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La Renarde des Alpes
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La Renarde des Alpes
  • Grande amoureuse de la nature, j’ai pu me rendre compte du besoin urgent de nature dans notre société. Fort de ce constat, je me consacre à mon échelle à faire découvrir les beautés de notre monde.
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11 août 2021

Carnet de bord : nature et confinement saison 2.

Revoilà le confinement pour l'automne. Nous n'en sommes pas vraiment étonné. La situation est cependant toute différente pour moi. Je me trouve déormais au coeur d'une vilel dont le centre ville a des airs de village. Je suis à moins d'un kilomètre du Rhône, des champs et un j'ai un belvèdère à 30 mètres de chez moi qui surplombe un bois privé et donne sur le Mont blanc quand il fait beau. Chauqe jour, j'ai pu prendre comme au printemps une photo de chez moi ou des alentours pour documenter cette période si particulère.

Et pour comparer avec la première édition c'est par là (CLIC).

 

DSCN6320Jour 1 : Perdu dans la brume.

La brume se lève en contre-bas sur le Rhône, cachant les montagnes, les forêts du fleuve et une grande partie de la raffinerie dont seule la cheminée est visible. Je susi au fond de mon lit. J'ai l'impression que mon quotidien ne change pas, hormis les quelques rares sorties qui commençait à me faire sortir le bout de mon nez. J'aime toujours autant la nature, même plus que jamais, mais il me faut encore du temps pour me reconcillier avec le dehors et avec les gens. 6h00, un thé, un regard à la fenêtre avec ce paysage post apocalyptique et je me plonge dans mon monde virtuel.

 

DSCN6353 (2)Jour 2 : Soirée chat noir.

C'est Halloween, pas de bonbons en vue mais une soirée ordinateur en compagnie de notre chat noir, Elder, un félin au caractère bien trempé qui partage notre appartement depuis un peu plus d'un mois. Cela fait des mois, si ce n'est des années, que nous hésitons à prendre un chat. Nous souhaitions un animal avec peu de chance à l'adoption (vieux et/ou noir, et/ou hanidcapé etc.) et qui n'est pas besoin du dehors pour ne pas porter préjudice à la faune. Alors Elder.

 

DSCN6370Jour 3 : La fête aux morts.

Aujourd'hui c'est la Toussaint, pour la dernière fois avant quelques temps l'église qui fait face à notre chez nous raisonne des chants des croyants. Cela n'est pas du goût de la gendarmerie qui attend à la sortie de la messe. Nous ne nous attardons pas pour en voir les suites car nous avons bein d'autres projets : tester le périmètre d'un kilomètre et l'heure de sortie et ... remarquer que nous pouvions atteindre le Rhône ! Mais nous ne pouvons y rester plus de 20 minutes. Pas de panique, à 30 mètre de là, on belvédère nous offre une belle vue le sommet des arbres d'un parc.

 

4Jour 4 : Vue sur église.

La longue vue est postée à la fenêtre, non pas pour épier les voisins, mais pour suivre la migration dont celles des grues cendrées (Grus grus) qui commencent à passer par là. Nous nous prenons à rêver de la venue du discret tichodrome échelette (Tichodroma muraria), l'oiseau papillon, sur les murs de vieilles pierres qui nous font face. Cependant nous nous finirons par nous faire une raison, cet oiseau si rare et que nous cherchons nous ne le verrons pas de si tôt, surtout quand on sait qu'un individu adulte a été percuté il y a peu dans le département hélas.

 

5Jour 5 : Le rougequeue noir.

Une femelle de rougequeue noire (Phoenicurus ochruros) se promène sur le toi de l'église qui nous fait face. L'espèce est d'ordinaire migratrice mais tend à se sédentariser. Hélas, les individus qui font ce choix peines à trouver de quoi se nourrir pendant l'hiver car strictement insectivores. Au printemps, ils ont bien mal à faire face à leurs congènérent revenant d'Afrique, qui bien de fatigués par le long trajet qu'ils viennent de faire, se portent tout de même bien mieux et peuvent s'en mal conquérir les sites de reproduction. Ce phénomène s'applique également à d'autres espèces.

 

6Jour 6 : Traînailler à la maison.

Journée tranquille à la maison avec une sortie express hors de l'appartement, cela me laisse le temps d'admirer la belle fresque de notre tout petit immeuble. Nous avons la chance de vivre dans le village de naissance de l'Abbé Pierre et de ce fait, d'avoir ici et là des hommage à ce personnage illustre. C'est le cas avec cette peinture murale qui le met en avant dans un environnement idélique de campagne et de village rural. C'est peut être oublier un peu vite les usines en contre-bas et l'urbanisme galopant qui ne colle pas vraiment à cette image de carte postale.

