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La Renarde des Alpes
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  • Grande amoureuse de la nature, j’ai pu me rendre compte du besoin urgent de nature dans notre société. Fort de ce constat, je me consacre à mon échelle à faire découvrir les beautés de notre monde.
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champignons
11 janvier 2020

Sortie dans les marais 18 : retour en Dombe.

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Nous revoilà une fois de plus dans l'Ain, et plus particulièrement dans la Dombe, à moins d'une heure de chez nous. La plupart des oiseaux inféodés à l'eau et migrateurs sont partis, à l'instar de la cigogne noire qui a fait battre si fort notre coeur il y a quelques semaines lors d'une rencontre fantastique. Mieux encore, les busards sont toujours aussi présents et nous en observons un bon nombre pour notre plus grand bonheur, non sans avoir une pensée triste pour ces oiseaux qui ont souffert cette année encore dans le Rhône du manque de nourriture entraîné par la sécheresse. La nidification s'est avérée catastrophique et sans l'effort d'un groupe de passionnés pour suivre la nidification, il est fort à parier qu'il n'en resterait pratiquement plus dans le département à l'heure où j'écris ses lignes. Au premier plan de l'étang éphémère où se masse tous les canards fuyants les fusils et trouvant refuge sur cette zone protégée, les tiges sèches de cardères sauvages (Dipsacus fullonum) rappellent que l'automne s'est durablement installé.

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À vrai dire, tous les migrateurs ne sont pas vraiment partis. Quelques cigognes blanches (Ciconia ciconia) restent fidèles à la Dombe, fidélité entretenue par l'évolution des températures, la proximité du parc des oiseaux où certains individus faibles trouvent refuges et par l'abondance de nourriture dans les étangs qui ne gèlent que très rarement.

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Trois individus tournent dans les airs, tirent profit des courants thermiques. Ce sont des planeurs que l'on observent que rarement battre des ailes pour faire de longues distances. Ne s'élevant pas haut dans le ciel, il a fort à parier qu'elles sont à la recherche d'une aire de nourrissage propice à répondre à leurs appétits et surtout à leur régime alimentaire. Celui-ci se compose d'animaux aquatiques tels que des grenouilles, des escargots, des mollusques, de petits poissons mais aussi des insectes des prairies comme les criquets voire des petits mammifères comme des campagnols et des mulots mais aussi des reptiles tels des lézards et des couleuvres.

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Dans les saules qui nous servent de cachette, les passereaux se font la guerre. Courses poursuites et acrobaties dantesques, ce sont là quelques unes des techniques utilisées par les oiseaux pour s'assurer la suprématie sur les rares sources de nourriture, à savoir les bourgeons et les rares insectes présents. Parmi les espèces observée, on peu citer la mésange bleue (Cyanistes caeruleus), connue pour être une féroce compétitrice.

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Soudain, tous le monde quitte le marais effarouchés. Le responsable ? Le busard des roseaux (Circus aeruginosus) qui survole les sarcelles et les canards pilets à la recherche d'un repas. S'il est considéré comme commun, il est reste très localisé, en raison de son habitat qui se raréfie. Côté régime alimentaire, il cible les oiseaux jeunes, malades ou affaiblis en particulier en cette période de l'année difficile pour l'avifaune. 

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À la tombée de la nuit, les busards des roseaux se réunissent en sécurité dans le même dortoir. Celui-ci se trouve le plus souvent dans la rosselière d'un marais, plus rarement dans une forêt alluviale au bord d'un lac, d'une rivière ou d'un fleuve. Ce sont des oiseaux au vol rapide, plus de 50 km/heure, planant au ras de la végétation et piquant brusquement dès qu'ils détectent leur proie. Outre les oiseaux aquatiques, ils peuvent aussi se saisir d'amphibiens, de petits mammifères, d'insectes, de reptiles ou encore d'oeufs. Cette diversification de leur alimentation leur permet de faire face aux épisodes de sécheresse qui deviennent récurrents ces dernières années et qui expliquent son déclin avec l'urbanisation galopante, l'écobuage des friches et la chasse. Fait étonnant, ce busard est connu pour se saisir des proies toujours avec la patte gauche.

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Un autre rapace s'est installé dans le secteur. Le faucon crécerelle (Falco tinnunculus) est un animal ubiquiste, c'est à dire capable de s'adapter à une grande variété de milieux. Celui-ci, un mâle, fait du surplace pour attraper l'une de ses proies favorites, le campagnol. Cette technique de chasse est parfois nommée le " vol en Saint Esprit"/ Energivore, elle permet à l'oiseau de repérer sa proie sans avoir besoin de poste d'affût. On la retrouve chez d'autres rapaces comme la buse ou la bondrée apivore mais reste plus rarement employée.

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Casse-croûte au bord de la route. La faim nous tenaille. Nous nous posons face aux éttends, toujours cachés par une haie de saules et d'aulnes afin de ne pas faire prendre la fuite. Là encore nous ne sommes pas seuls. Dans les arbres, de nombreux passereaux s'agitent dans les branches.

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Parmi eux, le rouge-gorge familier (Erithacus rubecula), dont la gorge est plus orangée que rouge. Deux individus se mènent une guerre sans relâche sous nos yeux. Hors période de reproduction, mâles comme femelles sont extrêmement territoriaux et se poursuivent en poussant de nombreux cris. À cette période de l'année, ce sont avant tout des oiseaux issus du nord de l'Europe que l'on observe, ceux présents l'été et les jeunes préfèrent descendre du côté de l'Espagne pour passer l'hiver. On peut ainsi au fil de l'année, voir passer jusqu'à 4 ou 5 rouge-gorges différents dans son jardin sans jamais s'en apercevoir.

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Quelques gouttes de pluie, le retour du busard des roseaux, deux voitures arrêtées sur le bas côté à quelques mettre des oiseaux ... il n'en faut pas plus pour que la plupart des canards mettent les voiles et partent à 200 mètres de là, sur un autre étang protégé un peu plus les oiseaux des curieux. Seul alors le train brise leur quiétude pendant un bref instant. Nous ne nous éternisons pas, un autre spot attirant toute notre convoitise à cette heure.

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Nous arrivons au grand étang. Seulement voilà, il est à sec. Nous n'observons alors qu'un petit ruisseau qui traverse l'étandu de bout. Cela ne déplaît pas pour autant aux oiseaux, et bien que nous ne croisons pas de limicoles, nous sommes heureux de voir cachés dans notre observatoire quelques oies sauvages. Il s'agit d'oies cendrées (Anser anser), ancêtre de certaines de nos oiseaux domestiques. Cependant elles sont surtout connues pour sa chasse polémique et les nombreuses démarches de la fédération française de chasse qui demande l'autorisation par dérogation de pouvoir tirer ces animaux en dehors des dates imposées, à savoir pendant la période de migration de ces oies, quand elles retournent affaiblis et fragiles dans le grand Nord. Une hécatombe annoncée pour leur population européenne qui, pour le moment, est déjouée par des défenseurs tenaces de l'environnement et de la biodiversité et par le soutient des instances européennes.

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Les grands échassiers sont de la partie. Les hérons cendrés (Ardea cinerea) sont nombreux à profiter des poissons pris au piège dans ce faible cours d'eau, accompagnés de grands cormoran (Phalacrocorax carbo), leur pêche semble bonne. Leurs pattes hautes leurs permettent de remuer la vase afin de faire fuir les poissons et de les attraper avec leur bec en forme de dague. Ils les utilisent aussi comme véritable tour de guet.

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La grande aigrette (Adrea alba) est aussi de la partie. C'esr un oiseau pouvant atteindre pas moins de d'un mètre dix de haut et ayant un régime alimentaire similaire à celui des autres grands hérons : poissons, grenouilles, insectes, rougeurs et petits reptiles y figurent.

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Très cosmopolite, on peut la confondre sous nos latitudes avec l'aigrette garzette (Egretta garzetta), plus petite et au bec noir. La grande aigrette aime les zones humides pour peu qu'elle y trouve des arbres où elle peut reposer et nicher à l'abri des prédateurs car bien que grande, elle ne fait pas le poid face à un hiboux grand duc (Bubo bubo) ou à un renard roux (Vulupes vulupes) déterminé. Au compteur, elle ne cumule que 1 à 1,5 kilo pour les plus gros individus, autant dire qu'il n'y a pas de quoi effrayer les carnassiers du coin. Ses effectifs sont stables mais restent menacés par l'activité humaine, en particulier l'asséchement et l'exploitation agricole des zones humides ainsi que les installations de loisirs en bord de lac et de rivière.

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Que serait une sortie sans champignons ? Nous voilà les mains dans l'herbe à récolter quelques marasmes des Oréades (Marasmius oreades) appelés aussi mousserons ou faux-mousserons. Les Oréades sont des nymphes des montagnes et des grottes nées de la mortelle Niobé et du Titan Hécatéros. Les marasmes sont une famille de champignons dont le nom du latin Marasmos "désséchement" pour leurs capacité à sécher naturellement.

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Sur notre chemin, nous tombons sur de grands alignements de clitocybes géotropes (Clitocybe geotropa) un champignon de belle taille et comestible à la saveur peut prononcée. Nous en récoltons quelques jeunes exemplaires pour le repas du soir qu is'annonce somptueux.

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On rejette son pied fibreux au profit de son large chapeau. Indicateur d'un sol calcaire et légèrement humide, il se plaît sous les feuillus où il n'est pas rare de le voir pousser en rond de sorcières. Bien qu'il soit commun, il ne se cueille que pendant une courte durée, d'octobre à mi-décembre faisant ainsi de lui l'un des champignons les plus tardifs que l'on peut retrouver dans une poêlée forestière. Si son parfum marqué voire fétide pour certains, il reste bien apprécié du côte du sud-ouest et dans certains pays de l'est de l'Europe. Pour notre part, nous avons apprécié cette récolte en omelette puis en civet végétarien.

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Les mammifères ne sont pas en reste. Nous assistons à une houleuse dispute de ragondins (Myocastor coypus). ┴ peine avons nous le temps de prendre l'appareil photo que le plus petit, vaincu, file à toute allure la queue entre les jambes. En parlant de fuite, non loin de-là, nous croisons un chevreuil (Capreolus capreolus). Discret comme une ombre, sa présence ne nous est indiquée que par un coup de feu, par les cris d'une meute de chien au loin et par sa sihouette se glissant dans la végétation d'une petite île d'un lac privé aux eaux peu profondes.

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Retour sur la métropole lyonnaise. Un groupe de cygnes semble prendre le même chemin que nous. Graciles, le battement de leurs ailes actionnent leur cage thoracique,  leur faisant échapper un râle sonore dans leur envolée. La chasse, la pluie et les journées de travail bien remplis, nous ne retournerons sans doute qu'à l'hiver dans la Dombe pour observer les canards hivernants cherchant un peu de réconfort et de nourriture dans les étangs.

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27 décembre 2019

L'Isère au fil des saisons.

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Voici un an de sorties en Isère pour l'année 2019. Un an à explorer le jardin familliale, les sous bois, les lacs alentours, les marais et les petites villes de campagnes.

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Un an que je suis heureuse et fière de vous présenter ici. Il n'a pas été facile de choisir les photos ni de sélectionner les meilleures des anecdotes que nous avons pu vivre pendant cette année chargée en émotions. Ne voulant pas un article à rallonge, je m'arrêterai là.

 

L'hiver, la neige et les oiseaux.

Aux portes de la Chartreuse, à plus de 500 mètres d'altitude, il fait parfois froid. En 2014 puis en 2017, nous avons parfois frôlé le -17°C, autant vous dire qu'il faut être bien équipé. Néanmoins la tendance est au redoux et les épisodes neigeux sont de plus en plus rares. Il est à crainte que d'ici moins d'une décennie, il n'y en ait plus.

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Les comtois, chevaux communs dans le coin, abordent un poil épais, celui-ci leur permet de faire face au froid. Ces animaux doux et dociles sont originaires des reliefs escarpés de Franche-Comptée et sont la race la plus commune à l'heure actuelle de cheveaux de traits. Leur origine remonte aux croisements de juments françaises avec des étalons germaniques. Solides, ils étaient utilisés par les chevaliers pendant les joutes.

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Les toits en contre-bas sont tout enneigés. Saint Geoire en Valdaine, village de mon enfance, se drape de blanc. Niché entre l'Isère et la Savoie, sa proximité entre Grenoble et Chambéry lui ouvre les portes des montagnes.

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Il tire son nom de la tradition chrétienne, le terme "Saint Geoire" faisant écho à Georges de Lydda, saint connue pour avoir selon la légende combattu un terrible dragon pour sauver une princesse Libannaise mais aussi, à l'évêque de Saint-Georges-de-Vienne qui mena les affaires religieuses sur le diocèse. Le terme "Valdaine" vient du français "val" désignant une vallée et du savoyard "nans" qui signifie "petit cours d'eau". En sommes la commune porte le nom poétique de "Vallée aux ruisseau de Saint Georges". Cette affiliation à un chasseur de dragons ne va pas sans faire écho au passé glorieux de la Valdaine, avec pas moins de 7 châteaux et maisons fortes qui émaillent le paysage. Parmi ceux-ci, l'ancien couvent qui accueilli pendant des siècles les filles des nobles familles et qui aujourd'hui fait office de mairie et le château de Longpras, une maison forte qui pendant la révolution française abritât les clés des portes de Versailles. Une légende veut même qu'un poulain noir diabolique hanteraient les lieux.

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Remontons sur les collines tant bien que mal, une vingtaine de centimètres de poudreuse étant tombée, nous faisons le chemin aller-retour entre la maison et la boulangerie à pied. Ce sont 2 kilomètres qui nous séparent des baguettes fumantes et de croissants frais du matin, autant vous dire que nous mettons pas longtemps.

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Cachée dans un arbre, une buse variable (Buteo buteo) veille sur une branche. Chassant les petits oiseaux, les lézards, parfois les insectes mais avant tout les micro-mammifères tels que les mulots, les campagnols et les souris, elle peut en cas de mauvais temps comme ce jour là, quand le vent souffle et la neige tombe, se rabattre sur les carcasses d'animaux morts, les vers voire des baies, même si cela reste plutôt rare.

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Avec l'hiver, les arbres se trouvent privés leurs feuilles. C'est alors un de meilleurs moments pour observer les oiseaux sédentaires et en particulier les granivores qui s'approchent des maisons.  À gauche, le verdier d'Europe (Chloris chloris) qui porte si bien son nom avec son plumage vert. À droite, un de mes oiseaux préférés, le pinson du Nord (Fringilla montifringilla), qui quitte les pays du Grand Nord pour nous rejoindre.

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Crise du logement à la mangeoire. Moineaux domestiques, mésanges bleues, mésanges huppées, mésanges noires, mésanges boréales, verdiers d'Europe, chardonnerets élégants, pinsons du nord, pinsons des arbres, sitelles torchepots, accenteur mouchet ... il y a du monde au balcon ! Il est toujours important de rappeler que sur ce type de mangeoires à plateau, il faut nettoyer régulièrement l'aire de nourrissage, les oiseaux marchant sur les graines et pouvant avec leurs pattes et l'humidité, apporter des éléments pathogènes dangereux.

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Problème, les oiseaux ne sont pas seuls dans le jardin. Les chats sont tout aussi présents. Le dilemme est fort. Bien que castrés et nourris, ils font acte de prédation de temps à autre. C'est toujours dur de l'entendre mais les chats sont responsables d'un désastre écologique.

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Australie, îles lointaines, Amérique du Nord, Europe ... tous les continents sont touchés. Introduit par l'Home, on ne peut en vouloir à l'animal de posséder un instinct de prédateur affûté. Cependant on peut s'indigner du comportement de certains propriétaires. Félins non castrés, portées laissées à elles mêmes et donnant des individus farouches et errants ... c'est en partie la reproduction non contrôlée des chats qui explique leur forte expansion et les dégâts importants causés sur la faune, à savoir les petits rongeurs (ce qui ne semble pas émouvoir grand monde) mais aussi les reptiles et les passereaux dont les effectifs sont en chute libre. Le propos n'est pas d'érradiquer les chats, étant une grande amoureuse des petits félins moi-même, mais de changer notre regard et nos comportements liées aux animaux de compagnie.

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La météo annonce du redoux, vite, enfilons les bonnets et jetons nous dans la neige avant qu'elle ne disparaisse. La vieille luge n'est pas habituée à la poudreuse, d'ordinaire le manteau neigeux sur lequel nous glissons est gelé, les glissade se faisant le plus souvent le matin après que les flocons soient tombés toute la nuit. Ce n'est pas grave, nous nous tournons vers un équipement plus moderne pour dévaler les pentes.

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Voilà, le paysage reprend ses teintes grises et mornes. Nous partons pour Grenoble et plus précisément au Bois de la Bâtie nommé aussi Bois Français. Cet ENS (Espace Naturel Sensible) est réputé pour sa faune mais aussi pour la zone de loisir qui se trouve à proximité. Ancien bras mort de la rivière Isère, les étangs qui composent le site sont également connus pour leurs poissons qui attirent les pêcheurs et les oiseaux d'eaux.

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Nous ne croiserons que peu d'espèces. Quelques passereaux, deux cygnes tuberculés (Cygnus olor), un vol de grands cormorans (Phalacrocorax carbo) et de joyeuses foulques macroules (Fulica atra). Bruyantes, on les reconnaît à leur plumage noir et à la tâche blanche qui surplombe leur bec robsute de la même couleur. Elles aiment les eaux calmes, en particulier les lacs, les marais et les zones humides forestières.

La fin de l'hiver sonne déjà et nous ne percevons pas le passage au printemps, le mois de février ayant défrisé la chronique avec des températures similaires à une fin mars voire, un début avril. D'ailleurs, 2019 est à l'heure actuelle l'année la plus chaude jamais enregistrée depuis que l'Homme est en capacité de faire des relevés.

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Le printemps, ses chants et ses fleurs.

Du vert de partout, c'est une explosion et cela fait bien plaisir. Fini l'hiver, bonjour le printemps. C'estl e temps des fleurs, des amours et de la reproduction pour un grand nombre d'animaux. Sortant en affût, nous avons espoir dans croiser quelques uns tout en ayant plaisir à récolter les premiers fruits de la saison.

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L'égopode podagraire (Aegopodium podagraria) est une plante souvent maudite car considérée comme une mauvaise herbe qui aime envahir les jardins. C'est aller bien vite et oublier le passé historique de la belle. Importée en Gaule par les romains pour sa culture rapide et facile, elle s'en retourna à la nature et fût peu à peu oubliée des hommes. Pourtant elle reste excellente en salade, soupe ou gratin avec son petit goût de céleri.

