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La Renarde des Alpes

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La Renarde des Alpes
  • Grande amoureuse de la nature, j’ai pu me rendre compte du besoin urgent de nature dans notre société. Fort de ce constat, je me consacre à mon échelle à faire découvrir les beautés de notre monde.
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11 avril 2020

Sortie en montagne 30 : la Savoie, ça vous gagne.

DSCN1139Nous y voilà de nouveau. Non contents d'y avoir passé quelques jours, nous sommes repartis en vadrouille pour cette fois-ci explorer les contrées de la Savoie et de la Haute Savoie et comme toujours, en nous concentrant sur les grands lacs. Bourget du lac, lac d'Annecy et lac Leman, voici quelques unes de nos escales alpines qui prennent vite des airs de séjour balnéaire. Pourtant, nous ne sommes pas là pour lézarder, mais pour nous perfectionner dans l'observation des oiseaux et sommes bien heureux d'avoir pu découvrir de nouvelles espèces tout en saisissant les subtilités de la parade nuptiales d'autres. Cette fois encore, ce ne sera pas la botanique ni la mycologie qui primeront mais cela tarder avec l'arrivée des beaux jours et du printemps, enfin, quand il nous sera permis de sortir. En attendant, on se plonge dans les archives 2019 pour faire un peu de tri et se souvenir.

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Arrêt à Motz. Nous retournons faire la ballade qui nous avait temps plus la première fois de notre venue. Les tarins des aulnes (Spinus spinus) s'agitent dans les arbres, occupés à picorer les strobiles (fruits femelles) d'un aulne glutineux (Alnus glutinosa). Avec son plumage jaune vif, son casque noir et son ventre blanc légèrement moucheté de noir et de gris, on le reconnaît aisément. La plupart repartirons bientôt dans le grand nord.

DSCN0609Le nid est tressé avec adresse par les deux parents au sommet d'un arbre. On ne le détecte qu'aux cris aigus des parents à la fin de la saison des amours et aux piaillements des poussins. La ponte donne 4 à 6 oeufs qui ne seront couvés par la femelle que pendant deux semaines. C'est le même temps qui sera nécessaire aux deux parents pour nourrir leurs petits avant que ceux-ci prennent leur envol. Réglés comme du papier à lettre.

DSCN1064La mésange bleue (Cyanistes caeruleus) est un oiseau sublime qui porte sans mal son nom.  Vive, elle est un peu plus petite mais plus agressive que la mésange charbonnière (Parus major) qui présente une tête noire. Celle-ci aborde une plumage nuptiale extrêmement vif qui là rend plus que photogénique. I est bien difficile de différencier mâle et femelle, même en l'ayant en main, la taille et la dimension de la calotte bleue étant de quelques millimètres plus importante chez monsieur. Se déplaçant souvent en petite troupe, elle devient très territoriale à la période de reproduction. Le couple formé met beaucoup d'énergie à chasser les intrus de son territoire. C'est sur celui-ci que l'on trouve le nid, fait de mousses, de poils, d'herbes sèches et de plumes dans une cavité. C'est là que 9 à 13 poussins seront élevés avant de prendre leur indépendance. Les jeunes se reconnaissent à leur plumage jaune.

DSCN0554Nous rêvons éveillés. Nous ne pensions pas voir cette oiseau ici, et notre rencontre se fait tout à fait au hasard. Voici la rémiz penduline (Remiz pendulinus), dont le mâle aborde un masque noir tel Zorro, un dos bleu-grisé et des ailes brunes. Son nom de penduline vient de son nid, qui à la façon des tisserins, se présente comme une nacelle fermée de brins d'herbes sèches entre mêlées. Au paravent, nous ne l'avions vu qu'une seule fois.

DSCN0561Six oiseaux, deux femelles et quatre mâles s'aventurent au sommet des phragmites (Phragmites australis). Nous ne les verrons pas les autres jours, le vent et la pluie, même légers, les dissuadant de se poser au sommet des joncs. Ils ne sont pas connus pour nicher en Savoie et en Haute Savoie et bien que présents sur le site pendant tout l'hiver, ils repartiront bientôt, de préférence dans une ripisylve de peupliers et de saules.

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Entre les roseaux, deux corneilles noires (Corvus corone) dans une cuvette de pierre font leur toilette dans l'eau du Rhône. Une vraie baignoire de luxe. Le fleuve s'ouvre en une grande étendue où les cygnes, les cormorans, les colverts et autres foulques prennent plaisirs à barboter avec en fond, la montagne enneigé. L'endroit est tout trouvé pour observer les oiseaux s'ébattre et vaquer à leurs occupations, depuis la rive sur un banc. 

DSCN0917Les bruants des roseaux (Emberiza schoeniclus) peuvent se montrer nombreux quand un endroit leur plaît. Il ne faudrait pas pour autant imaginer que leurs populations se porte bien. La diminution vertigineuse de leurs effectifs les places désormais parmi la liste des passereaux menacés en France. Il s'agit ici d'une femelle, reconnaissable à sa tête brune ou non entièrement noire, caractéristique propre aux mâles adultes.

DSCN0712Premiers pas de l'année
au bord du lac du Bourget.

Enfin, nous partons à l'abordage des rives du lac du Bourget. Expiant les mauvais souvenirs de pluies et de vent lors de notre dernière venue, nous profitons d'un ciel certes gris, mais sans goutte, pour faire nos vrais premières observations ornithologiques. Les grèbes huppés (Podiceps cristatus) sont en pleine parade, nous les croiserons de nouveau un peu plus tard dans le séjour où nous pourrons observer de près leurs ébats amoureux. Il y a peu de monde, la neige n'ayant pas encore attiré la plupart des amoureux des cimes blanchies. C'est une aubaine pour nous. Oeil plongé dans la longue-vue, mains serrées sur les jumelles et regard rivé sur la surface de l'eau, nous sommes attentifs au moindre mouvement. En décembre, plus d'un millier d'oiseaux étaient réunis là. Ce jour, ils sont un peu plus de 300, ce qui donne tout de même de quoi travailler.

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J'adore les bergeronnettes grises (Motacilla alba). Leurs petits sauts, leurs aller-retours incessant de leur queue et leurs hochements de tête en font de véritables oiseaux à piles. Grande bavette et casque noirs, face blanche et corps gros, on les reconnaît aisément. Elles sont toujours liées à des milieux humides, que ce soit un champ détrempé, une berge de rivière ou la rive d'un grand lac. Elles se nourrissent de petits invertébrés.

DSCN0640Le comptage est lancé. Les grèbes huppés se promènent endormis parmi les fillugules morillons (Aythya fuligula). Après de longues minutes, voici que quelques fillugules milouins (Aythya ferina) aux yeux rougis et même des nettes rousses (Netta rufina) à la belle crête orange font leur apparition. C'est toujours la même histoire, c'est à force de patience (chose que je n'ai pas toujours), que l'on fini par être récompensé.

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Levons la tête, voici les voltigeuses qui partent en chasse dans les airs. Une soixantaine d'hirondelles de rocher (Ptyonoprogne rupestris) font leur apparition. Elles profitent des nuées de moucherons et de drosophiles pour se nourrir. Quelques querelles éclatent ça et là et se soldent souvent par des courses poursuites que nous avons bien du mal à suivre du regard temps les oiseaux passent à toute vitesse devant nous.

DSCN0759Ventre gris, corps noirâtre et légères tâches blanches sur la queue, leur profil fin semble taillé pour la vitesse. Peu bavarde, elle s'installe le plus souvent dans les falaises rocheuses, parfois à très haute altitude. À l'hiver venu, elles se rassemblent en grand groupe et s'installent à proximité des lacs et zones humides de basse altitude, le plus souvent à proximité de grands reliefs et ne part pas en migration à l'autre bout du monde.

DSCN0844Château Thomas,
une toute nouvelle observation.

Encore des fillugules morillons (Aythya fuligula) ? Oui, et ce n'est pas fini, d'ailleurs si vous cliquez sur l'image, vous verrez qu'ils ne sont pas seuls - un véritable où est Charlie ? - la pluie tombe par fines gouttes et le ciel est gris, mais nous sommes à l'abri dans le grand observatoire se trouvant à quelques pas des ruines du château Thomas. Face à nous, une héronnière de hérons cendrés (Ardea cinerea), un site de nidification de grands cormorans (Phalacrocorax carbo) et des centaines de canards. Nous profitons aussi du calme ambiant pour écouter les nombreux chants des passereaux qui entâmes leur saison de reproduction. Il fait étonnamment doux, ce qui nous permet d'aborder la météo avec un sourir en coin de lèvres.

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Enfin nous le rencontrons ! Le fillugule milouinan (Aythya marila) est là, au rendez-vous. Ils sont même deux à se promener sur l'eau, au milieu de 500 fuligules morillons. Proche de ce dernier, le milouinan se différencie par l'absence de huppe, un dos strié de blanc et de girs et une tête présentant des reflets verts. Particulièrement rare en Rhône Alpes, préférant d'ordinaire passer l'hiver en France vers des zones plutôt marines.

DSCN0875Le spectacle ne s'arrête pas là. Soudain, sur le piquet se trouvant à 2 mètres de la fenêtre devant laquelle  nous tenons, un jeune mâle d'épervier d'Europe (Accipiter nisus) se pose. Je peine à laisser exprimer mon émotion sur le moment. Ce petit rapace est spécialisé dans la capture d'autres oiseaux, même si on peut l'observer plus rarement à capturer de petits rongeurs. Le mâle se distingue par le roux de sa gorge et sa petite taille.

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Celui-ci semble être un habitué du lieu, une touffe de plumes blanches à l'arrière de sa tête le distinguant. Tout noble qu'il puisse paraître, une bourrasque de vent et son inattention ont vite fait de le faire glisser de son perchoir. Il préfère alors rejoindre une branche sèche d'un peuplier tombé au sol, lui permettant à loisir d'observer les grands vols d'étourneaux. Pourtant, il dédaigne se mettre en chasse, signe que la faim ne le tiraille pas.

DSCN0888Des feuilles morte dans un arbre ? Non, juste une centaines d'étourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris) posés sagement. La présence du prédateur ne semble pas les effrayer outre mesure. Silhouette trapu mais profil en vol élancé, vol rappelant celui d'un avion de chasse, ventre rebondi et plumage semblant noir de loin, sans oublier les gris confus, le doute n'est pas permis. Les étourneaux peuvent se montrer être de formidables imitateurs, reprenant les cris de la buse variable, le chant du loriot d'Europe ou le klaxonne d'une voiture. Le groupe ne tardera pas à se séparer, les couples pouvant s'intaller à proximité des uns et des autres mais ne formant alors plus de grands rassemblements. Il faudra alors attendre la fin du sevrage des jeunes pour voir de nouveaux les  vols noircissant le ciel. Fait amusant, les mâles peuvent se montrer polygyne, c'est à dire ayant à plusieurs une seule femelle.

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Il n'y aura pas plus de couleurs avec les deux espèces suivantes. Un héron cendré (Ardea cinerea) se pose sur l'un des petites île, dans l'espoir de faire une bonne pêche avant de retourner à son nid se trouvant non loin de là. En face de lui, un couple de canard souchet (Spatula clypeata) filtre la vase pour se nourrir. Son étrange bec lui permet de récupérer le plancton et les micro-organismes contenus dans la boue et en suspension dans l'eau.

DSCN0966Nous, le lac Leman :
ses oiseaux et son immensité.

Nous y voilà, à la frontière de la Suisse, des Alpes et de la Haute Savoie. Le ciel bleu est superbe, l'horizon infini et les eaux sont calmes. Toutes les conditions sont réunies pour profiter superbement du lieu. Cependant nous déchantons un peu. Les rives du lac sont très urbanisées, partout où nous portons le regard, nous avons le sentiment que la nature a laissé place au béton et au bitum. Les rares zones végétalisées sont pour beaucoup composées d'herbe rase et d'arbres alignés aux milieux des quels des caravanes, des huttes et des tentes se dressent fièrement. Rien n'excite alors notre alors notre âme naturaliste face à ce spectacle, jusqu'a ce que nous dirigions notre longue vue et nos jumelles en direction du coeur du lac.

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Les plages sont couvertes de coquillages, on se croirait à la mer. Si l'image peut sembler romantique, elle n'a rien de tendre. Il s'agit de la palourde asiatique (Corbicula fluminea), une espèce invasive qui met à mal les espèces locales au risque d'en faire disparaître certaines mais aussi, qui endommage nos infrastructures humaines. Celle-ci peut notamment bloquer les grilles et filtres des barrages et des centrales hydrauliques.

DSCN0931Le polypodium commun (Polypodium vulgare) est une petite fougère dont la racine au goût sucrée et de réglisse était suçotée comme un bonbon par les écoliers sur le chemin de l'école. D'ordinaire on l'a rencontre plutôt en lisière forestière, sur les troncs moussus, les sols riches et les talus humides. Ici elle préfère la fraîcheur du lac.

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Comme toujours, les harles bièvres (Mergus merganser) sont de la partie. Si les mâles présentent une jolie tête verte, je préfèrent nettement les femelles au plumage flamboyant. C'est un des très rares canards piscivores (c'est à dire se nourrissant de poisson). Son bec est même équipé de fausses petites dents lui permettant d'harponer sans difficulté la friture. C'est ce qui lui a valu en Amérique du Nord de grand bec-scie.

DSCN0938Topo sur le lac Leman en quelques chiffres. Lac reliquaire, issu de la fonte des glaciers, il est le plus grand lac alpin d'Europe de l'Ouest. Mesurant pas loin de 73 km de long et 14 km de large, il peut depuis certains postes d'observation, donner l'impression de contempler la mer tant l'horizon ne se dessine pas à nos yeux. Le tout donne une superficie de 581 km² et un volume de 89 km³, soit pour se représenter l'imensité que cela peut être 3 560 000 piscines olympiques. Profond par endroit de 309 mètres, il accueille une 30 aines d'espèces aquatiques dont des truites lacustres (Salmo trutta lacustris). Certaines histoires de pêcheurs racontent que des truites vivant cachées dans les profondeurs auraient plus de cent ans et dépasseraient les 2 m là où l'espèce dépasse rarement les 90 cm. Combative, les plus grosses peuvent atteindre 10 à 15 kilos pour le plus grand bonheur des restaurants des rives qui l'affichent sans mal à leur carte. Chaque année, c'est un peu plus de 10 tonnes qui sont prélevées dans le lac.

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À nouveau levons la tête. Une 30 aines de goélands leucophés (Larus michahellis) tournent dans les airs. Ces oiseaux, pas toujours très aimés, font preuve d'une vive intelligence. Qui aurait pu croire qu'à l'aube des années 1900, il était au bord de l'extinction ? En une cinquantaine il a fait un retour incroyable, allant jusqu'à s'installer dans les terres, le littoral étant souvent trop urbanisé pour lui permettre de s'installer convenablement.

DSCN0962Sa cousine la mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus) se trouve non loin de là, sur un énorme roche au milieu de l'eau. Les adultes se reconnaissent à la leur tête qui à la saison des amours approchante, se couvre de plumes noires. Les juvéniles présentent de leur côté une simple tâche noire à l'arrière de l'oeil, comme les adultes en internuptiale (hors reprodruction), mais aussi des plumes brunes sur les ailes.

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Voici mon canard préféré, le fuligule morillon (Aythya fuligula). Le mâle se reconnaît aisément à ses flancs blancs ainsi qu'à sa tête, son poitrail, son dos et sa queue noirs. Son oeil doré et sa huppe son également déterminants pour l'identifier. Il ne tardera pas à quitter la France pour rejoindre l'Islande, la Scandavinie et les pays britanniques où il niche. Le nid au sol se compose de végétation et comporte jusqu'à 11 oeufs blancs ovoïdes.