 

7Jour 7 : Un aperçu de sous-bois.

J'enfile mes chaussures de randonnée et mes jumelles pour partir explorer le quartier. Objectif : 1 heure, 1 kilomètre. Dans un parc privé une belle colonie d'armillaires couleur de miel (Armillaria mellea) s'épanouisse au pied de l'arbre qu'ils parasitent. Autrefois concidérée comme comestible, l'espèce ne peut plus aujourd'hui porter cet épitète. Trop d'accidents avec des spécimens vieux ou abîmés, trop d'intollérances et d'allergies, trop de risques sur la durée ... la science nous aide à voir les dangers que certains champignons peuvent présenter.

 

8Jour 8 : Un plaisir retrouvé.

Hop, il fait beau, j'ai une heure pour aller jusqu’au champ qui se trouvent à 1 kilomètre de là et en revenir. Bingo, voilà mes poches pleines de mousserons, de délicieux champignons appelés aussi marasme des Oréades (Marasmius oreades). Hélas, trois fois hélas, le sac papier prévu à cet effet est passé par la case machie-à-laver. Pas grave, me voilà à la maison, une poêle à la main, une boîte d'oeuf dans l'autre. On se régale et je prends plaisir à me dire que si en 2020 j'ai loupé la saison des champignons, j'ai pu en profiter un petit peu à diverses occasions comme celle-ci.

 

9Jour 9 : Des oiseaux à la fenêtre.

Les passereaux se rapprochent doucement de la fenêtre qui donne sur les pins du parking de l'église. Quel plaisir de pouvoir observer depuis chez soi la mésange charbonnière (Parus major), j'avoue que cela me mets du au coeur. Roitelets, rougegorges, bergeronettes ... je suis aux aguets, appareil photo en main derrière la vitre pour les prendres dans leurs instants de vie. Je meanque encore de rapidité et il me faudra je pense quelques jours d'entrainement supplémentaires. L'inastallation d'une mangeoire devrai m'être d'une grande aide.

 

10Jour 10 : Elections américaines.

Ce n'est ni Trump ni Biden qui nous rend visite, mais la punaise américaine du pin (Leptoglossus occidentalis). Depuis quelques jours les insectes essayent de rentrer chez nous. C'est le cas de cette punaise tout droit venue des USA via la commerce internationnal et qui, collée à la fenêtre, prend la chaleur. Cette espèce exotique se nourrissant des cônes de conifères et de leurs graines en lsuçant la sève et les autres éléments qui s'y trouvent grace à son rostre. Innofensive, elle dégage une odeur de résineux. Son impact écologique n'est pas encore connu.

Et puis .... et puis cette fois-ci je ne suis pas allée plus loin que le jour 10. Je suis même restée assez longtemps sans écrire. Peut être suis-je lassée de vivre ce deuxième confinement, peut être est-ce mes nouveaux projets ou les tracas de la vraie vie qui m'ont fait quitter le clavier. Dans tous les cas j'ai retrouvé l'envie  de partager mon quotifien, notament depuis que je peux à nouveau sortir de ce 1 kilomètre si contraignant. Depuis nous avons connu le couvre-feu à 18 heures, puis à 20 heures, le chat est mort, je suis toujours en arrêt, et nous sommes sur le point de connaître un 3e confinement mais de nombreux et beaux projets se profilent, de quoi relativiser !

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De la fenêtre, c'est la nature ordinaire qui se présente à nous. Les tourterelles turques (Streptopelia decaocto) aiment se poser sur les antennes des voisins. Les corneilles noires (Corvus corone) et le choucas des tours (Coloeus monedula) aussi qui passent de temps à autres. Quand le Rhône est embrumé, ils passent le matin et le soir au dessus de l'apaprtement pour quitter ou rejoindre leur dortoir. Nous avons pu en un seul passage en compter plus de 3000 oiseaux au dessus de notre tête en une heure ! Ce spectacle était incroyable.

DSCN6395Nous avons découvert que nous pouvions en une heure et un kilomètre, en passant par l'Île Tabard, atteindre les rives du Rhône en pressant un peu le pas. Il ne s'agit pas vraiment d'une île mais d'anciens casiers de rétention des sédiements.

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Avec le temps, le fleuve et son débit ont fini par les combler et le niveau de l'eau a baissé. Le vieux Rhône n'est plus utilisé pour la navigation, et cela au profit du canal creusé de l'autre côté de l'Île de la Table Ronde. Il s'est depuis un peu ensauvagé mais l'augmentation de la fréquentation, le débit faible l'été en raison des températures et du barage en amont ainsi que la qualité des eaux ne premettent pas à la faune et à la flore de s'installer de façon pérenne. Néanmoins, il est toujours possible de voir quelques oiseaux migrateurs rares passer par là pour passer la nuit.