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Si j'aime le printemps c'est avant tout pour eux, les champignons ! Cette année nous avons ête peu chanceux du côté des morilles (Morchella) et nous nous sommes tournés vers leurs cousins moins réputés mais totu de même réputés, les morillons à semi-libres (Mitrophora semilibera), qui depuis peu sont classés dans la classe des morilles.

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On le reconnaît à son pied blanc, fragile et élancé, à sa chaire mince à la saveur douce et qui jaunie à la coupe, et à son petit chapeau brun et alvéolé qui ne dépasse que rarement les 5 centimètres. Il exalte une légère odeur de champignon qui devient plus forte au fur et à mesure qu'il vieilli. Son nom de semi-libre vient de l'insersion du pied qui se fait à la moitié du chapeau, laissant la partie inférieur libre. On le distingue ainsi des verpes (Verpa) dont le pied est soudé au sommet du chapeau et des morilles dont le leur est soudé à la base du chapeau. Excellent comestible, il faut bien le cuire pour le consommer, au moins 15 minutes  à plus de 70°C.

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Le récolte est belle, les sachets de tissus que nous avons apportés avec nous dans le cas d'éventuelles récoltes nous sont fort utiles. Depuis, j'ai pu me munir d'un très beau panier en châtaignier, essentiel pour bine préparer la cueillette de champignons de cet automne qui s'annonce formidable. En tout et pour tout ce sont environs 70 morillons que nous récoltons ce jour là dans les herbes hautes, sous les frênes du champ attenant à la maison.

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Les frênes communs (Fraxinus excelsior) et les noisetiers communs (Corylus avellana) figurent parmis les arbres avec lesquels les morilles et les morillons poussent en symbiose, toujours sur des sols calcaires. Poussant à proximité d'un ancien vergé, à la lisière de ce qui commence à devenir un petit bois, il est dans son élément de prédilection. On peut également le trouver dans les vallons boisées et aux abords des ruisseaux.

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En parlant de verpes, en voici. Il s'agit des verpes en forme de dé (Verpa conica), un champignon certes comestible mais de faible intérêt culinaire. Peu commun en plaine, un peu plus présent en moyenne altitude, il reste cependant assez rare. Il est alors plus sage de ne pas le récolter et de tirer profit d'autres espèces plus abondantes (mousserons, pézizes ...) entre avril et mai, période à laquelle les verpes poussent.

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Les jeunes grillons champêtres (Grillus campestris) émergent. Minuscules, leur croissance rapide leur permet l'été venu de figurer parmi les plus gros grillons d'Europe. Robustes, leur poids et leur morphologie leur interdit tout vol, faisant d'eux des insectes strictement terrestres.

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Pour faire face aux prédateurs, il creuse un trou profond. Au moindre signe de danger, il s'y faufile. Les mâles se postent à l'entrée de leur antre et chante dans l'espoir d'attirer une femelle. Territoriaux, on peut assister à des combats violents avec parfois, une issue dramatique pour l'un des deux combattants. Herbivore, ce grillon se nourrie principalement de poacées (graminées), qu'il consomme à l'aide de ses très puissantes mandibules. Cependant il peut agrémenter son régime alimentaire quand l'occasion s'en présente, de vers de terre et de restes d'autres insectes morts. Même s'il semble commun, la fragmentation et la dispartion de ses habitats et son incapacité à voler conduisent à la diminution de ses populations.

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Des fleurs, des feuilles, des herbes folles et aromatiques, des écorces, des champignons ... il ne reste plus qu'à conditionner nos cueillettes. Séchés pour la plupart, les éléments collectés seront tout au long de l'année utilisés dans la cuisine ou en infusion du soir pour apporter au coeur de l'été quand il fait chaud, les après-midi pluvieux d'automne ou les soirées froides de l'hiver des petites notes de printemps colorées et parfumées.

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Certes on retrouve les morillons, mais aussi les fleurs de primevères coucou (Primula veris) pour leur goût et leurs effets apaisants, celles du lamier maculé (Lamium maculatum) pour leurs propriétés colorantes et les feuilles du lierre terrestre (Glechoma hederacea) pour parfumer les bouillons, les fromages blancs et les infusions froides. Si depuis les bocaux se sont peu à peu vidés, il nous reste de quoi apporter de soleil jusqu'à mars.

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Thomas revient de son wwoofing en Savoie, et dans ses bagages, il nous ramène quelques surprises. Prennent désormais place dans le jardin de jeunes pousses d'arbustes à petits fruits, de quoi préparer d'ici quelques temps des jus et des glaces parfumées pour les futurs étés.

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Des cassissiers (Ribes nigrum) aux fruits noirs se mêlent à leurs cousins, les caseilles (Ribes x nidigrolaria), hybrides entre un cassissier et un groseillier à maquereaux (Ribes uva crispa) né en Allemagne au début des années 80. Résistant aux maladies et aux températures extrêmes (jusqu'à -20°C), il produit des fruits charnus et bleus, on un goût fruité et acidulés. Ils sont récoltés entre juin et juillet, de manière régulière, les baies ne mûrissant pas toutes en même temps. Sa floraison rouge foncée détonne au potager et attire de nombreux pollinisateurs. Cependant stériles, ce n'est que par bouturage qu'il est possible de le reproduire. Pour cela il suffit de couper de jeunes rameaux, de les mettre en vase puis, à l'apparition des radicelles, de les replanter. En sommes rien de très compliqué pour le cultiver.

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Dans les prés où l'herbe se fait tendre, les chevreuils (Capreolus capreolus) sont de sortie. Toujours proches de la forêt, ils déguerpissent à la moindre alerte. Cependant n'étant pas chassés à cette période de l'année, ils se montrent moins farouches. Grégaires, ils peuvent vivre en grand groupe comme on peut l'observer un peu partout en France, l'engrainage et l'absence de prédateurs naturels ayant favorisés sa forte démographie.

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C'est au printemps que les femelles mettent bas. Les faons, cachés dans les herbes hautes d'un champ ce qui leur est parfois fatal, où dans la végétation en lisière de forêt, attend sagement sa mère. Celle-ci se nourrie à heures régulières et rejoint son petit pour lui donner la tétées et le réchauffer. Ce n'est que tardivement qu'il la rejoindra bien qu'il soit capable de se déplacer peu de temps après sa naissance, s'assurant d'avoir une chance d'échapper aux prédateurs que sont le loup, le lynx, le renard ou encore les chiens errants.

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Les chevreuils ne sont pas les seuls dans les pâtures. Nombreux sont les troupeaux de vaches à patûrés. Si on trouve quelques laitières, se sont surtout les bêtes  dites mixtes que l'on croise le plus de par chez nous.

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Si on croise quelques animaux de la race Simmental Française originaire de Suisse, se sont surtout les Montbéliardes qui sont à l'honneur. Originaires de Franche-Comté, elle déscend de la race Pie rouge Simmental. L'hiver, les animaux restent longtemps en stabulation et se nourrissent des foins récoltés plutôt en été. À l'apparition des beaux jours, les vaches sont envoyés en estives dans les prés où elles broutterons l'herbe tendre. Dans notre région les troupeaux sont de petite taille, ce qui limite le surpâturage qui cause bien souvent l'affaissement des sols et des dégradations importantes sur les cours d'eau. Cette race est de plus en plus utilisée comme vache laitière.

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La Valdaine se situe à l'extrémité Nord Est des Terres Froides, territoire non pas nommé poru son climat mais pour la terre de potier que l'on en tire et qui à la particularité de donner des poteries de terre crue qui ne cèdent pas sous l'action du gel. Cependant, nous bénéficions ici de la météo typique du Massif de Chartreuse, un climat océanique montagnard ce qui implique de l'humidité et un manteau neigeux importnat même s'il à diminué de moitié en 50 ans, ce qui ne vas pas sans inquiéter les populations sur les questions liées à la disponibilité d'eau.

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Les talus sont tout aussi passionnants, les oiseaux s'installent dans les cavités des arbres alignés, et en bord de route, les orchidées commencent à fleurir. L'une des plus impressionnantes de toutes sont les orchis militaires (Orchis militaris) appelés aussi orchis guerriers. Robustes et portant un épi floral dense, ils aiment les sols calcaires frais, pauvres en matière organique et bien ensoleillés. On les croise jusqu'à 2000 mètres d'altitude.

DSC02484Partons dans les marais et plus précisément sur la tourbière de l'Herretang, entre la commune de Saint Joseph de Rivière et celle de Saint Laurent du Pont, à la confluence de la fin de la langue rocheuse du Vercors et le début du Massif de Chartreuse. Ayant pour statue celui d'ENS (Esapce Naturel Sensible), il est possible de la visiter une grande partie de l'année grâce à un système de pontons de bois. Abritant des espèces rares et protégées, il faut bien prendre garde à ne pas s'éloigner des chemins ni à venir troubler la tranquillité des animaux.

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Les oiseaux  chantent et sont pour certains afférés à nourrir leur première portée. Une couple de mésange charbonnière (Parus major) peut prélever sans mal 250 à 300 chenilles par jour, faut-il encore trouver des chenilles. Le développement de celles-ci intervient de plus en plus tôt, fruit de l'augmentation des températures année après année. Le soucis est que le poussins de mésanges émergent quand les chenilles sont bien développées, et plus forcément de taille pour entrer dans le gosier des petits oiseaux. Cela serait l'une des explications de la forte mortalité observée sur les portées de mésanges charbonnières.

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Des champignons, toujours des champignons. À la sortie de la forêt, des mousserons de la Saint Georges (Calocybe gambosa) nous attendent. Leur nom leur vient de la période à laquelle ont les rencontre le plus souvent, et il est de tradition de dire qu'ils poussent à partir de la Saint Georges, chose qui dans les faits ne s'observe pas toujours.

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Excellents, ils dégagent une légère odeur de farine. Charnus, il suffit de quelques pieds pour remplir rapidement un panier et une casserole. C'est dans les zones herbeuses comme les prairies et les vergers mais aussi les lisères, les bois clairs et les haies qu'on le trouve le plus souvent, à proximité le plus souvent des aubépines et des ormes. L'entolome livide (Entoloma sinuatum) lui ressemblant beaucoup, il est recommandé d'être méticuleux dans sa récolte et surtout dans son identification. Pour rappel, la plupart des intoxications surviennent après la consommation de champignons dont les cueilleurs étaient sûrs à 100% de l'identification. Prudence est mère de sûreté.

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Le marais abritent plusieurs espèces d'oiseaux inféodées aux milieux humides. Parmi celles-ci on compte notamment le grand cormoran (Phalacrocorax carbo) que l'on peut voir à gauche. Mal aimé, il fût longuement chassé au point de disparaître de l'intérieur des terres. Il recommence néanmoins à réinvestir son territoire. À droite, un héron cendré  (Ardea cinerea), grand échassier qui a connu un sort moins funeste bien qu'il soit encore braconné car jugé trop gourmand. Pourtant, on sait aujourd'hui que l'impact de ces deux espèces pour la pêche est pratiquement nul, les oiseaux consommant essentiellement des poissons peu prisés par l'Homme.

Profitons de la fraîcheur, de la brume qui descend lentement des montagnes et des dernières rosées. Déjà l'air se réchauffe et bientôt suffoquant, il faudra alors partir se réfugier dans les sous-bois. C'est aussi le moment de prendre de la hauteur, sur les plateaux alpins et de lézarder le long des rivières sauvages. Pour l'heure, profitons encore des dernières fleurs, des herbes aromatiques du printemps et des derniers champignons de saison.

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L'été, la fraîcheur des forêts et des bords de ruisseaux.

Il fait chaud, l'herbe du jardin a entièrement jaunie, et même à l'ombre, nous suons à grosses gouttes. Il faut se rendre à l'évidence, la canicule fait rage. Les points d'eau sont pris d'assauts et même les marais d'ordinaire si calmes deviennent des sites attirants les promeneurs. Reste alors les alpages, et encore, ceux aux pentes rudes et dont les sentiers ombragés nous donnent un peu de répit face à la morsures brûlantes du soleil.

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Sortons la longue vue, pointée les sommets. Nous sommes dans un champ pentu, entouré des forêts de conifères et mixtes. Outre les vaches, nombreux sont les mammifères à profiter des touffes d'herbes encore bien vertes. Lièvres, lapins, chevreuils et autres sangliers peuvent se croiser à la tomber de la nuit. D'ailleurs pour les derniers, il est courant d'observer sur ce site le labour de leur groin, trace de leur recherche nocturne de vers et de bulbes.

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Première récolte de la saison. Dans les prés, quelques agarics champêtres (Agaricus campestris) nommés aussi rosés des prés. Il est bien difficile d'identifier cette famille qui comporte en France plus de 60 espèces. À ceux-ci s'ajoutent dans le panier un petit polypore soufré (Laetiporus sulphureus), apprécié au Canada, peu considéré chez nous. Il faut le consommer jeune et de préférence récolté sur des feuillus car allergisant sur résineux.

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Entre les yeux en direction du ciel et du sol, dur de trouver le bon équilibre. Lui regarde les oiseaux, moi les champignons, autant dire que nous formons une équipe de choc, ratissant le moindre petit bout de nature que nous pouvons saisir.

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Cet été, nous avons cumulé pas moins de 11 week-ends d'affilés en escapade à deux, à chercher du côté des montagnes, du sud, de la côte méditerranéenne et de la vallée du Rhône des espèces nouvelles et des paysages grandioses. Nous n'avons pas été déçus, cependant retourner à la source, en Chartreuse, fût l'un des plus doux moments de l'été. Le grand calme des petits bois de moyenne montagne que nous avons pu parcourir nous fît le plus grand bien, loin de la ville, de ses klaxonnes, des pots d'échappements et du béton. Un petit havre de paix qu'il nous tarde à nouveau de rejoindre pour ses longs chemins bordés d'épicéas communs (Pinus abies).

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Au-dessus de nos têtes, deux espèces que nous connaissons bien et que nous n'avons rarement l'occasion de croiser ici. Plus d'une centaine de martinets noirs (Apus apus) tournoient, déjà sur le départ pour rejoindre l'Afirque où ils s'éjourneront tout l'hiver. Au milieu, un intrus de plus grande taille, un martinet à ventre blanc (Tachymarptis melba), qui est connu pour partir plus tardivement en hivernage et revenir également plus tôt.

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Nous sommes à deux pas du lac de Saint Sixte ,canton du village de Merlas connu pour son lac, les ruines de sa maison forte et ses légendes. Au bords de l'eau, des libellules prennent le frais e, compagnie des pêcheurs. Si je ne peux mettre de nom sur l'individu à gauche, je peux néanmoins le faire pour celui de droite. Il s'agit d'une libellule déprimée (Libellula depressa) nommée de la sorte en raison de ses ailes pendantes. L'abdomen bleu indique qu'il s'agit d'un mâle, les femelles présentant de colories jaunes et brunes.

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Sur la berge, dans les ruines de l'ancien abris à bateaux, une plante remarquable pousse. Il s'agit de la grande douve (Ranunculus lingua) connue parfois sous l'appelation de renoncule langue, une fleur de la famille des renoncules comme l'est le bouton d'or. C'est une espèce rare aux faibles effectifs, protégée intégralement en France.

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Si à l'échelle du monde et de l'Europe elle a pour statut celui de préoccupation mineur, il en est tout autre chose chez nous. En Alsace, en Aquitaine et en Bourgogne, elle est considérée comme en danger. En Basse-Normandie elle est classée comme vulnérable. En Auvergne et dans le Centre, elle est placée sur la liste des espèces en danger critique de disparition. Une fois de plus, on a un exemple d'une espèce au bord de la disparition sans avoir besoin de partir à l'autre bout du monde pour observer le phénomène. Au milieu du jaune, une autre espèce tire son épingle du jeu. Le chanvre d'eau (Bidens tripartita), qui n'en a rien et qui est aussi connu comme lycope d'Europe. Il s'agit d'une plante semi-aquatique aimant les cours d'eau, les prairies humides et les marais.

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Qu'il est changeant le temps de basse montagne. En un rien de temps la brume remplace le soleil et l'humidité prend le pas sur la chaleur qui irradiait jusqu'à peu les collines. Ne nous en plaignons pas, non seulement cela nous laisse prendre un peu de répit mais de plus, permet aux champignons de faire timidement leur apparition dans le sous-bois. Il faudra cependant attendre encore un peu avant de récolter les premiers cèpes.

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En retournant au jardin, nous avons le plaisir de croiser sur un câble une magnifique pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) et à la vue de sa calotte grise, un mâle. Un peu plus bas dans un bosquet la femelle attend d'être nourrie par celui-ci. Migrateurs, le couple partira à la fin de l'été pour rejoindre l'Afrique. Il faudra attendre mai soit sept mois pour les voir revenir à nouveau nicher dans les bosquets et les haies des prairies grasses.

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Enfin, les champignons sortent. Ici il s'agit de deux espèces mignonnes comme tout, le cyathe hirsute (Cyathus striatus) à gauche qui se reconnaît entre autre à sa forme de coupelle et le marasme petite roue (Marasmius rotula) à droite, qui figurent parmi les best-sellers de la saison et qui porte bien son nom. Il se développe sur les branches mortes de feuillus tombées au sol. Il contribue activement à la formation de l'humus forestier.

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Les premières amanites rougissantes (Amanita rubescens) ont fait leur apparition. Appéles aussi amanite rougissante ou golmotes, c'est une des quelques amanites comestibles qui vaut la peine d'être récolter. Cepandant on prendra garde de bine la cuire, celle-ci contenant des hémolysines, molécules connues pour détruire les globules rouges.

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À la cassure, ses chairs deviennent rouges, ce qui permet de la différencier d'autres espèces comme la dangereuse amanite panthère (Amanita pantherina), plus brune et aux flammèches blanches plus larges et plus marquées. On ne serait sans bien connaître l'une et l'autre s'aventurer à récolter les golmottes. Très commune, aussi bien dans les forêts de feuillus que de conifères du moment que le sol est pauvre, c'est surtout dans les bois d'épicéas communs (Picea abies) qu'on en rencontre le plus grand nombre. Apparaissant dès juillet en Chartreuse, on peut l'observer au plus tard à la fin du mois d'octobre si l'été indien veut bien se prolonger.