DSCN0996Pour rester dans la gamme de couleurs, voici la foulque macroule (Fulica atra). Souvent confondue avec la poule d'eau (Gallinula chloropus), elle se différencie par son plumage noir, son bec et sa tâche blanche sur la tête et ses pattes aux doigts larges lui permettant de marcher sur la vase et la boue sans s'y enfoncer. Elle se montre complètement adaptée à son milieu de vie : les étangs, les lacs, les marais aux pièces d'eau ouvertes et les lônes aux eaux calmes. C'est un oiseau principalement herbivore pouvant plonger pour aller chercher des algues et des herbes aquatiques. Cependant elle peut compléter son régime en se nourrissant de petits mollusques et d'insectes. Le nid de grande taille se compose de végétaux flottants. À la naissance des poussins, le mâle et la femelle se répartissent les petits puis partent élever de leur côté pendant 4 semaines, âge où ils pourront se débrouiller seuls. Le père construisant une nouvelle plate-forme pour l'élevage là où madame reste au nid.

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Plus de 70 % des rives du lac sont urbanisées. La faune sauvage n'y trouve que difficilement sa place. La preuve ici avec ces grands cormorans (Phalacrocorax carbo) qui sur leur arbre mort immerge, font face à la carrière de gravier dont le bras mécanique fait un vacarme de tous les diables. Celle-ci est adossée à une aire protégée où les oiseaux trouvent un bref répit, sans pour autant parler de quiétude pour ces derniers.

DSCN1009Le gravier, une denrée si importante pour les animaux. Les mouettes et les sternes y nichent, les gravelots y cherchent leur nourriture, les invertébrés s'y cachent et les promeneurs déambulent sur les plages qui en sont constitués. Bien des enjeux et des tenions se cristallise autour de cette élément minéral qui à première vue nous semble bien anodin. Pourtant, sans lui par de bâti, de routes ou de parterre fleuris bien entretenus.

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La question des chenilles processionnaires (Thaumetopoea pityocampa) se pose dans de nombreux parcs urbains mais aussi chez les particuliers. Cette orite à longue queue (Aegithalos caudatus) semble peut s'en soucier. De son bec fin, elle prélève quelques brins de soie qui compose le nid des larves pour aller construire le sien un peu plus loin. Insectivore, elle ne se frotte pas pour autant aux chenilles qui sont à porté de son bec.

DSCN1034Il n'y a rien de plus beau que la parade des grèbes huppés (Podiceps cristatus).C'est une danse aquatique rythmée de cris, de mouvements saccadés de cou, d'hochements de têtes, de petits plongeons, d'offrandes d'algues et de becs frottés contre les plumes. Mâles et femelles s'observent l'un l'autre exécuter leur ballet avant de le reprendre ensemble sur le même tempo. Ils resteront unis entre mars et juillet avant de se quitter.

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Pendant la période de reproductions, les oiseaux en âge de se reproduire abordent une superbe double huppe de plumes noires et fauves. Le reste de l'année, leurs couleurs sont beaucoup plus discrètes, entre le gris et le blanc.

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À l'approche d'une haie, nous croisons une volée de moineaux domestiques (Passer domesticus). Ce petit granivore fait de moins en moins partie de notre paysage, 70% de ses populations s'étant effondrées sur le vieux continent, la faute en partie à la disparition de son habitat. Les milieux dépourvus de végétations, désertiques mais aussi trop forestiers ne lui conviennent pas. Présents en villes, il se rabat de peu à peu sur les lotissements.

DSCN1070Le cornouillier mâle (Cornus mas) est en pleine floraison. Contraiement à ce que je pensais, c'est un arbuste décrit comme peu courant en France. Dans la mythologie il est lee symbole d'Apollon, dieu de la beauté, des arts, de la lumière, de la guérison mais aussi de la peste qu'il répend à l'aide de son arc. Se rangeant du côté des troyens dans les guerres hélénique, c'est pourtant en cornouillier mâle qu'est fabriqué le cheval de Troie, ingénieuse invention  d'Epéios, qui signera le début de la prise de la ville et la disparition de son peuple.

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Trois culs sont levés au ciel. Ce sont ceux des sarcelles d'hiver (Arnas crecca). Le mâle se reconnaît à sa tête brun et à son grand sourcil vert. Comme bien des oiseaux, c'est également une espèce qui subit des variations de population, son habitant ayant diminué de 20 à 80% selon les secteurs. Le drainage des zones humides et la bétonisation des berges étant quelques uns des exemples de l'impact de l'homme sur ces animaux.

DSCN1106La photo est floue et pour cause, le petit groupe que voilà se tient loin de la rive. Nous ne nous attendions alors pas du tout à croiser un tel spectacle. Il s'agit de macreuses brunes (Melanitta fusca), une espèce qu'il est extrêmement rare de rencontrer en cette période ailleurs que sur les côtes de la manche, au nord de l'Atlantique et sur la mer du nord. Migrant pour nicher au printemps venu dans la toundra, elle est réputée pour ne faire que de court déplacement migratoires, ce qui explique en partie notre surprise. Bonne plongeuse, la macreuse peu facilement plonger à plus de 10 mètres de profondeurs pour aller chercher les mollusques, les petits crustacés, les insectes et les poissons dont elle se nourrie. C'est ce que nous avons pu observer pendant que les 12 individus observés s'adonnaient à leur session de pêche, avec un comportement n'allant non pas sans rappeler l'oiseau qui suit.

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Dernière surprise du séjour, les grèbes à cou noir (Podiceps nigricollis). Nous les avions observés au début de l'hiver, du côté de la Méditerranée. Force est de constater qu'ils se plaisent également sur les lacs de montagne. Ici, les adultes ont commencé à aborder leur plumage nuptiale si particulier. Flancs fauves, tête et cou noirs, une grande touffe de plume blonde à l'arrière de leurs yeux rouge, les voilà parés pour la saison des amours.

DSCN1246J'ai mentie. En réalité il me reste encore une observation mémorable à vous présenter, la plus belle du séjour pour nous. Il s'agit du tournepierre à collier (Arenaria interpres) et pas n'importe lequel. Au lac Leman, cela fait 18 ans qu'est mentionné un tournepierre hivernant, le seul de toute l'Europe de l'Ouest,  de là à dire que c'est le même depuis si longtemps, il n'est guère facile de le savoir, aucune bague ne figurant sur ses pattes orangées.

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Minuscule, il semble à peine plus gros que la bergeronette des ruisseaux (Motacilla cinerea) qui l'accompagne dans sa recherche de nourriture. Vif, il retourne les galets pour dénicher les larves, les crustacées et les insectes qui figurent à son menu, un comportement dont il tire son nom. Quel plaisir de le regarder s'affarer depuis le ponton, notre oeil dans la longue-vue. Ce n'est que la tombée de la nuit qui nous tire de notre contemplation.

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Le saule marsault (Salix caprea) est le premier à donner en spectacle ses chatons argentés. Ici il s'agit d'un arbre mâle et son pollen jaune, porté par le vent, ira donner naissance au contacté d'un chaton femelle à une graine. Elle aussi se ferra fille de l'air quand elle arrivera à maturité. D'à peine 0,2 mm, elle sera transporté dans une capsule cotonneuse. On parle alors d'espèce dioïque, c'est à dire dont l'individu est soit mâle, soit femelle.

Le périple s'arrête là. Nous en avons pris plein les yeux et le coeur. Nous partons cependant sur une petite fausseté, notre hébergement nous ayant laissé un goût amer. Rien de bien grave, il y a bien des endroits où dormir et/ou poser sa tente quand les beaux jours feront leur première apparition. Nous ne quittons les Savoie que pour un temps. Amoureux de ce pays, nous y retournerons très vite pour en découvrir les merveilles.

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5 avril 2020

Oullins au rythme de l'Hiver.

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Oullins l'hiver, c'est encore un autre visage de la ville. On cherche les oiseaux et on écoute les chants de la rivière Yzeron qui coule à nos pieds C'est aussi l'odeur des pots d'échappement qui chatouillent nos narines mais c'est surtout, le moment de profiter des rues un peu plus vides qu'à l'accoutumée en cette période froide. Les étourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris) poussent de la voix. Posés dans les grands platanes ou sur les gouttières, ils commencent à prospecter les cavités où ils pourront nicher dès l'arrivée du printemps. Ces oiseaux alors si sociaux deviennent solitaires, quoi que, pas tant que cela, les couples s'installant souvent près des uns des autres ce qui ne va pas sans engager parfois quelques violentes disputes de voisinage. La ponte intervient entre fin mars et début avril, où 4 à 6 oeufs bleus sont déposés dans le nid. Il faudra alors attendre 3 semaines pour voir toute la famille s'envoler de la cavité l'ayant accueillie. Les parents continuent à nourrir les jeunes après leur envol.

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Petit tour au bord de l'eau. Nous y croisons un rat surmulot (Rattus norvegicus), comme nous en voyons souvent depuis de notre fenêtre ou dans la cours de notre immeuble. En ville, il vit dans les endroits délaissés par les hommes où il se nourrit de déchets. Mail aimé en raison des maladies qu'il véhicule par son urine ou par ses puces, il n'en reste pas un animal fascinant faisant preuve d'une grande intelligence et de sensibilité.

DSC09817Levons la tête. Au-dessus de nous, entre les immeubles, passe l'un de nos oiseaux favoris. Le faucon crécerelle (Falco tinnunculus) est un petit faucon qui a prit possession des villes. Ici nous suivons souvent un couple qui aime venir chasser ici et qui, parfois, se pose sur la barre HLM en face de chez nous, nous laissant tout le loisir de l'observer. Nous avons découvert l'an dernier à la fin de l'été qu'il nichait dans le clocher d'Oullins.

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Saut par le parc de Chabrière. Belle surprise nous y trouvons pour la première fois des pigeons colombins (Columba oenas), un magnifique pigeon de petit taille, au regard noir et à la silhouette élancée. Cavernicole, il niche dans les cavités des arbres, de ce fait les grands platanes sont un lieu tout trouvé, ceux-ci étant souvent creux en raison des champignons dévorant leur coeur. Ici trois individus nous observent depuis les branches.

DSC09823Véritable anachronisme, une grande berce (Heracleum sphondylium) est déjà en fleur alors que nous ne sommes qu'en février ! Pourtant il n'y a pas de doute à avoir : feuilles découpées, limbe verte et pileuse, odeur de mandarine sur les fruits naissants ... tout y est. On trouve même à côté de celle-ci la tige de l'année précédente toute défraîchie par le gel et par le soleil. C'est une plante à la multitude de noms. En fonction des régions elle est appelée pattes d'ours, herbe du Diable ou cornes de chèvre. Son nom latin d'Heracleum est tiré de celui du héron antique Héraclès, plus connu comme Hercule. Aromatique, les feuilles, les jeunes tiges, les sommités fleuries en bouton, les graines et les parties souterraines peuvent se consommer de diverses manières : en infusion, frites, en gratin, en crème brûlée, en gâteau, en soupe ou encore en salade.

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Les étourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris) sont de retours. Nous sommes alors au début de l'hiver, ils n'ont pas encore l'idée de se consacrer à la reproduction. Tout le joyeux groupe composé d'une quarantaine d'individus est parti dans les branches pour passer la nuit. Il ne faut la croire mais même en ville, le danger est là. Faucon pèlerin, épervier, faucon crécerelle, hibou moyen duc et même buses ... les prédateurs rôdes parmi les arbres.

DSC09826En face de la fenêtre, une famille de 5 corneilles noires (Corvus corone) s'anime. Nous avons pu voir les jeunes prendre leur premier envole, réclamer l'attention de leurs parents, chiper le pain aux canards et jouer dans les feuilles mortes. Toutes présentent des anomalies : une petite taille avec des plumes blanches et abîmées, signe que la faune en milieu urbain ne se porte pas toujours bien, en raison d'une alimentation défaillante.

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Retour à la fin de l'hiver. Dans les fruitiers qui commencent à fleurir, une joyeuse troupe de moineaux domestiques (Passer domesticus) s'exitent. En 30 ans, leur population a diminué de plus de 70%, et cela reste une découverte récente ! Un rappel fort pour ceux qui auraient tendance à laisser de côté nos oiseaux locaux qui sont pourtant fortement menacés pour se centrer exclusivement sur des espèces plus exotiques.

DSCN1362Les tourterelles turques (Streptopelia decaocto) sont des oiseaux graciles originaires du Moyen Orient et présent en France seulement depuis une centaine d'année, d'où son nom de "turque" là où les anglophones ont la délicatesse de la nommer "Eurasian Collared Dove", soit tourterelle eurasienne à collier. Ce beau collier noir n'est présent que chez les adultes, un moyen simple de reconnaître les juvéniles.

DSCN1565L'oie de Guinée (Anser cygnoides) est une oie domestique. Celle-ci ensauvagée longe la Saône, car à vrai dire nous avons quitté Oullins pour remonter tranquillement le long de la rivière. Cette espèce se reconnaît à son tubercule noir massif, absent chez l'espèce sauvage ayant donné naissance à de nombreuses oies domestiques, l'oie cygnoïde (Anser cygnoides). Rare et menacée, on l'a rencontre en Chine, à Tawaïne, en Mongolie, en Russie, au Japon et en Corée. La chasse excessive et la disparition de ses habitats sont les deux facteurs principaux qui conduisent rapidement cette espèce à l'extinction alors qu'elle reste très mal connue. Pour revenir à l'oie de Guinée, c'est une espèce connue comme animal ornemental de part nos contrées mais élevée en Asie comme volaille en raison de sa robustesse, sa croissance rapide et sa capacité de se nourrir d'un peu près tout les types de déchets de cuisine.

DSCN1551Le chevalier guignette (Actitis hypoleucos) se promène parfois devant chez nous. Le voilà sur le bord de la Saône, sur un branche à guetter les petites bêtes dont il se nourrie. D'ordinaire il s'observe sur les rives, se promenant parmis les graviers et les pierres semi-immergés. On le distingue facilement des autres chevaliers grâce à ses pattes jaunes et à la tâche blanche qui par de son ventre et qui remonte au dessus de son aile.

Fin de la ballade, il faut rester chez nous pour au moins un mois, sans doute plus. Nous ne plaignons pas, nous sommes dans un tout petit appartement certes, mais avec deux grandes fenêtres qui s'ouvrent sur le monde et en particulier, sur l'Yzeron, nous avons de quoi nous occuper. Les merles, les corneilles et les mésanges nichent dans les arbres, les hérons passent au-dessus de notre tête et les pigeons commencent leur parade.

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4 avril 2020

Ma revue de presse.

Avril 2020

Nouveauté pour la revue de presse. Me voilà avec l'ami Théophile à rédiger un court article pour la LPO sur les groupes jeunes de l'association. Vous y trouverez nos objectifs, quelques unes de nos actions phares (à l'échelle de nos départements, régions voire du pays), nos engagements et la manière dont nous essayons d'aborder le monde associatif. Confinement oblige, le n°138 de l'Oiseau Mag pour qui nous avons écris voit sa sortie un peu chamboulée mais pas de panique, le magasine est intégralement disponible en ligne ICI ! Rendez-vous page 27.

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Janvier 2018

Quel plaisir ! Pour le hors série de janvier du magasine "Les 4 saisons au jardin bio", j'ai eu la chance avec mon camarade Sébastien de particper et d'apparaître dans l'un des articles. Vous pourrez y trouver mes photos et quelques lignes sur notre participation aux activitées du centre de Terre Vivante où nous réalisons notre stage d'étude pour 12 semaines. Au programme : orchidées, champignons et agriculture. C'est aussi l'occasion d'avoir les meilleurs infos pour jardiner tout au long de l'année en fonction des saisons, du temps et des éléments.

