Rappel (à la date du 18/12/13):
Pour tous les petits malins des divers forums et sites qui parlent du château, il est libre à vous d'y voir des fantômes et des esprits mais pas de mentir à son sujet! Pour rétablir les faits il n'y a pas de tanks au fond du lac, pas de bus, pas de cadavres de résistants ou d'occupants, personne ne s'y rend pour s'y suicider, personne n'a été brûlé vif ou brûlé tout court dans le château, l'ancien propriétaire n'y faisait pas d'orgies, aucun bébé ou nouveau né n'a disparu pour servir d'offrande dans l'enceinte du bâtiment. Il n'y pas non plus de chien hurlant à la mort à des heures précises ni de mystérieux bruits de sabbots de chevaux, de plus ces histoires sont nées sur le net et ne viennent pas de la bouche des habitants du coin qui ne les connaissent pas. Bref, mentir sur ce lieu pour se convaincre d'assister à des choses incroyables c'est salir la mémoire de l'endroit et des faits qui y sont rattachés mais aussi la famille Descours qui a fait beaucoup pour les villageois.
Bref tout prés de chez moi se trouve le château de Saint Sixte, une paisible bâtisse abandonnée qui date du début des années 1900.
Certains petits malins s'aventurent à dire qu'il est hanté par l'âmes de villigeois qui y auraient été exécutés mais il n'en est rien.
En réalité le château était le bastion des résistants pendant la seconde guerre mondiale.
En guise de représailles, les allemands mirent le feu depuis le grenier.
Il n'y eu aucunes victimes mais le château brûla pendant 3 longs jours.
Depuis, le château est à l'abandon est la nature reprend ses droits.
Fougères, arbres et lierres ont envahi le lieu.
Les habitants de la Valdaine ont récupéré bon nombre des pierres pour leur propre maison, cependant l'architecture du lieu est encore visible. Ils s'en prirent aussi quelques unes sur la tête.
Dans le château il faut être prudent, les mûrs et les voûtes sont abîmés et des briques et des pierres peuvent s'en détacher.
On ne peut plus monter aux étages, les escaliers et une grande partie des planchers ont disparu.
Les vestiges religieux du lieu perdure, comme à gauche avec cette avancée en bois sur le mur qui abritait sûrement une sainte vierge ou l'eglise privée du château à droite.
L'écurie, bien qu'elle ait perdue son toit reste étonnement bien conservée.
L'église elle est recouverte de végétation et les arbres ont investi ses mûrs. Le sol est couvert de mousses, de fougères et de lichens. On peut même voir dans le bâtiment les anciennes barrières et les poutres brûlées.
Pour mieux connaître les légendes du coin, c'est par ici: les secrets de Saint Sixte.
Derrière les bâtiments se trouve une véritable forêt de renouée du Japon en fleurs, une plante invasive comestible, ainsi qu'un petit ruisseau.
Voilà un endroit bien sympa, mais il faut le rappeler dangereux, plein de mystère et de fantaisie.
Petite précision (à la date du 18/12/13):
Le premier propriétaire et constructeur se nommait M. André Descours, un riche industriel lyonnais qui estconnupour être le fondateur de Descours & Cabaud. Il possédait une bibliothèque importante qui était mise à la disposition des habitants. La famille offrait régulièrement des cadeaux aux enfants des familles pauvres, en particulier pour Noël. Quand la bâtisse fût incendié par les allemands,la famille partie et emmena toutsses défunts dans des terres moins marqués par l'histoire.
Merci à Guillaume BEACAUD pour le complément d'information fort précieux, je me suis permise de le recopier ici mais vous pouvez le trouver sous ce même article.
"Bonjour,
Pour info, le chateau de saint sixte a été construit entre 1893 et 1895, non pour André Descours, mais pour Auguste Descours par l'architecte lyonnais Francois Rostagnat. Auguste Descours, de mémoire frère d'André, avait épousé une riche lyonnaise, héritière de la maison de charbons Dufournel, plus tard Descours-Dufournel. (André Descours, lui, sera à l'origine de la fondation de la branche connexe des Fers et fonte Descours-Cabaud, la seule existante aujourd'hui) . C'est donc Mme Auguste Descours, dont la famille était originaire du Dauphiné qui est à la source du projet de construction du domaine. Initialement, madame Descours ne souhaitait faire realiser qu'une "simple maison de campagne dans l'esprit dauphinois" ce que l'architecte traduisit par l'érection de ce grand manoir néogothique, assez simple dans son décor il est vrai en comparaison d'autres folies érigées par certains grands industriels lyonnais. La famille Auguste Descours, partageait alors son temps entre leur hotel particulier du Cours de Verdun à Lyon (qui abritait également le siège social des Charbons Descours-Dufournel), leur grand chateau de la Tour à Millery (richement rénové à l'italienne en 1903 pour le mariage de leur fille) et ce fameux chateau de Saint-Sixte. Il est tout à fait probable qu'Auguste Descours se soit donné pour le hameau de Saint Sixte une mission paternaliste (reconstruction de l'église si j'ai bien compris, création de route, etc.). C'était alors le cas pour l'immense majorité des aristocrates, des grands bourgeois et des nantis de la IIIéme République, qui cherchaient à assurer aux conservateurs les scrutins de l'électorat rural de leurs domaines par une attitude protectionniste un peu seigneuriale. Pour revenir plus spécialement sur Auguste Descours, dont quelques clichés le montrent assis dans le grand salon du Chateau de Saint-sixte, il mourut effectivement en 1904 des suites d'une appendicite non détectée qui tourna à la péritonite... Il sera inhumé à Millery. Sans que je n'ai d'explication particulière, apres sa mort, c'est effectivement son frère André qui prit possession du domaine ; il reprit probablement aussi son rôle protectionniste envers la population locale... Ceci explique pourquoi certains se souviennent de ces dimanche convivials au chateau. Le chateau brûlera bien en 1944, effectivement en représailles pour avoir abrité des Résistants, surtout pour éviter de leur laisser un lieu où s'installer... Les héritiers d'André Descours feront réaliser par André Rostagnat (fils de l'architecte qui avait conçu le chateau) un projet de restauration. Ce projet prévoyait la destruction totale des ruines en vue de ne réutiliser que les fondations pour reconstruire un immense chalet dans le style alpin (au final sans doute plus proche du souhait initial de Mme Auguste Descours...). Le projet ne fut jamais réalisé et la propriété fut finalement laissée à l'abandon... J'espère avoir pu vous informé au mieux sur l'histoire de ce domaine."
Guillaume BECAUD