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C'est aussi l'heure des premières girolles (Cantharellus cibarius) que nous récoltons avec émotion. Dégageant un léger parfum d'abricot, en particulier quand l'air est humide, leur couleur jaune tirant parfois sur le pâle ou l'orangé et la présence de plis et non de lamelles ne laisse que peu de doute lors de l'identification de cet excellent comestible. Cependant il faut là aussi être prudent, en évitant toute confusion avec la fausse girolle (Hygrophoropsis aurantiaca) ou le très toxique clitocybe de l'olivier (Omphalotus olearius) qui à la différence des girolles qui se développe sur le sol, pousse sur le bois mort et en particulier sur les souches.

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Restons avec les champignons, mais partons sur un tout autre milieu. Nous voici de retour dans les marais de l'Herretang. La plupart des espèces composant la fonge concerne de petits champignons éphèmères résistant aux soudaines varaitions de niveaux d'eau, et d'autres lignicoles restant bien au sec sur les troncs et les branches qu'ils colonisent. À droite, un magnifique polypore soufré (Laetiporus sulphureus) qui, bien que nous faisant très envie, n'a pas été récolté en raison du statut du site; un ENS (Espace Naturel Sensible).

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Tout comme au printemps, un grand cormoran (Phalacrocorax carbo) se trouve sur une des berges du grand lac. Celui a été formé à l'époque où il était encore de mise d'extraire la tourbe du marais, que cela soit pour se chauffer ou pour la commercialiser sous le nom de terre de bruyère. L'exploitation ayant été suspendue en raison des dégâts provoqués sur les milieux humides fragiles, les carrières ont été mises en eau et empoissonnées.

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Sur les observatoires mais aussi un peu partout sur la végétation, créant ainsi une véritable marée verte, pousse des lianes de houblon grimpant (Humulus lupulus). De la même famille que le chanvre, celle des cannabaceae, il est utilisé depuis des temps immémoriaux.

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Son nom scientifique de "lupulus" vient du latin, les romains pensant à tort que le houblon suçait la sève des arbres et arbustes sur lesquels il pousse. Hors cela n'en est rien, néanmoins il a gardé cette réputation fort longtemps lui donnant le surnom de "petit loups" qui se traduit par "lupulus". Il est drôle de voir qu'aujourd'hui c'est le lierre grimpant (Hedera helix) qui possède cette réputation sulfureuse. Pour en revenir au houblon, il est surtout connu comme plante aromatique pour apporter de l'amertume à la bière mais aussi pour ses propriétés sédatives, stomachiques et son pouvoir œstrogénique.

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La porte du grand observatoire n'est pas fermée, miracle ! Nous fonçons au sommet de cet ancien relai EDF reconverti en tour de guet. De là, nous avons une vue imprenable sur les étangs, sur la prairie et sur la phragmitraie. C'est là que deux petits museaux feront leur apparition. Une chevrette, femelle du chevreuil européen (Capreolus capreolus) suivit de son jeune faon né au début du printemps.

Les jours deviennent de plus en plus courts, la pluie s'invite et la fin septembre approche, nous voici aux portes de l'automne, la plus belle des saisons. Avant de fêter la fin de l'été, nous nous offrons quelques escapades sauvages du côté du Loiret, de la Camargue et des Alpes, histoire de profiter de la saison du mieux possible.

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L'automne, ses champignons et ses oiseaux.

Déjà l'automne sonne à la porte, signe que l'année est presque bouclée. Si le froid tarde à venir et ne se ferra présent qu'à la mi-novembre, on enfile déjà les pulls et les bonnets à grosses mailles de laine. Pour moi, il s'agit de la plus belle des saisons, les bois deviennent jaunes et rouges, les oiseaux du grand nord arrivent doucement chez nous et les rougegorges familiers (Erithacus rubecula) poussent de nouveau la chansonnette.

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Petit saut au lac de Paladru. Situé aux portes du voironnais, ce lac palustre est issu de la fonte des glaciers qui couvraient la région il y a 40 000 ans de cela. Riche en légendes, il fut occupé par les pères Chartreux où l'on trouve des vestiges relativement anciens de pontons de bois. C'est là que l'on peut trouver les foulques macroules (Fulica atra). Toutes occupées à barboter, elles troubles la calme du lieu par leurs cris brefs.

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Au-dessus de l'eau dans un robinier faux-accacia (Robinia pseudoacacia), deux tourterelles turques (Streptopelia decaocto) sèchent leurs plumes. Elles ont dû la nuit précédente faire face à une pluie glaciale et violente. C'est une espèce que l'on pourrait pense comme originaire de nos contrées mais il n'en est rien. Originaire de Truquie, elle ne s'est implantée naturellement en France que depuis 1963 avec une première apparition dans les Voges en 1950. Depuis la belle se trouve sur les quatre coins du monde, surtout dans les villes et villages, sans que sa présence ne semble porter atteinte aux espèces locales.

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Une femelle canard colvert (Anas platyrhynchos) se montre peu farouche et s'approche relativement près de nous. On la différencie des autres femelles d'espèces de canards par sa grande taille et son bec orange et noir. Peu farouche, il est fort à parier que l'on se trouve sur un individu issu ou du moins ayant une origine liée aux canards colverts domestiques qui sont utilisés pour l'ornement, comme appelant de chasse et pour l'élevage.

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Quittons les berges, non sans avoir jeté un dernier coup d'oeil au ponton sur lequel un rougequeue noir (Phoenicurus ochruros) se promène. L'hiver, il est possible d'y observer des dizaines de cormorans et de goélands. Nous avons espoir pour cet hiver d'y rencontrer de nouvelles espèces et de voir les canards hivernants, en particulier les fuligules qui aiment se reposer au centre du lac. Équipés de notre nouveau matériel, il a fort à parier que nous allons être surpris par les oiseaux sur lesquels nous allons enfin pouvoir poser les yeux.

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Direction les bois, et bien sûr, toujours avec le panier à la main. La saison des champignons a été exceptionnelle pour certaines espèces cette année et nous en avons bien profité, que cela soit dans les bois isérois ou d'ailleurs. Même l'un des chats de la maison est venu pointer le bout de son nez pour voir où en était la récolte. Il n'y a pas à dire, même si on trouve des champignons toute l'année, c'est vraiment à l'automne qu'ils sont rois.

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Un lycoperdon brun d'ombre (Lycoperdon umbrinum) attire notre attention. Non comestible, cette vesse de loup un peut particulière appartient, commetoutes les espèces portant ce nom générique, à la famille des Lycoperdacées.

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Le terme vesse est féminin et vient du vieux français. Il désigne un pet silencieux et nauséabond, mot qui peut se décliner par le verbe vesser. La transposition au champignon se fait par la spécificité de celui-ci de dégager à maturité, ses spores sombres en se crevant par le milieu et en les laissant passer par gros nuages sombres par un tout petit trou. L'image est là, reste à savoir d'où vient le sobriquet de loup. Peut être par le mésamour éprouvé en vers cet animal, par le fait que cette vesse soit forestière ou tout simplement par jeu de mot. Dans tout les cas le lycoperdon brun d'ombre orne joliment les forêts et bien qu'il ne soit pas comestible, anime toujours une sortie automnale.

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Dans la mousse, aux pieds des arbres et sur les troncs les champignons poussent à foison. Le tricholome rutillant (Tricholomopsis rutilans) a perdu ses belles couleurs suite à la pluie et les mucidules visqueuses (Oudemansiella mucida) bien qu'étincelantes semblent défraîchies. Se développant sur les troncs de feuillus, en particulier de hêtres, on les reconnaît à leur chapeau blanc-translucide couvert d'un mucus gluant.

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2019 fût une année exceptionnelle pour les cèpes de Bordeaux (Boletus edulis). Nous en avons trouvé de partout, même là où d'ordinaire nous ne croisons rien hormis quelques crottiers de blaireaux et de chevreuils. Champignon très prisé, c'est un excellent comestible qui se déguste aussi bien cru en carpaccio avec un peu d'huile d'olive que cuit, rissolé avec du persil et du beurre ou revenu dans un peu de crème fraîche. Sa mousse devenant gluante avec l'âge, elle s'accomode parfaitement en potage ou dans une sauce d'accompagnement.

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Pour l'occasion je suis seule avec mes parents. Les accompagner aux champignons et faire fructifier à ma manière cet héritage qu'ils ont pu me transmettre en approfondissant la discipline qu'est la mycologie est une véritable fierté pour moi. Le cèpe part exemple a été longtemps ignoré dans ma famille, voire boudé. Jugé comme gluant et trop fort, je ne l'apprécie que depuis récemment, grâce aux amis du Mycorium et du feu forum "le club des cèpes" avec qui j'avais pu partir il y a plusieurs années découvrir le Béarnais, que je rêve de visiter à nouveau.

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Symbiotique, le cèpe de Bordeaux aime s'accoquiner avec les chênetes, les chataîgniers, les hêtres et les sapins pectinés. Il n'est pas le seul à aimer ces milieux, bien souvent il est accompagner d'autres champignons dont la pousse survient suite à des épisodes de chaleurs et de pluies tel que le meunier (Clitopilus prunulus) qui, à la bonne odeur de farine et au chapeau blanc, et lui aussi un bon comestible même si moins récolté que les cèpes.

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Autre espèce appréciant les mêmes milieux que le cèpe de Bordeaux et ayant parfois des hôtes symbiotiques similaires, l'amanite tue-mouches (Amanita muscaria). Si celle-ci est toxique voire délirogène pour les hommes et de nombreux animaux, quelques uns comme le renne n'hésitent pas à planter un coup de dents dans le chapeau et en particulier la cuticule rouge riche en éléments hallucinogènes.

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Lames, pied et chair d'un blanc immaculé, chapeau rouge sang qui selon les sous-espèces et la météo peut tirer sur l'oranger, pustules floconneux variants du crème au jaune, il semble au premier regard aisé d'identifier cette espèce. Pourtant, les confusions avec l'amanite des Césars (Amanita Caeserea), sa délicieuse et prisée cousine, sont peu rares. On retiendra que chez cette dernière les lamelles et le pied sont d'un orange doré et que le stipe prend sa base dans une volve blanche en forme de sac.

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Petits joyaux rouges qui annoncent la fin de l'automne, il faudra désormais attendre l'an prochain pour les rencontrer à nouveaux dans les forêts de Chartreuse. Il fait froid, humide mais les champignons ne désertent pas complétement les bois. Cependant nous nous réfugions dans le Rhône, où nous faisons notre bonheur avec les pholiotes du peuplier (Cyclocybe aegerita) qui abondent dans les peupleraies si typiques des rives du fleuve.

C'est un court résumé de cette année en Isère riche et inspirante. Nous avons eu la bougeotte et beaucoup visité d'autres départements, puis vinrent le boulot et parfois la flemme qui par moment, nous ont cantonné à notre petit appartement lyonnais. Cependant on ne saurait penser que le tour est fait, on est loin d'avoir encore tout vu de cette enclave dauphinoise, de ses forêts et de ses sites historiques teintés de mysticismes. À 2020, belle Isère.

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14 décembre 2019

Sortie dans les marais 16.

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C'est le week-end ! Le soleil brille dans le ciel et l'air ambiant est doux malgré que nous soyoons en automne. Il faut en profiter. Nous voilà donc partis en direction Miribel Jonage, un ensemble de grands lacs formés par l'extraction des graviers issus de l'ancien lit du Rhône. D'ailleurs, la carrière est toujours en fonction et chaque fillon exploité à vocation à finir en étendue d'eau. Si une partie du plus grand étang est dédié à l'homme et à ses activités ludiques à travers une grande base nautique équipée entre autre d'un golf et de pontons à bateau, le reste de l'espace est relativement calme et seuls les promeneurs et les pêcheurs s'y aventurent. Cela en fait donc un avre de pais pour de nombreuses espèces, en particulier pour les oiseaux hivernants qui y trouvent refuges. Enfin, c'est un corridor écologique qui permet aux animaux revenants du sud de prendre repos dans leur périple avant de continuer leur traversée qui, entre autre, relie le fleuve Rhône aux zones humides de la Dombe.

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Entrés dans la lisère, nous tombons sur deux espèces que j'aime beaucoup. À gauche il s'agit de l'aubépine monogyne (Crataegus monogyna) aux beaux fruits rouges et à la floraison mellifère. Pour rester dans les odeurs, à droite il s'agit du calament nepeta (Clinopodium nepeta), plante très parfumée aux fleurs violines utilisée en Corse comme herbe aromatique dans la cuisine, chose que l'on ne retrouve pas sur le continent.

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Une jolie liane aux baies rouges s'enroule sans faire de mal au branches des buissons qui bordent le chemin. Il s'agit du tamier commun (Dioscorea communis) qui à cette période de l'années des feuilles jaunes en forme de coeur.

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Surnommé sinistrement herbe aux femmes battues, il était employé pour dissimuler les hématomes et autres bleus. Entièrement toxique, les jeunes pousses peuvent être toute fois consommées après avoir été récoltées au printemps puis passées dans au moins deux eaux de cuisson distinctes. Elles sont alors accommodées comme des asperges.On les connaît alors sous le nom de respountchous et sont assez prisées dans le sud de la France. On ne serait réserver le même traitement aux fruits ou au tubercules qui, dangereux par ingestions, peuvent également provoquer des dermites s'ils sont trop manipulés à main nue voire même des ampoules là où ils ont été en contact avec la peau.

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Sur un vieux champignon de bois, un bout de mue de serpent. Il s'agit des écaille ventrales, reconnaissables à leur grande taille et que l'on appel parfois gastrosteges. Composées de kératine à l'instar de nos ongles, elles protègent le corps du reptile, retiennent l'humidité et l'aident même à se mouvoir. La mue intervient à différents âges de l'animal. Celui-ci doit le plus souvent gêner pour pouvoir sortir de son ancienne peau avec aisance.

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En parlant de champignon, le voici. Il s'agit peut être d'un polypore hérissé (Inonotus hispidus) dont la carpophore délavé par la pluie lui confère un aspect blanc.  Poussant sur le tronc tombé à terre d'un peuplier noir (Populus nigra), il est connu pour s'installer souvent sur les vieux fruitiers, en particulier les pommiers (Malus sp.). Quand il est encore frais, il présente un chapeau roux et brun velouté, presque poilu.

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Sur le lac, plus de 500 foulques macroules (Fulica atra) se ressemblent en grand bancs. Nous sommes pliés de rire à les observer. Outre le vacarne, les osieaux se divisent en petits groupes tournants sur eux mêmes avant de se réunir, semblant au loin à des radeaux à la dérive. En période de reproduction il en est tout autre chose, les mâles devenant très territoriaux et ne laissant approcher que certaines femelles dans l'espoir de les courtiser.

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Pafois confondue avec le poule d'eau (Gallinula chloropus), on la différencie par son bec blanc et la tâche de la même couleur qui orne son front, ainsi que sa grande dimension et ses pattes aux larges doigts gris. Omnivore, on l'observe souvent à se nourrir de végétaux  attrapés dans le fond vaseux. Elle peut également se nourrir des petits invertébrés qu'elle glane dans les algues ou sur les rives des plans d'eau calmes qu'elle aime investir.

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Fendant le ciel, trois cigognes blanches (Ciconia ciconia) nous survolent. Elles viennent de la Dombe, où certaines d'entre-elles s'y sont établies pour l'année. Les prés semi-immergés, les marais, les champs retournés et les étangs aux berges en pente douce sont des lieux idéaux pour qu'elles puissent mener leurs chasses sans peine. Poissons, grenouilles, scarabées, mouches, petites rongeurs ... le choix est plus que large.

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Le calme plat est troublé par l'agitation d'une famille de cygnes tuberculés (Cygnus olor). Les petits, encore incapables de voler, déploient leurs ailes et encouragés par leurs parents, les battent de toutes leurs force, les plumes blanches détonnant avec le duvet gris qui recouvre ces gros poussins devenus adolescents. Il leur faudra , pour les parent, attendre en tout et pour tout 4 à 5 mois pour voir les cygnons s'élever dans les airs.

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Depuis le belvédère de l'étang des pêcheurs, deux géants nous attendent. À gauche, isolé et vêtu de cendre, le héron cendré (Ardea cinerea) qui semble jeune à la vue de son bec clair et des plumes plutôt claires de sa calotte.

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En dessous, trois grandes aigrettes (Adrea alba) donnent le change. Si on connaît le gracile volatile avant tout par sa blancheur, on oublie trop souvent que la belle prend des teintes marquées à la période des amours. Les tibias rougissent et le beau bec jaune devient plus verdâtre voire gris. Cependant cela ne se retrouve que chez une seule sous-espèce, Adrea alba alba qui est la plus commune des quatre grandes aigrettes que l'on retrouve sur le globe. Bonne chasseuse, son régime alimentaire est plus varié et comporte aussi bien des petits poissons que des grenouilles, des reptiles, des larves ou des insectes massifs, celle-ci n'hésitant pas à chercher dans les champs inondés les campagnols poussés par les galeries immergées à remonter à la surface.

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Pas moins de 13 tortues de Floride (Trachemys scripta elegans) barbottent dans les eaux claires de Miribel Jonage. Avec leurs tempes rouges, on ne peut les confondre avec aucune autre espèce indigène. Bien que très belles, ces américaines arrivées chez nous depuis une quarantaine d'années mettent à mal la faune en prenant le pas sur les tortues locales que ce soit pour les sites de pontes ou pour les ressources alimentaires.

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Une grenouille du type verte (Pelophylax sp.) partage le même milieu. C'est l'un des rares amphibiens à passer la majeur partie de son temps dans les mares. À l'arrivée de l'hiver, elle s'enfouie dans la vase pour hiverner, ne respirant alors que par sa peau. Sa cousine canadienne la grenouille des bois (Lithobates sylvaticus) est encore plus incroyable, ayant la capacité de geler intégralement avant de revenir à la vie quand arrive le printemps.

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Deux espèces de lézards se tirent la vedette. À gauche, le lézard de murailles (Podarcis muralis) qui sur un vieux mur réchauffe sa carcasse avant de partir à la chasse aux araignées et aux sauterelles. Non loin de là, dans un pique-nique abandonné sans aucune honte ce qui est hallucinant, un lézard vert à deux raies (Lacerta bilineata) fait festin d'une grappe de raisin bien qu'il aime tout autant croquer des insectes.

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Défilé de gobes mouches noirs (Ficedula hypoleuca). C'est bien simple, ils sont de partout à en ce retour de migration. Passant par la France pour regagner ses appartements d'hiver en Afrique occidentale après avoir niché dans le Nord de l'Europe, parfois même en France bien que cela soit relativement rare. Sa reproduction est très rapide, la femelle couvant 13 à 15 jours et le couplant menant à terme la portée en 12 à 17 jours.