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Octobre 2017

J'ai eu la chance, cet été, de réaliser mon stage d'étude au sein du centre écologique de Terre Vivante, référence historique dans l'écologie pratique et du quotidien. M'y revoilà pour quelques semaines et c'est avec beaucoup de joie, de surprise et de fierté que je peux vous présenter cette page du magazine "Les 4 saisons du jardin bio", tenu par la structure, où figure une de mes photos prises en juillet de cette année sur le centre. Il s'agit de deux lézards verts mâles. Pour moi, c'est l'une des plus belles réccompenses que je pouvais avoir. Merci !

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Mai 2016

Il y a quelques temps un super journaliste du nom de Gérard Houdou qui, en plus de me donenr de supers recettes sur les cèpes, m'a contacté pour me poser quelques questions sur la manière dont je voyais et récoltais les girolles. Il en résulte un bel article dans le Chasseur Français où vous pouvez retrouver les témoignages de deux autres fanas de champignons en plus de ma p'tite tête. Rendez-vous à la page 78.

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Août 2013

Parce que le net reste aussi un moyen de parler un peu de soi, à l'occasion de la publication de trois magasines en ligne, j'ai pu exprimer quelques mots pour le site blogging et de revues en ligne Madmagz.

L'interview.

http://blog.madmagz.com/fr/interview-de-chloe-laffay-une-redactrice-de-magazine-madmagz

La Renarde des Alpes Revue.

http://blog.madmagz.com/fr/creer-un-magazine-sur-la-nature-la-renarde-des-alpes 

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26 mars 2020

Sortie dans les marais 20 : l'Île du Beurre.

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Nous voilà partis à flâner le long des rives du Rhône. Nos pas nous conduisent jusqu'à l'Île du Beurre. Beurre, c'est un des noms locaux que l'on donne au castor. Celui-ci semble s'y plaire car deux familles ont élu domicile en ces lieux avec une population s'élevant pour le moment, si j'ai bien lu, à 11 individus. Ce jour là, nous ne les verrons pas. L'Île du Beurre est depuis 1987 inaccessible à l'Homme, hormis à quelques rares élus, principalement des chargés d'études qui ont pour mission d'observer, de répertorier et de protéger la faune et la flore de ce site remarquable. L'île est séparée de la terre par une lône partant du Rhône et s'y jetant de nouveau. Cette dernière est actuellement menacée par le défrichage accrue des coteaux où les vignobles grignotent peu à peu, malgré les interdictions de défricher les rares vallons boisés qu'ils restent. Résultat, plus aucun arbre n'empêche le phénomène d'errosion et les sédiments viennent peu à peu combler la lône et mettre en danger toute la biodiversité qui s'y développe : plus de hutte de castor, plus de reproduction de poissons, plus de martin pêcheur en chasse ... bref, pour quelques billets on met à mal tout un écosystème.

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Une multitude d'oiseaux peuplent les arbres qui bordent le chemin qui permet d'accéder aux observatoires situés sur la rive et des quels il est possible d'observer l'île. Parmi ceux-ci de nombreuses mésanges dont la mésange charbonnière (Parus major) reconnaissable à sa calotte noire, au ventre jaune barré d'une large cravate sombre, et la mésange bleue (Cyanistes caeruleus) à la tête bleue et à la cravate noire fine.

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Un verdier d'Europe (Chloris chloris) monte la garde depuis une branche. Trapu, on voit bien qu'il s'agit d'un oiseau granivore (qui mange des graines), en raison de son bec épais et court. Son plumage vert olive lui permet de passer inaperçu dans le feuillage naissant. L'abondance de gris à l'exception du poitrail qui est d'un vert peut marquer laisse penser qu'il s'agit d'une femelle adulte, les jeunes ayant le ventre moucheté de blanc et de gris.

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À proximité d'un des observatoires, une mangeoire a été installée. Nombreux sont les animaux à venir y chercher de quoi se nourrir. Parmi ceux-ci, le chardonneret élégant (Carduelis carduelis) qui porte très bien son nom. On ne peut le confondre avec son bec fort et un peu allongé pour aller chercher les graines de chardon dans leurs capitules, sa face rouge, son dos brun, ses ailes noires, jaunes et blanches. Un véritable arlequin.

 

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Les berges du Rhône en cet endroit sont bordées par la forêt alluviale, se composant le plus souvent de grands arbres. Depuis la digue, nous y observons les grands cormorans (Phalacrocorax carbo) regagner les branchages pour former un grand groupe et passer la nuit là.

 

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C'est ce que l'on nome alors un dortoir. Sur celui-ci, nous avons pu compter à la tomber de la nuit 50 à 60 individus se regroupant le plus souvent en silence. Ce mangeur de poissons est souvent mal aimé des pêcheurs, et sans nier les dégâts qu'il provoque parfois dans les piscicultures, de nombreuses études montre qu'il consomme essentiellement des poissons qui n'intêressent pas l'homme, comme quoi la nature est bien faite. Néanmoins, de nombreux tirs administratifs ont été autorisés pour 2019-2020, mettant de nouveau l'espèce en sursit, elle qui a longtemps été en danger en France.

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Les noistiers communs (Corylus avellana) sont en pleine floraison. Les chatons mâles pendant négligemment, laissant leur pollen se faire porter par le vent. Peut être qu'un des grains de celui-ci parviendra à atteindre l'une des nombreuses fleurs rouges et discrètes parsemées sur le bois d'une autre noisetier. Il faudra alors attendre les beaux jours de l'été indien pour aller récolter les noisettes issues de cette union.

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Ce ne sont pas des noisettes que l'on trouve dans les mangeoires, mais des graines de tournesols. Cela ne semble pas du tout déplaire à l'écureuil roux (Sciurus vulgaris) et au ragondin (Myocastor coypus), profitant tout deux des graines tombées au sol par la délicatesse relative des oiseaux. Un couple de poules d'eau (Gallinula chloropus) puis de canards colverts (Anas platyrhynchos) emboîtent alors le pas aux deux joyeux mammifères.

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Les pinsons du nord (Fringilla montifringilla) sont encore là. Ils ne tarderons pas s'envoler en direction du grand nord pour passer la saison des amours, nichers, s'occuper de leurs petits et assister à leur envol avant de revenri chez nous, fuyons ainsi le froid et les neiges des hivers rudes. Nous n'aurons pas la chance de voir ce mâle avec sa calotte entièrement noire, celle-ci ne s'observant hélas qu'en période de reproduction.

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Nous longeons la voie cyclable. Notre passage s'accompagne des cris d'inquiètude des rougegorges familliers (Erithacus rubecula). Ceux-ci sont bien vite remplacés par de jolis chants tenus par les oiseaux désireux de commencer à rappeler aux autres où commencent et se terminent les limites de leur territoire. Gonflant leur poitrail orangé, ils sont attentifs au moindre mouvement de leurs adversaires, allant jusqu'à se battre dans certains cas.

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Nous approchons de l'Île de la Chèvre, cousine à l'Île du Beurre et séparée l'une de l'autre par une étroite lône (bras mort ou secondaire du Rhône). Au-dessus de nous, des allées de choux, de carottes, de cardons et des serres de culture, tournent deux buses variables (Buteo buteo). Agiles, elles utilisent les thermiques, des vents chauds se format sur certaines surfaces, pour s'élever dans les airs sans se fatiguer à utiliser leurs ailes.

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Les plantes ne sont pas en reste. Dans les arbres le lierre grimpant (Hedera helix) s'enroule autour des arbres sans leur porter atteinte. Ils sont une source de nourriture importante pour les oiseaux en cette période. Si on temps les yeux vers le sol, on tombe sans mal sur le datura stramoine (Datura stramonium), plante fabuleuse, venue du nouveau monde, toxique et prisé dans l'imaginaire collectif comme plante à sorcière.

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C'est le grand moment pour les hérons cendrés (Ardea cinerea). Les nids sont désormais agencés à de rares exceptions près, et la couvaison à débutée. Il faudra attendre pas moins de 26 jours pour que les premiers oisillons montrent le bout de leur bec tout affamés qu'ils seront. Leurs parents entammeront alors des allers-retours sans fin pour les nourrir de poissons, de grenouilles, d'insectes et de petits rongeurs.

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Les oiseaux sont paisibles et profitent des rayons du soleil pour quelques ajustements. Les voyageurs du nord de passage chez nous pour l'hiver regagnent d'autres contrées pour se reproduire. Les grands groupes de verdiers se divisent, les couples partant trouver de tranquilles bosquets où installer leur nid, là où les hérons se rassemblent en héronnières bruyantes où souvent plusieurs espèces se mêlent.

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21 mars 2020

La LPO au rythme de l'Hiver.

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Quoi de neuf à la LPO Rhône ? Beaucoup de choses ! L'hiver a été bien remplit, en particulier le mois de janvier.

Les comptages LPO à Miribel Jonage

Tout commence en début d'année avec le comptage des grands cormorans (Phalacrocorax carbo) au dortoir. Nous participons à celui de Miribel Jonage. Pas moins de 500 individus y passent la nuit. Les effectifs sont stables. J'ai toujours pris plaisir à les voir au fil des mois pêcher les poissons chats. Une étude réalisée dans le secteur et sur appuie des rejections des cormorans montre que leur régime alimentaire se compose de 85 à 95% de ses poissons, de quoi changer le regard de ceux qui les accusent un peu trop vite de prédater les ombres et les gardons. Espérons que les tirs administratifs autorisant le prélèvement de 100 individus dans le Rhône ne conduisent pas à l'effondrement de cette population encore fragile.

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Les arbres des forêts alluviales des petites îles et presque-îles sont des lieux de vigiélature parfaits, du moins, du moment où les bateaux ne passent pas à toute vitesse à ras de berges, poussant les oiseaux à s'envoler. Je vous laisse imaginer la complexité du comptage. Nous sommes ce soir là 7-8, équipés de jumelles et de longues vues à tenter de dénombrer les oiseaux se posant sur les branches pour passer la nuit.

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Mi-janvier, changement de mission mais on garde le même cadre. Nous sommes toujours à Miribel Jonage mais cette fois pour participer au Wetland, le comptage international des oiseaux d'eau. Plusieurs équipes se partagent les différentes zones humides du Rhône pour compter sur la même matinée les oiseaux inféodés à ces milieux. Douceur hivernale obligeant, très peu d'oiseaux sont comptabilisés comme les années précédentes.

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Le rouge-gorge familier (Erithacus rubecula) aime les lisières, les friches, les zones boisées ou plus ouvertes des milieux ruraux. Celui-ci a triste mine, sans doute prédaté par un oiseau de proies ou un chat. Tout bossu et voltant, je ne donne pas cher de sa peau. C'est le lot de la plupart des petits passereaux, ne vivant que rarement plus de deux ans en milieu naturel en raison des nombreux dangers auxquels ils doivent faire face.

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Territoriale et solitaire, c'est un des rares oiseaux où les deux sexes partagent le chant comme moyen de communication et de délimitation de territoire. Chez la plupart des autres espèces, seuls les mâles portent la voix pour la saison des amours pour séduire les femelles, combattre les rivaux et définir l'espace de vie, bref, c'est ce que l'on retrouve chez les mammifères avec les marqueurs olfactifs ou les barrières de bois des pavillons ruraux.

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Comme depuis 3 ans, il y a peu d'oiseaux d'eau hivernants, la faute aux hivers particulièrement doux qui ne poussent pas les canards du grand nord de l'Europe à rejoindre nos latitudes. Piège fatal, quand les vagues de froids arrivent brutalement ils sont souvent pris au dépourvu. Les populations se scindent alors en deux, une partie reste et affronte un froid mortel, l'autre part en migration au risque de ne pouvoir se nourrir sur sa route. Un pari qui se solde souvent par la mort d'un des deux groupes. Ici, ce sont deux mâles et une femelle de nettes rousses (Netta rufina) qui ont pris refuge à Miribel et qui sont des habitués du lieu.

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Changement de paysage, nous voilà au grand large, une vaste étendue d'eau semi-artificielle pour aller identifier les laridés qui vont au dortoir, entendons par là les goélands et les mouettes qui se mettent au lit, mais avant, passage obligé par les phragmites pour voir notre premier rémiz penduline (Remiz pendulinus) pour notre plus grand bonheur. Sur la digue, une multitude de grands cormorans (Phalacrocorax carbo) prennent le soleil.

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Deux solitaires nagent à notre rencontre, une oie domestique (Anser anser domesticus) et un cygne turbeculé (Cygnus olor). Habitués au pain, ils voient dans les humains de quoi avoir un repas sans le moindre effort. Bien mal leur en prend, le pain est dangereux pour les oiseaux et peut déformer leurs ailes, abîmer les plumes rendant l'oiseau inapte au vol, créer des inclusions intestinales et même se montrer mortel. Autant leur donner de l'herbe.

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Dans la même phragmiteraie que les rémiz, de mignonnes orites à longue queue (Aegithalos caudatus) donnent de la voix. Ces oiseaux ont longtemps été rangés jusqu'à peu dans la grande famille des mésanges - désormais ils sont rattachés aux orites, nom que j'adore. Les orties communiquent par petits cris pour s'assurer de savoir où se trouve chaque individu, s'il y a du danger à proximité et s'il y a de quoi à manger à tout hasard dans le coin. Minuscules, ces boules de plumes noires, roses et blanches sont photogéniques, en particulier dans elles explorent les bourgeons des branches de saules qui plient sur leur poids et les conduisent à avoir la tête en bas pour se nourrir. Elles peuvent former des groupes de 4 à 20 individus pour arpenter les cimes des arbres, les haies et les fourrés denses à la recherche de graines, de baies et d'insectes.

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Nouvel observation, celle de quatre goélands cendrés (Larus canus). Petits, ils sont un peu plus gros que les mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus) qui les accompagnent. Le plumage en partie brun indique qu'il s'agit de juvéniles, les adultes étant complètement blancs et gris. Se raréfiant, les individus que l'on trouve à proximité du Rhône sont pour la plupart migrateurs et proviennent des pays du nord comme les pays scandinaves.

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Le soleil se couche, nous finissons par un comptage des laridés - c'est à dire des divers goélands et mouettes - qui vont sagement se poser sur la grande digue pour passer la nuit. Nous sommes une vingtaines équipés de jumelles et de longues vues pour compter les 1000 à 1200 oiseaux qui se trouvent là. Un sacré monde mais rien d'important quand on sait que cela représente la totalités des oiseaux présent sur presque le territoire.

 

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Actions LPO chez les exploitants

Ballade sur Irigny, nous en profitons pour aller voir la mare creusée à la fin de l'automne 2019 au milieu des vergers de pommiers et de poiriers, chez deux jeunes exploitants très sympas et dynamiques. Nous étions alors 20 à 25 pour tendre les bâches et adoucir les berges à coups de pelles et de pioches sous un début de pluie battante. D'ailleurs, vous pouvez en retrouver le récit détaillé en cliquant ICI. De retour sur place 4 mois plus tard, elle est toujours là. Le géotextile commence à brunir et se fondera parfaitement dans le paysage d'ici quelques semaines. Le fond devient vaseux, permettant ainsi aux premières plantes de s'installer et de permettre aux animaux d'arriver à leur tour. Déjà les Gerris, petites punaises d'eau carnivores souvent confondues avec des araignées, ont fait leur entrée et chasse les malheureux insectes tombés à l'eau.

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Changement de décor, nous voilà à proximité de Craponne, chez un maraîcher et horticulteur pour réaliser divers nichoirs pour favoriser la biodiversité de son exploitation. Chouette chevêche, huppe fasciée, mésanges bleues et charbonnières, moineaux domestiques ... ce sont là quelques unes des espèces que nous avons tenté de contenter, avec une sacrée équipe de bénévoles, en leur offrant un logis digne de ce nom. 

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Parents comme enfants mettent la main à la pâte. Il faut déjà comprendre les schémas, qui ne sont pas toujours simples à maîtriser, s'assurer que toutes les pièces sont là et que le bon nombre de vis figure sur la bâche. Au final tous les nichoirs seront fabriqués dans la matinée puis posés l'après-midi avec des perchoirs à rapaces pour mener des actions sur les rongeurs pouvant causer des dégâts importants sur les cultures.