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Surprise, sur un vieux peuplier noir (Populus nigra) qui a cédé face aux éléments, un jeune amadouvier (Fomes fomentarius) prend doucement ses aises. Champignon allume feu, il est bien connu des survivalistes car il permet aussi de garder une braise en vie plusieurs heures et de la transporter aisément. C'est à partir de cette espèce qu'il est possible de développer du cuire végétal pour faire des sacs ou des semelles, mais aussi des serviettes hygièniques réutilisables. Jusqu'à peu, il était aussi utilisé comme pensement contre les saignements.

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Ma mycologie est rouillée. Voilà un inconnu que je n'ai pas reconnu, et pour qui je dois avouer ne pas en avoir pris assez le temps. Odeur de farine, chapeau rouille, base bulbeuse, absence de cortine, tâches ocres sur le pied et les lamelles ... je continue de chercher qui est ce bel inconnu poussant au pied des arbres.

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Le renouée du Japon (Reynoutria japonica) a prit possession d'une partie des rives. Contrairement à ce que certains auteurs amateurs peuvent écrire, elle ne pousse pas spécifiquement sur les secteurs pollués mais aussi dans les milieux humides et/ou perturbés par la force de l'eau. Sous ses feuilles et sont ombre, rien ne pousse et peut d'animaux trouvent de quoi s'abriter et encore moins de se nourrir. Classée espèce exotique envahissante, elle pose problème vis-à-vis de la biodiversité mais aussi du bon état des rives et des sols.

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En remontant pour rejoindre notre appartement dans le centre-ville, nous tombons sur un joli peuplement de cyclamens de Naples (Cyclamen hederifolium). Ils sont aussi appellés cyclamens à feuilles de lierre en raison de la forme de leurs feuilles. Très adaptable, l'espèce se rencontre un peu partout en France dans une grande variabilité de milieux, aussi bien forestiers que rocailleux ou montagnards.

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Toujours sur le bas-côté, d'une bordure ensauvagée qui commence à se boiser, nous trouvons aussi un pied de laurier des bois (Daphne laureola). En raison de sa petite taille ains ique de sa floraison précoce et verte, il passe souvent innaperçu. Il est aussi parfois confondu avec les hellébores et les euphorbes, de familles botaniques éloignées mais ayant également des fleurs vertes et comportant des espèces forestières.

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Même les murs sont colonisés par la végétation. La glycine (Wisteria) et la ruine de Rome (Cymbalaria muralis) aux jolies fleurs violettes ont pris place sur une façade décrépie. À elles seules, elles composent de micro-écosystèmes qui comportent à leur échelle leurs prédateurs, leurs herbivores et leurs parasites.

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Quelques jours plus tard, je prends la direction du vieux lavoir qui se trouve ne contrebas du village. Pour se faire, j'emprunte un chemin un peu secret, qui serpente entre les murs de grandes et vieilles propriétés qui jadis étaient des fermes alimentant la ville de Lyon. Si les cultures ne sont plus, il reste encore bien du végétal à explorer ici, l où les sapins, les pins et les pariétaires prennent place parmi les pierres et les vestiges du temps.

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Au pied des divers érables (Acer sp.), une grande troupe d'armillaires couleur de miel (Armillaria mellea) s'épanouie. Parasite, le champignon est connu aussi sous le nom de pourriture blanche des arbres. Comestible, il est recommandé de ne consommer que les très jeunes exemplaires bien cuits voire de préférence blanchies. Il ne convient pas à tous les estomacs et les personnes ayant des soucis rénaux sont invités à l'éviter.

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Nous voilà au bassin. Au milieu de l'hiver nous espérons y voir quelques tritons. Pour l'heure, seule une grenouille verte (Pelophylax sp.) a élu domicile dans la vase. En arrière plan, le château de la série de Louis la Brocante. C'est là que toutes les scènes en extérieur ont été filmées. Désormais, il n'est plus qu'un lieu de vie pour de nombreuses familles au pied du quel pousse de la grande chélidoine (Chelidonium majus).

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 Et puis, et puis je n'ai pas continué à écrire - et cela pendant longtemps. Je ne m'en cache pas, j'ai vécu ces derniers mois des évènements et une période relativement difficile, mais ça va beaucoup mieux. J'ai quitté mon emploi à la LPO, je bosse tout l'été au bords de l'eau et j'attaque un CDI en septembre. Mon aventure au sein du Collectif Mycorhizes est passionnante et j'ai énormément de projets à vous présenter ! Bref tout s'annonce au beau fixe, je manque juste de temps pour me remettre à l'écriture - on se retrouve très vite !

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