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C'est dans une cavité (souvent de pic), que les oeufs bleus au nombre de 5 à 8 sont pondus. Fin juin voire début juillet, les nids sont désertés et les petits apprennent à faire leurs armes. C'est alors le moment de redescendre sous des latitudes plus clémentes. C'est ainsi qu'au début de l'automne les gobes mouches noirs abandonnent leurs belles couleurs pour adopter un plumage gris plus discret qui leur permet de passer inaperçu.

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Le Silène (Brintesia circe) est un papillon brun de belle taille qui à la particularité de partager son nom à la fois avec des plantes herbacées de la famille des Caryophyllaceae, un singe indonésien au pelage noir (Macaca silenus) et un satyre, demi-dieu personnifiant l'Ivresse. Percepteur du dieu Dionysos, on le fait souvent naître des amours d'Hermés mais aussi de Pan et d'une nymphe, de Pan et de Gaïa ou de Gaïa et d'Ourannos.

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Les oiseaux ont peut être déserté les nichoirs, mais les berges restent pleines de vie. Les castors d'Europe (Castor fiber) sont à l'oeuvre. Plutôt nocturnes, on peut parfois les observer en journée. Si l'été ils se nourrissent de jeunes pousses, ils se tournent assez volontiers le reste du temps vers les écorces, les jeunes branches et les feuillages qu'ils atteignent en faisant tomber à la force de leurs dans les troncs d'arbres au bois tendre.

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Voilà un des grands mal aimés du moment, le grand cormoran (Phalacrocorax carbo). Accusé de voler le poisson des pêcheurs, ses populations sont tombées au plus bas. Protégé, il a pu remonter doucement la pente bien qu'aujourd'hui il fasse l'objet à nouveau de tirs important, bien que nombreuses études tendent à prouver que l'oiseau ne pêche pas les mêmes espèces que celles prisées par les pêcheurs de loisirs et les pêcheurs professionnels. Reste le problème des piscicultures, ou bien des moyens autres que le tir peuvent être mis en place. Sur la dizaines de cormorans en pêche observés ce jour là, tous se nourrissaient de poissons chat américain (Ameiurus melas), une espèce invasive qui diminue l'effectif des autres espèces de poissons. La solution au problème est là, sous nos yeux, et nous ne trouvons rien de mieux que de lui tirer dessus.

C'est sur ce constat triste mais aussi, l'observation plus joyeuse d'un bongios nain (Ixobrychus minutus) et d'une mouette pygmée (Hydrocoloeus minutus), deux espèces peu communes, que nous achevons notre ballade d'une journée. Marcher au rythme des oiseaux, dans des aires de nature calmes et encore ensauvagées est un bonheur, malgré les tirs rapprochés ça et là qui nous ont pas endroits fait prendre la fuite.

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15 septembre 2019

Sortie en marais 14 : le lac du Ronzey.

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Visite du lac du Ronzey dans lequel l'Yzeron, cours d'eau qui termine sa course dans le Rhône et qui passe juste sous notre fenêtre. S'étendant sur plus de 3 hectares, il n'est pas très ancien, sa création remonte à 1982. Il est avant tout un lac de plaisance pour les habitants du coin mais aussi les citadins quittant la tristesse de la ville. Néanmoins, il est rapidement devenu un refuge pour la faune. Les hauts conifères d'ornements qui le bordent sont même un abri pour les chouettes dont certaines ont laissé ça et là quelques plumes et pelotes de réjection.

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Dans l'herbe verte tendre, là où bien des familles et des amoureux viennent pique-niquer, poussent mille et unes merveilles. Les fleurs du sureau noir (Sambucus nigra) nous apportèrent pour les jours à venir une délicieuse limonade. Une partie des inflorescences séchées rejoindront les tisanes de l'hiver. Retournés en août sur place, nous avons pu des baies faire une délicieuse gelée consommée en tartines ou dilluée dans de l'eau chaude.

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Ce jour là ce ne sont pas les fruits sucrés du sureau qui font notre joie, mais des marasmes des Oréades (Marasmius  oreades) appelés par endroits mousserons bien qu'ils n'en soient pas. La confusion est aisée avec d'autres champignons des prés toxiques voire mortels, mais leur pied élastique, leur odeur et leur chapeau mamelonné ne trompent pas. Pour la petite histoire, les Oréades sont des nymphes de la mythologie grecques associées aux grottes et montagnes, peut être est-ce dans ce dernier élément que le lien entre le champignons et ces divinités peut être fait. Autre belle surprise, deux agarics des jachères (Agaricus arvensis) appelés aussi boules-de-neiges en raison de leur forme complètent notre panier et notre omelette du soir bien qu'un peu véreux.

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Le rubanier d'eau (Sparganium erectum) est une plante semi-aquatique dont les feuillages immergés forment de grands herbiers dans lesquels les poissons, les insectes et les amphibiens viennent pondre et s'habriter. Dans les milieux lacustres et humides faits d'eau douce, le rubanier joue un rôle important en permettant la stabilisation de sédiments, leur dépôt, l'oxygénation de l'eau ou encore, la dépollution de certains éléments chimiques d'origine anthropique. Les inflorescences se nomment capitules. Les capitules mâles sont plus petits et verts, ceux femelles sont de larges pompons, blancs et jaunes à leur extrémité. Les deux sexes se trouve sur un même plant.

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Petit crapelet deviendra grand. Ici il pourrait s'agir d'un bébé crapaud commun (Bufo bufo). Ayant perdu ses attributs de têtard, il quitte l'étang et les mares attenantes à celui-ci pour regagner la forêt. Il y restera pas moins de 3 ans avant de retourner à l'eau pour se reproduire. Celui-ci a été sortie de la route par nos soins. Les amphibiens sont des animaux protégés et très fragiles, ils ne doivent être manipulés qu'en cas de danger et toujours avec es mains humides pour ne pas abîmer leur peau et éviter que celle-ci soit plus sensible à la transmission de germes. Pour nous humains, la manipulation ne présente aucun danger, il faut juste ne pas prendre l'idée de se frotter les yeux ou de se lécher les doigts après l'intervention.

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Petite observation de la cinquantaine de canards colverts (Anas platyrhynchos) qui peuplent le lieu et qui laissent une multitude de plumes sur les berges pour mon plus grand bonheur. Retour à Oullins, là aussi nous avons nos canards colverts, juste sous nos fenêtres, mais aussi les klaxonnes, les pots d'échappement, le goudron et les crises de nerfs. En sommes, c'est un coin à connaître et à investir passé 19h pour plus de tranquillité.

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5 août 2019

La Savoie à travers champs.

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Un mois au pied des montagnes

Ce n'est pas moi pour le coup qui suis partie, mais mon bien-aimé pour un mois de formation aux techniques de culture et de transformation des petits fruits en wwoofing. Face au Mont Blanc, nous avons pu le temps de deux week-ends découvrir la faune et la flore savoyardes, nous émerveiller des oiseaux et en particulier des rapaces, ramasser quelques belles sauvages et nous initier aux espèces des milieux humides. Bref, de belles découvertes et de nouvelles coches pour les amoureux de la nature que nous sommes.

À notre tableau de chasse le pic mar (Dendrocoptes medius), à la calotte rouge et aux cris nasillards. Pas bien gros (50 à 80 gr), il est que modérément montagnard et se plaît avant tout en plaine et les vieilles forêts de feuillus qui n'exédent pas 700 mètres d'altitude, où il peut nicher dans les troncs de bois tendre ou fragilisés par le temps.

DSC00019Ils sont revenus ! Après un long périple, les milans noirs (Milvus migrans) sont à nouveau en France. Ils ont quitté l'Afrique pour venir nicher chez nous. Ces oiseaux nécrophages se nourrissent la plupart du temps de poissons morts, ceux-ci représentant jusqu'à 70 % de leur régime alimentaire. Il n'est pas rare non plus de les voir suivre les moissonneuses dans les champs, cherchant les débris des micro-mammifères (souris, campagnoles etc.) pris dans les mécanimses de la machinerie. Lors de notre séjour nous avons pu voir deux individus prédater en pleine journée une chauve-souris, fait relativement rare pour être signalé bien que l'espèce soit partiellement prédatrice.

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C'est le temps des amours en ce mois de mars pour la sitelle torchepot (Sitta  europaea). Ça chante et ça s'accouple à tout va. Celle-ci s'évertue à chercher de quoi se contenter dans le creux d'une vieille branche morte d'un érable, la belle étant insectivore pendant le printemps et l'été. Son nom de torchepot est bien trouvé, car l'oiseau a pour particularité, entre autre, de confectionner à l'aide de boue et de salive de quoi rétrécir l'entrée des cavités dans lesquelles il s'installe quand ces dernières sont trop grandes pour lui et sa couvée. C'est aussi le seul volatile de nos contrés à descendre les arbres la tête la première grâce à ses pattes équipées de doigts longs et puissants.

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Outre des oiseaux, on croise aussi des castors d'Europe (Castor fiber). La proximité du Rhône n'y est pas pour rien. Ici il s'est installé dans un lac proche de l'exploitation et relié au fleuve par un petit court d'eau qui n'est que rarement à sec, permettant de nombreuses connections entre ces différents milieux humides.

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En campagne, il n'y a pas un jour sans surprise. S'il on est habitué à croiser des poules et des canards en liberté, on l'est beaucoup moins pour les cochons et pour cause, ceux-ci se sont échappés d'un élevage tout proche et batifolent gaîment dans un beau champ de bel qui, semble-t-il, sera peu productif cette année vu le labourage subi. Il faudra un après-midi complet pour que tout le monde retourne dans son chez soi.

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Pas de moineaux cisalpins ou friquets mais de bons vieux moineaux domestiques (Passer domesticus) dans la coure de la ferme. Nous en sommes pas pour autant déçus, l'espèce étant fascinante. Perçu comme commun, le moineau disparaît de nos villes et de nos campagnes à une vitesse hallucinante. Pour le moment, nulle réponse semble se dessiner sur ce déclin. La diminution drastique des insectes semblent être une piste plausible.

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Quelles sont belles ! Un couple de chevêches d'Athéna (Athene noctua Scopoli) s'est installé dans le gros creux d'un vieille arbre, juste en face de l'une des fenêtres de la maison. Quel bonheur de les observer mais aussi quelle surprise, d'autant plus quand on sait qu'une chouette hulotte (Strix aluco) occupe le grenier de la grange. L'ayant vue la toute première, nous pensions ne pas voir d'autre rapaces, ceux-ci ayant du mal à s'entendre en règle général.

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Force est de constater que nous nous trompions, Dans le trou, un adulte montre le haut de sa tête tandis que l'autre monte la garde. Au moindre passage d'un vélo ou d'une voiture en contrebas, tout le monde saute dans le nid. Je dois vous faire une confidence, la chevêche d'Athéna est l'un de mes oiseaux préférés, au point de figurer sur ma carte de visite. Ce n'est pas à cause de son nom et de sa symbolique, celle-ci étant la compagne et messagère de la déesse de la guerre et de la sagesse, Athéna, mais pour ses magnifiques yeux dorés et sa drôle d'allure.

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Pesticides, disparitions des vieux arbres et des haies, ce sont là quelques uns des éléments expliquant son déclin. Aujourd'hui la petite chouette connaît un peu de répit avec des populations stables qui semble-t-il, commencent à nouveau à décroître depuis 2-3 ans. Pourtant elle n'est pas sans charme, en plus d'être une bonne chasseresse. Son régime alimentaire se compose essentiellement d'insecte mais elle n'est pas contre le fait de becter une ou deux lézards et ne rechigne pas à planter mettre à son menu des mésanges ou des rainettes arboricoles.

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Départ pour le lac du Bourget, qui n'est pas très loin. C'est l'occasion de filer dans la réserve naturelle qui se trouve au sud de l'étendue. Là bas, une grande diversité d'oiseaux s'offre à nous. Les nettes rousses (Netta rufina), se plaisent à barboter en eau plus ou moins profonde profonde en bordure de roselière pour chercher leur nourriture. Elles peuvent plonger jusqu'à 4 mètres pendant une courte durée, ce qui les classent dans la famille des canards plongeurs. La femelle se différencie du mâle par ses couleurs ternes et discrètes qui la protège des prédateurs pendant la couvaison. Son partenaire pour sa part affiche une tête flamboyante.

La nidification se fait au sol, dans un nid parfois fait de boues et de végétaux, parfois volé à une autre espèce de canard, qu'il soit colvert ou un fuligule. Les oeufs mettent un peu moins d'un mois à éclore. Les petits nidifuges quittent directement le nid et mettrons 80 et 100 jours pour être complètement autonomes.

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C'est un oiseau migrateur dont le gros de la population européenne se retrouve en Espagne à l'arrivé des grands froids de l'hiver où 200 000 nettes rousses peuvent se réunnir d'un seul bloc. Cependant on peut en rencontrer un bon nombre sur les grandes étendues d'eau dont Miribel Jonage dans le Rhône. En France, des nidifications sont observées dans la Dombes et en Camargues ou des hivernages sont aussi observés.

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La grande aigrette (Ardea alba) est un magnifique oiseau. C'est le plus grand de nos hérons métropolitains et se reconnaît à son plumage blanc et son long bec jeune. Présente sur l'intégralité du globe hormis le Groéland, elle affectionne une grande variabilité de milieux comme les bords de mer, les rives de fleuves et les grands lacs où elle se nourrie de poissons, d'amphibiens, de crustacés et d'autres arthropodes aquatiques. 

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Dans les herbiers inondés, deux espèces de sarcelles se tiennent compagnie, permettant une comparaison fort intéressante entre elles, d'autant plus qu'il s'agit ici de canards aux comportements particuliers. Au centre, une sarcelle d'été mâle (Spatula querquedula) reconnaissable à son grand sourcil blanc. C'est un oiseau migrateur, le seul parmi les canards européens, qui revient d'Afrique Saharienne dès février pour nicher au mois de mai même s'il favorise que très peu les milieux humides d'Europe occidentale. De part et d'autre de celui-ci, deux mâles de sarcelles d'hiver (Anas crecca) à la tête verte et rousse. Il s'agit du plus petit anatidé d'eau douce de nos contrées dont la nidification intervient entre avril et juin. Sarcelles d'été et d'hiver partagent le même régime alimentaire, au menu on compte des algues et des petits organismes tels des insectes et de crustacés, toujours en eau peu profonde ce qui en fait des canards de surface.

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Retour sur l'exploitation agricole. Une mer de nuages nous assaille sur le chemin. C'est le bon moment pour se rendre au lac en contrebas, dans une ambiance tamisée de fin de journée pluvieuse. Outre le castor d'Europe comme résident à l'année, de nombreuses espèces végétales peuvent y demeurent.

DSC09833Les pulmonaires (Pulmonaria sp.) sont bien difficiles à identifier et parfois, il faut attendre les feuillages d'été pour les nommer correctement. Elles appartiennent à la famille des Boraginacées, celle des primevères et des consoudes.

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Le nom de pulmonaire est hérité de la théorie des signatures, voulant qu'une plante, une roche ou un animal soignent un organe ou une maladie leur étant similaire. Ici les tâches blanches des feuilles font écho à celles présentes dans les poumons dans les cas de peste ou de pneumonie. Il n'en fallait pas plus pour faire le lien entre maladies thoraciques et les pulmonaires, l'une d'elle portant même le nom de pulmonaire officinale (Pulmonaria officinalis). Dans les faits, bien qu'expétorante et adoucissante, elle n'a jamais pu guérir des maux portés par des maladies terribles comme celles cités plus haut. Une autre légende chrétienne veut que les tâches blanches du feuillage soient le fruit de gouttes de laits tombée du sein de la Vierge Marie l'allaitant son fils. De quoi allimenter le mythe.

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Comme de nombreuses plantes de cette famille, les fleurs ont la particularité de changer de couleurs après fécondation. D'abords rouge-rosé, les pétales tirent peu à peu vers le violine. C'est un moyen pour la pulmonaire d'indiquer qu'elle a était fécondée et qu'il n'est plus nécessaire de la visiter, celle-ci étant vide de nectar. En somme une co-évolution permettant aux deux partis de ne se rencontrer que quand cela leur est utile.

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L'ail des ours (Allium ursinum) est à la mode, et nombreux sont ceux à courir les bois pour en faire la cueillette. Nous nous n'y échappons pas. C'est une plante de sous-bois frais et des bords de ruisseaux, sur les sols de nature basique (souvent calcaire), humides et riches en nutriments, le plus souvent ombragés. Ce jour là la récolte est bonne, nous avons de quoi en faire des confis, des pestos, des vinaigres et des feuilles séchées.

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Prudence toute fois, de nombreuses plantes jeunes et arrivées à maturité peuvent se confondre aisément avec l'ail des ours. Jeunes plants d'arums, muguets ... on ne compte plus les cas d'empoisonnements plus ou moins graves, certains se terminant parfois mal. Autant être sûr de ce que l'on fait et de ce que l'on met dans son panier.

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D'autant plus que parmi les feuilles d'ail des ours, pousse des centaines de scilles à deux feuilles (Scilla bifolia) et que toutes deux partagent le même milieu. Frêle, l'étoile bleue comme on la nomme, appartient à la famille des asperges d'après les dernières études phylogénétiques. Pour autant on ne serait la mettre à sa table, celle-ci n'étant pas comestible.

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C'est une espèce qui n'est pas si courante en forêt, protégée dans plusieurs régions et département comme en Aquitaine, autant favoriser les prises photos plutôt que les bouquets, les fleurs ne vivant qu'un jour ou deux en vase. Cela serait aussi priver de nombreux insectes de son nectar mais aussi de sa délicieuse odeur de propolis et de miel, sans oublier les fourmis qui, avec d'autres insectes, en transporte les graines. Elle est également typique de certains milieux, en particulier des chênaies de chênes pédonculés et les chênaies-charmaies au sol de nature calcaire.

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Sur les premiers chatons de saule, un paon du jour (Aglzis io) prend le soleil. Ici c'est un adulte qui a passé l'hiver sur sa forme de papillon (imago) et qui prend ses forces avant de partir en parade pour permettre à la prochaine génération de voir le jour. Chez ces papillons, deux à trois générations peuvent voir le jour, une seule s'ils se trouvent en montagne, les conditions étant bien moins clémentes avec un ensoleillement plus court. Tout cela n'est pas favorable à la principale source de nourriture de sa chenille, les orties qui bien que résistantes, ne se développent pas ou peu sous le manteau neigeux et dans le froid.