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Nouveau passage près d'une mare, celle du Parc Lacroix Laval, la toute première que nous avons réalisé et que je documente ICI. Quelques jours plus tard je débutais à la LPO AuRA Rhône. Creusée dans la parc, à proximité de la forêt, des chemins de promenades et des enclos des chevaux de des daims, cette mare à pour objectif d'acceuillir les amphibiens du parc qui sont nombreux mais trouve pas nécessairement de quoi se reproduire.

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Pour notre plus grande bonheur, dans celle-ci se trouvent déjà des tritons alpestres (Ichthyosaura alpestris), des grenouilles agiles (Rana dalmatina), des limnées (Lymneas sp.) ou encore des larves de libellules. Tout un écosystème devenu fonctionnel et qui abrite de nombreux animaux. Cela ne va pas sans faire plaisir quand on pense à la difficulté que cela a été de la creuser mais aussi auc bons moments de rigolade que cela a été.

 

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À la recherche du hibou grand duc

La nuit commence à tomber. Nous sommes mi-février et pas moins de 70 dans la petite salle des fêtes de Tupin et Semon, sur les hauteurs d'une des rives du Rhône. La mission de la soirée ? Partir à la recherche du hibou grand duc (Bubo bubo), le plus grand hibou du monde avec 1,80 m d'envergure. Repartis en équipes, nous avons chacun notre vallon à surveiller. Il faut alors tendre l'oreille pour entendre le "Hou" grave du mâle et les "Hou hou" plus aiguës de la femelle en faisant abstraction de l'autoroute en contrebas, des aboiements des chiens du voisinage et des cris des autres animaux sauvages présents, sans parler non plus du vent qui déforme les sons qui nous parviennent. Nous prospectons ce soir là les vallons rhodaniens des départements du Rhône, de la Loire, de l'Isère et de l'Ardèche. Autant vous dire que nous sommes motivés, à attendre un peu plus d'une heure immobile dans le froid et la tombée du jour à guetter un signe de présence.

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Notre vallon est entouré de vignes de grand renom. C'est d'ailleurs une des principales menaces pour notre grand duc. L'hectare dépassant parfois le million d'euros, les vals boisés et pourtant protégés ne font pas passe aux appétits de certains. Les pelles mécaniques arrachent sans ménagement les arbres, les rochers sont minés et la faune chassée. Autant dire qu'il faut apporter une vigilance toute particulière dans ces secteurs.

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Nos espérances sont grandes. Le vallon que nous surveillons n'a pas revu de grands ducs depuis 2016, année à la quelle le mâle du couple qui s'y reproduisait, a fini électrocuté sur une ligne à haute-tension. Nous nous attendions pas de ce fait à entendre chanter notre premier duc et pourtant, ce soir là, il a pour la première fois depuis longtemps donné de la voix. ll s'agit d'un mâle que nous n'avons toujours pas réussi à voir.

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Levons les yeux au ciel, un immense vol de choucas des tours  (Coloeus monedulanous survole. Les oiseaux rejoignent leur dortoir qu'ils quitterons au petit matin pour chercher de quoi ce nourrir. Le printemps étant là, on ne trouve désormais que de petits groupes voire, des couples isolés qui nichent dans les cavités des arbres et des bâtiments. Il faudra attendre l'automne pour que voir se former à nouveau ces grands rassemblements.

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Départ pour le second vallon que nous suivons. Monsieur et madame grands ducs sont tous les deux là, donnent de la voix et nous avons même la chance de voir pour la première fois le mâle ! La photo est de piètre qualité mais qu'importe, le majestueux rapace est là. À l'heure actuelle la femelle est en train de couver et nous retournerons voir le charmant couple d'ici quelques semaines pour écouter les cris des poussins sortis de l'oeuf.

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Falaises, vignes, forêts et pelouses sèches, les coteaux et vallons rhodaniens présentent une grande diversité de milieux naturels qui malheureusement sont mis à l'épreuve avec l'intensification de la pratique agricole. C'est regrettable, d'autant quand on voit que de nombreux producteurs et exploitants adoptent des pratiques respectueuses de l'environnement et économiquement viables. Nous avons même pu profiter de l'intervention d'un exploitant locale nous présentant le fonctionnement de sa vigne et de toutes les mesures qu'il met en place pour favoriser la faune et la flore. Une belel initiative que, je l'espère, sera suivie par d'autres.

 

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Prospection hivernale des chauves-souris dans les Monts d'Or

Qu'il fait froid ce matin de février. Un vent terrible et glacé souffle et nous contraint à trouver refuge derrière les arbres des rives de la Saône qui bordent le parking où nous nous trouverons. Nous sommes 35 lèves-tôt réunis pour partir en chasse. Pas de fusils, pas de filets et pas de pièges dans nos sacs masi des lampes torches. Nous partons chercher les chauves-souris hivernantes qui ont trouvé refuges dans les Monts d'Or. Nos investigations ne sont pas menés au hasard mais dansa certains des tunnels des vieilles mines de pierres dorées où peut de personnes s'aventurent, laissant aux animaux tout le repos qu'il leur est permis. La veille, nous avons même bénéficié d'une conférence tenue par un membre passionné et connaisseur des chiroptères, l'autre nom donné aux chauves-souris.

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Nous voilà à l'entrée du tunnel qui mesure tout au plus une vingtaine de mètres. Confectionné avec les débris de pierres dorées, il a été construit comme bien d'autres, pour soutenir les amas de déchets de la carrières. Court, nous mettons tout de même près d'une heure à le parcourir, la recherche étant minutieuse. En effet, chaque cavité doit être inspectée avec attention à lampe torche pour voir d'un peu plus près ce qui s'y cache.

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Cependant on ne serait stationner trop longtemps et éclairer plus d'un bref instant les animaux, la lumière, la chaleur, la vapeur dégagée par la respiration ou encore les ultrasons provoqués par les vestes pouvant mettre à mal les dormeuses. Alors pourquoi les chercher ? Simplement pour établir leur nombre et évaluer l'état de leur population, de nombreuses espèces de chiroptères étant en danger. Dans la galerie d'autres bestioles ont trouvé leur place comme ces araignées se tenant aux aguets, prêtes à partir en chasse à la moindre fibration détectée.

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Vous la voyez, bien cachée au fond de sa cavité ? Une magnifique chauves-souris endormie et de mémoire, que l'on peut nommer oreillard et à rapprocher du type oreillard gris (Plecotus austriacus) car chez les chiroptères, les identifications ne sont pas toujours simples, en particulier pour les novices que nous sommes. Forme du nez, oreilles, forme des arcades, manière dont les ailes sont repliées .... les critères sont nombreux.

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D'autres hivernants se trouve là. La découpure ou noctuelle des cavernes (Scolipterys libatrix) est un jolie papillon, de 4 à 5 centimètres, et qui passe l'hiver dans les caves, les grottes et tout autre souterrain lui permettant de se mettre à l'abri du gel. Hors période hivernale, elle est surtout inféodés aux milieux humides mais se rencontre aussi dans les parcs et jardins. Donnant deux générations en une saison de reproduction, de mars à décembre, c'est la seconde vague de papillons que l'on retrouve dans les tunnels à cette saison.

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Voilà trois courageux affairés dans les galeries. On ne le dirait pas comme ça, mais bien que la température frôle les 5 à 6 degrés C°, il fait bien meilleur qu'à l'exterieur. Les tunnels sont vieux, pour certains ils ont plus de cents ans, pour d'autres à peine 50 ans. On y trouve de nombreux vestiges, comme dans celui-ci où les feuilles de drôles de revues des années 60 sont parsemées sur le sol, sans parler des bidons de produits aujourd'hui interdits, d'anciennes cartouches de chasses et même des carcasses de vielles motocyclettes.

 

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Sortie LPO sur les lacs d'Anse

Petite sortie organisée par les bénévoles de la LPO Rhône et de la LPO Ain pour découvrir les oiseaux d'Anse, et en particulier ceux présents dans les lacs formés par les carrières d'extraction de graviers qui sont bien implantées sur la commune. Sans surprise et comme pour le Wetland, il y a peu d'oiseaux aquatiques à observer. Pas de panique il y a bien d'autres choses à voir, en particulier des plantes, des fleurs, des nids d'écureuils ou encore, des petits passereaux aimant les forêts naissantes et les zones de friches. Nous avons tout de même eu la chance de voir passer dans nos objectifs le pic épeichette (Dendrocopos minor) mâle, un oiseau à la calotte rouge que nous ne voyons pas tous les jours, pour le plus grand bonheur du public. Bref, une sortie comme je les aime qui donne l'occasion de faire tout aussi bien de l'ornithologie que de la botanique.

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Voilà deux belles rosettes que l'on ne serait être tentés de consommer. Pouvez vous les nommer ? À gauche il s'agit de l'onagre (Oenothera sp.), dont l'espèce ne pourra être connue qu'à la floraison. Les feuilles sont réputées pour être comestibles et entrer dans la composition de salades ou de soupes. La racines ont un goût poivré et peuvent être cuisinées comme des pomme de terre. Pour avoir essayé, je trouve cela vraiment pas bon. À droite, il s'agît d'une rosette de cardère sauvage (Dipsacus fullonum) reconnaissable aux aspérités des feuilles basales.

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En voici des cardères sauvages, ils s'agient des sommités fleuries de l'été dernier. À l'automne, les nombreux chardonnerets élégants (Carduelis carduelis) du coin viennent s'y nourrir. Leur bec est particulièrement long pour un granivore, il leur sert à attraper les graines logées dans leurs capitules pour s'en nourrir. Nous avons pu ce jour là en voir quelques uns se battre avec acharnement, signe que la période de reproduction débute.

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Mais qui est passé par là ? Le castor d'Europe (Castor fiber) bien évidement ! Il a grignoté pendant la majeur partie de l'hiver l'écorce et les jeunes branches des saules qu'il récupère sans mal après avoir fait tomber à l'aide de ses dents pouvant ronger le bois pendant des heures. Au printemps venu il laisse de côté cette nourriture pour préférer les feuillages et herbes tendre qui commencent à pousser à profusion.

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C'est la saison pour le rougegorge familier (Erithacus rubecula). On peut l'entendre chanter à tue-tête pour défendre son territoire et attrier une compagne. Attention, mâle comme femelle chantent, ne permettant pas toujours de savoir si on se trouve face à un comportement territorial ou reproducteur, d'autant plus que la plupart des rougegorges migrateurs ne sont pas encore tous partis. Un vrai casse tête pour une si petit oiseau.

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Les aulnes glutineux (Alnus glutinosa) sont en fleurs. À gauche il s'agit de chatons mâles, qui ne sont pas encore matures sur ce plan pour éviter que l'arbre ne s'autoféconde car les chatons femelles, à droite, sont ouverts et en attente du pollen qui sera porté vers eux par le vent. C'est une espèce qui apprécie les milieux humides et qui a besoin d'avoir les pieds dans l'eau pour pouvoir se développer, ce qui le rend sensible à la sècheresse.

 

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Assister au réveil du faucon pélerin.

Levé à 5 heure et demi, aie, je n'en avais plus l'habitude depuis cet été, mais cela en vaut la peine. Nous avons un rendez-vous à ne pas manquer ce matin. Nous rejoignons Pascal, bénévole pour la mission pèlerin à 7 heure, le thermos de thé à la main. Nous sommes une petite quinzaine à assister au réveil du faucon pèlerin (Falco peregrinus). En vol battu, c'est à dire en agitant les ailles, il peut atteindre 100 km/h et en piquer entre 180 et 250 Km/h avec des pointes à 376 Km/h et une vitesse maximale théorique comprise entre 380 et 400 Km/h. Incroyable ! Après avoir vu le plus grand hibou du monde nous nous offrons l'oiseau le plus rapide, de quoi nous rappeler que nous n'avons rien à envier aux autres pays et que, sans être forcément très colorés (quoi que), les oiseaux de France métropolitaine sont tout autant fascinants et méritent que l'on s'attardent sur eux.

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Monsieur et madame s'éveillent et donnent de la voix, juste quelques cris histoire de se dire bonjour avant de partir en chasse. Ils mettront peu de temps à revenir, les serres chargées de leur déjeuner pour le mâle en premier temps, puis la femelle une demie heure plus tard. Sur le pilier, un amas rouge se forme et des plumes nous arrivent au visage, protées pour le vent. Le matin est le meilleur moment pour les observer. La journée ils se montrent relativement absents, affairés à se nourrir et ne revenant que rarement sur la tour.

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Parmi les proies au menu, on trouve surtout des oiseaux, qu'il saisie en vol ou en piqué. Il en tient d'ailleurs une particularité propre à tous les rapaces prédateurs d'autres oiseaux : un très long doigt à chaque patte pour bien les saisir. Ici ce sont surtout les pigeons bisets,et les pigeons ramiers qui figurent au menu, avec aussi des choucas des tours, des corneilles noires, des moineaux, des pinsons et bien d'autres petits passereaux.

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Il n'y a pas de hasard s'il le couple à élu domicile ici, tout comme le couple de faucons crécerelles (Falco tinnunculus) qui vit au sommet de la tour. Madame se cache dans une alcôve (vous la voyez ?), c'est là où depuis plusieurs années, elle pont entre 4 et 5 oeufs crèmes tachetés de rouge brique, à l'abri de la plupart des regards. Elle couvra sa ponte pendant 30 jours, et sera relayée entre 1/3 et 1/4 du temps par son mâle.

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Un dernier coup d'oeil vers le ciel et nous partons en direction d'un champ à la terre fraîchement retournée. C'est là qu'une trentaine d'œdicnèmes criards (Burhinus oedicnemus) a prit la décision de rester pour l'hiver et de ne pas partir en migration. Avec notre longue vue nous parcourons cette étendue nue sans les voir et pourtant ils sont là. As dans le camouflage, ces oiseaux aux grands yeux dorés sont très suivis dans le Rhône par la LPO.

 

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Des nids et des vélos pour aider les hirondelles des fenêtres.

Voilà l'un de mes plus gros projets de l'année dans le cadre de mon travail. L'objectif est de favoriser les populations d'hirondelles des fenêtres (Delichon urbicum). sur la commune de Saint Priest. Pour se faire, le 7 mars nous partons avec les enfants du centre de loisir du fort de la ville, leurs encadrants, l'association "La maison du vélo" ainsi qu'avec Nathalie et Marie-Claire bénévoles LPO Aura Rhône, nous nous embarquons dans un périple à vélo pour une grande chasse au trésor. L'objectif ? Trouver les meilleurs sites dans le quartier de Manissieux pour poser des nids d'hirondelles confectionnés par nos soins pendant les jours suivants pour permettre l'installation d'une nouvelle colonie. L'équipe de France 3 Lyon est là aussi pour nous filmer à travers notre périple. Le reportage passera le soir même, en même temps que la conférence aurpès du grand public (plsu de 50 personnes) pour présenter les hirondelles et martinets présents sur la commune et comment les favoriser. C'est pour moi l'occasion de faire ma première télé. Il n'y a pas photo, passer devant la caméra ce n'est vraiment pas fait pour moi.

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Première étape, confectionner les moules sur lesquels seront appliqués le mélange de béton-bois. D'ordinaire ils sont confectionner en plâtre, mais devant transporter plus de 20 de ces moules, j'ai opté pour des moules en pâte à sel. Ceux ci sont appliqués sur des planches qui les supporterons, protégés d'un filme plastique alimentaire et huilés. Pendant ce temps une autre équipe mélange le béton à prise rapide avec des copeaux de bois.

