Terre Production mais également sur notre chaîne Youtube à travers 23 mini épisodes de 2 à 4 minutes. Cette série à vocation de mettre en avant les apport théorique à travers un format court mais également, à servir de support en répose aux nombreuses questions qui peuvent se poser sur les forums et les groupes facebook autour de la mycologie au sens large. Parmi les autres reportages à découvrir, une conférence passionnante et passionnée du mycologue et maître de conférence Pierre Arthur Moreau sur les morilles et bien d'autres surprises que vous pourrez découvrir sur notre site internet !
Et oui ! Nous avons désormais tous les outils nécessaire à communiquer sur nos actions ! Un site internet que vous pourvez retrouver ICI, un groupe Facebook que vous pouvez retrouver LÀ, et enfin la fameuse chaîne vidéo qui figure juste LÀ. Pour réccupérer toutes les infos, voici la liste des liens utiles pour nous découvrir :
LE SITE : https://collectif-mycorhizes.wixsite.com/association
LE FACEBOOK : https://www.facebook.com/groups/MycofloreDeLaManche
LA CHAÎNE VIDÉO : https://www.youtube.com/channel/UCuscd44p3sfvx_wGwmLgoaw