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La bonne vieille ortie dioïque ou grande ortie (Urtica dioica), celle que l'on aime dans les soupes et les gratins, un peu moins dans les jardins et les bords de chemin bien qu'elle soit essentielle à la vie de bien d'animaux. Outres les très nombreuses espèces de chenilles dont elle est l'hôte, elle abrite aussi des coléoptères, des punaises ou encore des pucerons. Toute cette faune se nourrie de ses feuilles et tiges riches en protéines. C'est une plante à tout faire, on en tire de quoi faire des cordes, du tissus, de purin, de fertilisant et de s'en nourrir. Dans ce dernier cas on favorisera les jeunes pousses et les feuilles d'avant floraison, la plante étant riche en cystolithes quand elle est en fleurs, composants pouvant entraîner des problèmes urinaires. On prendra aussi garde en cas de traitement médical, certaines prises de médicaments étant incompatibles avec sa consommation.

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De jeunes tramètes (Trametes sp.) se développent sur les restes d'un arbre mort. Il pourrait s'agir de tramètes versicolores (Trametes versicolor), un champignon de la famille des polypores qui est est plus que commune et se trouve un peu partout dans les forêts comportant des feuillus.

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Pour le reconnaître, on prendra le soin de regarder sa marge noir et la variation de couleurs qu'il présente, dessinant dans le temps de jolies bandes colorées allant du marron au bleu-grisé en passant par le roux, le jaune et le vert. Cependant pour une identification sûr, l'observation de la sporée reste la meilleure chose à faire. Ce champignon appartient aussi à la famille des pourritures blanches, élément incontournable pour l'assimillation par la forêt de la matière organique morte si essentielle aux végétaux qui l'a compose. Des champignons, nous n'en verrons pas d'autres hélas, moi qui comptait tant en ajouter de nouveaux à mon tableau de chasse, avec un vague espoir de croiser ça et là quelques morilles printanières cachées dans l'ai ldes ours.

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Soudain, deux silhouettes sombres fendent le ciel avec pour fond les montagnes enneigées. Il s'agit de hérons cendrés (Ardea cinerea) se dirigeant vers la héronnière. Rassemblés là, une dizaine d'individus s'affairent à fabriquer ou réparer leur nid à l'aide de branchages collectés dans la ripisylve toute proche. La saison des amours est là, les couples parades et se forme et bientôt 3 à 5 oeufs bleu-vert viendront se nicher entre les brindilles.

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Un petit carnet, outil indispensable pour noter toutes nos observations. Depuis nous sommes passés à la versio numérique grâce à l'application Naturalist, version pour téléphone du site Faune-Rhône au combien précieux pour les naturalistes et les ornithologues passionnés.

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Nous quittons à regret les paysages de montagne pour retourner aux plaines du Rhône, non sans faire le plein de produits locaux : miel de forêt, confitures de casseilles, de cassis et de groseilles, vinaigre d'ail des ours, crème de cassis, vin de noix ... les ventres, les yeux et les esprits partent remplis. Un dernier regard vers le lac, la roselière et les bosquets de noisetiers abritant quelques troglodytes mignons, rouges gorges et mésanges charbonnières. Les semaines à venir s'annoncent fort chargées, et ces quelques jours d'escapade en Savoie sont une bouffée d'air frais dans le tumulte qu'est notre quotidien d'urbain.

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23 juin 2019

Mes 8 premiers mois à la LPO dt Rhône.

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Catastrophe ! Voilà plus d'un mois que je n'ai plus publié ici et j'ai littérallement 6 mois de retard dans mes articles, autant vous dire que ça va chauffer dur sur le clavier ! Pas de panique, voici un retour en image sur mes 8 premiers mois à la LPO délégation territoriale du Rhône comme bénévole, membre du groupe jeunes LPO Rhône et comme animatrice nature salariée histoire de vous partager quelques brides de mon quotidien. La saison d'animation bat son plein et prendra fin d'ici une semaine ou deux, de quoi souffler pendant la rédaction des bilans et des premiers dossiers pour clôturer la saison 2018-2019. C'est un exercice dans lequel je me plaîs, même si le terrain reste ma passion première. Le printemps comme l'hiver m'ont donné énormément de choses à voir et à expliquer aux groupes que j'accompagne, et j'espère de tout coeur que ceux-ci en garderons une trace et qui sait, un peu plus histoire de faire naître quelques passions.

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Comptages Wetland's : suivre une population

Tout comme l'an dernier, nous nous sommes joints en janvier au Wetland's, un inventaire international des oiseaux d'eau visant à suivre année après année leur population et à en établir la santé. Sans surprise les effectifs chutent dramatiquement. Cependant il faut tenir compte pour 2019 des températures très douces qui ont poussé certaines espèces à rester dans le nord de l'Europe.

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Compatages des laridées et des grands cormorans.

Pour cette nouvelle édition, nous sommes présents dans le cadre du groupe jeunes LPO Rhône que nous avons lancé avec un compère. L'objectif est de fédérer les jeunes du territoire autour de nombreuses sorties et actions à thèmes. Pendant la journée nous avons pu bénéficier du regard et de l'expérience de nombreux bénévoles, découvrir de nouveaux oiseaux mais aussi, apprendre à compter des centaines de volatiles et croyez moi, l'exercice n'est pas simple. Pour se faire nous voilà partis à Miribel Jonage, une zone humide de grands lacs situés au nord de Lyon et formés par la carrière en activité qui y extrait des sédiments. C'est un endroit rêvé pour les mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus) quoi que, la plumée laissée par celle-ci indique clairement qu'un épervier d'Europe  (Accipiter nisus) a mit fin aux festivités.

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La liste des canards et des oiseaux affiliés à l'eau est longue, on compte les classiques de l'hiver comme le fuligule milouin (Aythya ferina) à la belle tête rouge, le héron cendré (Ardea cinerea) et le fuligule morillon (Aythya fuligula) que j'adore mais aussi, quelques raretés que nous avons pu apprécier comme le garrot à oeil d'or (Bucephala clangula), la tadorne de Bellon (Tadorna tadorna) et le harle bièvre (Mergus merganser). Pour plus d'informations et la liste des espèces observées ça se passe par ICI.

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Le journée s'achève par le comptage au dortoir des laridés (mouettes et goélands) à Grand Large, avec en prime l'observation des traces et indices du castor d'Europe (Castor fiber), celui-ci ayant élu domicile à Miribel depuis quelques années. Bilan ? une super expérience et le sentiment que d'année en année je commence doucement à mieux voir et entendre les animaux qui m'entourent même s'il me reste beaucoup à apprendre.

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Suivi des Grands Ducs d'Europe

Toujours en janvier, nous voilà sur les pas du grand duc d'Europe (Bubo bubo), le plus grand des hiboux de France avec une envergure de 1,88 mètres maximum. Quasi-disparu, il revient peu à peu et on compte dans les vallons qui se forment le long du Rhône quelques rares couples.

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Soirée de pleine lune pour apercevoir le hibou si attendu.

La période des amours battent leur plein, c'est le moment de partir à l'écoute de son chant. Pour l'occasion nous sommes pas loin de 70, réunis en plusieurs équipes et pour cause, le Rhône, l'Ardèche, l'Isère, l'Ain et la Drôme sont prospectés. Malchanceux que nous sommes, nous sommes parmi les seuls à ni voir, ni entendre le grand duc. Le vent, les aboiements de chiens et le bruit des camions au loin nous ont souvent piégé sans que le "hou" si attendu ne se fasse entendre. Pour autant la soirée n'est pas morose. Pendant la tombée de la nuit nous sommes gratifiés du passage des bécassines de bois (Gallinago nemoricola), du remue-ménage des sangliers (Sus scrofa) ou encore, du cri de la chouette hulotte (Strix aluco). De quoi passer un bon moment pour contempler l'obscurité.

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La saison s'annonce triste pour nos oiseaux. L'an dernier la plupart des couples n'ont pas réussi à mener à terme leur nichée, faute de proies mais aussi de milieux où s'installer, les vignes grignotant le peu de zone forestière restant sur les coteaux malgré les interdictions de défrichement. L'hectar approchant le million d'euro et les vins locaux se vendant bien, notre grand duc ne fait, hélas, pas le poids face aux logiques économiques du territoire.

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Inventaire des oiseaux des jardins

Fin janvier, c'est l'inventaire des oiseaux des jardins. Manque de bol, nous n'avons qu'un rebord de fenêtre pour nous exercer, du coup direction le parc de la Tête d'Or pour inventorier les divers piafs qui s'y trouvent.

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Gallinule poule d'eau (Gallinula chloropus) peu farouche.

La poule d'eau (Gallinula chloropus) n'appartient pas aux poules et autres coqs contrairement à ce qu'indique son nom. On la différencie du foulque macroule (Fulica atra) de par son bec rouge à la pointe jaune et de par ses pattes jaunes aux longs doigts dépourvus de palmures. C'est un oiseau des zones humides qui se croise même en ville et qui niche dans les plantes aquatiques, formant un nid composé de végétaux déliquescents. Le mâle et la femelle restent fidèles jusqu'à la mort d'un des deux partenaires. En milieu urbain et péri-urbain, elle se laisse facilement approcher, ce qui est rarement le cas en campagne.

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Sur le lac, les grands cormorans (Phalacrocorax carbo) et les mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus) attendent leur repas. Cela ne va pas sans entraîner quelques conflits. Les poissons sont abondants, les passants distribuant du pain aussi. Pour rappel, le pain est un poison pour les oiseaux, ceux-ci ne le digère pas et entraîne des malformations des ailes, des plumes et des organes et peu même mener à la mort de l'animal.

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Le pigeon colombin (Columba oenas) est un pigeon relativement rare dans le Rhône que l'on peut parfois observer en ville. Il se reconnaît à son oeil noir, ses teintes bleutées et sa taille car il est le plus petit de tous les pigeons d'Europe. Il aime nicher dans les cavités, qu'il s'agisse de celles des arbres ou des falaises. On le rencontre le plus souvent dans les bois non exploités, parfois les grands parcs, les carrières et les façades rocheuses. Hors période de reproduction, il peut se mêler à d'autres espèces, comme le pigeon ramier ou les choucas des tours comme nous avions pu l'observer en mai 2018 au plateau  de Larina.

2019 ne fait que débuter mais de nombreuses espèces sont sur le point de débuter leur reproduction. Exploration de cavités, changement de plumages, premiers chants, arrivée de certains migrateurs, offrande aux femelles ... il n'y a que les vagues de froids, l'absence de feuilles et le gel du matin qui nous font nous sentir en hiver.

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Les arbres de l'île du Souvenir sont pris d'assaut par le givre. Immobiles, les pattes et le bout du bec gelés, les grands cormorans (Phalacrocorax carbo) cèdent un à un la place aux hérons. Ici ils sont rois et pour cause, plusieurs couples nichent au même endroit. L'ensemble est alors appelé héronière et peut parfois comporter plusieurs espèces de ces échassiers. Ici on en rencontre une seule, l'éternel héron cendré (Ardea cinerea), magnifique oiseau parfois accusé à tort de vider les rivières et les étangs de leurs poissons.

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Belle surprise, sur l'eau un mâle de nette rousse (Netta rufina), un canard aux allures de punk. La femelle, plus discrète, aborde un plumage grisé ainsi qu'un sourcil blanc au dessus de l'oeil. D'ordinaire, la nette se montre timide et s'envole au moindre bruit suspect. On peut de ce fait s'étonner de voir un individu tel que celui-ci se laisser approcher sans manifester le moindre signe d'alarme, allant même jusqu'à courser d'autres canards autour de lui pour s'approprier l'espace. Herbivore, il lui arrive d'ajouter à son menu d'algues et de plantes aquatiques des petits insectes, quelques mollusques voire, des têtards.

Le soleil se couche, direction la Maison de l'Economie Circulaire pour une petite conférence sur les logiciels libres, la programation et les réseaux partagés. Le rendez-vous ayant lieu à l'entré du parc des Chartreux, c'est de nouveau l'occasion de suivre les oiseaux de la métropole pour cette journée de science participative.

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Il est venu au rendez-vous. Le faucon crecerelle  (Falco tinnunculus), si recherché dans Lyon et ses alentours, nous a gratifié de son passage et s'est même posé non loin de nous, sur un balcon où il domine la Saône et la ville. Si vous êtes tentés de le suivre dans sa nidification urbaine, je vous invite à rejoindre Faune-Rhône.

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Engagement, on est plus chaud que le climat !

En février, on se mobilise. Le groupe jeunes LPO Rhône accompagné des étudiants d'ATIB Lyon est sur le terrain et surtout, sous la pluie. Qu'importe, nous sommes motivés, dynamiques et l'instant est convivial. L'objectif de la journée ? Encercler le quartier en créant une immense chaîne humaine. C'est un pari réussi et pas moins de 5000 manifestants ont pu se tendre la main le temps d'un après-midi. Entre slogans et pancartes, nous avons même pu nous octroyer un peu de répit pour observer les hérons et les cormorans nous passant au-dessus de la tête pour rallier la Saône et le Rhône. Ajoutons à cela un rapide discours et un concert aux paroles engagés pile-poil quand le soleil pointe le bout de son nez sur la place Bellecour pour que le tableau soit complet. Bref, une très belle expérience.

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Parmi les participants, des jeunes et des moins jeunes, de véritables hippy, des biens rangés, des bobos, des cathos ... bref tous ceux que l'on se plaît à placer dans une case pour ne plus les en sortir. Ici, les clichés ont la vit dur et quand on voit la multitude de personnalités présentes ce samedi après-midi, on est en droit de se dire ou du moins, d'espérer que les questions sur le climat et la biodiversité animent toutes les strates de la société.

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Contrairement au climat et aux mentalités, certaines choses ne bougent pas, le bâti local et centenaire étant là pour nous le rappeler. Sur cette place d'où nous admirons la cathédrale de Fourvière, bien des luttes et des guerres ont été menées, le Cheval de Bronze représentant Louis XIV n'y échappant pas. Détruite suite à la révolution, cette statue qui surplombe les manifestants sera reproduite en 1825. Preuve que nous sommes capables de détruire comme de reconstruire ce qui nous entour. Ce jour là, nous nous y tenons non pas pour réclamer des têtes mais un avenir pour notre planète.

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Prospection du groupe jeunes LPO Rhône : champignons et chouettes.

Voici une des toutes premières sorties du groupe jeunes. En ce mois de mars, nous voilà partis au Nord Ouest de Lyon à la recherche des champignons de printemps pour l'après-midi. J'avais promis des morilles, nous rentrons avec quatre espèces non comestibles, la sécheresse sévissant terriblement : jusqu'à - 30 % de pluies et de réserves en eaux dans certaines localités du Rhône. En somme, pas de quoi inciter la fonge à sortir le bout de son chapeau. Nous nous contenterons pour la peine de ces jolis schizophylles communs (Schizophyllum commune) qui semblent avoir séchés avant d'avoir pu terminer leur développement. Leurs spores roses leur donnent une couleur assez sympathique et relativement amusante à observer au microscope quand on s'essaye à la mycologie. Néanmoins on prendra garde à ne pas pencher au-dessus, ceux-ci pouvant entraîner des pathologies au niveau du nez et des yeux. Ce schizophylle est fascinant. Présent sur tous les continents, il se développe sur le bois mort dont il se nourrie. Les insectes en particulier les fourmis sont attirés par les carpophores (partie visible). On peut en tirer de nombreux composants, qui entrent dans la fabrication de l'éthanol mais aussi d'antibiotiques.

Faute de champignons, nous nous rabattons sur la végétation des alentours. Les hellébores fétides (Helleborus foetidus) sont les premières à sortir. On les reconnaît au bandeau rouge sang qui borde leurs fleurs ainsi que leurs feuilles vert clair et vert foncé très découpées et qui leur a valu leur surnom de patte d'ours.

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Arrêt sur les bryophites, c'est à dire les mousses, qui se développent sur les pierres dorées qui composent les murets pour retenir les carrés de terre sur lesquels sont cultivées les vignes. C'est un des milieux de prédilection des lézards des murailles (Podarcis muralis) qui sortent tout juste de léthargie. Les couleuvres aiment également si loger pour profiter de la douce chaleur qu'elles diffusent mais aussi des nombreuses proies qui s'y réfugient.

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Pinson des arbres (Fringilla coelebs) prédaté, sans doute par un rapace, la base des plumes étant intacte, signe le plus souvent que c'est un bec et non des dents qui a déplumé l'animal. C'est un des nombreux indices de présence que l'on peut utiliser en tant que naturaliste pour déterminer si on se trouve sur un territoire de chasse d'un animal en particulier. En tout cas cette plumée nous aura bien donnée du fil à retordre pour l'identification.

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Changement d'ambiance, le soir il n'est plus question de champignons et de fleurs mais de chouettes et pas de n'importe laquelle ! La chouette effraie (Tyto alba) est la star de la journée et pour cause, nous voilà embarqués par le référant LPO de ce bel oiseau de nuit blanc pour une séance de repasse. La repasse consiste à passer à des points précis le chant d'un mâle pour susciter la réaction des individus présents et ainsi établir la présence ou non de l'espèce. Pour notre effraie, la repasse se fait à la tombée de la nuit, sur une dizaine de points distants de 2 km et plus.

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Nous sommes quatre équipes, armés de nos enceintes et de nos portables. Pour notre part, nous sommes parmi les plus chanceux. Notre gourpe, sur la dizaine de points attribués, parvient à contacter deux effraies fort éloignées, une chouette hulotte (Strix aluco), six ou sept couples de chevêche d'Athéna (Athene noctua Scopoli), un ragondin (Myocastor coypus) et un lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus). Pas mal pour deux heures de parcours.

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Le groupe jeunes à Miribel Jonage

Découverte de la faune et la flore des grands lacs. Nous sommes une petite dizaine partant à l'exploration de ce territoire que je commence à bien connaître. Nous sommes alors début mars. Guides en poche, jumelles autour du cou et filets à libellules en main, nous voilà équipés pour nous essayer au naturalisme. Le temps est gris et par moment, des gouttes de pluie viennent s'écraser sur nos visages. Qu'à cela ne tienne ! Il nous en faut plus pour nous faire rebrousser chemin. Au programme : traces du castor d'Europe (Castor fiber), vol de cigogne blanche (Ciconia ciconia) et oiseaux rares mais aussi vipérines communes (Echium vulgare), hellobores fétides (Helloborus foetidus) et aulnes glutineux (Alnus glutinosa) pour ajouter un peu de végétal au paysage.