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C'est alors le moment de passer au tartinage. Équipés de gants, les enfants ont pu dans pendant une après-midi naissance à six nids d'hirondelles en binôme. Le soir, ce sont les habitants de la ville qui ont pris le relais et qui à leur tour ont pu confectionner le mélange avant de l'appliquer sur une dizaines de moules. Il faut désormais attendre une petite semaine pour démouler pour avoir le résultat et si besoin, faire quelques ajustements.

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La séance se termine par une session de jeux autour des oiseaux du Rhône et des migrateurs. Au choix un jeu de l'oie sur le parcours des hirondelles de l'Europe à l'Afrique du sud, des livrets de jeux divers et un jeu géographique de mon invention sur le parcours de six migrateurs et dont je ne suis pas peu fière. Il a pour but de faire aimer la géographie aux enfants de manière ludique tout en découvrant les oiseaux.

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Ce projet qui me tient particulièrement à coeur, je n'en connais pas l'avenir. Une sortie était programmée pour le 7 mai pour voir les hirondelles et les martinets et les nids devaient être posés dans quelques jours, à voir si le confinement s'étendra jusqu'à là. J'écris ces lignes au soir du dimanche 15 mars, dans une ambiance toute particulière. Vendredi, la LPO AuRA suivie par la LPO France a prit pour décision d'annuler toute manifestation avec du public, que l'action soit salariée ou bénévole. Je ne pourrai de ce fait vous parler de notre cycle débuté en février par le groupe jeunes LPO Rhône sur les dinosaures et qui a débuté mi-février par une conférence sur les plumes et les dinosaures et qui devait se poursuivre hier par une visite du musée Confluence qui n'a pu avoir lieu.

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Jeudi il a été annoncé que les écoles seront fermées dès demain, la rumeur annonce un durcissement du confinement, avec un couvre-feu et des déplacements limités dès mardi et la plupart commerces ont clos leur porte samedi à minuit. Drôle de situation, où on s'exaspère du comportement de ceux qui ne comprennent pas l'urgence de la situation et où l'on a peur pour ses proches. Sans pour autant céder à la panique, j'ai le sentiment que ce ne sera que lundi matin, en arrivant au travail et en traversant les rues, que je prendrai  véritablement conscience de la situation. Il y a de fortes chances que je passe le prochain mois en télétravail. Pour le mois à venir, je n'avais pas moins de 38 animations et autres programmées - sans parler de celles de mes collègues, et sans remettre en question les règles de sécurité dictées par les autorités, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour l'aveneir dont je n'arrive pas à me faire une idée de ce qu'il pourra être fait. Cet article sera publié une à deux semaines après son écriture, peut être que les choses seront plus claires mais j'avoue que même sans céder à la peur, pour l'une des toutes premières fois de ma vie je ne suis pas sereine au point d'en perdre mon optimisme. 

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15 mars 2020

Le sud au rythme de l'hiver.

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Nous sommes pour les fêtes dans le sud de la France. Si le temps est aux retrouvailles en famille, il est aussi au grandes découvertes. Logés à Marseille, nous sommes à quelques lieux de sites remarquables et nous sommes rapidement au coeur des zones humides si riches en oiseaux et végétaux qui pour certains, sont sur le point de fleurir. Nous commençons à être familiers des lieux mais nous avons encore beaucoup à apprendre, pour l'heure nous sommes très novices, en particulier pour ce qui touchent aux oiseaux des milieux palustres qui sont si peu communs dans nos montagnes et aux grands migrateurs qui trouvent refuge dans les étangs salés. Nous avons a plusieurs reprises, eu la chance d'observer le coucher du soleil sur la Méditerranée et de voir de grands vols traverser le ciel rougit par les derniers rayons. Seul regret, nous n'avons pas pu explorer les salants du Lion de l'aéroport de Marignane, mais nous y reviendront bientôt.

Fos sur Mer et ses marais salants.

À la limite de l'étang de Berre, les marais salants de Fos sur Mer font office de réservoir de biodiversité. Le site à l'arrêt depuis les années 70 a été réaménagé pour permettre aux promeneurs de cheminer tout autour du lac et des salants sans impacter la tranquillité des oiseaux qui s'y épanouissent.

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Nous avons eu grand plaisir à retrouver un oiseau que nous avons beaucoup entendu chanter cet été dans les hauts herbages des Hautes Alpes et que nous appelons affectueusement "l'oiseau wesh-wesh" en raison de son chant. Il s'agit du tarier pâtre (Saxicola rubicola), chez qui le mâle aborde une tête noire, un collier de plume blanches et un ventre rose-orangé. Si on peut le rencontrer toute l'année en France, il se fait plus discret l'hiver, préfèrent rejoindre le sud de la France et en particulier les milieux côtiers. Pour s'épanouire, trois éléments lui sont absolument nécessaire : des taillis et broussailles pour se cacher et nicher, des points en hauteur pour chasser et des branches élevées pour parader et surtout, surveiller son territoire. Ce dernier trait de caractère s'observe particulièrement à cette période de l'année. Cela nous change de les voir posés dans les buissons épineux, là où en juillet nous les avons vu perchés sur les sommités fleuries des grandes gentianes.

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Voici notre petite star,  le pouillot véloce (Phylloscopus collybita). Infatigable, il saute de tige en tige à la recherche de graines. Très commun et migrateur partiel, on le rencontre essentiellement l'hiver sur le bassin méditerranéen dans les friches, les jardins, les parcs et les campagnes où l'agriculture n'est pas intensive.

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S'il consomme habituellement des insectes, en cette saison il se fait volontiers granivore et use de son bec fin pour déloger les derniers grains de la saison. Peut farouche, il se laisse facilement approcher hormis en période de nidification où il préfère se dissimuler dans les arbres même s'il on peut trouver son nid au sol. Six à sept oeufs y seront pondus puis couvés pendant la femelle pendant deux semaines. Les petits sont élevés par le couple.

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S'il est facile à identifier à cette période, en raison du fait qu'il est le seul représentant des pouillots présents en France l'hiver, cela n'est pas le cas pour les autres saisons. Le reste du temps, il vaut mieux se fier au chants, d'autres espèces très similaires pouvant être confondus avec ce dernier, en particulier le pouillot fitis (Phylloscopus trochilus) aux couleurs vives, aux rémiges plus longues et au sourcil bien plus marqué. 

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Dans le grand étang, les mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus) sont abondantes. En plulmage internuptiale à cette période de l'année, on les reconnaît à point noir à l'arrière de la têt et aux bordures blanches des ailes. On reconnaît les jeunes individus aux plumes marrons qui sont caractéristiques des premières et deuxièmes années. Au milieu de se remu-ménage, trois drôles d'oiseaux au bec orange vif attirent nos regards.

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Trois goélands railleurs (Chroicocephalus genei) pêches à proximité de la digue sans être iniquités par les passants. C'est notre toute première observation de l'espèce et nous en sommes très fières. Ils ne sont pas très nombreux en Europe, on dénombre un peu plus de 2000 couples nicheurs sur tout le continent. En période hivernale, il se rapproche des estuaires et des côtes maritimes où il trouve de quoi se nourrir.

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Ce qui a attiré notre oeil, c'est le comportement des deux espèces. Là où les mouettes rieuses plongent en piqué ou, à l'instar des canards colverts, en levant le croupions et toujours avec les ailes proches voire plaquées au corps pour attraper les poissons et les petits invertébrés, les goélands railleurs se jettent dans l'eau depuis une très faible hauteur les ailes bien écartées. C'est un trait que j'aime particulièrement dans le naturalisme : observer le comportement des animaux pour identifier les espèces en un tour de main.

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Côté paysages, nous sommes moins enthousiasmes. Nous avons bien conscience que pour vivre et pour communiquer, nous sommes dépendant de toutes les infrastructures qui nous entoures, mais voir les marais salants enclavés entre la voie rapide, les raffineries, les usines de ciment et les entreprises de pétrochimies et de sidérurgies qui fument noires sans oublier les lignes à haute-tensions, nous serre quelque peu le coeur.

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Il y a aussi ceux que l'on ne se lasse pas de voir, comme le martin pêcheur d'Europe (Alcedo atthis) dont le plumage bleu et étincelant donne l'impression de voir un vif éclair quand l'oiseau est en vol.  Sur un parking abandonné, où les herbes ont fini par soulever le béton et le goudron, il tire profit des flaques profondes qui se sont formées suite aux pluies hivernales pour pêcher des petits invertébrés faute de poissons.

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Beaucoup d'autres osieaux s'observent, en particulier des échassiers. Que ce soit de jeunes flamants roses (Phoenicopterus roseus) comme ici ou des aigrettes garzettes (Egretta garzetta) comme celle en dessous.

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Ce petit héron blanc au bec et aux pattes noirs mais aux doigts jaunes n'est pas difficile. On le rencontre tout aussi bien en bord de mer que dans les grandes zones humides d'eau douce mais essentiellement dans le sud de la France. Cosmopolite, on la trouve presque partout même si c'est sa cousine l'aigrette neigeuse (Egretta thula) qui domine du côté des Amériques et se fait très absente en Europe du Nord et dans une grande partie de la Russie. Sociable, on peut l'observer pécher des petits poissons et invertébrés en compagnie d'autres oiseaux, de même en période de nidification où il peut cohabiter avec d'autres hérons mais aussi les grands cormorans (Phalacrocorax carbo).

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Rien ne serait troubler la tranquillité du lieu, si ce n'est les bruits de la voie rapide et les nuages noires qui s'échappent des usines. Au milieu de cela, les cris d'appels des roitelets huppés (Regulus regulus) qui par dizaines épluches les pins qui surplombent l'un des canaux. Bien qu'étincelants avec leurs plumes colorées, ils ne seraient rivaliser avec les fauvettes mélanocéphales (Sylvia melanocephala) qui ont fait chavirer nos coeurs.

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Voici une nouvelle espèce à ajouter à notre cahier du naturaliste. Le grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis) est un oiseau magnifique à l'oeil rouge. Ici ils sont pas moins de 74 à se nourri tranquillement au bords de la digue. En période internuptiale comme ici, il présente un plumage noir et blanc, mais en période de reproduction, il aborde des flancs roux, des touffes de plumes jaunes à l'arrière des yeux et une calotte noire bombée sur la tête.

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S'il se nourrie de crustacés, de petits invertébrés en surface comme en moyenne profondeurs et de poissons une grande partie de l'année, il devient strictement piscivore à l'hiver, période où une grande partie de l'aquafaune est en sommeil. La période hivernale est aussi celle qui voit les couples se former. La ponte n'interviendra qu'entre mars et juillet, les mâles couvant comme les femelles, choses rares chez les oiseaux aquatiques.

Forcalquier et ses chamois.

Le temps d'une journée, nous quittons les bords de mer pour nous enfoncer dans les terres. La végétation est aussi sèche que les murs qui ont fait la réputation de la ville de Forcalquier et de ses alentours. Les feuilles sont dans le brûloir, et sans pour autant envoyer des messages, inondent de leur fumée les jardins voisins.

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C'est un temps automnale qui s'offre à nous, et qui nous pousse à partir en aventure. Nous voilà sur les hauteurs d'une vieille abbaye, qui offre une vue incroyable sur les vallons des rivières qui serpentent à nos pieds. C'est là que nous croisons bon nombre d'aigrettes garzettes (Egretta garzettaet de hérons cendrés (Ardea cinerea) que nous percevons avec notre longue vue, parfois à plus de 3 kilomètres de notre promontoire.

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Surprise, émergeant de la forêt toute proche, une troupe de chamois (Rupicapra rupicapra) s'aventure dans une petite clairière avant de partir goûter au vert feuillage de la culture d'oliviers. Nous ne pensions pas faire un telle observation.

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Ce sont huit individus, des femelles accompagnées de leurs jeunes, qui se présentent là. Leur gabarit est similaire à celui du chevreuil, quoi qu'un peu plus petit avec 20 à 40 kilos et 70 à 80 centimètres au garrot. C'est un animal qui se reconnaît aisément avec ses petits cornes recourbées, son marque blanc et noir sur la face et son pelage brun qui ne vont pas sans évoquer son appartenant à la famille des chèvres, les caprinés comme les bouquetins.

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Tout semble au repos, que ce soit les allées calmes du monastère; l'alcôve de l'église, les pinsons des arbres (Fringilla coelebs) sagement installés dans leur dortoir, les bûches de bois fumantes ou la croix veillant sur les pèlerins. nous reviendrons peut être au printemps découvrir la faune et surtout les orchidées dont les rosettes constellent les pelouses sèches et les sous-bois clairs composés de chênes, de garances et de genévriers.

Dernière halte, Arles et la Camargue.

Le séjour prend fin, nous montons dans notre auto direction la Camargue, l'étang de Vaccarès et la ville de Arles, plus grande commune de France avec pas moins de 75983 km². Citée celte puis romaine, son nom signifie littéralement ville des étangs et des marais et il faut avouer qu'elle le porte plutôt bien.

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Ville aux paysages diversifiées, elle comporte des zones montagneuses avec les Alpilles arlésiennes au caractère rocailleux et où des espèces plutôt thermophiles et adaptées à l'aridité, trouvent leur bonheur. On y rencontre notamment un rapace remarquable, le hibou grand duc d'Europe (Bubo bubo). On trouve aussi la plaine de Crau, l'une des très rares steppes que l'on peut rencontrer en Europe de l'Ouest et qui abrite des espèces endémiques ou rares. Enfin, la Camargue couvre une grande partie de la superficie d'Arles. Cette zone humide agricole est précieuse pour les oiseaux d'eau migrateurs qui trouvent là un refuge pour se nourrir et se reproduire.

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Parmi ces oiseaux nicheurs, on peut citer une espèce star, celle du flamant rose (Phoenicopterus roseus). À Pont de Gau, ils passent une grande partie de l'année et s'observent particulièrement bien l'hiver avant que la migration et la nidification leurs fassent prendre leurs appartements d'été. C'est entre autre l'espèce de flamant la plus commune et abondante au monde. On la trouve aussi bien en Europe, en Asie, en Afrique et en Océanie.

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Sociaux, ces animaux aiment se retrouver en grands groupes comportant parfois plusieurs milliers d'individus. À l'arrivée de la période de reproduction, les couples se forment après des parades nuptiales bruyantes. Mâle et femelle construisent alors une coupe de boue surélevé sur un îlot vaseux où sera pondu un seul oeuf. Celui-ci est couvé pendant environs quatre semaines avant de voir émerger un poussin quittera le nid au bout de 10 jours.

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Il rejoint alors un crèche, un groupe de poussins dense surveillé par les adultes. Les parents y retrouvent leur petit régulièrement pour le nourrir avec une excrétion riche en protéines qu'ils glissent de le bec du juvénile. Celui-ci mettra 10 à 11 semaines pour s'émanciper.

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Si dans les années 60 on pouvait trouver des millions de flamants roses par le monde, dont une colonie d'un million d'individus, depuis la population mondiale a été évaluée à un peu plus de 600 000 dans les années 2000 avec 165 000 individus en Méditerranée et 100 000 couples nicheurs dans le monde. S'il n'est classé que LC, c'est à dire préoccupation mineur, on ne peut nier que les effectifs sont en net déclin, la faute à la disparition des zones humides qui abrite ses sites de reproduction avec l'urbanisation, l'augmentation du tourisme dans ces mêmes milieux qui conduit un important dérangement des oiseaux et aux épisodes climatiques déréglés qui sont très néfastes pour l'espèce et en particulier pour leur ressource naturel.

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Une aigrette garzette (Egretta garzetta) chasse paisiblement dans un cour d'eau. Cet échassier rencontré en début de séjour trouve ici des crabes, des petits poissons et des larves pour répondre à son régime alimentaire diversifié. Il tire aussi profit de la héronnière toute proche où il peut nicher sans peine, une héronnière étant un site de nidification rassemblant souvent plusieurs espèces de hérons à la période de reproduction.

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En parlant de héronnière, voici le champion toute catégorie pour en confectionner, le héron cendré (Ardea cinerea). Les couples commencent à regagner leur nid pour préparer la saison de reproduction à venir. Chacun d'eux peut élever 3 à 5 poussins qui mettrons environs deux mois à devenir autonomes et à perdre leur duvet blanc au profit du plumage gris caractéristique de l'espèce. En attendant, il faudra faire d'inlassables aller-retours pour les nourrir. Les proies se composent le plus souvent d'insectes, de poissons et d'amphibiens.

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Les oiseaux ne sont pas seuls, ils sont accompagnés d'un mammifère mal-aimé, le ragondin (Myocastor coypus). Tranquille rongeur pouvant dépasser les kilos, il aime les zones marécageuses où il trouve des végétaux tels des herbes, des racines et de jeunes feuilles à grignoter. 

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Originaire des Amériques, il s'est très bien acclimaté à nos contrées où il suit un cycle de vie similaire à ce que l'on peut observer dans le nouveau monde. Ayant pour prédateur les alligators, il rencontre peu d'animaux pouvant lui porter atteinte hormis les chiens domestiques. Classé comme espèce exogène envahissante (EEE) pouvant porter atteinte à l'environnement, à l'écolnomie et à la santé humaine, il est couramment piégé et chassé. Confidentielle dans certains départements, beaucoup plus commune d'en d'autre, sa consommation n'est pas anecdotique et les produits à base de ragondin prennent le plus souvent le nom de civet, ragoût ou pâté de myocastor, en particulier du côté de la Charente Maritime.

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Cependant les effets néfastes de l'animal portent à question. Son impact sur les berges ne serait pas si étendus et impactants qu'ils sembleraient l'être, tout comme la concurrence qu'il exercerait en vers d'autres espèces locales ou les dégâts sur les cultures, en particulier de maïs. Néanmoins, il faudra encore attendre de nouvelles études spécifiques aux dynamiques de sa population pour établir qu'elle sera la meilleure gestion à adapter.

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La Camargue, c'est aussi le nom que l'on donne à une très vieille race bovine originaire d'ici et bien connue de par ses taureaux à la robe noire et aux cornes en forme de lyre. Élevés de manière semi-sauvage (on parle d'élevage extensif), ils font partis du paysage local et représentent la majorité des animaux de ferme avec les vaches et les chevaux camarguais dans les manades, de vastes fermes situées sur des terres marécageuses

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Changement de décor, nous sommes toujours à Arles mais cette fois-ci pour admirer la pleine alluviale, les oiseaux rupestres et l'incroyable architecture de l'Abbaye de Montmajour. Fondée en 948 et ayant connues de nombreux bouleversement, mille ans plus tard elle est toujours là. C'est entre la moitié du 14e siécle et du 15e siècle que s'annonce son déclin, précipité par les troupes de mercenaires qui parcourent alors la Provence.

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Parmi les habitants du lieu, on peut compter les choucas des tours (Coloeus monedula). Ces jolis corvidés se reconnaissent à leur plumage noir, à leur nuque grise et à leur chant mélodieux. Cavernicoles, ils apprécient les bâtiments, ruines, falaises et pics rocheux présentant des cavités dans lesquelles ils peuvent sans mâle réaliser leur nid. Fidèles, mâles comme femelles participe à la confection du nid et à l'élevage des petits.

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Socialbles, ils vivent en colonnie et se mêlent sans peines aux autres espèces de corvidés, notamment le corbeau freux (Corvus frugilegus) en journée pour se nourrir et la nuit avec les corneilles noires (Corvus corone) dans les dortoires collectifs en dehors de la période de reproduction. Ils sont souvent confondus avec le chocard à bec jaune (Pyrrhocorax graculus) au nom similaire mais affectionnant les zones plus montagneuses.

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Le soleil commence à se coucher, nous filons vers l'étang de Vaccrès. Au milieu de l'étendue d'eau, sur des mas de pêches, les grands cormorans (Phalacrocorax carbo) attendent la nuit. Ces oiseaux graciles partirons d'ici quelques temps du côté de la Camargue mais aussi de l'Asie et de la Dombe. Nichant sur les rebords rocheux, on observe régulièrement des nidifications dans les arbres comme aux abords de la Crau.

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Tout est calme. Derrière les grands cormorans perchés sur les mâts de pêche, une troupe de 12 harles huppés (Mergus serrator) passe tranquillement, troublée de temps à autre par le vol des aigrettes garzettes (Egretta garzetta) qui passent tout près des têtes emplumées. Le ciel se fond à la tombée du jour dans l'étendu d'eau, ne laissant pas voir où les éléments s'arrêtent. Nous restons de longues minutes, immobiles, à scruter l'horizon.

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Le jour tombe, dans les cieux pas moins de 3000 à 4000 grues cendrées (Grus grus) s'envolent vers leur dortoir. Le spectacle est magique, encore plus somptueux que ce que nous avions pu voir en 2018. Déjà les ces oiseaux majestueux à la calotte rouge remontent vers le nord pour nicher, en particulier du côté du nord de l'Eurasie. C'est là que se termine notre périple, dans les rayons du soleil se couchant sur un bout de Camargue.

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7 mars 2020

Brève histoire de Miribel-Jonage l'Hiver.

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Petite escapade à Miribel Jonage, dans les grands lacs au nord de Lyon. Ceux-ci sont issus de l'esclavation de graviers dans l'ancien lit du Rhône. Si la plupart des sites ne sont plus exploités, la carrière est encore ne fonction. Les trous formés sont alors mis en eaux, servant de refuge pour les oiseaux, de lieu de loisir pour les citadins (natation, vélo, pêche etc.) et de lieu d'expension pendant les grandes crues, limitant les risques d'inondation. En cette période de l'année, les niveaux d'eau sont encore faibles, ce qui permet aux canards de surface et plongeurs d'accéder sans mal à leur nourriture. Cela explique la présence de nombreux hivernants qui, arrivant tout droit du grand nord, viennent passer l'hiver chez nous. Nous nous pointons sur place un peu tôt dans la saison, et malgré les nombreux oiseaux, les grandes stars des eaux calmes n'ont pas encore fait leur arrivée.

Décembre

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Belle surprise, dans des billes de bois tendre tombées par le castor, des pholiotes destructrices (Hemipholiota populnea). C'est une espèce infoédée aux peuliers, qu'ils soient bléssés ou morts et tombés au sol.

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Robustes, les champignons sont massifs (parfois plus de 25 centimètres), avec un chapeau orangé voire ocre, parsemé d'écailles tout comme son pied. S'ils sont attirants, il faut garder à l'esprit qu'ils sont non comestibles. Pour en rester au stipe, est fort, de couleur claire et en forme de massue. Sa chair est amère, blanche et élastique, en somme rien de quoi se mettre sous la dent. Plutôt rares, on rencontre cette espèce surtout dans les régions méditerranéennes. C'est la seconde fois que nous avons la chance de croiser cette pholiote dans le département du Rhône. Elle est souvent crainte pour les dégâts qu'elle peut faire sur la production de bois de cagette et pour la confection d'alumettes.

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Comme toujours, les foulques macroules (Fulica atra) se donnent en spectacle. Des centaines d'individus se réunissent en groupes denses et turbulents à la recherche de nourriture et de compagnie. C'est bien souvent dans ces rassemblements que des espèces de canards hivernants plus rares se cachent. 

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Posé sur une bûche flotante, un héron cendré (Ardea cinerea) attend. Il fait dos à l'île sur la quelle se trouve la héronnière. Au printemps, les couples rejoignent leur nid pour l'agrémenter de de branches fraîche. C'est là que pond la femelle, avec une dizaine e ses voisines car il n'est pas rare de voir des nids côtes à côtes. Il est même courant de croiser plusieurs espèces de hérons dans une seule et même héronnière.

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L'armilaire couleur de miel (Armillaria mellea) à longtemps été considère comme bon comestible. Aujourd'hui les mycologues et les mycophages sont plus prudent. Indigeste, on recommande de manger seulement les jeunes exemplaires, exemptent de la moisissure blanche commune à l'espèce est toxique. Outre son statut de comestible plus ou moins contesté, il est connu pour être un redoutable ravageur d'arbres, jouant là un rôle important dans la régénération des boisements mais causant bien du soucis aux arboriculteurs et aux propriétaires de vergers.

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Le grèbe huppé (Podiceps cristatus) est le plus grand et le commun des grèbes que l'on peut rencontrer en France. En période nuptiale, il se dote d'une colerette de plumes rousses surmontée d'une double huppe noire, lui donnant un port royal renforcé par son long cou. Le juvénile se reconnaît à son plumage zébré. Bon plongeur, il peut atteindre des profondeurs de 20 mètres pour se nourrir de larves, de crustacés et de petits poissons.

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La sortie s'arrête là. La pluie, le froid, les tirs de chasse un peu trop proches à la tombée de nuit et les chiens qui lèvent les oiseaux dans les zones protégées finissent par nous faire demi-tour. Nos profiterons du site pour les grands comptages des cormorans, des laridés et de la journée du Wetland's pour profité au mieux de ce site bien apprécié des lyonnais mais à la faune et à la flore méconnue hormis des naturalistes passionnés.

Janvier

Nous avons la chance de faire quelques belles observations, mais l'hiver étant particulièrement doux, peu d'oiseaux nordiques sont venus nous rendre visite. Pas de panique, nous nous rabattons sur la flore et la fonge. Nous sommes aussi plus serein dans nos ballades, les week-ends étant plus calmes et beaucoup moins voire plus soumis aux tirs qui en novembre et en décembre, nous ont par moment plus qu'effrayés dans nos balades.

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Le polypore marginé (Fomitopsis pinicola), a prit possession des arbres en fin de vie. Certains sont même si vieux qu'ils en ont perdu leurs couleurs. De nombreux insectes en prennent alors possession, y passent l'hiver sous forme de larves à se repaître en attendant de devenir imago et de pouvoir, dès le printemps, convoler en noce pour perpétuer l'espèce sur un autre champignon gâté par le temps et délavé par le poids de son âge.

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Bien heureux que nous sommes, le garrot à oeil d'or (Bucephala clangula) est au rendez-vous. Ce petit canard plongeur du nord de l'Europevient nous rendre visite chaque année à Miribel-Jonage avant de retourner nicher dans les cavités des pics noirs des forêts des pays nordiques, toujours à proximité de rivières ou de lacs forestiers où il peut se nourrir de petits poissons, d'insectes, de larves et de crustacés.

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Qu'il faut être patient pour saisir un bref instant le martin pêcheur d'Europe (Alcedo atthis) en vol. Ici nous avons à faire à une femelle, la partie inférieur de son bec étant orangée. Posée sur son perchoir avec son plumage gonflé plus que jamais, elle semble attendre la bonne occasion pour saisir les petits poissons imprudents qui viennent trop près de la surface collecter les rares insectes qui ont pu tomber imprudemment dans l'eau.

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Sur la fin de notre périple, un pinson des arbres (Fringilla coelebs) mâle nous observe du haut de sa branche. Le plus souvent les mâles et les femelles de cette espèces vivent séparer les uns des autres, rejoignant de grands groupes composés uniquement d'indivus du même sexe. C'est de là qu'il tire son nom scientifique de coelebs signifiant "célibataire". Quand vient la saison des amours arrive, les couples se forment et quittent leur troupe.

C'est sur un vol de hérons cendrés (Ardea cinerea) en direction de la héronnière qui commence à être peuplé que ce termine notre tranquille tour des lacs de Miribel. Les lonicera apportent un peu de gaieté par le vert de leur feuillage mais il faudra attendre encore quelques semaines pour les voir fleurir et offrir leur parfum si particulier et qui embaume les bosquets dans lesquels les mésanges et les fauvettes viennent nicher.

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28 février 2020

Sortie dans les marais 19 : grands lacs des Alpes.

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Les vacances d'hiver sont là. Comme certains oiseaux migrateurs, il est temps pour nous de quitter le Rhône mais seulement pour quelques jours. Nous ne nous envolons cependant pas pour une destination connue pour son soleil et sa chaleur mais pour ses montagnes. À la confluence de l'Ain, de la Savoie et de la Haute-Savoie, nous voilà dans le village des oiseaux à Motz. L'endroit est rêver pour observer les oiseaux et relier les grands lacs alpins qui nous entourent, à savoir le lac d'Annecy mais surtout, le lac du Bourget. Nous avons une petite location nommée les pinsons (ça ne s'inventent pas), qui nous offre une vue imprenable sur les herbiers de la retenue CNR. Chaque matin, nous ce sont les cris des canards et des oiseaux trouvant refuge dans les phragmites qui donnèrent le rythme du lever, un vrai bonheur. Néanmoins, les pluies fortes et abondantes ne nous permirent pas d'observer tout ce que nous souhaitions voir, et il nous faudra bientôt retourner dans ce petit coin de paradis pour en saisir toute la beauté et toute la diversité d'espèce qui s'y épanouissent.

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Quelques mésanges charbonnières (Parus major) nous font bon acceuil. Ces mignonnes profitent alégrement des mangeoires et des boules de graisses qui attirent également quelques pinsons des arbres (Fringilla coelebs) à la gorge rose, des mésanges bleues (Cyanistes caeruleus) et même des chardonnerets élégants (Carduelis carduelis) rouges et jaunes qui trouvent refuge dans les peupliers entourant la location.

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Nous avons même pu découvrir un dortoir de chardonnerets à la tombée du jour dans deux aulnes glutineux (Alnus glutinosa). Un quarantaine d'individus semblent tous réunis pour passer la nuit.  Si les branches et le maigre feuillage ne semblent pas leur apporter la meilleure des protections face aux prédateurs nocturnes, les fruits des aulnes paraissent convenir à leurs appétits de petits passereaux colorés.

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Départ pour le lac du Bourget. C'est l'un des plus grands lacs des Alpes françaises, réputé pour ses paysages et ses bases nautiques mais aussi pour ses oiseaux. L'hiver, il n'est pas rare d'y trouver, entre autre 1000 à 1200 nettes rousses (Netta ruffina) voire si ce n'est plus. Ce joli canard dont les mâles abordent fièrement une tête colorée de brun et d'orangé, repartira au printemps pour aller nicher dans les pays nordiques.

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Nous passons en coup de vent à Château Thomas, il n'y presque personne mais le vent et la pluie ont là aussi raison de nous et des oiseaux. Un écureuil roux (Sciurus vulgaris) se tient non loin de l'observateur. Gonflant les poils pour faire face au froid, il se tient sur les troncs de peupliers abattus au court de l'année. Cette action vise à sécuriser le chemin mais aussi à mettre en valeur le vieux château. Hors le boisement est classé avec un APB, encadrant très rigoureusement les coupes d'arbres, ce qui entraine localement de vives contestations.

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Néanmoins, nous prenons plaisirs à observer 2-3 canards qui non sans être rares, sont peu communs. C'est notamment le cas pour se regroupement de canards chipeaux (Mareca strepera) et de sarcelles d'hiver (Anas crecca) qui barbotent dans les herbiers, non loin d'un couple de canards souchets (Anas clypeata) reconnaissables à longs becs leur permettant de filtrer les micro-organismes présents dans les eaux vaseuses.

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Nous avons même le plaisir de voir surgir au coin de notre oeil un vif éclaire bleu fendant la surface de l'eau calme. Il s'agit du martin pêcher d'Europe (Alcedo atthis). Posé à l'affût sur les branches et les piquets sous la pluie battante, il est à la recherche des petits poissons et des petits invertébrés qui composent son menu. Le bec noir de celui-ci présente du orange sous sa partie inférieur, indiquant qu'il s'agit d'une femelle.

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Sur la rive occidentale du lac du Bourget, on peut voir la belle et grande abbaye d'Hautecombe, qui ne va pas sans rappeler la saga du Seigneur des Anneaux. Nécropole des Dus de Savoie et d'une partie de la royauté italienne jusqu'à la révolution, elle est aujourd'hui tenu par la communauté du Chemin Neuf. C'est un lieu touristique fortement apprécié.