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Pêche à l'épuisette dans les herbiers. La loupe binoculaire est de mise pour observer chacun des critères permettant l'identification de cette larve de demoiselle, créature s'affiliant aux libellules. Pour nous venir en aide, certains membres du Sympetrum, association de l'Ain orientée sur ces insectes, nous prêtent main forte car leur identification n'est pas toujours aisée, le plus simple étant de pouvoir manipuler leur exuvie (enveloppe externe).

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La crainte lors des prélèvements : déranger les espèces s'habritants dans la phragmitaie, un habitat composé de phragmites australes (Phragmites australis), des roseaux aux grands plumeaux qui parlent à tout à chacun lorsqu'il s'agit de se promener dans un milieu humide.

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Ce ne serait être tout, outre le fait de faire fuir les bestioles qui nous pouvons percevoir, partir à la pêche aux larves peut abîmer le fond de vase où une multitude d'arthropodes vivent et se nourrissent. De ce fait, un inventaire doit être mené avec précision et dans le cas où celui-ci est nécessaire, soit dans un cadre de formation, soit dans un cadre de recherche d'informations et de connaissance d'un site.

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Première tortue de l'année observée, une tortue de Floride (Trachemys scripta elegans) entourée de deux goélands leucophés (Larus michahellis). C'est une espèce exogène envahissante, une EEE ou encore espèce "invasive", c'est à dire provenant d'une autre contrée et pouvant présenter une menace pour la santé humaine, l'économie et la biodiversité. Ici la menace réside avant tout dans le fait que cette tortue occupe les milieux de vie de nos tortues indigènes, les privant de site de ponte, d'hivernage ou de nourrissage.

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Arrivée au lac des pêcheurs, c'est une véritable récompense ! Un nombre incroyable d'espèces nous y attendent et parmi les plus remarquables, on peut citer la trentaine de chevaliers. Cette assemblée se compose de chevaliers cul-blanc (Tringa ochropus), de chevaliers gambettes (Tringa totanus) et de chevaliers guignettes (Actitis hypoleucos). Au milieu de tout cela, deux petits gravelots (Charadrius dubius) et un vanneau huppé (Vanellus vanellus) se promènent discrètement à la recherche de nourriture dans la vase et parmi les galets.

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Parmi les reptiles, les lézards montrent le bout de leur museau pour profiter des premiers rayons du soleil. Le petit brun à gauche, c'est le classique lézard des murailles (Podarcis muralis), grand chasseur d'insectes et d'araignées. Le gros vert à droite, c'est un lézard à deux raies (Lacerta bilineata), autrefois nommé lézard vert mais dont la génétique a mit en lumière le fait que le lézard vert et celui à deux raies sont deux espèces distinctes.

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Bilan de la journée : un sacré inventaire à la clé, des pistes pour identifier certaines espèces mais également pour poser les yeux où il faut et tendre les oreilles quand il faut. Un bon moment de convivialité aussi, autour d'un repas partagé ou derrière une longue vue entre jeunes d'un même territoire.

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Une mare pour les sonneurs à ventre jaune.

Avril, pour la peine on se découvre plus que d'un fil. Ce jour là, encore de le pluie, mais juste 3 gouttes qui viennent nous rafraîchir et pour cause, l'effort n'est pas vain. Au programme ? Création de deux mares pour les sonneurs à ventre jaunes (Bombina variegata), des petits crapauds rares et protégés qui portent bien leur nom. Pelles, pioches et brouettes en main, nous voilà lancés dans le chantier.

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Première étape : creuser la pelouse, retirer les mottes de terre, vérifier s'il n'y a pas une racine ou deux qui traînent histoire de ne pas percer la bâche de maintien. Pour ma part, je suis avec les petits loups présents à découvrir les bestioles qui grouillent dans le sol. Vers de terre, insectes et autres limaces font le bonheur des enfants qui n'hésitent pas à mettre les doigts dans la terre et à attraper tout ce qui bouge. C'est l'occasion de faire de la sensibilisation au vivant, à la manipulation des petites bêtes, à leurs besoins et aux différentes manières de les observer.

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Les mares sont creusées, c'est le moment de poser la première couche de géotextile afin de protéger les couches qui retiendront l'eau et permettront aux amphibiens de se développer. À savoir, une mare n'est pas toujours en eau et peut se retrouver longuement à sec. Cela est salvateur pour les espèces comme les grenouilles dont les têtards finissent par sortir de l'eau ce qui n'est pas le cas pour certains de leurs prédateurs qui n'y survivent pas, rendant ainsi le lieu plus sûr pour les grenouillettes et leurs consoeurs.

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Vient ensuite la bâche puis de nouveau le géotextile. Reste alors à couvrir le tout de terre pour que l'ensemble s'intègre au paysage, quitte à frotter le textile avec des mottes de terre. Des branches et des blocs de pierres viennent couvrir le fond, là où les crapauds pourront se dissimuler aux yeux de leurs prédateurs comme le héron cendré (Ardea cinerea). Dernière étape, attendre la tombée de la pluie pour que celle-ci vienne remplir les mares. 

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Fin de chantier et belle surprise, outre le fait de nous faire survoler par un couple d'éperviers d'Europe (Accipiter nisus), nous tombons nez à nez dans les flaques nous entourant avec des tritons palmés (Lissotriton helveticus) mais aussi une grenouille agile (Rana dalmatina) et des pontes de la même espèce.

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Depuis les mares creusées se sont remplies par l'intervention rapide des pluies. Les inventaires à venir nous indiquerons peut être si les sonneurs à ventre jaune se seront installés même si cela semble un peu tôt. Il faudra désormais attendre les mois d'octobre et de novembre pour creuser à nouveau, l'été n'étant pas vraiment propice  à la création de mares et de points d'eau destinés à la faune et à la flore.

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Prospection de printemps.

Mi-avril deux prospections nocturnes animent le territoire. Nous voilà partis dans la recherche des tritons crêtés (Triturus cristatus), et des sonneurs à ventre jaune (Bombina variegata). Le travail n'est pas des moindre.

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L'objectif : chercher si ces espèces sont présentes et si oui, comment mener à bien les missions liées à leur protection sur ce territoire d'élevage car la cohabitation n'est pas toujours aisée entre nature et monde agricole, ne serait-ce que par les enjeux liés à l'eau. Ces deux espèces sont celles d'animaux aux comportements majoritairement nocturnes. Ils s'observent plutôt aux abords des mares à cette saison où la reproduction bat son plein. Nous avons de la chance, le fond de l'air est doux et outre nos lampes frontales, la lune nous offre une superbe lumière pour percevoir ce qui se trame à la surface de l'eau et dans l'herbe.

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Dans les prairies humides, les courtilières (Gryllotalpa gryllotalpa) chantent à tue-tête. Ces gros insectes nous ont causé bien du tort par leur chant similaire à ceux de certains amphibiens nous faisant croire à la présence des crapauds calamites (Epidalea calamita), une espèce, hélas, disparue dans le coin.

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Peu de tritons seront vus ces soirs là, principalement des palmés, quelques alpestres et pour un groupe de chanceux, deux tritons marbrés. Nous remarquons que ce sont avant tout les grenouilles vertes qui peuplent la zone. Les mares sont drastiquement basses, à un point effrayant. Leur état laisse présager qu'il n'y aura sans doute pas ou peu de têtards et de larves parvenant à se maintenir et à atteindre l'âge adulte.

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C'est un triste constat qui poncute les sorties d'avril.

Et la vie au boulot ?

Et bien pour les mois de mars, avril et mai, c'est intense ! J'ai pu découvrir pas moins d'une quarantaine de classes et structures, que cela soit le temps d'une matinée ou sur plusieurs séances. Un vrai plaisir mais beaucoup de travail et d'heures qui m'ont rendu fantomatique sur les réseaux. D'ailleurs, la vie dans les locaux est géniale et l'ambiance incroyable, d'autant plus qu'elle est parfois ponctuée de drôles de surprises.

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Début mai, voici que l'on nous apporte un grand carton. Des élagueurs embauchés par l'ONF ont mené une grande campagne d'abattage malgré l'interdiction de taille pendant la période de nidification. Résultat ? Une couvée de mésanges charbonnières (Parus major) se retrouve orpheline et en péril. Pas une minute à perdre pour sauver les oiseaux, direction ma voiture puis le centre relais de l'Hirondelle pour tenter de les sauver.

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Un rallye pour les naturalistes de tous bords.

Début juin, c'est le grand événement de l'année pour nous, nous organisons notre premier rallye naturaliste, avec le soutien bien heureux des éditions Biotope et La Salamandre, autant vous dire que nous avions la pression.

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Oxalis petite oseille (Oxalis acetosella).

C'est en petit collectif que nous nous élançons sur les routes du nord ouest du Rhône. Nos objectifs ? Recenser le plus d'espèces possible en une matinée afin de dresser un tableau du vivant à l'échelle locale, les communes que nous traversons étant des mailles blanches, c'est à dire des territoires pour lesquels il n'y a pas ou très peu des données. Pour le coup le pari est réussi, car sans avoir vu de grandes raretés, nous avons pu tout de même observer de très nombreuses espèces dont certaines peu communes et contribuer à une meilleure connaissance le faune du département. Cerise sur le gâteau, certains naturalistes se sont pris au jeu et se sont rendus sur place les jours suivant pour mener eux aussi des inventaires.

DSC03057Sur un câble, un mâle de pie grièche écorcheur (Lanius collurio) prend un peu de repos. Cette espèce est connue pour son habitude à épingler ses proies sur les arbres épineux et sur les fils barbelés, d'où son nom évocateur d'écorcheur. Lors de vos ballades, voir un criquet, un petit lézard ou une libellule sera sans doute l'oeuvre de cet oiseau migrateur, et dont le mâle se distingue par son joli masque noir et sa calotte grise.

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Un de nos premiers arrêts se trouve être dans un petit village qui ne paye pas de mine. Nous y découvrons une colonie d'hirondelles des fenêtres (Delichon urbicum) qui jusqu'à présent n'apparaissait pas sur les inventaires, autant vous dire notre joie. Au compteur 21 nids pour environs 75 hirondelles, une véritable satisfaction.

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Les nids sont confectionnés à partir de salive et de boue. Chaque couple le défend avec ferveur des concurrents. C'est là que les petits seront élevés et nourris, à raison d'un passage des parents toutes les 90 secondes en moyenne pour leur apporter les insectes et autres bestioles capturées dans les airs. Les hirondelles sont des espèces grégaires qui vivent en colonie. Ces dernières années elles connaissent un très fort déclin du fait de la diminution des insectes (-75% en 20 ans), mais aussi des modifications de l'habitat. Les maisons aux larges toitures sous lesquelles elles s'intallent laissent peu à peu place à des bâtis sans aspérités où elles ne peuvent nicher.

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Dans les champs, au dessus des pâtures, en lisière de forêt ... tout autant d'endroits où nous avons la chance d'aperçevoir des busards Saint Martin (Circus cyaneus), rapaces emblématiques du Rhône, extrêmement menacés. La sécheresse ayant fait littéralement disparaître les populations de campagnols dont il se nourrit, et les suivis bénévoles lui permettant de se maintenir étant de plus en plus maigre, il y a fort à parier que nous ne le verrons bientôt plus par chez nous, faute de nourriture et de milieux où mener à bien sa reproduction.

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Nous sommes sur des terres aux sols acides, ce qui me laisse le plaisir de croiser des plantes que je vois peu souvent au sud du département et que j'apprécie particulièrement et pour cause, elles ont la réputation d'être des plantes à sorcière. À gauche en violet on retrouve la digitale pourpre (Digitalis purpurea) appelée parfois gants de fée et à droite en jaune, le genêt à balais (Cytisus scoparius). Toutes deux contiennent des composés hautement toxiques d'où leur mauvaise réputation et leur association à la magie noire.

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Chasse aux petites bêtes. Le filet est un outil indispensable pour travailler sur les papillons, libellules et autres arthropodes volants. Cependant il faut le manier avec la plus grande des précautions pour ne pas briser leurs fragiles ailes. Parmi ceux identifiés, on peut citer le petit capricorne (Cerambyx scopolii), un insecte dont les larves sont xylophages et les adultes, amateurs de pollens. D'ailleur on le croise souvent sur les sureaux en fleurs.

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Et pour la suite ?

L'aventure n'est pas finie. Fin juin se tiendra l'assemblée de la LPO France. C'est l'occasion pour les différents groupes jeunes de s'y retrouver pour se rencontrer, pour échanger et pour travailler à la mise en place d'une charte et d'un cadre communs. Cela sera aussi pour nous le moment de présenter nos attentes, nos actions, nos travaux et nos réussites de l'année à l'ensemble des adhérants et réprésentants de l'association.

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Mi-juillet sonnera le premier bilan pour notre groupe jeune LPO Rhône après les 7 premiers mois de mise en route. Cela sera aussi l'occasion de remettre les nombreux prix concours de notre rallye naturaliste. Bref, un planning encore chargé auquel s'ajoute les très nombreuses sorties de l'été. Avis aux lyonnais, si l'envie vous dit, vous pourrez me retrouver dans les parcs urbains de la métropole en juillet et août pour découvrir la faune locale. Pour tout savoir, rendez-vous ICI. En attendant je vous souhaite un bel été et je vous dis à bientôt. Pour ma part, nous ne chômons pas à la maison, ayant été pendant quelques dizianes de jours les parents de substitutions de deux jeunes pigeons de villes, des pigeons bisets (Columba livia) que vous pouvez retrouver ci-dessous et qui depuis, ont pri leur envol.

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8 avril 2019

Entre noire forêt et forêt noire.

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Entre Alsace et Allemagne

Le temps est glacial et pour cause, nous nous trouvons au nord du pays, quelques part entre la frontière allemande et française. C'est l'occasion de découvrir cette région que je foule pour la première fois et que je ne connais qu'à travers mon écran et les nombreux livres que comporte notre bibliothèque. Peut être aurai-je bientôt l'occasion de vous parler d'eux. En attendant, retour sur l'Alsace et ses charmes.

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À Münster, nous nous arrêtons sur le marché, histoire de prendre quelques pots de miel de sapin. Dans des troncs d'arbres fraîchement débités, se consument des braises qui ont le mérite de réconforter nos doigts givrés. De temps à autre, des branches de sapin bien vertes sont ajoutées au foyer. Un douce odeur de forêt et un nuage de fumée s'élèvent alors du feu. La forêt, parlons en justement. Nous avons pu prendre plaisir à découvrir de grands boisements péri-urbains où la faune où les corneilles noires, les écureuils et l'épervier se croisent dans la brume.

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Petite excursion en Allemagne, aux portes de la Forêt Noire. Tout est givré. Ce massif montagneux, nommé Schwarzwald en allemand, connu plusieurs noms comme celui d'Abnoba mons à l'antiquité (Abnoba étant une divinité celte protectrice de la faune). Peu élevé, le plus haut sommet culmine à 1415 mètres d'alittude. Il est néanmoins plus froid que nos petits massifs du fait de sa latitude, ce qui permet d'observer une flore toute nouvelle pour moi, enfin, pour les rares tiges et feuilles qui ne sont pas prises par le gel.

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Rien n'a été épargné, pas même le houx d'Europe (Ilex Aquifolium) ou le sapin pectiné (Abies alba) aux aiguilles pétrifiées. Pouvant pousser sur les sols acides jusqu'à 1500 mètres, le houx se plaît bien ici au milieu des roches granitiques, d'autant plus que l'on retrouve tout le cortège habituel : myrtilles, sapins et épicéas, airelles, germandrées scroïdoines et j'en passe. D'ailleurs, nos Voges ne sont pas différentes et ne se distinguent de la Forêt Noire que de part le fossé qui les séparent. Celui-ci s'est formé il y a 65 millions d'années. Bordé de forêts alluviales, il est devenu aujourd'hui le lit du Rhin et une aire capitale pour l'agriculture.

Cependant, le massif ne peut être réduit à son domaine forestier. On y trouve des tourbières d'altitude comportant une grande diversité d'espèces, pour certaines rares, ce qui a valu au site de prendre le statut de réserve de biosphère, lui permettant de faire face par des mesures de protection à l'urbanisation galopante.

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Nous quittons le brouillard et les routes enneigées pour redescendre en plaine et observer nos premières cigognes blanches (Ciconia ciconia) de l'année. Si la plupart d'entre elles migrent vers l'Afrique, il n'est pas rare d'en croiser quelqu'unes restées en Europe pour passer l'hiver. Bien souvent il s'agit d'oiseaux trop faibles pour voyager, ou bien acclimatés à la région, soit par l'abondance de nourriture ou par les soins qui leur sont prodigués.

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Passage par Colmar, appelée localement et affectueusement la "Petite Venise Alsacienne" en raison de ses canaux navigables à barque entourés de maisons à colombage. Mentionnée dès le 9e siècle, les demeures anciennes, les hauts remparts et les monuments imposants qui composent la ville attestent de son ancienneté, sans parler des vestiges antiques régulièrement mis à jour et qui font le bonheur des archéologues.

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Les bois de Mulhouse se font avares en plantes remarquables ou remarquées. L'hiver est passé par là, il faut s'y faire.Champignons rougis et feuilles de ronces naissantes sont tout autant de flashs colorés qui attirent notre regard au rythme de nos pas dans le sous bois, cassant pour quelques instants la morne grisaille qui règne ici et qui pendant ce séjour, ne nous quittat pas une seule fois, hormis à notre départ pour d'autres contrées.

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Avant de regagner notre petit appartement, nous faisons un crochet par le vert Jura, montagne que nous connaissons peu mais que nous rêvons de parcourir et, pourquoi pas, d'atteindre le sommet. L'occasion était trop belle pour ne pas poser un ou deux pieds dans les grandes forêts de conifères qui en sont caractéristiques et qui abritent de nombreux animaux comme le lynx, le tétras ou la gélinotte des bois, des animaux rares.

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Un panneau interpella notre regard, au fond d'un cirque, se cache une immense cascade entourée de tufières. Cela ne va pas me rappeler les paysages de ma verte Chartreuse.

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Peut être est-ce pour cela que nous sommes tant attirés par ce massif. Sur le chemin, nous sommes interpellés par les vestiges de vieux moulins à grain et à papier, profitant de la force de l'eau pour moudre le blé et la fibre de bois. Aujourd'hui il n'en reste que quelques pierres, de vagues souvenirs et des dessins au fusain sur une toile. Il me tarde de quitter ce grand froid pour vous parler des fleurs de printemps, des oiseaux nichant au nid, des actions du groupe jeunes LPO Rhône, de mon travail, des suivis d'amphibiens et de rapaces nocturnes mais avant cela, un détour par la Petite Camargue nous attends, à la frontière Suisse, vers les vertes étendues de Port Saint Louis. Il faudra néanmoins attendre le prochain article pour découvrir cette zone humide d'exception, qui fait le bonheur des limicoles, des oies, des harles bièvres et des canards sauvages.

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6 janvier 2019

Grands chantiers de fin d'année !

Voilà près de 2 mois qu'il n'y a plus d'actualités sur le blog et pour cause, cette fin d'année a été des plus riches. Nouveau travail, vie associative, aventures en tout genre en pleine nature ... bref, je me suis éloignée des réseaux pour entrer pleinement dans la vie active. Cette fin d'année est l'occasion pour moi de vous présenter toutes ses actions en quelques lignes et quelques photos.
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LES PIEDS DANS L'EAU

L'été indien est bel et bien fini. Octobre et début novembre semblent loin. Ils ont été dans la continuité de cet été chaud et sec qui a frappé une grande partie de la France et qui a marqué nombre d'esprits, ne serait-ce que sur les questions liées au manque d'eau. Mi-octobre, nous avons fait notre dernier plongeon dans le lac d'Aiguebelette, à l'occasion de la fête des plantes rares bordant la plage et présenté dans le précédent article. Ce jour là, nous ne sommes pas les seuls et pour cause, la température extérieure est plus proche des 30°C que des 20°C, un événement certes plaisant sur le moment mais inquiétant quand on songe à l'avenir de notre monde tel que nous le connaissons aujourd'hui. Trêve de paroles noires (ou pas), l'heure est aux souvenirs, en particulier à ceux liés à notre baignades, aux oiseaux et aux champignons présents ce jour là.

DSC04804Parmi les espèces du lac, on observe le grèbe huppé (Podiceps cristatus), un des plus gros représentants de cette famille. Il s'agit ici d'un individu qui sort de la juvénilité du fait que sa tête est encore en partie rayée, une caractéristique absente chez les adultes matures mais présente chez les poussins. C'est un bon pêcheur qui n'hésite pas à s'approcher des berges ou des hommes pendant ses parties de pêche.

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Cet oiseau aquatique comme beaucoup d'autres connaît une forte pression, d'une part liée à la destruction de son habitat avec l'augmentation de l'urbanisme, que cela soit pour le logement ou la création d'espaces de loisirs, et d'autre part, liée au comportement du public en milieu naturel vis à vis de la faune et de la flore. Ayant pour statut celui d'une espèce à "préoccupation mineure", sa population est de faible taille en France (6 000 à 10 000 couples). La chasse pour ses plumes, aujourd'hui interdite, en est une des raisons. Cependant le risque demeure. Lors de notre séjour, nous avons pu observer de nombreux comportements pouvant impacter le gracieux animal. Chiens non tenus en laisse qui tentent d'attraper les oiseaux peu farouches, parents leur lançant des cailloux pour les effaroucher et montrer leur vol à leurs enfants, jeunes adultes s'amusant à leur plonger dessus ... non vraiment en matière d'éducation à l'environnement, il y a encore beaucoup à faire.

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Rapide constat pendant la baignade. L'image parle d'elle même. Le niveau des étendues d'eau est au plus bas et plus que jamais la question de l'aprovisionnement en eau surgit dans les campagnes. Certains veulent le durcissement des quotas, d'autres la création de digues, retenues et barrages. Dans ce méli-mélo il n'est jamais question de sauvegarde des milieux et pourtant, c'est eux qui continent l'or bleu et nous sauvent de la pénurie.

LES MAINS DANS LA TERRE

Novembre et décembre furent des mois riches voire intenses, entre la prise de poste à la LPO Rhône comme animatrice nature et les nombreux chantiers bénévoles, toujours à la Ligue de Protection des Oiseaux, je n'ai été que très peu présente sur le blog, les réseaux et d'une manière plus général, sur le net et Dieu sait que cela fait du bien ! Les vacances d'hiver sont l'occasion de se poser, de faire un point et d'alimenter quelque peu cette rubrique.

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Parc Lacroix Laval de Saint Genis Laval début novembre. Il pleut quelques gouttes le matin et tant mieux, l'objectif de ce samedi est de restaurer une mare forestière en vidant celle-ci des branches et feuillages accumulés dans son fond et de ratiboiser les jeunes feuillus qui la cerne. Cependant ça ne serait tout, un peu loin une autre tâche nous attend : creuser une mare de toute pièce, autant vous dire que la petite 20 aine de motivés que nous étions n'a pas chaumée !

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Creuser l'épaisse couche d'argile demande pas mal d'huile de coude. Les seaux pour vider l'eau qui remonte par capillarité ne sont pas de trop, pas plus que les pelles et les pioches qui sans relâchent entaillent le sol jusqu'à plus d'un mètre de profondeur. Reste alors à installer le fond de la mare, ce qui lui permettra de rester étanche. Une bâche et un géotextile ont de ce fait pris place sous le regard attentif des chargés de missions à l'origine du projet.

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Bref, voilà le premier chantier de novembre achevé. Se fût l'occasion de rencontrer de nombreux jeunes de nos âges plus motivés les uns que les autres, de créer des liens et surtout, d'imisser les débuts du groupe jeunes LPO Rhône et, qui depuis a vu le jour (fin décembre de cette année 2018) et dont vous aurez toute l'info en fin d'article.

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Mi-novembre c'est rebelote ! Cette fois-ci nous sommes dans un domaine viticole dont la culture des vignes répond au label "Terra Vitis", celui de Roche Catin et dont le viticulteur, amoureux de la nature, prend le plus grand soin de la faune, allant jusqu'à baliser les nids d'alouettes dans les vignes.

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Pelles, râteaux et bêches ne sont pas de trop pour creuser la mare temporaire et pour planter la 50aines d'arbustes qui formeront la haie. Celle-ci, attenante aux vignes, ne tardera pas à accueillir d'ici deux-trois ans une faune variée, composée essentiellement de petits passereaux mais aussi d'insectes et de micromammifères essentiels pour mener une lutte saine et pratique contre les ravageurs qui peuvent toucher le vignoble. C'est aussi un milieu idéal pour accueillir certains rapaces nocturnes comme la chouette chevêchette ou de plus gros mammifères comme les lièvres, les hérissons et parfois même les renards. Composée d'essences locales comme l'aubépine, le noisetier, le prunellier ou le tilleul, cette haie est un des nombreux outils à la disposition des exploitants pour apporter un peu de biodiversité sur leurs terres.

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L'événement se déroule à l'occasion de la semaine du Beaujolais nouveau, pour la peine la LPO Rhône tient un stand. En véritable planquée, je me trouve à animer et à présenter les différentes actions de l'association, les oiseaux du domaine, en quoi celui-ci est un refuge pour la faune. C'est aussi le bon plan pour goûter les cognacs, les vins, les champagnes et les miels produits localement. De quoi rester au chaud et tenir un brin de causette.

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Dernier chantier de l'année, celui-ci fin novembre. Opérations classiques : restauration d'une mare et plantation d'une haie champêtre diversifiée favorable aux auxiliaires chez une maraîchère en installation et très sensible à la protection de l'environnement et à la préservation des espèces.

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Première étape, récupérer les arbustes. Une partie de ceux-ci seront plantés par les étudiants de la MFR. Les autres, par les bénévoles du jour. Cornouillers sanguins, prunelliers sauvages, aubépines monogynes ou encore érables champêtres, c'est tout autant d'essences locales qui serviront d'abris et de nourriture à la faune, en particulier aux oiseaux. Ces arbustes serviront aussi de coupe vent pour protéger les cultures maraîchères et les arbres fruitiers. L'abondance de champignons sur la parcelle est bon signe, ceux-ci permettront la mise en place de la mycorhization, ce qui permettra aux arbres de s'épanouir.

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L'arbuste est sorti de son lot, ses branches sont inspectées, ses racines nues enduites d'un pralin, mélange d'eau, de bouse de vache et d'argile. Cette opération à pour objectif de permettre une reprise rapide du végétal, d'empêcher le déssèchement des racines exposées à l'air libre, de favoriser la cicatrisation des blessures causées par la plantation et d'accélerer le développement des radicelles, petites racines puisant l'eau et les nutriments.

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Deuxième étape, restaurer la mare. Actuellement asséchée, elle a fini par se combler peu à peu dans son fond. Les nombreux peupliers n'y sont pas pour rien. Branches, troncs et feuilles mortes terminent dans l'eau, formant une bonne épaisseur de matière organique. L'absence d'eau est une aubaine, elle permet de passer l'étape du vidage pour attaquer celle du curage. L'opération effectuée a permis de rendre sa jeunesse à la boutasse.

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L'avant-après est flagrant, et le résultat est à la hauteur des espérances. La pluie et la source toute proche se chargeront de la remplir. Les mares temporaires comme celles-ci sont extrêmement précieuses aux amphibiens, les larves n'ayant besoin d'eau que pendant une courte période contrairement à certains de leurs prédateurs qui ne peuvent pas se maintenir dans ce type de milieux, ce qui accroît aux tétards leur chance de survie.

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La plantation s'est complétée par celle de myrtilliers horticoles, les blue berry ou myrtillers américains (Vaccinium corymbosum) qui composent les jus et cocktails à la mode dont je suis amatrice. Tout comme les fleurs en clochettes blanches que donne cet arbrisseau cousin des bruyères et des callunes, les fruits bleus possèdes une chair blanchâtre qui les différencie, entre autre, des myrtilles que l'on rencontre dans les sous-bois européens. Résistant à des températures très basses, jusqu'à -30°C, ses fruits atteignent leur pleine maturité à l'approche de l'automne, quand ses feuilles commencent à rougir avant de prendre une teinte de feu à l'approche de l'hiver que le myrtiller passera complètement nu. La culture de cette espèce est ancienne et remonterait aux indiens d'Amérique, mais ça culture à grande échelle ne daterait que de 1908.

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Les pratiques de l'exploitation en devenir sont orientées dans le but de préserver au mieux l'environement. De ce fait de nombreuses espèces sauvages s'y développent, en particulier de champignons qui profitent des troncs des peupliers morts laissés à la périphérie de la parcelle. L'oreille de Judas (Auricularia auricula-judae), cousine des champignons noirs chinois et tout aussi comestible se plaît ainsi à coloniser les branches tombées au sol.

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Nombreuses sont les espèces à avoir fait des peupliers leur demeure. On peut compter par exemple la très méridionale pholiote destructrice (Hemipholiota populnea) observer sur le site, bien trop amère pour être consommée, mais aussi la pleurote en forme d'huître (Pleurotus ostreatus), délicieuse et parfois exposée sur les étales des marchés. De nombreuses recherches sont menées sur les capacités dépolluante de cette pleurote.

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Surprise en retournant le sol, des dizaines de larves de hannetons de la Saint Jean (Amphimallon solstitialis) émergent. Gourmandes et friandes de jeunes racines, elles ne font pas toujours bon ménage avec le jardinier.

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Il ne faut pas les confondre avec les larves de cétoine, des auxiliaires au jardin. Pour faire la distinction : chez les hannetons on a une grosse tête, chez les cétoine une tête minuscule et un gros abdomen. Alors que l'adulte hanneton (imago) ne vit que de juin à août le temps de mener à bien ses amours, sa forme larvaire se développe pendant deux ans dans le sol. C'est un insecte typique de milieux ouverts tels que les prairies, les parcs et les jardins, toujours à proximité de haies et d'arbres pour se poser et ainsi se reproduire. Cette espèce est en pleine expansion, à contrario du hanneton commun (Melolontha Melolontha) qui tend à ne plus être ... commun. Les pratiques agricoles intensives avec l'apparition de monocultures pourraient expliquer l'augmentation de ce petit scarabée.

LA TÊTE DANS LES ETOILES

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Le titre est bien trouvé pour parler de mon nouveau travail. Depuis novembre, j'exerce comme animatrice nature au sein de la LPO Rhône, une consécration pour moi. Expliquer un écosystème, sensibiliser à la protection de l'environnement, faire observer des oiseaux d'eau ou des rapaces à des enfants et des familles, faire des pêches de découverte en mare mais aussi coordonner, défendre des projets pédagogiques, répondre à des commandes ou animer des stands de présentations et des conférences ne sont que quelques unes de mes activités au sein de la LPO Rhône qui depuis le 1er janvier 2018 fait partie de la LPO Régionale AURA : Auverge - Rhône -Alpes. Je me plonge depuis corps et âme dans l'étude et la compréhension des oiseaux.
Fort heureusement je suis bien équipée, en particulier du côté de l'éthnologie avec leformidable ouvrage "Le génie des oiseaux" de Jennifer Ackerman aux éditions Marabout - Siences & Nature, bien que l'auteur face des comparaisons un peu simplistes entre le comportement animal et humaine.

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Mi-novembre, je suis en observation avec une collègue elle aussi novellement arrivée. Au programme de la journée : sortie avec une classe de scolaires sur l'ENS local (espace naturel sensible). Pas de rapaces en vue, mais des pics, des mésanges, des corneilles, des pinsons, des rouges gorges, des palombes et des merles. Un inventaire qui semblerait à première vu pour certains décevant mais qui en réalité est riche en tout point. C'est une découverte pour bon nombre des enfants qui ont pris lors de cette sortie plaisir à découvrir autrement le patrimoine de leur commune mais qui ont pu aussi apprendre à observer leur environnement et à s'en émerveiller.

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Les grands chantiers ne s'arrêtent pas là ! Début décembre avec deux comparses, nous avons lancé le groupe jeunes LPO Rhône, sous l'aval et le regard bienveillant de la LPO Rhône. Ce groupe à vocation à réunir les jeunes du territoire, curieux et passionnés de naturalisme quelque soit leur niveau et leur parcours. Autant dire que de beaux projets ne devraient pas tarder à voir le jour et pour les quels je vous tiendrai informé. D'ailleurs, pour les curieux, je vous invite à nous rejoindre sur notre groupe facebook en cliquant ICI ou à nous contacter par mail à l'adresse suivante :  groupejeune.lporhone@gmail.com 

Autre grande nouvelle, mon entrée au Conseil d'Administration du Mycorium Sauvage de France, association mycologique organisatrice du Mycoforum en 2017 et en 2018 à Saint André de Vivarais, forum dédié au champignon et dont vous avez pu retrouver la présentation en cliquant . Sorties mycologiques, découvertes des plantes et des fleurs sauvages, créations d'expositions et d'évenements dédiées aux champignons à la nature ... autant dire que là aussi, ça dépote et dont bien évidement, vous aurez des nouvelles via les réseaux.

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La tête dans les étoiles mais aussi pleins les yeux. Le blog bien qu'au repos a dépassé pendant les vacances de noël le million pour ce qui concerne les visites. Un exploit pour un site personnel né en 2012 et qui se voulait être une simple plate-forme de partage plutôt discrète. Que de chemin parcouru depuis, de rencontres et de grands événements. Cette barre symbolique est aussi l'occasion de faire un peu de ménage : correction des articles aussi bien sur la véracité des informations que sur l'orthographe, suppression de ceux devenus obsolètes, bref, c'est une mise à neuf de certains contenus qui m'attend. Dans tous les cas c'est un immense merci que j'adresse à tous vous lecteurs, réguliers ou de passage, qui avezt contribué à toute cette aventure en vous attardant sur la Renarde des Alpes. Je vous souhaite de belles réussites pour cette année 2019 et dont j'ai hâte de tirer profit pour vous partager nos aventures dans les Calanques, en Camargue, en Alsace, en Allemagne et à la frontière Suisse.

29 octobre 2018

Sortie en forêt 79.

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Au pied du Pilat :

Nous voici sur la commune Les Haies, plus exactement au Pet du Loup, un espace naturel que vous retrouverez dans plusieurs de mes articles retraçant mon parcours d'étudiante en BTS GPN. C'est ici qu'avec mes camardes de classe, j'ai pu en partie me former aux questions propres à la gestion des milieux, en particulier en créant des placettes de nidification pour les busards, en dirigeant un chantier, en abattant des bouleaux menaçants de refermer le milieu, en rajeunissant des bosquets de callune ou encore, en déterminant les parcelles cadastrales à l'aide de GPS. Depuis novembre 2017, certaines zones ont beaucoup changées et sont devenues de véritables forêts de fougères aigles, signe que le milieu se ferme à nouveau. D'ordinaire, ce phénomène naturel ne pose pas problème car il s'inscrit dans l'évolution que connaît la lande à callune, cependant cette dernière étant devenue rare ici, il est nécessaire d'intervenir pour la maintenir.

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L'endroit est idéal pour observer la mante religieuse (Mantis religiosa). Cette merveilleuse créature aurait pu avoir sur le blog un article à elle seule. Mal aimée et souvent mal nommée, elle ne mérite pas le sobriquet de cheval du Diavle qu'on lui donne et qui est pour le moins imagé. 

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Il existe plusieurs espèces de mantes en France. Celle-ci est la plus commune et contrairement à ce que l'on peut penser, elle n'est pas nécessairement verte mais peut présenter toute une gamme de bruns et de gris lui permettant de se fondre dans la végétation. Elle peut ainsi à loisir se cacher des prédateurs mais également attendre le passage d'une proie qu'elle capture avec ses pattes avant, que l'on nomme ravisseuses et qui sont équipés de dentures. Contrairement à ce que l'on peut lire, celles-ci ne peuvent pas entailler la peau humaine, d'ailleurs la mante ne les utilise pas de cette manière pour se défendre. Elle a cependant à la capacité de les déplier en un éclair de temps et de le refermer tout aussi vite. L'insecte ainsi emprisonné n'a plus les moyens de prendre la fuite et fini dévoré. À la base de chaque ravisseuse on trouve un motif singulier ressemblant à un oeil. En situation de danger la mante écarte grand ses pattes avant puis les agitent, donnant l'impression d'être un animal bien plus gros et bien plus menaçant que ce qu'elle laisse supposer. Si cette technique fait parfois ses preuve, cela n'empêche pas les oiseaux d'en faire leur quatre-heure.

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On appel souvent sans scrupule une femme criminelle, une intrigante ou collectionneuse d'hommes "mante religieuse" du fait que les femelles mantes se plaisant dans un cas sur trois à dévorer le mâle. Il ne faut voir dans cet acte que ce qu'il est pour la belle : un moyen d'assurer le bon développement des oeufs en ayant accès à une source de protéine de premier choix. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, pour le mâle malchanceux, tout n'est pas perdu. Pendant que sa douce lui dévore la tête, son appareil génital continu son travail et fini même par cloisonner l'orifice de la femelle, empêchant ainsi tout autre de mâle de prendre part à la fécondation.