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À ses pieds de nombreux oiseaux d'eau trouvent refuges. C'est le cas pour ces fuligules morillons (Aythya fuligula) dont l'espèce a pour caractéristique d'avoir une huppe noir à l'arrière du crâne, ainsi qu'un bec gris clair au bout noir et un oeil jaune doré. Si les mâles sont reconnaissables à leur plumage noir et blanc, les femelles sont plus discrètes et abordent des teintes grises et noires. Ils retourneront dès mars dans le nord de l'Europe pour nicher. Ces canards de surface ne sont pas les seuls à passer l'hiver ici à chercher de la nourriture (vers, herbes, crustacés ...).

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Ils sont en compagnie de fuligules nyrocas (Aythya nyroca), notre toute observation pour cette espèce. Rares en France, surtout comme hivernants, ce sont de petits canards plongeurs marron-roux voire presque rouge sombre, aux miroirs blancs (plumes colorées des ailes) et au dos noir. L'oeil est bleu pour les mâles, sombre pour les femelles ce qui permet de différencier la femelle nyroca de la femelle morillon qui peuvent parfois se ressembler.

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Au milieu de cette mêlée, une rareté encore plus remarquable, un hybride mâle de fuligule morillon et de fuligule nyroca, F. fuligula x nyroca. Son oeil est jaune, sa huppe petite voire presque absente. Son dos est noir, tout comem sa tête, ses flancs gris et sa poitrine brun-roux. Le doute n'est alors plus permi pour notre plus grand bonheur de faire par nous même cette jolie observation et encore mieux, de l'identifier seuls.

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Changement de paysage, nous voilà dans la réserve du lac d'Annecy, tout au sud de celui-ci. La neige est tombée sur les hauteurs, annonçant que nous sommes bienen hiver. Pour notre part, c'est pluie, toujours puie, encore pluie. Pas de quoi nous décourager. Malheureusement là aussi ornothologiquement et botaniquement parlant, ce n'est pas la fête non plus, les rares promeneurs ne se distinguant pas par leur discrétion.

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Qu'importe, dans les arbres c'est la fête pour les tarins des aulnes (Spinus spinus). Hivernant en France, ils se délectent des aulnes glutineux (Alnus glutinosa) et plus précisément des strobiles, les fruits de ces arbres palustres dont les graines sont dispersées par le vent. Pour en revenir aux tarins, ils sont connus également pour leurs petits cris flués et pour leur vol nuptial très papillonnant voire artistique observables au printemps.

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Les champignons hivernaux sont nombreux mais souvent similaires. Des dizaines d'oreilles de Judas (Auricularia auricula-judae) poussent sur les troncs moussus et à moitié dépéris. À l'entrée des marais, il y a de quoi faire là une belle omelettes si n'est plutôt des soupes ou des ragoûts, ces champignons étant cartilagineux et gélifiant légèrement les liquides dans lesquels ils sont cuits ou infusés. On les trouve dans les spécialités asiatiques.

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Pas de bruit dans la phragmiteraie. Quelques mésanges et moineaux rompent le silence de temps à autre en agitant la hampe des roseaux (Phragmites australis). La neige se rapproche et l'on sent que ce n'est plus le moment pour les passereaux de partir à la recherche de nourriture mais de se mettre à l'abri. 

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Nous partons côté ville, pour flaner sur les berges aménager. C'est qu'il est possible d'approcher les harles bièvres (Mergus merganser), des canards rares dans le Rhône et communs ici au point de venir réclamer du pain au passant, gourmandise mortelle pour les oiseaux ! Il s'agit ici d'une femelle, reconnaissable à sa jolie tête rousse, son poitrail blanc, ses ailes et sa queue grise. C'est l'un des seuls membres de cette famille à se nourrir de poissons, chose qui s'observe à son bec fin, long, crochu et muni de pseudo-dents.

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Le mâle pour sa part aborde une tête vert foncée, des flancs blancs, un dos noir et une queue grise. De belle envergure, les plus gros individus peuvent atteindre un poids de 1,9 kilos et d'une envergure de 97 centimètres. Il est présent dans tout l'hémisphère nord. France, si on peut le voir plus ou moins communément l'hiver, il est relativement absent car essentiellement nicheur dans le nord, où il s'intalle dans le creux de vieux arbres.

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Dans les canaux, un grèbe huppé (Podiceps cristatus) pêche les petits poissons parmi les racines des platanes qui se jettent dans l'eau. Plus grand des grèbes, celui-ci n'est pas encore en plumage nuptiale, n'abordant pas de collerette rousse et noire quoi que celles-ci commencent à se laisser deviner. Ce n'est pas non plus un jeune, son plumage ne présenta pas de reliquat de zébrures noires et blanches typiques des poussins.

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Bon plongeur, il se nourrie également de larves et de petits mollusques. Présent partout en Asie, en Europe et largement répendu en Afrique, il niche entre avril et juillet après s'être livré a des parades nuptiales complexes. Vient alors la construction du nid, souvent constitué d'algues posées sur le fond vaseux ou arrimé aux végétaux. Les oeufs pondus sont couvés pendant 28 jours avant de voir émerger les jeunes qui quittent d'instinct le nid.

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Les mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus) ont pris possession du port de plaisance. Elles aussi n'ont pas pris leur livrée nuptiale et n'abordent pas leur tête si caractéristique quand vient la saison des amours. Il leur faut 3 ans pour pouvoir l'aborder et être apte à devenir parents. Les jeunes présentent également du brun sur les ailes et sur une partie du dos. Peu farouche, elle se nourrie aussi bien de déchets, de poissons ou de vers.

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Grand classique, les cygnes tuberculés (Cygnus olor) sont fidèles au poste. Récemment, pas moins de 70 d'entres eux sont morts suite à la consommation de pain détrempé où une bactérie mortelle a pu se développer. On ne le dira jamais assez, le pain est mortel pour les oiseaux. Néanmoins on ne saurait rompre tout contact à la nature. De l'herbe, des épluchures, des graines ... rien de plus simple pour les approcher.

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Clou du spectacle, un garrot à oeil d'or (Bucephala clangula) se pointe à notre départ. La pluie bat plus fort que jamais et je suis mortifiée par le froid au point d'attendre dans la voiture le chauffage à fond. Des centaines et centaines d'oiseaux se sont réunis pour trouver refuge près des phragmites. Fuligules morillons, fuligules milouin, foulques et autres canards colverts attendent la fin du déluge. Nous sommes déçu de ne pas avoir une seule journée de beau pour profiter de la richesse du site. Pas de panique, nous retournerons bientôt sur site nous refaire une santé au pied des alpes en compagnie des oiseaux d'eau et des sommets enneigés.

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15 février 2020

Le castor dans le Rhône.

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Cela fait près d'un an que j'attends de pouvoir vous partager ces photos. À la mi-février 2019, mon bien-aimé a pu faire cette incroyable observation. Un castor européen (Castor fiber) en vadrouille, en pleine journée, à proximité de l'Île de la Table Ronde. L'occasion est trop belle pour ne pas vous parler de cette animal emblématique de la région. D'ordinaire nocturne, il se montre de plus en plus le jour. Rien d'étonnant à cela. Diurne à l'origine, c'est par les préssions de chasse qu'il a opté pour un mode de vie nocturne, pression l'ayant mené à bord de l'extinction en France. Désormais protégé et sans prédateurs pour le moment, il reprend peu à peu son rythme de vie, poussant les spécialistes de l'espèce à réévaluer leurs connaissances. Dans la région lyonnaisse, le castor est bien connu, une île portant même son nom, celle de Beurre, nom donné à l'animal dans le parlé lyonnais. C'est aussi là que furent réalisées les premières photos de castor européen sous l'eau.

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C'est par des campagnes de réintroduction que le castor a pu investir le Rhône. À l'heure actuelle, il s'y porte très bien est connaît une bonne dynamique de population. La reproduction est bonne même si plus incertaine ces dernières années, et les jeunes investissent sans mal de nouveaux territoires, remontant les affluents du Rhône ou étant introduit dans d'autres territoires européens où l'espèce est absente ou en déclin.

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Au moindre signe de danger, il plonge sous l'eau en tapant de la queue pour signifier la menace présente. Rien de cela ici, juste une plongée pour passer sur le pont d'où il est observer. C'est un bel individu, sûrement un adulte. À cet âge certains spécimens peuvent atteindre 35 kilos bien que le poids moyen soit autour de 21 kilos. Pour la taille, notre ami castor peut mesurer jusqu'à 1,35 mètres pour 30 centimètres de queue. Mammifère semi-aquatique, au Moyen-Âge il était rangé dans la famille des poissons, ce qui permettait d'en consommer la chair pendant le carême, période où les viandes sont d'ordinaire proscrites pendant 40 jours.

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Parfois confondu avec le ragondin (Myocastor coypus), que l'on surnomme Myocastor, on peut aisément les différencier sur quelques critères simples. Là où le ragondin laisse apparaître un dos bombé, une queue fine et longue ainsi que de très longues moustaches blanches à la surface de l'eau, le castor présente uniquement sa tête hors de l'eau et sa queue plus courte et longue. Son museau ne présente pas de moustache marquée.

Il y a encore milles choses à découvrir sur le castor dans le Rhône. L'association FNE 69 organise de nombreuses sorties sur cette thématique pour le public et l'Iloz à Miribel-Jonage réalise régulièrement des affûts l'été pour l'observer. Pour la période hiverbale, il reste la lecture avec le très bel ouvrage "Le castor en région Lyonnaise" de Bruno Fouillat, de Fabien Bruggmann, de Raphaël Barlot et de Vincent Dams.

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1 février 2020

Quelques nouvelles de ma vie à la LPO.

DSC06795Quoi de neuf depuis les dernières brève sur mon métier d'animatrice nature à la LPO ? Beaucoup de choses pour tout vous dire. Voilà plus d'un an que je suis en poste et je m'y plaît toujours autant. J'ai pu découvrir de nouvelles facettes du métier, me former auprès des collègues de toute la France mais aussi de partenaires variés. Ce ne fût pas toujours facile, ce n'est pas toujours encore, mais le challenge est là, et cela est plus que motivant, d'autant plus qu'il est question de transmettre des valeurs auxquelles je tiens férocement. J'ai désormais je temps de lire des écris plus profond sur la pédagogie, le développement de l'enfant et les attentes d'un public. Le choix des lectures n'est pas toujours simple, mais petit à petit j'arrive à me faire une idée sur ce que je crois être la voie que j'aimerai suivre ou du moins, expérimenter.

Se former et apprendre : journée au SMIRIL.

Nous aussi nous avons pu faire notre rentrée dès septembre. Les animateurs des associations partenaires du SMIRIL, le Syndicat Mixte du Rhône, des Îles et des Lônes, ont pu le temps d'une journée découvrir ou redécouvrir le site où chaque année, des centaines d'animations nature autour du fleuve se déroule. Quelques nouveautés vont nous permettre de profiter au maximum du lieu.

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Un point sur les crues n'est pas de trop, le Rhône n'étant pas toujours aussi tranquile qu'il peut le laisser croire. Des bonhommes de crue sont là pour nous le rappeler, tout comme le sable qui reconvre certains sentiers qui pendant l'hiver voire le printemps, peuvent se retrouver submergés.

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Une grande mare a été construite, j'ai même pu la tester à la fin du printemps avec plusieurs classes. Toute récente qu'elle est, elle déborde déjà de vie. Grenouilles, crapauds, salamandres et canards colverts mais aussi nymphes de libellules et larves de diptyques ont pris place. J'ai hâte de voir les espèces nouvelles qui pourraient d'ici peu y prendre place. Cependant, l'observation et la pèche de petites bêtes ne se fait pas simplement. En effet les crapauds communs (Bufo bufo) aiment y pondre dans la maigre végétation s'y développant. Il faut prendre alors garde en manipulant les épuisantes pour ne pas détruire les fragiles chapelets d'oeufs accrochés aux algues ou dissimulés dans la vase.

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S'il est possible de rencontrer des espèces autochtones comme le milan noir (Milvus migrans) qui est nicheur sur l'Île de la Table ronde, on peut tomber aussi sur des EEE, c'est à dire des espèces exogènes envahissantes. Parmi celles-ci, on trouve les renouées asiatiques, les Fallopia sp. dont la renouée de Sakhaline (Fallopia sachalinensis). Originaire d'Asie, elle s'est naturalisée en Europe où l'absence de prédateurs lui a permit de se développer vite voire très vite, et au dépend des plantes et insectes indigènes. Cette problématique est étudiée et traitée entre autre, par les agents du SMIRIL dans le cadre de la gestion des espaces naturels du Rhône.

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Outre les oiseaux et les batraciens, on trouve énormément des plantes. Outre les étrangères, venues d'Asie ou des Amériques comme la renouée de Sakhaline (Fallopia sachalinensis) citée plus haut et le robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia), on observe également des espèces locales, appréciées en tisanes, en confitures ou dans la bière comme c'est le cas pour les mures (Rubus sp.) et le houblon grimpant (Humulus lupulus).

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Pour finir cette journée conviviale, un bon repas entre animateurs permet de resserer les liens. Plats maisons, produits locaux, et surtout fromages et bons vins ... je retrouve pour un temps le petit côté Dauphinois qui, avec les montagnes aux sommets enneigés, me manque parfois dans ma vie plus que citadine.

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Les éco-citoyens d'aujourd'hui.

Mon travail est très varié. Hormis la partie bureau où je me consacre à remplir des dossiers, à construire des emplois du temps, à répondre aux mails ou encore, et à facturer, je suis la plus par du temps sur le terrain. J'ai pu par exemple animé le temps d'un arpès-midi un atelier mangeoires et nichoirs avec le jardin partagé des Coccinelels dans Lyon 3e.

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Autant vous le dire tout de suite, j'étais entourée d'une sacrée équipe habituée à l'exercice. Nous avons pu à l'aide de saindoux et de margarine sans huile de palme réaliser des boules de graisses pour les oiseaux. Pour cela rien de plus simple, il suffit de couvrir de graisse une pomme de pin bien ouverte et de la rouler dans un mélange de graines pour oiseaux, idéalement de graines de tournesols ou d'un mélange tournesol et lin. Cette activité se réalise aussi bien avec les petits que les grands, dans les écoles, les EHPAD, avec les conseils de quartier ... pour peu qu'il ait des mains de libres, l'envie de bricoler et de partager. Un moyen simple d'aider les oiseaux et de sensibiliser à leurs besoins de manière ludique.

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Autre action, celle de nettoyer et réparer les vieux nichoirs pur accueillir les oiseaux dès février mais aussi, d'en construire de nouveaux. Les nichoirs sont apportés en kit. Ceux-ci sont réalisés par les bénévoles de la LPO du Rhône aux cours de sessions automnales et hivernales. Sans eux, pas d'animations. Nichoirs à mésanges charbonnières, à mésanges bleues, à rougequeue noir et gîtes à chauves-souris figurent parmi la construction des 12 aménagements destinés à la faune du jardin partagé. Une belle initiative pour la biodiversité.

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Changeons de ville et partons pour Bron, où avec le conseil de quartier nous réalisons un inventaire des oiseaux de Bron Terraillon ainsi qu'un livret pour les observer. Plus de 20 espèces ont été observées et parfois photographiées par les membres du collectif. Certains se sont montrés pro-actifs et ont même réalisés des nichoirs pour aménager leur ville et sont allés dans une des écoles de Bron pour animer autour des oiseaux. Une véritable fierté pour moi de voir des éco-citoyens s'investir autant et avec passion pour la nature et pour leur ville.

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La jeunesse en action pour valoriser et protéger la faune nocturne.