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La mante religieuse fascine. Dans la Grèce antique, elle est associée de par sa position de chasse aux prêtresses en prière. Son nom scientifique de "Mantis" est inspiré du grec Μάντις qui signifie prophétesse. Le terme "religieuse" double cette association, du fait de sa ressemblance avec un croyant en prière, d'où son surnom de Prie Dieu. Dans de nombreuses cultures asiatiques, elle est synonyme de fécondité et d'abondance, certains peuplent allant jusqu'à orner leurs tenus traditionnelles de représentations de mantes.

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Les femelles se distinguent des mâles par leur taille, 8 à 9 centimètres là où leurs amants sont plus proches des 4 à 5 centimètres. Chez les femelles l'abdomen est plus long, plus large et se termine par deux pointes formées de cerques (en somme deux pointes striées d'anneaux). Si les deux sexes peuvent voler sur de longues distances, les dames sont souvent clouées au sol quand elles deviennent gravides. Il faut savoir que faute de trouver un partenaire à proximité, la mante est capable de s'autoféconder, on parle alors de parthénogenèse. Les petites mantes qui sortent des oeufs contenus dans l'oothèque seront alors tous des mâles.

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Pour l'observer, il faut baisser les yeux. Les endroits où j'ai pu en observer en abondance sont les vignes du Beaujolais, les buissons denses mais aussi la végétation à ras le sol des Calanques marseillaises, les pâtures couvertes de broussailles du Libournais, les prairies de fauche de l'Ainan et les clairières à callune du Pet du Loup. En règle générale, l'habitat de prédilection de la mante religieuse se compose d'une zone ouverte, toujours en dessous de 800 mètres d'altitude, aux herbes hautes qui lui permettent de chasser à loisir les insectes et les araignées. Des cas relativement bien documentés de mantes prédatant de jeunes lézards et de jeunes serpents laisse penser qu'elle est le seul insecte Européen capable de se nourrir de vertébrés.

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Nous sommes dans un lande sèche à callune, c'est à dire un habitat qui se caractérise entre autre par l'abondance de callune (Calluna vulgaris) que l'on distingue des bruyères par l'insertion de ses feuilles et ses fleurs dont les pétales ne sont pas complètement soudés. Elle se développe sur des sols acides et drainés avec une faune spécifique.

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Lapins de garenne, perdrix, poules faisanes, vipères aspics, engoules vent, coronelle lisse, tariers pâtres, demoiselles en chasse et lézards en tout genre, se sont tout autant d'espèces qui se plaisent dans ce milieu. Les champignons ne sont pas en reste, en particulier ceux associés aux callunes et et qui permettent aux plantes de puiser la moindre ressource du sol. Pour maintenir ces landes au couvert arbustif, il est recommandé de limiter voire de supprimer les ligneux et les plantes au fort ombrage permettant l'émergeance de plantules d'arbres. Le pâturage avec des moutons ou des chèvres est une des solutions techniques employée pour empêcher le phénomène de fermeture.

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Le genêt à balai (Cytisus scoparius) fait aussi parti des espèces typiques de ce type de lande acide. Son nom vient de son usage ancestrale comme balai une fois les jeunes rameaux réunis en bouquet puis séchés. On l'utilisait plus particulièrement sur les sols de terre battue. Il s'oppose à un autre végétal, le bouleau verruqueux (Betula pendula) dont on disait que les sorcières ne pouvaient chevaucher les branches réunies en balai, le considérant alors comme un arbre associé à la magie blanche, là où le genêt noire était associé à la magie noir et faisait figure de monture pour se rendre au sabbat. Voici un exemple de deux espèces pionnières, ayant une dynamique similaire et une aire commune mais aux considérations complètement contraires.

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Autre espèce pionnière, le peuplier tremble (Populus tremula). Il est le seul de sa famille à se plaire en milieu forestier. Là où les autres peupliers prennent plaisir à s'intaller dans les milieux humides et sur les rives, il s'épanouit plutôt dans les sols frais mais drainés.

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Son nom de tremble vient de son feuillage qui au moindre vent de met à frétiller avec force ce qui ne va pas sans laisser s'échapper une délicate mélodie dans le sous bois. C'est un arbre bien connu du fait qu'il est employé à des fins économiques pour réaliser de la pâte à papier mais aussi des allumettes, de la menuiserie du fait de sa capacité à prendre des teintes argentées en vieillissant et des emballages comme les cagettes si précieuses pour allumer la cheminer l'hiver. Son écorce a été longtemps employée pour ses propriétés permettant de lutter contre la douleur. Aujourd'hui on préfère l'emploi des feuilles et des bourgeons, plus particulièrement pour soigner les infections respiratoires comme la bronchite. Chez les grecs anciens, ce peuplier est l'incarnation de la nymphe Leucé qui prit la forme du végétal pour échapper aux avances d'Hadès. Il incarnait dans la culture hellénique une passerelle symbolique entre le monde des morts et celui des vivants.

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Cela fait longtemps que les digitales pourpres (Digitalis purpurea) ne sont plus en fleurs. La plante est extrêmement toxique du fait qu'elle contient de la digitaline. Cette molécule n'est cependant pas sans utilité, car celle-ci permet de réguler le rythme cardiaque. Administrée il y a encore peu à partir d'extraits naturels, elle a été depuis synthétiser ce qui à l'avantage de permettre des dosages plus justes et une meilleure prise en charge des patients. Cette méthode préserve également les populations de digitales en Europe des cueillettes commerciales.

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La belle ondontite jaune (Odontites luteus) est au rendez-vous. Nommée aussi euphraise jaune, son nom d'ondontite ne va pas sans rappeler tout ce qui touche aux dents, d'ailleurs en arabe son nom signifie "molaire jaune" ce qui laisse supposer mais sans aucune certitude d'un usage ancien de la plante pour soigner les troubles de la dentaires.

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En France on la rencontre dans tout le Sud (exception faite au Pays Basque) et dans l'intégralité de l'Est du Pays, le plus souvent dans les milieux secs et arides, parfois en lisière de forêt ce qui correspond plutôt bien au Pet du Loup. C'est une plante hémiparasite, c'est à dire que bien chlorophyllienne (qui fabrique donc sa nourriture), elle va également puiser des ressources dans ces proches voisines, en particulier les minéraux essentiels à son développement. En sommes, c'est une forme de vampirisme végétal. Il n'est pas rare de la voir fleurir jusqu'en septembre et bien qu'elle préfère les zones géographiques au climat plutôt clément, on peut la croiser jusqu'à 1800 mètres d'altitude.

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Ce lézard des murailles (Podarcis muralis) prend un bain de soleil avant de retourner à sa cachette. L'hiver approchant, il se mettra alors en hivernation et n'émergera de temps à autre de son sommeil que si l'ensolleillement est suffisant. Les grands froids ne permettant pas aux papillons, mouches, sauterelles et autres araignées dont il se nourrit d'être abondants, il doit se mettre à la diète faute de proies. Néanmoins ce régime alimentaire ne l'empêche pas de vivre 5 à 8 ans, les plus vieux spécimens pouvant atteindre 20 centimètres.

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Que de chemin parcouru depuis les chantiers de novembre 2017 au Pet du Loup. Une année bien fournie, avec l'obtention du diplôme, un poste dans la fonction public comme vacataire sur les questions d'agriculture et d'aides européennes, la PAC. Cependant, cela ne serait être le seul bouleversement, et pour tout dire il est de taille, j'aurai l'occasion de revenir dessus dans les prochains articles du blog et pourquoi pas, d'y consacrer un billet entier. En attendant ,l'heure est aux sorties d'automne, avec l'approches du suivi loutre et les grandes expositions mycolgoiques locales. Les soirées s'annoncent bien remplies mais passionnantes, d'autant plus que le secteur rhodanien n'est pas sans atouts. Cela promets quelques reportages faunistique en perspective et pourquoi, une très prochaine sortie entre visiteurs du blog. À suivre !

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19 octobre 2018

Le forum mycélium : retour en images.

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Encore un week-end fort en émotions pour la 2e édition du forum mycélium à St André en Vivarais en Ardéche verte. Des grands noms sont au rendez-vous et pour l'occasion, ils animent la plupart des ateliers, des conférences, des sorties, des tables rondes et surtout, le tout avec beaucoup de bienveillance. Bien sûre le thème central reste le champignon mais pas seulement ! Agriculture, biomatériaux, recyclage et valorisation, sciences humaines, production, détermination et cuisine ... la fonge entre en ligne de mire de nombreuses disciplines qui n'ont pas manqué d'attirer l'attention du public pour notre plus grande plaisir, l'événement ayant eu pour la peine un joli succès. La poésie était de la partie pour raconter la fascinante relation entre les champignons et le vivant tout comme leurs formes, leurs couleurs et leurs parfums à travers des échanges animés et drôles mais aussi, par l'intermédiaire de toute une série de jeux de découverte. Pour découvrir les intervenants et les thématiques, je vous invite à vous rendre sur l'article de présentation de ces derniers ICI.

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Ayant Hervé Cochini pour guide, nous voyageons d'arbres en arbres pour découvrir l'incroyable vie des lichens, ces êtres fascinants pour qui 1 + 1 = 1 comme aimait le dire Pelt. Bioindicateurs de la qualité de l'air, ils sont aussi des éléments précieux pour connaître un milieu.

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Pionniers, il est courant de les voir affronter des conditions rudes. Fort heureusement, le lichen est le fruit d'un champignon et d'un algue verte parfois remplacée par une cyano-algue. L'un fourni l'azotes et les antibiotique, l'autre les sucres permettant au couple de s'acclimater un peu près partout. Je vous l'avoue, pour la peine je vous fait la version courte. Tout aussi courte que l'anecdote qui veut que le lichen ici en photo, un Xanthoria sp., soit employé en teinturier dans la confection des kilts. À cet énoncé voilà ma curiosité piquée et il n'en fallait pas plus pour que je me rus sur "Guide des teintures naturelles Champignons et lichens" de Marie Marquet et Caroline Paliard, ce qui amène en perspective pour cet l'hiver de futurs articles-ateliers sur l'expérimentation et l'identitifcationet autour de la thématique de la teinture naturelle sur le blog.

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Hervé Coves est notre second guide et on peut le dire, avec lui champignons et poésie riment. Soulever le délicat jupon que forme le chapeau du carpophore ou partir à la découvert des dentelles que forment les lamelles est une véritable aventure. Aérodynamie, vols spatiaux, naissance de la vie à travers les comètes ou encore contact avec la nature à travers les relations du mycélium et des herbes ainsi que les échanges qui se produisent sous nos pieds; ce sont quelques unes des découvertes auxquelles ont été conviés les petits et les plus grands.

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Dans les profondeurs, les fourmis cultivent les mérules (Merulius), des champignons dont certaines espèces sont connues pour détruire le bois qui composent les habitations trop humides, d'où leur surnom de "champignons des maisons". Ici ils sont source de nourriture. En décomposant les végétaux, ils produisent des sucres assimilables dont les insectes se délectent. Les plus téméraires ont de ce fait pu goutter la terre de fourmilière. Les enfants ne restent pas insensible à la démonstration et s'empressent de joindre le pas, laissant grimper les fourmis sur leurs mains. Les voir en pleine immersion nature, s'amuser au contact du vivant est une grande joie.

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L'an dernier, la neige avait fortement impactée la récolte. Cette année l'événement a été avancé d'un mois et c'est désormais la sécheresse qui nous joue des tours. Cependant ont trouve quelques spécimens ici et là à mettre dans le panier des identifications pour les soumettre à Pierre Roux imminant mycologue à l'humour comme je l'aime et présent pendant ces deux jours de festivité et d'échange.

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Dans les mains de Pierre Coves, un clitocybe orangé (Hygrophoropsis aurantiaca) que l'on nomme fausse chanterelle et qui n'a de clitocybe que le nom (désomrais il fait parti des boletales). Il n'est pas rare qu'il soit confondu avec la véritable girolle de par son aspect, cependant il s'en démarque par sa couleur, la présence de lamelles et une chair colorée. C'est un comestible très moyen. La sortie se poursuit avec la rencontre d'une vesse de loup perlée (Lycoperdon perlatum), d'un coprin (Coprinus sp.), d'un beau cheval blanc, des cris d'un couple de rapaces mais surtout, des bruits de la nature et de l'eau.

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Retour au premier hall de présentation. Héléna Amalric s'y tient avec ses incroyables champignons : pleurotes en pleine fructification, champignons luminescents, amadouviers et polypores des pins pour la réalisation de cuir végétal, échantillons de contre-plaqué à base de mycélium et isolant de même nature ... les champignons sont à la pointe de l'innovation. Et vous savez quoi ? Héléna a été également ma maître de stage, c'est donc a elle que je dois mes deux articles sur le blog ICI et mais aussi, la réussite des mes oraux de BTS.

DSC04465Les intervenants sont nombreux, et hélas je n'ai pas pu assister à une grande partie des conférences, présentations, ateliers, tables rondes et démonstrations. Je me suis promise l'an prochain d'être présente sur l'intégralité de l'événement. Parmi les acteurs de ces rencontres, deux monstres sacrés du monde nature et de la mycologie : Pierre Roux et Marc André Selosse, auteurs de ces deux ouvrages (entre autre) que je vous recommande chaudement. Outre leur immense savoir et leur pédagogie, j'ai été très touchée par la grande bienveillance qu'ils m'ont manifestés lors de mon passage devant le public et pour lesquels je les remercie.

DSC04445Parmi les outils mis à la disposition du public, on retrouve les mallettes d'Hervé Cochini. De grands format et tout en bois, elles contiennent un nombre incalculable de lichens de formes et couleurs diverses, identifiés avec soin et disposés sur le substrat où ils ont l'habtutde de se développer.

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Si un bon nombre d'entre eux sont Aardéchois, une partie est issue de Chartreuse mais aussi de Guadeloupe car il faut le savoir, les lichens sont partout. On en rencontre même sur les glaces arctiques, là aucun autre organisme capable de photosynthèse ne se développe. Les lichens sont des êtres symbiotiques fascinants, certains sont même phosphorescents ! Résistants pratiquement à tous, certaines espèces sont cependant très sensibles à la pollution de l'air. La classification des lichens se fait par genre, par famille mais aussi par milieu. Ainsi on peut utiliser la clé suivante pour les classifier mais elle n'est pas la seule.

DSC04476Baptême du feu ! Me voilà pour ma toute première conférence devant un public de connaisseurs, autant vous dire que je ne fais pas la fière cependant j'ai pris un énorme plaisir pendant cette présentation à faire découvrr ma passion. La thématique ? L'amanite tue-mouche dans la culture européenne. Pour se faire je me suis appuyée sur le travail que j'ai réalisé il y a 2-3 ans sur le sujet et dont vous trouverez dans les limbes du blog les traces mais aussi, sur la version mise à jour et bien plus complète dans la revue du Mycorium Sauvage à travers le Mycomag.

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Pourquoi se pencher sur l'amanite tue-mouche et surtout, culturellement parlant ? Parce que le beau champignon est représenté un peu partout dans nos sociétés ! Peinte à la bombe sur les murs  des villes, diffusée à la télé dans Oui-Oui et les Stroumfs, dessinée dans les bandes dessinés avec Tintin, Astérix ou Spirou, mise en lumière dans les jeux vidéos avec Mario, Skyrim et Minecarft, affichée sur les tee-shirts des stars comme Miley Cirus ou Katy Perry, on ne peut pas louper l'amanite tue-mouche. Tout l'intérêt réside alors dans le pourquoi de sa présence dans notre quotidien ? C'est ce que j'ai pris plaisir à montrer en reprenant son historique en voyageant de l'Asie à l'Europe en passant par les cultes chamaniques et hindouiste, les terres celtes et anglo-saxons jusqu'à arriver à notre ère. Pour les curieux la vidéo sera bientôt accessible contre une petite cotisation à notre association le Mycorium Sauvage. En prime, le très beau panier d'amanites devant lequel je me suis exprimée.

DSC04492Les champignons c'est beau, c'est utile et c'est à aimer pour ce que c'est. Certes. C'est aussi très bon ! Jacques Marcon, chef réputé tenant avec son père Régis Marcon le restaurant du même nom ainsi que le bistrot la Coulemelle, est venu nous faire démonstration de son talent et nous régaler la pense  de ses préparation à base de champignon.

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Tricholomes colombettes, gambas, chanterelles grises à l'huile de noisette, fricassées aux girolles, bolets pied rouge grillés, sparassis crépu au beurre et son émulsion de crème (une découverte pour mes parents pour mon plus grand bonheur). Ce dernier se nomme aussi morille des bois, morille des pins ou morille blanche bien qu'il n'en soit pas une. Délicieux, il est recherché par les amateurs de bonne cuisine. Les mycologues le connaissent pour leur part sous le nom de Sparassis crispa .Cependant mal serait avisé celui qui sans bien le connaître s'aventurait à le récolter. Les confusions peuvent être nombreuses, en particulier avec d'autres calvaires de couleur beige. Les risques sont de l'autre de l'indigestion, de la gastrite et des diarrhées tenaces. Vous voilà prévenus.

Pardon à tous ceux et toutes celles que je ne cite pas dans cet article, leur intervention est à la hauteur de l'événement : génialissime. Dans cet article précédent, ICI, vous pouvez retrouver tous les intervenants. Une grosse pensée pour les bénévoles issus en grande partie de l'Association de Gestion de l'Ecole de St André en Vivarais qui a su donner vie à ce forum. Et un grand bravo pour Jérôme et Hervé, les fondateurs et porteurs de ce beau projet. N'oublions pas non plus Nathaël a qui l'on doit les magnifiques visuels de cette édition ainsi que la capture image et son mais aussi, Joseph, photographe émérite du petit monde et qui comme l'an dernier nous a fait profiter de ses beaux clichés et de sa technicité. Merci aussi à tous ceux qui ont fait le déplacement, j'ai pu mettre des visages et des voix sur des profils IRL d'amoureux de la nature avec qui j'échange depuis longtemps et là aussi, je suis ravie. On vous attends avec plaisir à la 3e édition de ce forum qui s'annonce encore plus riches. À très vite et attendant, n'hésitez pas à découvrir le groupe facebook du mycorium sauvage, son site internet mais également ceux des intervenants et participants du Forum Mycelium, et pourquoi pas, à adhéré comem membre.

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