Pas de panique, ces jeuens gens ne sont pas enfermés mais en repérage naturaliste. Ils font partis des 8 participants à encadrer la sortie s'étant déroulée à Saint Priest pour le Jour de la Nuit, manifestation visant à sensibiliser le public à la faune nocturne et aux dangers de la pollution lumineuse. Cette action est menée par le groupe jeune LPO Rhône.

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Petit tour du fort de Bron, où nous avons pu cet été poser deux gîtes à chauves-souris et réaliser une sortie nocturne. Pour l'occasion nous prenons le temps de repérer les bosquets où des espèces communes et plus discrètes susciteront l'intérêt des 25 habitants du quartier qui se joignent à nous. Mésanges à longue queue, merles noires et geais des chênes sont attendus pour animer le début de soirée, avant que la nuit s'installe pour de bon et nous plongent dans l'obsercurité complète.

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Sur le site, de nombreux lapins de Garenne (Oryctolagus cuniculus) filent entre nos pieds, que ce soit à la tombée du jour ou dans la nuit noire, ne nous laissant voir dans la lumière de nos lampes torches que leur croupion blanc. Il n'en est pas de même pour celui-ci. Atteint de myxomatose, maladie introduite pour réduire leur population et qui les amené au bord de la disparition, il a peut de chances de s'en sortir, la maladie étant mortelle.

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Les insectes et les arbres sont de la partie, les champignons aussi. Maillons essentiels dans le cycle de la matière et dans sa transformation, sans eux il n'y aurait ni forêt, ni agriculture. Parmi les espèces présentes et les feuilles, on trouve l'armillaire couleur de miel (Armillaria mellea).

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Cette espèce considérée longtemps comme comestible porte aujourd'hui à débat. En cause, la toxicité des levures blanches qui se développe sur le champignon et que l'on peut observer ici. De ce fait on recommande pour ceux qui veulent tenter l'expérience de ne prélever les jeunes spécimens, encore en boutons c'est à dire fermés et à peine sortis de terre. On rencontre cet armillaire se développant souvent en grandes colonies, sur les arbres et les racines des arbres aussi bien mourants que vivants, les condamnant à moyen terme à une mort certaine. Si cela cause bien des soucis dans les vergers, cette action est essentielle pour permettre le rajeunissement de la forêt, laissant la place aux jeunes arbustes.

Animer au fil des saisons : sortie champignons.

Chaque saison à ses spécialités. L'hiver on peut à loisir observer les oiseaux d'eau et venus du nord, au printemps se pencher sur la reproduction des amphibiens, l'été chercher les reptiles et l'auomne, courir les champignons. De nouveaux dans le cadre du groupe jeunes LPO Rhône, nous avons pu partir en forêt avec un peu plus de 25 participants nous initier à la mycologie et même pour certains, à la degustation sauvage.

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La diversité fongique est énorme, nous avons l'occasion d'identifier plus d'une trentaines d'espèces dont le strophaire vert de gris (Stropharia aeruginosa), l'amanite vaginée (Amanita vaginata) ou encore, le scléroderme commun (Scleroderma citrinum) parasité par la bolet parasite (Boletus parasiticus) qui porte plus que bien son nom. On le reconnaît à sa couleur fauve et à ses gros tubes devenant ocres puis pourpres.

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Belle surprise, sur le départ un jeune cueilleur, sans doute habitué du coin, nous a laissé un jeune cèpe de Bordeaux (Boletus edulis). L'attention est plus que délicate. Nous avons alors la chance de le déguster sur place en capriccio. Les fines lamelles permettent d'exalter toutes les saveurs boisées de ce champignon si recherché et que je ne pensais pas trouver dans le Rhône. Néanmoins 2019 fût une année à cèpes, rien d'étonnant donc.

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Quand on parle de bolets et de cèpes, il est souvent d'usage de trouver à proximité des amanites tue-mouches (Amanita muscaria). Je ne fais pas de mystères là-dessus, à chaque fois que j'en parle c'est pour rappeler qu'il s'agit de mon champignon favoris, ne serait-ce que pour son visuel.

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Plus toxique que mortelle, elle croît dans les forêts suite aux fortes pluies et aux piques de chaleurs, faisant d'elle un champignon typique de la fin de l'été et du début de l'automne. Si on l'a trouve surtout dans les bois de feuillus, on peut également la rencontrer sans peine dans les boisements mixtes et de conifères. Se développant en symbiose avec les arbres, on la trouve surtout associée aux boulots, aux chênes, aux hêtres, aux épicéas, aux pins, aux sapins et aux cèdres. Avec la mondialisation et l'importation d'arbres sur pied, on la trouve même dans l'hémisphère sud. Commune en Amérique du Nord, on y rencontre même une sous-espèce jaune et une autre virant au blanc. Du côté de la Suède et en Finlande, c'est une sous-espèce rouge sang que l'on trouve dans les grandes forêts au climat rude.

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Portée comme un bouquet, cette poignée de laccaires laqués (Laccaria laccata) terminera au fond du panier. Poussant dans les forêts à tendance humide, en particulier dans la mousse au pied des arbres, c'est une espèce exemplaire dans la pratique de la mychorization. Bon comestible, il est est parfois jugé comme médiocre en raison de sa faible exaltation. Captant les composés radioactifs, sa consommation doit rester occasionnelle.

Faire vivre un site : découverte des rapaces.

Le 11 novembre, c'est la fête du fort à Villefranche avec Fort en Nature. L'occasion pour la LPO de présenter les espèces et les enjeux locaux. J'y suis sous ma casquette d'animatrice nature salariée, accompagnée de 7 bénévoles motivés et passionnés et à qui je dis merci. Sans eux pas de stands, pas de manifestation et surtout, pas de sensibilisation. Pour 2019, la thématique se centre sur les rapaces nocturnes et la forêt.

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Nichoirs, plumes d'oiseaux communs, atelier d'identifications des micromammifères dans les pelotes de hiboux moyens duc (Asio atus) du parc de Parilly et sorties aux jumelles, l'après-midi et le stand sont bien chargés, malgré le froid et quelques gouttes de pluie. Plus de 600 visiteurs ont pu déambuler ce jour là parmi les tables des diverses associations rhodaniennes oeuvrant pour la nature et pour la biodiversité.

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LPO AuRA : se réunir.

Au premier janvier 2019, toutes les LPO d'Auvergne Rhône Alpes ont fusionné pour ne donner plus qu'une seule et unique association nommée LPO AuRA, ce qui donne le nom à rallonge de Ligue de Protection des Oiseaux d'Auvergne Rhône Alpes. Autant vous dire que pour rester simple, je continuerai d'employer le nom de LPO Rhône ou LPO dt Rhône, le dt signifiant "délégation territoriale". Afin de marquer la fusion, les 110 salariés de la toute jeune LPO AuRA se sont réunis pendant 2 jours pour se rencontrer et apprendre à travailler ensembles. Ils ont été rejoins pour certains le 3e jour par des bénévoles de chaque délégation pour proposer des projets communs. Il ne reste plus qu'à voir ce que donneront ces rencontres.

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Pour l'occasion nous sommes dans la Loire et hébergés chez les Maristes. Leur propriété est adossée à une imposante barre rocheuse assurant aux passionnés des oiseaux que nous sommes d'en voir. Une forêt de feuillus, une rivière, un vergé et quelques flocons de neiges complètent le paysage. Les plus chanceux ont même pu y observer il y a un peu moins de deux ans de cela un hibou grand duc (Bubo bubo) en pleine parade.

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Entre les rochers où l'eau vient déposer son écume, un petit passereau blanc et brun plonge avec ardeur. Il s'agit du cincle plongeur (Cinclus cinclus), le seul de son genre car capable de marcher sous l'eau à contre-courant, à la recherche de sa nourriture en utilisant son plumage comme un scaphandre, celui-ci emprisonnant les bulles d'air. C'est sans mal qu'il se saissit des larves mollusques et autres petits poissons dont il se nourrit.

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Un jeune mâle faucon crécrelle (Falco tinnunculus) a prit ses aises au-dessus de le domaine. Nous avons pu le voir se poser sur le bâti et sur les arbres morts nous surplombant. Il a pour particularité de présenter un plumage très pâle, en particulier sous les ailes ce qui nous donne l'impression d'être survolés par une ombre fantôme.

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Premières neiges, nous n'en reverrons pas dans les semaines et mois qui suivrons. Départ le matin en solitaire en en bonne compagnie pour chercher les animaux forestiers. Un chevreuils, quelques pics, une flopée de tarins des aulnes et de bruyantes mésanges nous font bon accueil sous la lune qui s'annonce presque pleine.

Oeuvrer pour la biodiversité : chantiers mares.

L'automne est toujours synonyme de mare, période de l'année idéale pour les récurer et surtout, pour les construire. Une fois n'est pas coutume, nous avons pu participer à la réalisation d'une mare, chez deux jeunes exploitants très dynamiques producteurs de fruits et en particulier de pommes. Sensibles aux menaces pesant sur la biodiversité, leurs parcelles sont entourées de haies diversifiées champêtres et équipées de nichoirs variés.

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Première étape, creuser la mare. Nous sommes 20 armés de pèles et de pioches à marteler le sol boueux sous la pluie. Par chance, le trou a été précreusé par une pelteuse, reste à adoucir les berges pour que les animaux puissent sans mal sortir de l'eau et ne pas prendre le risque de se noyer en allant boire ou pondre. Au vue du nombre que nous étions et de mon envie de photos, je dois avouer n'avoir pas beaucoup mis la mains à la pâte.

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Étape suivante, poser le revêtement géotextile. Celui-ci protégera pour les 30 prochaines années la bâche impérméable des racines et des pierres pouvant la perforer et faire que la mare ne soit plus. En effet, les mares sont des zones humides se remplissant sous l'action de la pluie.

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Reste à leur à disposer la bâche, en prenant soin qu'elle soit étendue au mieux et sans causer de plis. En plastique ou en caoutchouc, elle est utilisée quand le sol n'est pas suffisamment argileux pour empêche que l'eau ne s'inlfiltre. Profonde, cette pièce d'eau devrait avec un peu de chance abriter deux voire peut être trois espèces différentes de tritons. Il faudra attendre quelques mois pour voir les premiers végétaux pionniers s'installer et les  grenouilles rousses et les grenouilles vertes y disposer leurs oeufs. Peut être y trouverons nous même cet été quelques crapauds communs s'y abritant de la chaleur estivale.

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Pour finir, on dépose à nouveau un géotextile pour protéger le fond mais aussi pour permettre l'intégration de la mare dans le paysage. De couleur blanche, il prend rapidement la teinte de la terre et de la vase. On peut parfois accélérer les choses en recouvrant de terre le textile pour qu'il se teinte de maron. Reste alors à couvrir généreusement les bords de terre pour qu'ils ne puissent pas glisser et faire que les couches se percent.

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Sur le retour, nous tombons sur deux ragondins (Myocastor coypus) peu farouches. Paisibles herbivores, ils broutent au bords de la route les herbes vertes. Classés parmi les espèces exotiques pouvant entraîner des dégâts, les EEE, il semblerait qu'ils ne soient en réalité que peu impactant pour la faune et la flore et pour l'activité humaine. Accusés de fragiliser les berges, il faudrait regarder du côté de l'abbatage des arbres de bord de rives.

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Nous terminons pas un rapide tour dans les grands vergers d'Irigny. Les chanpignons sont nombreux, à pousser sur le bois mort et sur les arbres au boix tendre. Nous récoltons sous l'oeil d'un rougegorge famillier (Erithacus rubecula) une énorme brassée de pholiotes des peupliers (Cyclocybe aegerita) qui termineront le soir venu, en poëlée automnale avec les légumes récoltés sur l'exploitation : butternut et patates douces.

Se former et apprendre : séminaire EEDD LPO France.

J'ai eu la chance de pouvoir partir 5 jours du côté de Vaujours en Seine Saint Denis (93) pour me former à l'Education à l'Environnement et au Développement Durable avec 35 autres éducateurs LPO venus des 4 coins de la France. 5 jours très riches et passionnants sur la thématique des trames vertes et bleues et surtout, sur les publics adolescents. Un programme riche qui me donne l'envie de développer de nouveaux outils et approches.

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Parmi les outils présentés, la grainothèque de la LPO IDF, organisatrice du séminaire. Destinées aux collèges et lycées, elle s'inscrit dans un programme d'animations dessiné autour du jardin, des herbes folles et des aménagements simples à réaliser pour favoriser la biodiversité. Une grande diversité de graines permet aux publics de prendre conscience de la richesse des végétaux poussant spontanément dans les villes.

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J'ai été très surprise d'observer de nombreuses perruches à collier (Psittacula krameri). J'ai même appris que du côté du nord de la France, un arbre abritait plus de 2800 individus qui y passaient la nuit avant de retourner en journée sur leur territoire, parfois même du côté de la Belgique.

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Classées elles aussi en EEE, espèces exogènes envahissantes, l'impact de ces oiseaux d'origine asiatique est encore mal connu. Une étude de la LPO des Hauts de France va débuter sur ce sujet. Le problème se pose plus particulièrement pour les animaux cavernicoles, ayant besoin de trous pour nicher. Les perruches en colliers occupant le même habitant, elles font concurrence à la faune locale, allant parfois jusqu'à déloger les passereaux et les mammifères se trouvant dans les loges de pics abandonnées. Côté nourriture, elles se nourrissent d'une grande diversité de végétaux, dont les fruits des cyprés que la plupart des animaux ne consomment pas, faute d'avoir un bec crochu et puissant comme celui de ces perruches.

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Parmi ces animaux impactés, l'écureuil roux (Sciurus vulgaris). Solitaire en hiver, on peut le voir en cette période chercher sa nourriture et arpenter le sol forestier, visitant ses caches où il a pu pendant l'automne stocker des fruits. Cependant, dès que les températures sont basses, il se réfugie dans le sommeil, à l'abris dans son nid qui se compose d'une boule de feuilles mortes accrochée dans les branches ou au fond d'un trou de pic.

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Nous sommes au parc de la Poudrerie de Sevran, où dans le pavillon nous avons loisir à découvrir tout un tas de nouvelles choses qui nous serons précieuses pour nos futures animations. Ce parc urbain de 137 hectares fût, jusqu'en 1973, un site de production de poudre et d'explosifs à des fins militaire (pendant près de 200 ans). Autant dire qu'aujourd'hui il a bien changé d'aspect et ne représente plus de danger pour les habitations proches.

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Dernier jour de séminaire. Avant de nous quitter, direction les grands ensembles humides au sud de l'ïle de France. Dans le ciels, des centaines de vanneaux huppés (Vanellus vanellus) forment des vols harmonieux. Petits limicoles, on les reconnaît à leurs ailes arrondies, à leur plumage noir et blanc, à leur huppe fine qui se dresse bien droit et surtout,  leurs cris dignes de R2D2. Dans le Rhône, il est rare d'en croiser plus d'une vingtaine réunis ensemble, autant vous dire que j'étais complètement émerveillée de ce spectacle.

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Ce fût l'occasion de faire de très belles observations, avec un couple de garrots à oeil d'or (Bucephala clangula), une famille d'oies cendrées sauvages (Anser anser) et même mon tout premier grèbe esclavon (Podiceps auritus). Voilà de quoi tordre le coup à l'idée qui voudrait qu'en Île de France, il n'y ait que peu de faune à observer. C'est sur cette sur ce bon moment que nous nous quittons pour retourner sous la pluie dans le Rhône.

Voici donc quelques brèves de septembre à décembre de ma vie de salariée et de bénévole à la LPO dt Rhône. Tout n'y figure pas bien sûr, entre les sorties grands publics, les animations avec les collèges et les écoles primaires, les réunions, les journées de bureaux et les soirées mensuelles ou thématiques avec le groupe jeunes, mais cela donne un aperçu que je trouve assez fidèle à qu'ont pu être ces 5 mois passionnants et bien remplis.

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